Que pourrait être une éthique démocratique? Telle est l'interrogation qui donne son relief à la réflexion développée dans cette Éthique de John Dewey et James Hayden Tufts. L'édition de 1932 traduite ici conserve la clarté pédagogique d'un ouvrage conçu, dans sa version originelle de 1908, comme un manuel universitaire, mais elle est enrichie par la prise en compte des questions sociales et politiques surgies au cours des années terribles qui séparent les deux textes, de la Première Guerre mondiale à la crise de 1929. De l'échec des tentatives de moralisation des relations internationales aux défis d'une société livrée aux forces du marché et en proie à l'individualisme, l'actualité des thèmes imposés, de la sorte, par les événements reste la nôtre sous de nouveaux visages.La contribution de Tufts explore la façon dont chaque société sécrète son dispositif éthique. Dewey rappelle les traits des grandes philosophies morales avant de proposer leur dépassement, qui va de pair avec le dépassement du dualisme entre individu et société. La démocratie, fait-il valoir, a besoin d'une éthique en mesure de répondre aux revendications d'autonomie d'acteurs confrontés à des forces économiques et politiques aveugles.Une nécessité qui se trouve plus que jamais au coeur de l'espace public.
Nous sommes milliardaires en news, mais nous ne savons pas en profiter. Pourquoi nous sentons-nous gavés, au lieu d'en faire un festin ? Comment ne pas se noyer dans l'actualité ? En pratiquant la philosophie. Assidûment et au quotidien. Car elle donne à chaque événement la saveur d'une énigme ou d'une question.
Par exemple... Valait-il mieux, pour Harvey Weinstein, qu'il se fît prendre ou qu'il restât impuni ? Pourquoi est-il dangereux de croire que tous les gens qui nous ressemblent pensent comme nous ? Peut-on pratiquer la censure au nom de la tolérance ? Est-ce librement qu'Anakin Skywalker devient Dark Vador ? Si Dieu existait, aurait-on besoin de croire en Lui ?
Après le succès des Morales provisoires, leur auteur récidive, démonte les idées reçues et enfonce gaiement son scalpel dans la chair du monde.
La question de la liberté est à la fois fondamentale et posée en des termes qui la rendent insoluble : comment penser une action libre si l'on admet que les phénomènes sont soumis à la causalité ?
En analysant l'émergence du concept de libre arbitre, Olivier Boulnois propose une autre généalogie de la morale. Sous un problème en apparence évident (la liberté de la volonté, née de l'idée de responsabilité, et la difficulté de penser cette liberté dans un monde régi par des rapports de cause à effet), l'auteur débusque une série de questions correspondant aux différents sens de la liberté : la liberté à l'égard d'une contrainte n'est pas la liberté à l'égard des causes extérieures ou internes ; elle peut viser la liberté d'agir, mais aussi la liberté de choisir entre plusieurs options et la liberté de vouloir ou de ne pas vouloir.
Les approches classiques et modernes (celles d'Aristote, d'Augustin, de Descartes ou de Leibniz) sont confrontées aux pensées critiques des XIXe-XXe siècles (de Nietzsche à Freud et Wittgenstein). D'une liberté à l'autre, les questions ne sont pas les mêmes - ainsi, Aristote élabore une théorie cohérente de l'action sans poser la question de la liberté. Il fallait faire apparaître l'« impensé » des théories du libre arbitre pour poser correctement la question, et espérer la résoudre.
Le mot « éthique », lorsqu'il est appliqué aux sciences et à la médecine du vivant, semble recouvrir indifféremment l'« éthique médicale » proprement dite, c'est-à-dire l'exigence d'un certain comportement de la médecine au service du malade, et la bioéthique, qui est la mise en forme, à partir d'une recherche pluridisciplinaire, d'un questionnement sur les conflits de valeurs suscités par le développement techno-scientifique dans le domaine du vivant. Ces deux termes ont, du reste, des champs d'application voisins ou croisés lorsqu'il s'agit du don d'organe ou de l'assistance à la procréation.
Didier Sicard clarifie les enjeux respectifs et communs de l'éthique médicale et de la bioéthique. Il met ainsi en perspective les notions de consentement, de préservation du secret ou encore de non-discrimination, essentielles à cette éthique appliquée.
