L'usage des drogues est (politiquement) présenté comme un libre choix.Les stratégies préventives visent la dissémination d'informations dont il appartient à l'individu d'en faire un usage éclairé pour gérer les risques associés aux usages, cependant que le pouvoir et la force du pénal sont utilisés pour montrer que certaines décisions ne sont pas éclairées. même informées par le pouvoir pénal du mauvais choix que représente la consommation de certaines substances, des personnes font ce choix; il faut alors les punir pour leur bien (i.e.Pour qu'enfin elles fassent les choix qui sont éclairés), et pour le bien de la société. politique de la stupéfaction : contemporaine incapacité à abandonner les mots et les maux du droit pénal pour parler et agir au sujet des 'stupéfiants'. cet ouvrage propose une interprétation très novatrice - et critique - des politiques de prohibition. l'auteur n'oppose pas comme de coutume les politiques de répression et les politiques de prévention et de soins.Il montre au contraire comment le champ thérapeutique et diverse., mesures de réduction des pratiques toxicomaniaques se placent sur un terrain qui a pour but de renforcer le système actuel de criminalisation. la question de l'usage des drogues ouvre la porte à la reptile d'une question beaucoup plus large et conduit à un réexamen , systématique de la sociologie du droit en centrant son analyse sur la grammaire juridique de la criminalisation nicolas carrier nous contraint à repenser de fond en comble la question des nonnes sociales.Cette recherche est solide, très riche et l'auteur, qui entend renouveler profondément la sociologie du droit, a les moyens de son ambition. ce texte est tout sauf u n essai : un grand livre de sociologie. jean-manuel de queiroz, professeur émérite, université de rennes 2 haute-bretagne