«Poutine est un homme qui au XXI? siècle mène une guerre du XX? pour atteindre des objectifs du XIX?.»La polémique est un genre dont je me méfie vivement, et que je pratique avec parcimonie. Je n'ai jamais pensé que le fait d'avoir écrit des livres, d'être considéré, d'une certaine manière, comme une personne publique, donnait le droit d'exprimer ses opinions à tout vent. Mais parfois l'on n'a pas le choix ; parfois, le silence équivaut à la complicité. Lorsqu'un pays en agresse un autre, comme la Russie a agressé l'Ukraine ce 24 février 2022, se taire serait faire le jeu de l'agresseur, serait trahir l'agressé. Cela vaut d'autant plus lorsqu'on a passé des années dans les deux pays, lorsqu'on y a des amis, des deux côtés. Pour les uns, comme pour les autres, il importe de choisir son camp.J.L.
Les régimes autoritaires restent une réalité douloureuse pour des milliards de gens. Ceux dont les libertés et les droits sont bafoués. Quelle est la nature de la dictature ? Comment s'implante-t-elle ? Et comment les dictateurs conservent-ils le pouvoir, même lorsqu'ils sont méprisés et moqués par ceux qu'ils gouvernent ? Dans ce bref texte, Alaa El Aswany examine la dictature comme une véritable maladie et s'attache à démontrer que, pour comprendre le syndrome de la dictature, nous devons d'abord examiner les circonstances de son émergence, ainsi que ses symptômes, tant chez le peuple que chez le dictateur.
Un texte mordant sur la genèse de tout totalitarisme. Concret, précis, volontiers provocateur, toujours libre, Alaa El Aswany, qui s'attaque aux racines du mal, et rappelle ce faisant que la dictature est loin d'être l'apanage des pays arabes, délivre également un message d'espoir, professant sa confiance en l'humanité. Et fait, en filigrane, une nouvelle déclaration d'amour à son pays, l'Égypte, et à ses compatriotes.
Dans cet essai qui a beaucoup été repris dans la presse, Cynthia Fleury rappelle qu'il n'y a pas de courage politique sans courage moral et montre comment la philosophie permet de fonder une théorie du courage qui articule l'individuel et le collectif. Un texte aussi passionnant à lire pour soi que pour réfléchir aux graves défis auxquels sont confrontées nos démocraties.
Depuis la guerre de Sécession, jamais l'Amérique n'a été autant divisée.
Républicains vs Démocrates, élites des côtes vs Amérique des oubliés, luttes interraciales, contestation de la Cour suprême et des institutions, multiplication des fusillades de masse, assaut du Capitole en janvier 2021...
Un sondage récent (AEI) révèle que 46 % des Américains pensent qu'une future guerre civile est probable. Le pays est-il au bord de la grande fracture ?
Stephen Marche a imaginé cinq scénarios plausibles susceptibles de déclencher le chaos : un shérif cynique se battant contre les troupes fédérales et les bureaucrates pour sauver un vieux pont, la tentative d'assassinat de la présidente par un jeune désoeuvré, un violent ouragan s'abattant sur New York... cinq événements qui dérapent présentés chacun comme une courte nouvelle et suivis par une analyse minutieuse de leur impact.
Des scénarios élaborés en interviewant des centaines d'experts - militaires, historiens, policiers, politiciens, écologistes, scientifiques... - et ceux qui, au coeur de l'État, sont déjà chargés de préparer les plans de bataille en cas de guerre civile.
Stephen Marche nous offre une enquête vertigineuse qui nous interroge avec une grande lucidité sur l'avenir de la démocratie américaine.
Janvier 2014, en Russie, les hauts fonctionnaires, les gouverneurs, les cadres du parti Russie unie reçoivent un singulier cadeau de Nouvel An de la part de l'administration présidentielle : des ouvrages de philosophie ! Des oeuvres de penseurs russes du XIXe et XXe siècle.
Si Gogol revenait, il décrirait ces imposants personnages en train de peiner sur la lecture de pages emplies de spéculations sibyllines. Le président lui-même a récemment cité ces auteurs dans des discours décisifs, et il faut essayer de comprendre ce qu'il a voulu dire. Les plus persévérants trouvent d'ailleurs dans ces livres des formules qui résonnent étrangement, et sentent comme une concordance des temps...