Philosophe française contemporaine, Sandra Laugier a ouvert de nouveaux champs intellectuels au cours des trente dernières années en se faisant la passeuse et la penseuse de la vie ordinaire. Passeuse, avec ses traductions de Stanley Cavell (1926-2018) dans la suite du grand philosophe américain Ralph Waldo Emerson (1803-1882). Penseuse par l'édification de son domaine de réflexion propre. Elle a aussi bien exploré la philosophie analytique que la philosophie morale, les potentialités de la désobéissance civile comme celles de l'éthique féministe du care, ou la radicalité aux États-Unis sur les questions de genre et de race. Son analyse de la culture populaire, à travers l'étude qu'elle a faite des séries télévisées, est elle aussi significative.
Aujourd'hui, la philosophe dresse un premier bilan raisonné de sa trajectoire. Pour ce faire, elle a choisi la forme du dialogue qui sied à sa démarche. Cette conversation menée par le journaliste Philippe Petit nous aide à mieux la connaître.
Une biographie existentielle et intellectuelle.
Ce volume contient l'édition critique et la traduction française de l'Ethica, munies d'une introduction, de notes et de deux annexes (sur les mathématiques et la physique).
L'établissement du texte par Fokke Akkerman et Piet Steenbakkers prend pour base l'édition latine des Opera posthuma de 1677, confrontée avec la version néérlandaise des Nagelate Schriften et avec le manuscrit récemment découvert dans les archives du Vatican - seul témoin connu de l'état du travail en 1675, transcrit par un ami de Spinoza (van Gent) à l'usage d'un autre (Tschirnhaus) et demeuré inconnu jusqu'en 2010. La traduction de Pierre-François Moreau met en application les principes définis pour la série des oeuvres de Spinoza, fondés sur la recherche de la cohérence lexicale et c onceptuelle et sur l'analyse des écarts sémantiques. Elle établit la première édition française du livre le plus célèbre de Spinoza prenant en compte les apports du manuscrit découvert en 2010.
L'éthique est un texte dense, vif et facile d'accès, qui n'a rien perdu de son actualité. Ce petit livre polémique est par ailleurs un véritable manuel, au sens classique, où Alain Badiou expose son éthique des vérités, à savoir « les orientations majeures d'une éthique véritable, qui préserve, et même exige, les droits de la création, de l'invention dans la pensée, de la politique d'émancipation, de l'art d'avant-garde. » Alain Badiou dira plus tard de ce livre qu'il est « une introduction à la fois animée et consistante aux vastes entreprises par lesquelles je tente de déplacer les enjeux de la philosophie contemporaine. » Vingt cinq ans après sa première publication - et parmi la bibliographie si copieuse d'Alain Badiou - L'éthique reste l'introduction idéale à la philosophie d'Alain Badiou. Le plus traduit des livres de Badiou (désormais disponible dans une trentaine de langues), L'éthique est la meilleure vente des éditions NOUS.
« Droits de l'homme », « bio-éthique », « respect de l'autre » : l'éthique est aujourd'hui à la mode. Mais ses valeurs (l'Homme, l'Autre, la Vie...) sont trop générales pour permettre une pensée des situations singulières. Contre cette vague « éthique des principes », surtout habile à dénoncer partout un Mal radical, une éthique des vérités concrètes - vérités de la politique, de la science, de l'art et de l'amour - nous permettrait d'identifier autrement le Mal, pour pouvoir alors y parer.
L'amour a inspiré les chants les plus déchirants, les meilleurs romans et les pires, des comédies irrésistibles, des tragédies bouleversantes. Il est possible d'y ajouter quelques considérations philosophiques. Des préliminaires, seulement. Non à l'amour (le philosophe n'a là-dessus aucune expertise), mais à son concept (c'est son domaine, dit-on).
L'amour n'est ni l'amitié, ni le désir, ni la passion. C'est la fusion improbable de ces tendances opposées. Car les composantes de l'amour ne jouent pas collectif, tel est le drame, et la grandeur, de l'amour. C'est parce qu'il est de nature hétérogène, donc instable, qu'il est le moteur tout-puissant de tant d'histoires, grandioses ou banales, dans les littératures universelles et dans nos vies ordinaires.
« Être idiot ne fait pas nécessairement de vous quelqu'un de méchant, et les méchants sont souvent fort intelligents. Mais nous admettons qu'il y a des liens entre évaluations intellectuelles et évaluations morales : bien souvent les gens intelligents sont bons et justes, et être bête prédispose à la méchanceté.
