Peut-on mourir de dire ? Cet ouvrage décrit l'agonie qui peut s'emparer des survivants de traumatismes extrêmes et les conduire à la folie ou à la mort, au moment où une horreur à laquelle ils ont pourtant survécu, se trouve mise en mots.
Confrontant les survivants à la prise de conscience d'une réalité qu'ils avaient réussi à nier, à éloigner, à déréaliser, à vider de sa dimension affective, cette mise en mots serait intolérable sans accompagnement. Elle peut avoir lieu dans le contexte du témoignage mais aussi dans celui de la cure et peut alors se résumer par un bref apologue :
« Un chevalier traverse au galop le lac de Constance couvert d'une glace légère.
Parvenu sur l'autre rive il fait le récit de sa traversée à un paysan sceptique. En achevant son récit le chevalier tombe foudroyé. Sa parole l'avise après-coup qu'il était déjà mort. » Ce livre fait appel à des études de cas rapportés par des analystes mais aussi à des témoignages d'écrivains survivants. Tous explorent la diversité des parades et des réponses à la rencontre explosive d'une souffrance et d'un récit.
Sommaire
PRÉFACE Par Paul Denis.
INTRODUCTION.
La Shoah entre en analyse : J.-B. Pontalis sur les traces de Georges Perec.
PREMIÈRE PARTIE - TRAUMAS EN SUSPENS.
Chapitre 1. Peut-on mourir de dire ?
Sarah Kofman, Primo Levi.
Chapitre 2. Cure ou redoublement du trauma.
DEUXIÈME PARTIE LA STRATÉGIE DU CAMÉLÉON.
Chapitre 3. Destins écrans.
Survivre par l'imposture.
Chapitre 4. Le trou du souffleur.
L'invention des faux souvenirs.
TROISIÈME PARTIE - TRAUMATISMES SOUDAINS, TRAUMATISMES TRANSMIS.
Chapitre 5. Quand la mort vous effleure.
De l'angoisse d'annihilation au spectacle du terrorisme.
Chapitre 6. Voyages de mémoire et géographie des traumas.
Emmanuel Carrre, Romain Gary.
POSTFACE.