Le manteau de Proust

En discutant avec le costumier de Luchino Visconti, la journaliste italienne Lorenza Foschini apprend par hasard l'existence, au fond d'une caisse du musée Carnavalet, entre deux feuilles de papier de soie, dans un endroit protégé de la lumière et de la chaleur, d'une relique hors de prix pour les passionnés de Proust : son manteau, ce grand habit noir dans lequel l'écrivain s'est emmitouflé toute la fin de sa vie, et qui reste un des détails les plus souvent rappelés par ceux qui, comme Cocteau et Morand, ont honoré sa mémoire après sa mort. Elle apprend aussi que c'est Jacques Guérin, grand amoureux de la Recherche et collectionneur fortuné, qui en a fait don au musée peu avant sa mort. La découverte de cette trace si concrète de l'existence de Proust décide la journaliste, qui est aussi traductrice d'un recueil de ses textes inédits, à se lancer dans une enquête sur une autre enquête, celle de Jacques Guérin. Grâce au lien qu'il a noué avec le docteur Robert Proust, frère de Marcel, Guérin est parvenu, de fil en aiguille, à rassembler une inestimable collection : le lit de Marcel, son bureau, des lettres et des notes sur des morceaux de chiffon et, surtout, son manteau.
L'enquête de Lorenza Foschini met en regard fragments de la Recherche et données biographiques, et offre de plonger dans l'univers confiné de la chambre qui a vu Proust en écrire les derniers tomes. Sous couvert de s'intéresser à un héritage infime de la vie de l'écrivain, Lorenza Foschini, donne les pleins pouvoirs aux choses, à la mémoire.
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