Dans cet essai, Michel Eltchaninoff tente de répondre à la question que chacun se pose depuis l'annexion de la Crimée, l'intervention en Syrie, et plus encore en 2022 : qu'est-ce que Poutine a dans la tête ?
Bien loin d'être une insurrection spontanée d'extrémistes galvanisés par le discours de leur candidat défait, l'attaque du Capitole du 6 janvier 2021 relevait d'un plan mûrement réfléchi et sciemment mis en oeuvre par Donald Trump et ses soutiens.
C'est ce que montre de manière implacable et détaillée les travaux de la commission d'enquête de la chambre des Représentants qui, en un an et demi, a mené des centaines d'auditions et décrypté des milliers de documents.
Des manipulations orchestrées dès le soir de l'élection aux messages d'adieu à leur famille des gardes du corps du viceprésident Mike Pence, convaincus d'être lynchés par la foule, en passant par l'organisation militaire des milices d'extrêmedroite prêtes à tout pour garder « leur » président, le rapport lève le voile sur ces quelques heures où l'Amérique s'est retrouvée au bord du gouffre par la volonté d'un seul homme, ivre de pouvoir et de ses mensonges.
Et si l'Ukraine libérait la Russie ? Cette phrase semble indécente alors que la guerre fait rage, que l'Ukraine est ravagée, que la Russie s'efforce de détruire toutes ses infrastructures civiles ; alors que l'on découvre de jour en jour des dizaines et des dizaines de crimes de guerre perpétrés par l'armée russe ; alors que c'est l'existence même de l'Ukraine, en tant que pays et en tant que nation, qui est mise en cause par Vladimir Poutine.
Et si l'Ukraine libérait la Russie ? Je veux dire, si l'électrochoc provoqué par le désastre ukrainien arrivait, en Russie, à réveiller les consciences, et à changer l'Histoire russe ?
Sans tabou ni a priori idéologiques, Stéphane Amar décrypte l'« exception israélienne », qui dérange autant qu'elle fascine. Nationaliste quand l'Occident tourne le dos au nationalisme, colonisateur quand l'Europe décolonise, religieux quand le Vieux Continent se déchristianise... depuis sa création, Israël est un pays à part, à contre-courant dans tous les domaines. Parti de rien, son peuple a bâti en moins d'un siècle un État puissant, craint et respecté, à la santé économique insolente. Revers de la médaille?: son expansionnisme lui coûte un prix exorbitant en termes d'image, fracturant de plus en plus la société et rendant le conflit israélo-palestinien insoluble. Jusqu'où va et peut aller Israël ? Pour comprendre ce qui s'y joue vraiment, Stéphane Amar convoque Theodor Herzl et David Ben Gourion, analyse la politique d'immigration et nous dévoile les plans des architectes de la colonisation et des exaltés du troisième Temple de Jérusalem. Entre moments clés de l'Histoire et actualité brûlante, il signe une enquête au plus près de la réalité de cet État si controversé.
Alors que les circonstances devraient y conduire, l'écologie ne parvient pas à s'imposer comme la force politique dominante du xxie siècle. Les signaux d'alarme concernant les destructions de l'environnement n'ont jamais été aussi forts, le climat est désormais une des principales préoccupations des Français, et pourtant... Alors que les activistes demandent aux gouvernements d'agir davantage pour le climat, les résultats des élections envoient un tout autre signal aux dirigeants.
Cet ouvrage expliquer les raisons de cette apparente contradiction, et pointe les limites de la démocratie représentative dans sa capacité à mener des politiques transformatrices pour la protection du climat ou de la biodiversité. S'il existe un large consensus dans la société pour reconnaître la situation alarmante de l'état de l'environnement, ce consensus disparaît dès qu'il s'agit d'évoquer les solutions, et fait volontiers place aux caricatures ou aux indignations stériles.
Si la démocratie représentative apparaît comme une impasse, la situation n'est pas désespérée pour autant : la démocratie ne se réduit pas aux élections, et l'ouvrage montre comment le changement peut advenir en explorant d'autres voies... sans passer par une « dictature verte ». A condition d'avoir les yeux grand ouverts sur les raisons pour lesquelles nous échouons.
François Gemenne enseigne les politiques du climat et des migrations dans différentes universités, notamment à Sciences Po Paris et à l'Université Libre de Bruxelles, et est chercheur du FNRS à l'Université de Liège, où il dirige l'Observatoire Hugo. Chez Fayard il a publié On a tous un ami noir (2020).
