Cette édition pédagogique regroupe les quatre premiers chapitres d'Une vie et couvre la période 1927-1954.
Ce que Simone Veil a vécu durant ces années - où elle passa d'une enfance protégée à l'horreur des camps de concentration, puis retourna à la " vie normale " - sans pouvoir partager son expérience avec ceux qui ne l'avaient pas connue, s'inscrit dans le nécessaire devoir de mémoire des jeunes générations. Source de réflexions, son sobre récit est également une leçon de courage et d'espoir.
Pourquoi le 18 juin 1901 Picasso est-il «signalé comme anarchiste» à la Préfecture de police, quinze jours avant sa première exposition parisienne ? Pourquoi le 1er décembre 1914 près de sept cents peintures, dessins et autres oeuvres de sa période cubiste sont-ils séquestrés par le gouvernement français pour une période de près de dix ans ? D'où vient l'absence quasi totale de ses tableaux dans les collections publiques du pays jusqu'en 1947 ? Comment expliquer, enfin, que Picasso ne soit jamais devenu citoyen français ?Si l'oeuvre de l'artiste a suscité expositions, ouvrages et commentaires en progression exponentielle à la hauteur de son immense talent, la situation de Picasso, un «étranger» en France, a paradoxalement été négligée.Cet angle inédit permet à Annie Cohen-Solal de nous entraîner dans une enquête stupéfiante sur les pas d'Un étranger nommé Picasso, artiste surdoué, naviguant en grand stratège dans une France travaillée par ses propres tensions.
La présentation de Stefan Zweig s'ouvre sur un Tourgueniev moribond qui, du fond de sa couche, rédige quelques mots à l'attention de Tolstoï pour le supplier de reprendre la plume (« Revenez à la littérature ! C'est votre don véritable. Grand écrivain de la terre russe, entendez ma prière ! »). Avec cette scène inaugurale, Zweig amène aussitôt le lecteur au moment clé de la biographie de Tolstoï : vers sa cinquantième année, l'écrivain russe est victime d'un ébranlement intérieur qui va le pousser à rechercher sans fin, chez les philosophes d'abord, puis dans la religion, le sens caché de la vie. Zweig ne cache pas son admiration pour celui qui s'est alors donné pour mission de se sauver lui-même, et toute l'humanité avec.
« Tout homme d'état, tout sociologue découvrira dans sa critique approfondie de notre époque des vues prophétiques, tout artiste se sentira enflammé par l'exemple de ce poète puissant qui se tortura l'âme parce qu'il voulait penser pour tous et combattre par la force de sa parole l'injustice de la terre. »
Sorge fut un des plus grands agents secrets que la terre ait connu inspirant tant de créations littéraires et cinématographiques à commencer par James Bond.
Ce maître espion du Kremlin a plusieurs fois changé le cours de l'Histoire influençant à la fois Hitler et Staline, il a manipulé les Américains et les Japonais restant toujours fidèle à son propre destin. Il fut notamment un des véritables sauveurs de Moscou en octobre 1941 quand Hitler fut aux portes du Kremlin. Car, juste avant son arrestation, moment le plus critique de l'offensive allemande, cet agent secret avait envoyé un renseignement crucial : manipulé par Sorge le Japon avait finalement décidé d'entrer en guerre, non pas contre l'Union Soviétique, mais contre les États-Unis.
Mêlant l'amour à l'espionnage, les tourments personnels à la fureur de l'histoire, Sorge va nous servir de guide d'un voyage insolite dans le temps et dans l'espace éclairé par les archives inédites. Un véritable homme-Orchestre, il fut à la fois un séducteur et un journaliste chevronné, un grand scientifique, un des fondateurs de l'école de la sociologie de Frankfort et surtout le génie du renseignement.
De nos jours son expérience est surtout d'une actualité brûlante dans le contexte de la crise internationale quand l'espionnage détermine la politique réelle aussi bien pour Poutine que pour l'Occident. Derrière chaque événement de ce siècle, il y a un agent secret. L'analyse géopolitique par le prisme de l'espionnage, aujourd'hui demeure primordial. À condition de ne pas sacrifier à leur collecte l'analyse des informations. C'est le décalage entre la collecte et l'analyse des renseignements qui a mène aux grandes crises stratégiques.
Stefan Zweig Marie-Antoinette Vilipendée par les uns, sanctifiée par les autres, l'« Autrichienne » Marie-Antoinette est la reine la plus méconnue de l'histoire de France. Il fallut attendre Stefan Zweig, en 1933, pour que la passion cède à la vérité.
S'appuyant sur les archives de l'Empire autrichien et sur la correspondance du comte Axel de Fersen, qu'il fut le premier à pouvoir consulter intégralement, Stefan Zweig retrace avec sensibilité et rigueur l'évolution de la jeune princesse, trop tôt appelée au trône, que la faiblesse et l'impuissance temporaire de Louis XVI vont précipiter dans un tourbillon de distractions et de fêtes.