Aristote soutenait qu'il y a une unité des vertus et que si l'on en a une, on les a toutes. Il admettait aussi qu'il y a une unité des vices. Mais si l'on reconnaît cette unité, comment peut-il y avoir une éthique proprement intellectuelle, qui porte sur notre savoir, qui soit distincte de l'éthique tout court, qui porte sur nos actions ? » L'éthique intellectuelle n'est pas une simple application aux oeuvres de l'esprit de l'éthique qui vaut pour nos actions. L'éthique intellectuelle se fonde en effet, montre Pascal Engel, sur la nature même du jugement et de la croyance. Elle permet de comprendre ce qu'il y a de spécifiquement condamnable dans « le plagiat, la fraude scientifique, l'usurpation de compétences, la création d'officines pseudo-scientifiques ou l'utilisation des institutions de savoir à des fins de prosélytisme » . C'est grâce à elle que nous pouvons légitimement blâmer nos intellectuels d'être souvent « irresponsables et vaniteux, nos journalistes sans scrupules, nos médias et nos «réseaux sociaux» pourris et trompeurs à l'échelle planétaire, nos écrivains filous, nos professeurs incompétents, nos étudiants paresseux, nos académiciens corrompus ».
Dégageant aussi bien ce qui fonde la valeur de la connaissance que la nature de la bêtise, de la sottise, du snobisme et du mépris intellectuels ainsi que celle de la foutaise et du mensonge en politique, l'auteur soutient que « parler de normes de la raison, d'éthique du savoir et de vertus intellectuelles n'est pas un discours qu'on doit réserver aux cloîtres, aux églises, aux chapelles et aux temples, ou même aux Temples robespierriens de la Raison et aux discours de distribution des prix sous les préaux de la République. C'est affaire de santé mentale, de décence spirituelle, et d'idéal. » Montrant qu'on peut être blâmé pour ses opinions même si on ne les forme pas à volonté, élucidant en quoi consistent les raisons de croire et à quelles conditions elles justifient nos croyances, Pascal Engel éclaire la nature des vertus et des vices intellectuels.
Les deux premiers textes sont des réponses aux détracteurs de la théorie morale de Kant. Il y répondit notamment : "Il se peut que ce soit juste en théorie, mais en pratique cela ne vaut rien." Le troisième texte traite du rapport de la vérité avec l'éternité.
La grande historienne anglaise traite ici de l'un de ses sujets de prédilection : le rôle joué en Europe par la tradition hermétique et la pensée magique dans l'histoire des idées, à la charnière de la Renaissance et du XVIIe siècle. Selon elle, loin de faire obstacle au développement de la pensée scientifique, la tradition hermétique a au contraire amorcé le changement dans les mentalités qui a favorisé l'émergence de la science moderne, notamment l'héliocentrisme de Copernic et la physique de Newton. De la connaissance occulte du cosmos et des pouvoirs prêtés au mage de la Renaissance dériverait l'ambition propre à la science classique : connaître les secrets de la nature pour la maîtriser, doter l'homme de moyens pour agir sur elle et la transformer.
Les journalistes sont périodiquement mis en cause. Leur implication dans l'évolution politique et économique, leur rôle dans les « affaires », leur déstabilisation due à la multiplication des moyens de communication sont devenus des thèmes d'actualité, voire des « marronniers ». Le journalisme suscite d'autant plus d'interrogations que la profession n'est presque pas réglementée. Un cadre existe pourtant, des principes ont cours, un droit de l'information se construit même peu à peu. Au-delà, il est possible de reconnaître une fonction précise au journaliste dans la cité : la clarifier revient à mettre au jour les principes d'une éthique de l'information.
Ce volume comprend les cinq premiers des trente-quatre Cahiers rédigés par Heidegger depuis le début des années 1930 jusqu'à la fin de sa vie (la série commence en fait au deuxième de ces Cahiers, le premier ayant été perdu).
Les «Cahiers noirs» ou «Cahiers de travail» (ainsi Heidegger les dénommait-il lui-même d'après leur fonction ou la couleur de leur reliure) occupent une place singulière dans l'ensemble de ce qu'a écrit l'auteur. Son souhait de les voir publiés après que fut achevée l'édition intégrale de ses oeuvres signifie qu'il a voulu laisser aux lecteurs soucieux de comprendre sa pensée un moyen d'en appréhender le travail au plus près de son élaboration.