Le Pen, Trump, Poutine, Bolsonaro, Modi, Duterte... Après l'internationale brune dans l'entre-deux-guerres, voici la nouvelle internationale fasciste. Ugo Palheta, l'un des meilleurs spécialistes du fascisme contemporain, analyse ici comment le poison se diffuse à l'échelle mondiale. Décortiquant les arguments xénophobes qui transcendent les frontières, il met à jour la terrible mécanique mondiale à l'oeuvre. Il ne s'arrête pas pour autant à ce constat glaçant : un nouvel internationalisme porteur de luttes profondément émancipatrices est aussi à l'oeuvre, construisant l'anti-fascisme du 21e siècle.
Quand les talibans prirent le contrôle de la vallée du Swat, au Pakistan, une toute jeune fille éleva la voix. Refusant l'ignorance à laquelle la condamnait le fanatisme, Malala Yousafzaï résolut de se battre pour continuer d'aller à l'école. Son courage faillit lui coûter la vie : en octobre 2012, à 15 ans, elle est grièvement blessée d'une balle dans la tête. Cet attentat censé la faire taire l'a au contraire confortée dans son engagement en faveur de l'éducation des filles dans son pays et, au-delà, des millions d'enfants non scolarisés de par le monde. Ce livre est le récit bouleversant d'une famille exilée à cause du terrorisme, de parents courageux qui, dans une société où les garçons sont rois, ont manifesté un amour immense à leur fille et l'ont encouragée à s'instruire, à écrire, à dénoncer l'insoutenable et à exiger, pour toutes et tous, l'accès au savoir.... un symbole mondial de lutte contre l'extrémisme religieux. L'Humanité.
Plus de 10 millions de morts, 500 000 femmes violées... et toujours le silence. Jusqu'à quand? Entre avril et juillet 1994, la République Démocratique du Congo (RDC) ex-Zaïre, a été envahie par un afflux de réfugiés rwandais et depuis lors, elle est constamment attaquée et pillée par des troupes venues du Rwanda et de l'Ouganda. Que se passe-t-il dans ce pays où les morts se comptent désormais par millions et les viols par centaines de milliers ? Charles Onana démontre que l'on assiste, depuis 1994, à l'invasion masquée du Congo par des milices et des troupes de Paul Kagame, le chef de l'Etat rwandais soutenu au départ par l'administration Clinton et ensuite par la France de Nicolas Sarkozy. A partir de témoignages exclusifs et de documents de la CIA, des archives de la Maison Blanche, de l'Elysée et de l'Union Européenne, l'auteur dévoile comment les Etats-Unis ont formé cet homme sans foi ni loi, pour servir leurs intérêts en RDC, en République Centrafricaine, au CongoBrazzaville, et dans d'autres états d'Afrique Centrale où la guerre entre l'Occident, la Chine et la Russie est féroce pour le contrôle des ressources minières stratégiques. Insatiables, les prédateurs dépècent la RDC et pillent ses richesses. Après 20 années de recherches, l'auteur alerte l'opinion sur l'extermination programmée des populations locales alors que plusieurs chefs d'Etats de la région et un ambassadeur européen ont déjà été assassinés. Charles Onana explique surtout comment la mise à mort de la RDC est organisée en utilisant la terreur et le mensonge dans le dessein de faire main basse sur des minerais indispensables à l'industrie mondiale de l'armement, de la téléphonie mobile et de la transition énergétique.
Un document explosif sur les coulisses du gigantesque massacre d'êtres humains qui se déroule à quelques heures d'avion de nos pays occidentaux. Charles ONANA est docteur en science politique, spécialiste de l'Afrique des Grands Lacs et des conflits armés. Auteur de plusieurs livres de référence sur cette région dont Europe crimes et censure au Congo (Duboiris), Rwanda : La vérité sur l'Opération Turquoise (L'Artilleur), Enquêtes sur un attentat : Rwanda 6 avril 1994 (L'Artilleur), il a longtemps travaillé avec l'enquêteur Pierre Péan sur le Rwanda et la RDC. Charles Millon, ministre de la Défense de Jacques Chirac de 1995 à 1997, a vécu l'invasion du Congo-Zaïre aux avant-postes politiques et raconte son expérience personnelle dans la préface de cet ouvrage.
