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Fayard
-
La globalisation piteuse Tome 2 : Tu ne tueras point
Alain Bauer
- Fayard
- Choses Vues
- 24 January 2024
- 9782213725956
Toulouse : un couple a été agressé place du Capitole. La jeune femme a été défigurée et son compagnon blessé.
Évreux : deux hommes lourdement armés ont criblé de balles une voiture, laissant deux morts et un blessé grave.
Cherbourg : un individu est parvenu à s'introduire chez une jeune femme seule, l'a frappée sur tout le corps, puis l'a violée de manière barbare plusieurs fois. Elle a dû être plongée dans le coma.
Lyon : une femme a été retrouvée morte dans le hall de son immeuble. Elle présentait des plaies sur le corps.
Marseille : un homme âgé de 27 ans a été tué dans un quartier du nord. Il s'agit du huitième mort par balles dans la deuxième ville de France en six mois, victime des luttes sanglantes pour le contrôle du
trafic de stupéfiants.
Nîmes : Fayed, un enfant de 10 ans, a perdu la vie, touché par balles lors d'une fusillade entre trafiquants de drogue dans le quartier populaire de Pissevin.
Crépol : Thomas, un adolescent de 16 ans, a été tué au couteau et plusieurs personnes ont été blessées lors d'un bal populaire.
Valenton : un adolescent a été poignardé à mort, alors qu'il voulait vendre un jogging. Au moment où il s'apprêtait à faire la transaction avec l'acheteur, le jeune homme s'est retrouvé face à un groupe de six personnes encagoulées, venues pour le voler.
...
« La violence se construit à partir de petits faits, réguliers, quotidiens, qui ne traumatisent que les victimes et n'intéressent pas les médias. Puis l'ordinaire de la violence produit soudain des faits divers qui, par leur intensité, choquent et mobilisent, réveillent ou terrorisent. Jusqu'à ce que l'extraordinaire devienne si fréquent qu'il se fasse ordinaire. » -
Notre mal vient de plus loin ; penser les tueries du 13 novembre
Alain Badiou
- Fayard
- Ouvertures Fayard
- 6 January 2016
- 9782213700991
Dans ce court essai, Alain Badiou revient sur les tueries perpétrées le 13 novembre à Paris et propose d'élucider ce qui est arrivé.
Qui sont les agents de ce crime de masse ? Et comment qualifier leur action ?
Où en est notre monde, du point de vue de ce qui a été ainsi mis en place insidieusement, puis avec acharnement depuis un peu plus de trente ans ?
Ce dont nous souffrons, c'est de l'absence à échelle mondiale d'une politique disjointe du capitalisme hégémonique. Tant qu'une proposition stratégique autre ne sera pas faite, le monde restera dans une désorientation essentielle. C'est un travail pour tous que d'essayer de faire que l'histoire de l'humanité change de direction et s'arrache au malheur opaque où en ce moment elle s'enfonce.
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Dans un grand hôpital, Justine, infirmière, est soulevée du sol par un chirurgien qui l'embrasse de force. Ailleurs, Jessica et d'autres soignantes se plaignent d'avoir dû étaler de la crème sur le corps et les fesses d'un anesthésiste. A l'autre bout de l'Hexagone, L. et ses collègues sont menacées à coups de pieds dans le bloc. Ailleurs encore, Laurie, technicienne de labo, subit fessées et caresses de la part de son chef biologiste.
Toutes ces employées ont en commun d'avoir été agressées et d'avoir tenté d'alerter. Ceux qui leur font face, supérieurs ou collègues, partagent la même impunité : ils ont été couverts par leurs confrères et leur hiérarchie. Le chirurgien qui faisait régner la terreur à coup de pieds à gravi les échelons pendant quinze ans, malgré leurs alertes. Jessica et les autres aides-soignantes ont carrément entendu : "S'il part, la maternité devra fermer".
Et ainsi de suite. Culture du secret, justice de pairs, culte du chef, Cécile Andrzejewski a recueilli partout en France des témoignages de victimes. Elle y a déniché des faits jamais révélés, recueilli des histoires inédites puisque méticuleusement étouffées. A l'heure du bouleversement MeToo, l'auteure nous entraîne au coeur d'un des systèmes les plus labyrinthiques, où règne l'impunité des blouses blanches.
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Violences urbaines, violence sociale : Genèse des nouvelles classes dangereuses
Stéphane Beaud, Michel Pialoux
- Fayard
- 1 October 2003
- 9782213614571
De quoi est faite la violence urbaine qui surgit de manière récurrente à la périphérie des grandes villes de France ? Qui sont vraiment les jeunes qui y participent ? Par quel cheminement en viennent-ils à défier l?ordre public, les personnes et les biens ?