La publication de ces Cahiers permet-elle de mieux connaître Heidegger? Certainement pas, si l'on entend par «connaître» le fait d'entrer dans l'intimité d'une personne. On ne trouvera pas trace d'une quelconque confidence dans ces pages. En revanche, on y verra à l'oeuvre l'effort sans relâche d'un philosophe pour reprendre et préciser sa pensée. Les Cahiers commencent au moment où Heidegger entreprend d'approfondir la position conquise avec Être et Temps (1927). Ils permettent de suivre l'aventure intellectuelle qu'allait représenter pour lui la découverte déconcertante de ce qu'il finirait par appeler «l'histoire de l'être».
Les Cahiers repris dans ce volume, rédigés en 1938-1939, tournent principalement autour du thème de «l'autre commencement » que, selon Heidegger, la philosophie a pour tâche de préparer, à l'heure de «l'achèvement des Temps nouveaux», où le règne de la métaphysique de la subjectivité porte le «premier commencement», le commencement grec, à sa complète expression. Cela se manifeste en particulier dans «la réduction de l'homme à lui-même», à son animalité et à sa rationalité qui non seulement se conjuguent, mais se renforcent l'une l'autre. Les débordements politiques de l'âge des masses, à commencer par le national-socialisme, en procèdent en ligne directe.
Là est l'enjeu «historial» de l'époque pour la pensée, enjeu que Heidegger s'emploie à faire ressortir contre l'aplatissement de «l'histoire historisante». Au-delà du déploiement de l'efficience généralisée, il y va de la «Décision» ouvrant sur la vérité de l'essence de l'homme dans sa relation à l'être.
Les animaux ont-ils des droits ? Avons-nous des devoirs envers eux ? Si oui, lesquels ? Si non, pourquoi ? Et quelles en sont les conséquences pratiques ?
L'exploitation des animaux pour produire de la nourriture et des vêtements, contribuer à la recherche scientifique, nous divertir et nous tenir compagnie est-elle justifiée ?
L'éthique animale s'intéresse à l'ensemble de ces questions. Elle ne propose pas une simple compilation de règles idéales sur ce qu'il est « moral » ou non de faire aux animaux, mais invite à penser notre rapport au monde animal. Elle est le lieu d'un débat, souvent extrêmement polémique, dans lequel s'affrontent de nombreuses positions. Ce livre en propose le premier panorama synthétique.
Depuis les années 1960, l'éthique semble se structurer en fonction de territoires d'interrogation : la bioéthique et l'éthique médicale se développent pour apporter des réponses aux problèmes liés aux avancées de la biomédecine ; l'éthique de l'environnement s'intéresse à l'avenir de la planète ; l'éthique de la sexualité analyse les nouveaux enjeux moraux liés aux évolutions des moeurs, etc.
Au-delà d'une démultiplication des champs de réflexion, l'éthique appliquée propose une approche philosophique renouvelée, à l'articulation de la théorie morale avec la pratique. Elle entend offrir ainsi des éléments transversaux de réponse, ou tout au moins des instruments d'analyse, pour aborder les grandes questions morales d'aujourd'hui.
Jusqu'au XXe siècle, il allait de soi, en accord avec toute la tradition, qu'il ne pouvait exister de véritable système philosophique sans un prolongement éthique. Sartre lui-même annonçait L'Être et le Néant comme un traité de morale.
Mais depuis, mis à part Jankélévitch, le genre de la philosophie morale semble s'être épuisé, au point que tout se passe comme si, peu à peu, la morale avait cessé de faire partie de la philosophie.
De Socrate et Platon jusqu'à Freud, en passant par Descartes et Kant, Hubert Grenier passe en revue l'histoire de ces grandes doctrines morales et tente d'y repérer les raisons d'un déclin peut-être provisoire. Si le mot même de morale nous semble désuet, apanage des moralisateurs et des tartuffes, qui pourrait nier qu'aujourd'hui se fait sentir la nécessité de renouer avec elle pour lutter contre les excès de la permissivité et des droits accordés aux désirs individuels ?
On ne saurait mesurer exactement la portée de l'oeuvre de kant, car bien des philosophies encore à naître seront ou bien influencées par le criticisme, ou bien obligées de le critiquer.
L'on peut donner une image de l'importance de la pensée kantienne en la comparant à la révolution copernicienne. kant a transformé le sens de la lecture philosophique du monde en instituant une démarche et une méthode nouvelles dans la théorie de la connaissance et dans l'ensemble des questions philosophiques. en recherchant les conditions a priori qui déterminent nos jugements, aussi bien théoriques, pratiques, qu'esthétiques, kant à ouvert de nouvelles voies à la raison humaine par et dans la fondation de l'idéalisme transcendantal.