Ce livre donne des clés pour déchiffrer non seulement les faces cachées de Poutine mais aussi les aléas de ce nouveau monde. Il est le résultat d'une longue enquête qui devait être publiée plus tard, mais les événements tragiques en ontaccéléré la parution.
L'auteur, qui a connu Vladimir Poutine, aide à comprendrece qui se trame dans l'esprit du dirigeant russe. VladimirFédorovski voit en lui cinq hommes qui façonnent le leader guerrier d'aujourd'hui : l'enfant meurtri, le sportif tacticien, l'espion fourbe, l'homme politique blessé et le tsar fantasmé. Ce qui arrive est d'une gravité pire que la guerre froide car il y avait des lignes rouges à ne pas franchir.
On assiste à un grand mélange entre propagande et politique réelle ; on ne parle plus le même langage ; on joue perdant perdant. Pour reconstruire, il faut tenir compte dne erreur fondamentale qui remonte à la fin de la sortie du communisme : les Occidentaux ont refusé d'associer la Russie au monde libre. On a marginalisé la Russie, on l'a humiliée même, et on le paie très cher aujourd'hui.
De mère russe, de père ukrainien, l'auteur est doublementdéchiré. Il a le sentiment que tout le sens de sa vie diplomatique comme fossoyeur de la guerre froide a été anéanti.
« J'ai croisé la route de Vladimir Poutine à plusieurs reprises dans ma vie. J'étais bien loin de me douter que cet homme sans envergure accéderait un jour au pouvoir suprême. »Ancien officier supérieur du KGB, Sergueï Jirnov décrypte les enjeux cachés d'une guerre que personne n'avait vu venir. Il dévoile ce qui avait vocation à rester secret : la mécanique qui nous a menés au bord de la guerre nucléaire.À travers ce récit vertigineux apparaît la personnalité impénétrable du tsar du Kremlin. Des morts suspectes aux protocoles secrets de la dissuasion, de l'analyse des sanctions économiques au contentieux historique entre la Russie et l'Ukraine, Sergueï Jirnov nous fait pénétrer dans les coulisses du vrai pouvoir. On y découvre avec stupéfaction les obsessions et les rancoeurs du despote, ses multiples fautes stratégiques, la politique provocatrice de l'OTAN et l'attitude ambivalente des Européens.Est-il encore temps, pour sortir de ce redoutable engrenage, d'éliminer Poutine ?Un document exceptionnel à la fois fascinant et inquiétant.Sergueï Jirnov est un ancien officier supérieur du service des clandestins, le plus prestigieux du KGB. Il a rencontré Vladimir Poutine au sein de l'institut Andropov qui formait les futurs éléments opérationnels. Expert de la Russie, il connaît bien la France dont il parle la langue. Il est l'auteur de trois livres dont le dernier est L'Éclaireur.
L'auteur avance la thèse suivante : le dérèglement du monde tient moins à la guerre des civilisations qu'à l'épuisement simultané des civilisations, l'humanité ayant atteint son seuil d'incompétence morale : l'Occident infidèle aux valeurs de démocratie et tenté de garder une supériorité militaire pour pallier les insuffisances de son économie ou de son autorité morale ; l'Orient n'ayant plus de légitimité patriotique, se retrouve condamné à une fuite en avant radicaliste.
Le 20 janvier 2022, l'Assemblée nationale a reconnu le génocide du peuple ouïghour en Chine. Dilnur Reyhan redonne ici un nom et une voix aux femmes et aux hommes - écrivains, poètes, traducteurs, éditeurs, universitaires, chercheurs - qui ont été enfermés, « rééduqués », condamnés à mort ou à perpétuité.
Face à la destruction à marche forcée d'une langue, d'une culture, de tout un peuple, d'une civilisation, Dilnur Reyhan nous alerte aussi sur le sort tragique des femmes ouïghoures et en appelle à la solidarité des féministes françaises.