Pour répondre à ces questions, les auteurs du désormais classique Retour sur la condition ouvrière (Fayard, 1999) ont appliqué leur méthode d?investigation à une émeute.
Une émeute urbaine survient le 12 juillet 2000 à Montbéliard, cette petite ville industrielle de l?Est de la France, le pays de l?empire Peugeot. Cette éruption de violence, à laquelle participent les jeunes de la ZUP, arrive dans un contexte de très forte reprise économique dans le bassin d?emploi : les automobiles Peugeot se vendent alors bien, la filière tout entière tourne à plein régime.
Pour éclairer ce paradoxe apparent (une émeute surgie alors que tous les clignotants passaient au vert), Stéphane Beaud et Michel Pialoux, qui connaissent remarquablement le terrain (ils y auront travaillé au total plus de dix ans), nous invitent à plonger avec eux dans l?épaisseur de l?histoire et à tourner le regard vers le monde du travail, afin de nous faire saisir la complexité du temps vécu (au-delà des statistiques et des images d?Epinal), toucher du doigt ce qu?a été la violence sociale accumulée au temps du chômage et de l?absolue précarité, prendre la mesure de la coupure intervenue entre les habitants des cités (c?est-à-dire les familles d?immigrés) et le reste de la société.
C?est alors que cet événement singulier, l?émeute dans la ZUP de Montbéliard ce 12 juillet 2000, se révèle dans sa validité exemplaire, comme le symptôme même de la destructuration des classes populaires, et plus exactement, comme le produit de la reprolétarisation de leurs fractions les plus dominées.
Où l?on comprend que les politiques sécuritaires qui nous sont aujourd?hui proposées passent à côté de l?essentiel : la fabrique sociale des émeutiers.Stéphane Beaud est maître de conférences en sociologie à l?université de Nantes, chercheur associé au CSU-CNRS et au Laboratoire de sciences sociales de l?Ecole normale supérieure (Ulm). Michel Pialoux est chercheur au Centre de sociologie européenne (CNRS) et chercheur associé au Laboratoire de sciences sociales de l?Ecole normale supérieure (Ulm). -
Femmes de djihadistes ; au coeur du terrorisme français
Matthieu Suc
- Fayard
- 11 May 2016
- 9782213687537
Elles s'appellent Izzana, Diane ou Soumya et ont partagé l'intimité des terroristes. Longtemps oubliées des médias et des policiers, cataloguées comme des victimes coupées du monde par un morceau de tissu, elles offrent aujourd'hui un moyen unique pour pénétrer et comprendre la sphère djihadiste.
Converties, issues de l'immigration ou de l'aristocratie française la mieux née, elles ont en commun d'avoir vu, cachées sous leurs niqabs, les hommes se former, se radicaliser, s'armer.
En collectant écoutes, procès-verbaux et témoignages inédits, Matthieu Suc reconstitue cette part d'ombre du terrorisme islamique. Sont-elles complices ? Ou, au contraire, ignorent-elles tout des projets de leurs maris ?
Une enquête fascinante. Et, à travers le récit des odyssées de Kahina, Sylvie et Hayat, l'envers du décor des attentats qui ont frappé la France.
Aujourd'hui journaliste à Mediapart, Matthieu Suc enquête sur le terrorisme et les questions de renseignement. En 2015, il avait couvert les attentats de Charlie Hebdo pour le compte du Monde. Femmes de djihadistes est son quatrième livre. -
Comment vingt-deux jeunes qui ne se connaissaient pas ont-ils réussi à faire la une de tous les médias en lançant le mouvement Stop La Violence ? " Ca ne peut plus continuer comme ça ", disent-ils. Parce que les violences urbaines, tout le monde en est victime, et les jeunes plus souvent que d'autres. Mais qui est responsable ? Quelle est l'ampleur réelle du problème ? Que faire ? Le cri lancé par ces jeunes révèle un besoin immense, une souffrance réelle.
En racontant l'histoire balbutiante d'une génération qu'on appelle " sauvageonne ", l'auteur a enquêté et découvert de nouveaux instruments d'analyse des phénomènes de violence. Quatre-vingt quinze expériences réussies de retour à la sécurité dans des quartiers jugés irrécupérables sont étudiées : enrayer la violence, c'est redécouvrir le goût de l'engagement, l'action de proximité, de l'ouverture aux autres.
