" et ce soir nous fêtons la fête des rois; les bédouins avaient fait une kesra, c'est-à -dire une galette cuite sous le sable, et nous y avions incorporé un petit cube de fromage de façon à indiquer le roi, et il se trouve que c'est moi qui ai eu le fromage, et par conséquent j'ai été élevé à la dignité de roi de la région.
J'étais déjà évêque de l'adrâr, puisque je considère l'adrâr comme mon diocèse depuis longtemps, et là je suis dans mon diocèse, mais en plus de ma fonction épiscopale, me voici élevé à une dignité royale, c'est un grand avancement pour moi.
C'est tout ce qu'il y a à dire pour cette journée, elle a été fatigante, je suis resté très longtemps en selle et à l'arrivée j'étais vraiment fatigué. comme je l'ai dit à mes camarades: " je suis moulu ", du verbe moudre; c'est un peu ce qu'on éprouve après une longue journée chamelière.
" (extrait) après soixante-dix ans d'expéditions chamelières, c'est dans la majâbat al-koubrâ, le désert des déserts, que théodore monod a voulu accomplir sa dernière méharée (1993-1994). l'ouvrage que voici en donne le récit. mais il livre aussi le journal inédit d'une méharée plus ancienne (1954-1955) de théodore monod. on trouvera enfin, revisitée par l'auteur avec le concours de marc de gouvenain, une description scientifique de cette région si désertique qui nous révèle pourtant, à travers ces pages, des caractéristiques et des singularités passionnantes.