Tel le « Jardin de la Corse », c'est ainsi que la Balagne apparaît dans l'imaginaire des insulaires et des continentaux depuis la fin du xviie siècle. Enserré par la mer, la montagne et les déserts du nord-ouest de l'île, ce territoire d'à peine 1000 km2 laisse une indéniable impression de richesse, celle d'un terroir où abondent la vigne et les arbres fruitiers. Mais la Balagne est aussi depuis le Moyen Âge un pays de petites villes, telles Calvi ou Algajola, relais économiques et politiques entre la Corse et les cités italiennes et françaises.
Or, depuis un demi-siècle, la Balagne connaît une pression résidentielle et touristique inédite qui pose avec acuité la question de la durabilité de son développement.
La Corse, qui se singularise en Méditerranée par une géographie montagneuse, une biodiversité et un endémisme remarquables tout autant que par une identité et une culture préservées, est devenue l'une des premières destinations de l'industrie touristique européenne. Pourtant, entre Belgodere, Calenzana et les ports de L'Île-Rousse ou de Calvi, rien ne semble encore définitivement joué en matière d'occupation des terres et d'aménagement de l'espace.
En se centrant sur la notion d'« urbanisation », cet ouvrage retrace la géographie, l'histoire et l'économie de l'occupation humaine sur le littoral balanin durant un millénaire (xie-xxie siècle). Les auteurs établissent les continuités et les ruptures dans l'utilisation de ses ressources, en particulier foncières et en mesurent l'impact territorial. Menée de la naissance des premières villes au Moyen Âge jusqu'à la pression urbano- touristique contemporaine, l'analyse comparatiste montre comment, à trois moments- clés de son évolution, le système territorial balanin a fait preuve de résilience.
Une recherche fine qui vient apporter sa pierre à l'édifice d'une analyse plus globale des conditions d'habitabilité du littoral méditerranéen. Un livre qui éclairera le citoyen comme le décideur public soucieux d'un développement équilibré.