Une histoire vraie, vécue, passionnante. Un constat cru, sans tabous ni fantasmes, avec des perspectives résolument positives. Au passage, l'auteur, à l'origine de la rencontre entre ces jeunes, démonte la rumeur qui a voulu faire de Stop La Violence un mouvement manipulé. Il explique pourquoi il est indispensable de placer la violence au centre de nos débats de société : c'est l'angle le plus révélateur pour aborder les problèmes de fond de notre pays. De la famille à l'entreprise, du rôle des adultes à celui des institutions, de l'idéologie à l'information, personne n'échappe à une remise en question radicale de ses comportements, valeurs et attitudes.
Et si l'on réapprenait à se parler, dans chaque quartier ? Si, pour une fois, la voix de la sagesse venait de la jeunesse ?
Christophe Nick est journaliste, réalisateur de documentaires pour la télévision. Il a notamment publié TF1, un pouvoir (Fayard, 1997) en collaboration avec Pierre Péan. -
Anna avait raconté d'une traite, comme absente de moi. Elle me revint, l'air épuisé, les yeux creux et cernés, on aurait dit soudain une vieille femme. Elle m'a fait jurer le secret, m'a dit : " A toi, je ne sais pas pourquoi j'ai fait confiance... Peut-être parce que tu as le courage de regarder l'envers des choses. Peut-être parce que je sens ta peur aussi et tes instincts guerriers. Peut-être parce que tu es poète et que tu construis ta demeure sur le doute. Peut-être avons- nous besoin, nous femmes, d'être rassurées par l'incertitude. Peut-être... "
Huit mois durant entre septembre 1999 et mai 2000, Madeleine Gagnon a rencontré les femmes d'aujourd'hui victimes de la guerre. En Macédoine, au Kosovo, en Bosnie, en Israël, en Palestine, au Liban, au Pakistan et au Sri Lanka. Ces femmes ont perdu leurs hommes : maris, pères, fils, amis. Certains sont morts, d'autres sont " disparus ". Nombre d'entre elles ont subi des sévices : viols, maisons et fermes incendiées... Témoin de leur douleur mais aussi de leur courage, Madeleine Gagnon raconte ces femmes dont plusieurs lui ont dit : " Parlez de nous pour nous sauver ".
Peu d'écrivains ont su exprimer la tragédie de la guerre. Peu ont su trouver les mots capables de l'évoquer dans toutes ses dimensions. Madeleine Gagnon, parce qu'elle sait l'autre langue - celle nichée au fond de chacun de nous à la grammaire à la fois indigène et apatride -, éveille à la grande complexité du monde et des sentiments, à l'énigme des hommes et des femmes marchant d'un même pas à la violence et à l'amour.
Ecrit " sur la pointe du coeur ", ce livre bouleversant dit toutes les guerres millénaires et la guerre primordiale, dit l'autre en nous et l'espérance donc aussi.
Madeleine Gagnon est née au Québec. Poète et romancière, elle est l'un des écrivains majeurs du Canada. -
Le portail a crissé, et Zoubir est entré dans mon jardin comme une anomalie : que venait faire sa silhouette de sumo-prolo entre les roses trémières et la haie des voisins ? Je lui ai collé l'étiquette, comme un réflexe : « quartier Nord ».
« Un jeune est mort sur le chantier d'insertion de la Citadelle. Allah yarahmo. La Mairie a tout fait pour étouffer l'affaire. Et pourquoi ce silence ? Parce que le gamin, là, un Noir, c'était un fils de rien. » Ensemble, avec Zoubir, nous allons donc enquêter sur cet « accident », et cette histoire va nous mener vers d'autres histoires, de came, de boulot, de pognon, de logement, de folie, d'intérim, de prison, de résignation, deux années d'errance avec Monsieur Rabi, président burlesque d'une association de rapatriés, avec Rodrigue, ex-détenu qui patauge dans les « biz », avec Djouneïd, parachutiste au grand coeur, avec Zoubir, mon héros, lui qui s'allonge sur mon canapé comme sur un divan, qui raconte tout, du pâté qu'il dégustait « fanatiquement » enfant à son retour vers un islam « naïf », de son amour pour Audrey, six ans, « belle comme une fleur » à son engagement dans l'armée, « qu'on ne me traite plus de tapette », etc.
Aux côtés de ces Valeureux, j'ai recherché des « missions » chez Manpower, un camping pour les vacances, un terrain pas trop en pente pour le pavillon rêvé, j'ai fréquenté la salle de muscu, épongé des dettes chez Finaref, réclamé des F4 à l'OPAC et un « buffet halal » à Chirac, servi de chauffeur pour récupérer des malades à l'hôpital psychiatrique, pour transporter des crevettes peu fraîches, pour revendre de l'héroïne au détail et en semi-gros.
Au fil de cette épopée de proximité, l'injustice sociale - souvent discrète, invisible à qui ne la subit pas - s'incarne dans des visages, des récits pleins de rage et de joie.