Dans cet essai, Eve Tuck et K. Wayne Yang rappellent une chose simple : la décolonisation, c'est la restitution aux autochtones de leurs vies et de leurs terres. Elle n'est pas la métaphore d'autre chose, quand bien même cette autre chose tendrait à améliorer nos sociétés. Les luttes pour la justice sociale, l'élaboration de méthodologies critiques ou le décentrement des perspectives coloniales, si importants soient-ils, ont des objectifs qui ne convergent pas nécessairement avec le processus de décolonisation. La métaphorisation de la décolonisation donne accès à toute une gamme d'évasions, ou manoeuvres de disculpation, qui permet souvent de se réconcilier avec la situation coloniale.
Est-il encore permis de penser tout haut, ou de penser tout court, dans un pays qui fait tant parler de lui sans qu'il soit possible d'y prendre la parole librement ? Comment, dans la furieuse déferlante de nouvelles qui nous arrivent quotidiennement de et sur la Chine, distinguer d'autres voix que celles des médias et des puissants de ce monde ? À quel moment avons-nous pu entendre les analyses de connaisseurs de la Chine dans la durée et, a fortiori, les discours quasi inaudibles des intellectuels chinois eux-mêmes ?Le but de cet ouvrage collectif est de nous situer par rapport à une Chine qui a envahi notre horizon du fait de sa vertigineuse montée en puissance économique, mais aussi géopolitique et militaire, accréditant ainsi la thèse, devenue un thème central de la propagande officielle, d'un retour en force de son passé impérial.Après des décennies de régime maoïste, nul n'imaginait la Chine être un jour en mesure de se projeter à l'échelle de la planète. Or, force est de constater qu'aujourd'hui les élites intellectuelles chinoises se sentent assez sûres d'elles-mêmes pour se proclamer sans ambages détentrices de valeurs universelles qui ne doivent rien à celles des Lumières européennes. Mais qu'en est-il en réalité ?Contributions de Séverine Arsène, Chu Xiaoquan, Magnus Fiskesjo, Ruth Gamble, Ge Zhaoguang, Ji Zhe, Frédéric Keck, Anne Kerlan, John Makeham, Damien Morier-Genoud, David Ownby, Qin Hui, Marshall Sahlins, Nathan Sperber, Isabelle Thireau, Sebastian Veg.
La censure de l'ensemble des médias russes, phénomène qui n'avait pas d'équivalent en France depuis au moins la guerre d'Algérie, nous ramène au temps des ciseaux d'Anastasie de la guerre de 14, des « bobards » pour l'arrière et de la propagande de guerre, alors que c'est précisément dans ces temps critiques que nous aurions le plus besoin d'informations.
Heureusement, contrairement aux médias en ligne, les livres ne sont pas - encore - brûlés en place publique. Les dix-sept auteurs de cet ouvrage se sont donc réunis ici pour porter un regard critique sur nos médias dominants et rétablir les faits concernant la Russie actuelle, la russophobie, la guerre en Ukraine, ses origines, les sanctions qui se retournent contre nous-mêmes, le tournant monétaire, politique, géopolitique actuel.
Ce livre ne donne pas en exemple le système politique ayant Vladimir Poutine à sa tête. Il n'est pas pro-russe, il est pro-vérité. Il ne prône aucune guerre mais rappelle, comme le disait Goya que « le sommeil de la raison enfante les monstres » et que, plus que jamais, nous avons besoin d'analyser et de comprendre.
Journaliste, écrivain, professeurs d'université, médecin, essayiste, énarque, professeur de philosophie, professeur d'histoire, ancien ambassadeur, avocat, collaborateur de l'ONU, ex-responsable du département international de la CGT, ancien référent littéraire d'ATTAC, animateur d'une émission de radio, animateur d'une chaîne de télévision, ancien membre d'un service de renseignement stratégique, ces dix-sept intellectuels de plusieurs continents se sont réunis ici pour nous parler et déchirer le voile de la censure.
La guerre contre l'Ukraine dans laquelle Poutine a entraîné la Russie soulève la question des causes de cette politique et de l'absence d'une réaction massive de la population russe susceptible de renverser le régime de Poutine.
Alors que 2023 commémore le centenaire de la fondation de la République de Turquie, le géopoliticien Ardan Amir-Aslani analyse les enjeux et défis qui attendent la Turquie contemporaine, en retraçant ses évolutions de la révolution d'Atatürk jusqu'aux réformes autoritaires d'Erdogan.
