Ce roman polyphonique relate l'entrecroisement de plusieurs destinées complexes et, en particulier, celles de deux femmes qui portent le récit avec force : Katia et Véra. Mère et fille, elles se retrouvent dès les premières pages, tandis que la première sort de prison. Les retrouvailles sont glaciales, et pour cause. Écorchée par la vie, elle fut une figure parentale médiocre.
L'auteure nous transporte alors vers la vie et les rebondissements qui ont forgé la carapace de cette figure maternelle impassible, dans les confins d'un Ouzbékistan obscur. Katia survit à la famine, ce qui lui donne le sentiment d'avoir eu droit à une seconde chance. Avide de la saisir, elle vivote de menus larcins et d'arnaques. Dans le même temps, les amours et parcours de Véra nous sont racontés, de même que les souvenirs d'une troisième narratrice, témoin des moments qui tracent le chemin de l'une et l'autre des héroïnes.
Jamais vaincues, ces deux personnages tracent leur sillon dans la vie, comme le ruisseau - le aryk - se fraie un passage dans les rues de Tachkent, la ville où se passe l'action du roman.