Alors qu'il a une vingtaine d'années, au lendemain de la mort de son père, François Bizot se prend à massacrer un fennec qui était devenu l'animal de compagnie de la famille, sous le regard muet de sa mère. Déjà obsédé par les abattoirs de Nancy qui avaient servi à la Gestapo, il pose donc un problème qui le hantera toute sa vie :
Comment l'homme peut-il devenir un monstre, tout en restant humain ? Plus tard, ethnologue au Cambodge, il sera emprisonné puis libéré par un certain Douch, dont la clémence reste pour lui irrésolue.
On a pu découvrir Bizot par son bouleversant récit Le Portail, voici un texte qui le prolonge de manière aussi troublante qu'émouvante. Pourquoi, lui, a-t-il été épargné ? Comment continuer de vivre quand on découvre, les années passant, que son geôlier fut un des plus effroyables bourreaux du XXe siècle ?
Un récit résolument personnel, où l'on suit Bizot rendant visite à Douch qui attend son procès, où l'on suit encore Bizot témoin à la cour de Phnom Pen en 2009, où l'on découvre les minutes. Un témoignage littéraire qui nous confronte à l'une des grandes pages de l'Histoire.