Devenu Premier ministre en 2003, élu président en 2014, Recep Tayyip Erdogan a dépassé la longévité au pouvoir d'Atatürk. Son projet civilisationnel n'a pas changé. Il s'est même crispé et tient en trois mots : califat, néo-ottomanisme, pantouranisme. Son parti, l'AKP, s'est ouvert à l'Europe tout en rejetant ses valeurs, pour se concentrer sur la redéfinition du nationalisme turc, en rupture avec le sécularisme kémaliste.
Le pari d'Erdogan : devenir le « nouveau père » d'une nation phare de l'islam sunnite, reconnectée avec ses racines asiatiques et sa gloire impériale. Fût-ce au détriment des minorités kurde et arménienne, et au risque de fracturer une société partagée entre modernité et tradition, modes de vie occidental et oriental.
En dépit de l'agenda islamo-conservateur de ce président autoritaire qui se rêve sultan et de ses attaques contre le fait démocratique, la Turquie - urbaine, multiculturelle, ouverte à la mondialisation - demeure le pays le plus occidentalisé du monde musulman.
Sa diplomatie du chantage, son agressivité militaire dans son ancienne sphère d'influence, de la Libye au Caucase, auront-ils raison de la patience de ses alliés et de ses voisins ? Précarisés par une crise économique sans précédent, les Turcs oseront-ils rompre avec l'hégémonie d'un parti et d'une idéologie à court d'arguments et qui n'ont pas su améliorer leurs conditions de vie ?
Autant d'enjeux ici étudiés au regard de l'Histoire, des défis énergétiques et de la géopolitique d'une Turquie au bord de l'explosion, un siècle après la fondation de la République par Mustafa Kemal.
Troisième pays le plus riche au monde derrière les États-Unis et la Chine, le Japon, plus discret sur la scène internationale, intrigue ses voisins et l'Occident. Quelle est la culture politique et diplomatique du Japon ? Quel est son développement économique ? À quelles évolutions sociétales le pays doit-il faire face ? Quelles sont ses ambitions internationales ? L'actualité, fournie et complexe, nous dépasse bien souvent. En abordant à la fois les aspects économiques, politiques, régionaux, internationaux et sociaux du Japon, cet ouvrage précis et accessible donne des clés de lecture pour aborder ce pays et les défis auxquels il doit répondre dans un contexte régional en pleine évolution. Au-delà des clichés, il permet de comprendre l'importance de sa place sur la scène internationale et son projet diplomatique, tout en s'adaptant aux enjeux d'une société en évolution, confrontée au vieillissement et à la dénatalité.
Menacé par la puissance grandissante de l'islam et de la Chine, l'Occident parviendra-t-il à conjurer son déclin ? Saurons-nous apprendre rapidement à coexister ou bien nos différences nous pousseront-elles vers un nouveau type de conflit, plus violent que ceux que nous avons connus depuis un siècle ? Pour Samuel P. Huntington, les peuples se regroupent désormais en fonction de leurs affinités culturelles. Les frontières politiques comptent moins que les barrières religieuses, ethniques, intellectuelles. Au conflit entre les blocs idéologiques de naguère succède le choc des civilisations... Le livre qu'il faut lire pour comprendre le monde contemporain et les vraies menaces qui s'annoncent. Le livre le plus important depuis la fin de la guerre froide. Henry Kissinger. Un tour de force intellectuel : une oeuvre fondatrice qui va révolutionner notre vision des affaires internationales. Zbigniew Brzezinski.
Samuel P. Huntington est professeur à l'Université Harvard où il dirige le John M. Olin Institute for Strategic Studies. Il a été expert auprès du Conseil national américain de sécurité, sous l'administration Carter. Il est le fondateur et l'un des directeurs de la revue Foreign Policy.
«Pourquoi je n'aime pas Poutine ?» s'interroge Anna Politkovskaïa. La réponse est simple et nette : «Parce qu'il n'aime pas son peuple !» Parce qu'il se comporte dans la plus pure tradition du KGB dont il est issu, avec un cynisme inégalable. À travers une succession de récits et de rencontres, en reprenant des dossiers tels que ceux des criminels de guerre, des «petits arrangements» qui lient mafia, police et justice, ou des tragédies des prises d'otages à Moscou ou à Breslan, la journaliste dresse un portrait douloureux de ses concitoyens et de son pays. Au fil des pages, c'est l'inhumanité du régime russe et de son premier dirigeant qui transpire. «Nous ne sommes rien, alors qu'il est tsar ou Dieu».