Axel Kahn est médecin généticien, entre autre ancien directeur de l'INSTITUT COCHIN puis président de l'Université Paris Descartes. Ses responsabilités à la tête de la Fondation Internationale du Handicap, du Comité d'Éthique de la Ligue du Cancer, du Comité de déontologie du Comité National Olympique et Sportif Français, ou du Comité d'éthique commun à l'INRA, au CIRAD et à l'IFREMER, lui confèrent une légitimité toute particulière en matière d'éthique. En 2019, le Parlement est appelé à débattre d'un projet de loi sur les questions de bioéthique. C'est à débroussailler les grands enjeux de cette échéance majeure, mais aussi à désacraliser un mot aux multiples significations, manifestations, questionnements, que s'emploie ce dialogue.
Un essai qui propose une analyse critique de la suppression de la série littéraire et la modification du programme de philosophie dans l'enseignement secondaire français à compter de l'année scolaire 2020-2021. Derrière une énième «réforme» de l'Éducation nationale, Harold Bernat s'attelle à démontrer que nous faisons face à un vaste programme anthropologique qui, par la liquidation de la force critique la philosophie et la transformation des professeurs en simples pourvoyeurs de culture générale, oeuvre au désarmement intellectuel des élèves pour les abandonner à l'asservissement du marché. Face à cette casse de l'École républicaine menée au nom des logiques de l'entreprise privée, face à cette trahison de la République, l'auteur exhorte au combat pour la sauvegarde de l'esprit critique et pour le rétablissement d'une formation humaniste qui, seule, permet l'autonomie intellectuelle et morale des individus. Il s'agit de rendre les armes de la raison et de l'analyse aux citoyens afin qu'ils puissent lutter contre les stratégies de pouvoir et les systèmes de domination.
Né en 1225, saint Thomas étudie la théologie à l'Université de Paris puis à Cologne sous la direction d'Albert le Grand. Influencé par Aristote, le thomiste remporte un immense succès. L'exemple de La Somme théologique qui accorde une place de premier ordre à l'Ethique à Nicomaque d'Aristote et fait entrer dans le christianisme tout le capital de l'humanisme hellénistique, est une preuve de ce succès.
L'humanisme chrétien développé par saint Thomas, présente une morale nouvelle au XIIIe siècle. Le présent ouvrage, augmenté d'un précieux guide de lecture réalisé par Ruedi Imbach, s'efforce de mettre en évidence les articulations de la morale thomiste à travers une sélection de textes choisis, offrant au lecteur un moyen efficace de s'engager dans l'oeuvre de saint Thomas.
La collection Chemins Philosophiques a pour objet de favoriser la compréhension de notions et d'étayer la réflexion philosophique. Chaque ouvrage offre un traitement cohérent et complet de la problématique par le biais de deux approches complémentaires de la notion concernée : un exposé de l'enjeu philosophique et des principales articulations théoriques de la notion, suivi d'une présentation de textes accompagnés d'un commentaire. Ces deux parties permettent ainsi au lecteur de saisir la complémentarité de la réflexion philosophique contemporaine et de la tradition philosophique.
L'humanisme est un courant de philosophie qui domine nettement lors de la Renaissance, mettant en avant une conception du monde centrée sur l'homme et lui accordant confiance pour agir pour le bien commun. Au delà de cette école philosophique parfaitement datée, on peut élargir l'humanisme à tous les courants de pensée qui font de l'homme la mesure de toute chose et visent à son bonheur et son émancipation. On parlera aussi bien de l'humanisme « historique » de Rabelais ou de Montaigne que de celui de la Déclaration des droits de l'homme, de Camus ou, plus près encore de nous, de Paulo Coelho. À travers les 365 pensées recueillies ici, les auteurs ont cherché à représenter la pensée humaniste, sous toutes ses formes au fil des siècles, dans la mesure où elle nous parle encore aujourd'hui et alimente la réflexion sociale, morale et politique au sens large.
Qu'est-ce que le bien ? Peut-on faire l'économie d'une conception du bien ? Existe-t-il une réalité qui serait Le bien, ou seulement des réalités jugées bonnes ? Le bien est-il une norme objective ou le résultat d'une décision ? Le bien a-t-il une valeur d'obligation ?