Dans ce contexte, la sombre affaire du collier, habilement exploitée par ses nombreux ennemis à la cour de France, va inexorablement éloigner Marie-Antoinette de son peuple.
Tracé avec humanité et pénétration, ce portrait est assurément un des chefs-d'oeuvre de la biographie classique, où excella l'auteur de Trois poètes de leur vie et de Vingt-quatre heures de la vie d'une femme.
Qui ne connaît le nom de Jean Moulin ? Sa silhouette ? Qui ne sait ce qu'il incarne : la Résistance, le courage, le sacrifice ? Celui que les clandestins ne connaissaient que sous des pseudonymes (Régis, Rex, Max...) et qui fut arrêté sous le nom de Jacques Martel avait eu, avant la Seconde Guerre mondiale, un double plus joyeux : Romanin. Dessinateur de presse à succès, artiste, ami de Max Jacob, collectionneur de Dufy ou d'Utrillo, Romanin qui était sur le point d'exposer à New York quand la France fut vaincue et occupée. Au temps de son action clandestine en France, Jean Moulin ressuscita Romanin pour mieux cacher le représentant du général de Gaulle et le ministre en mission qu'il était devenu. L'amateur d'art se fit galeriste pour vendre Degas, Valadon ou Matisse et justifier ses déplacements incessants. Mettant en avant des inédits dont les originaux n'avaient pas été conservés, fouillant dessins et croquis pour en identifier les personnages, restituant sa collection puis sa galerie, cet ouvrage met aussi à contribution des experts du dessin de presse, de l'histoire et du commerce de l'art, ainsi que des artistes pour caractériser Romanin, son oeuvre et ses goûts. Au-delà du plaisir de la découverte de ce musée Romanin , qui nous entraîne de la Belle Époque de l'enfance aux temps d'engagement et de combat, en passant par les Années folles des sports d'hiver, de la Côte d'Azur ou de Montparnasse, c'est le journal intime de Jean Moulin qui s'ouvre grâce à Romanin. Il révèle un homme épris de liberté.
Le 24 février 2022, l'opinion mondiale découvre avec stupeur le discours de Vladimir Poutine justifant l'invasion de l'Ukraine, au prétexte de faire cesser un «génocide» exercé par un régime qu'il convient de «dénazifer». Cette extraordinaire falsification de l'histoire s'inscrit dans le droit fil du grand récit national construit au cours des vingt dernières années par Vladimir Poutine et dont l'ONG Mémorial fit les frais en 2021. Ce récit, exaltant la grandeur d'une «Russie éternelle» face à un Occident agressif et décadent, n'admet aucune contestation pour servir les intérêts géopolitiques d'un régime dictatorial et répondre aux attentes d'une société désorientée suite à l'effondrement du système soviétique. Ce Tract éclaire les origines de cette distorsion des faits historiques et la façon dont elle est mise en oeuvre pour légitimer la première guerre du XXI? siècle sur le continent européen.
Pourquoi elle ?Pourquoi une biographie de Jacqueline de Ribes ?Je ne m'étais intéressée jusque-là qu'à des vies dont l'art était le coeur battant. Des vies dont l'essentiel fut de peindre, écrire ou sculpter.C'est sa propre vie qui est l'oeuvre de Jacqueline de Ribes. Une vie qu'elle a magnifiée, sublimée, mais qui garde à mes yeux sa part de mystère.Quelle femme et quels secrets se cachent derrière la légende de papier glacé ?Figure de la jet-set des années soixante. L'un des «Cygnes» préférés de Truman Capote et de Richard Avedon. Amie d'Yves Saint Laurent et de Luchino Visconti. Elle est devenue une icône du style et un symbole de l'élégance française. Une reconnaissance mondiale illustrée, en 2015, par une magistrale exposition au Metropolitan Museum de New York. Son visage a été projeté en pleine lumière sur l'Empire State Building.Ce destin, qui voit s'achever l'ancien monde et apparaître de nouveaux codes, des innovations stupéfiantes, j'ai tenté d'en déchiffrer l'énigme.D. B.
2 octobre 1925, théâtre des Champs-Élysées. Le public découvre Joséphine Baker dans La Revue nègre. Elle a 19 ans, c'est un triomphe. Une star internationale est née.
Gérard Bonal livre un portrait personnel, par touches, de la « Vénus noire ». Il nous entraîne sur ses traces, de l'enfance pauvre à Saint-Louis (Missouri), jusqu'à la lutte pour les droits civiques aux côtés de Martin Luther King. On embarque avec Joséphine Baker sur un paquebot pour l'Europe, on l'escorte dans le Paris nocturne des Années folles, celui des théâtres de music-hall, au bras de ses amants. Dès 1941, l'icône rejoint les services secrets de la France libre. Militant inlassablement pour la fraternité universelle, elle adoptera douze enfants venus du monde entier, sa fameuse « tribu arc-en-ciel ». Aujourd'hui, la petite danseuse de Saint-Louis qui a conquis Paris en une soirée est la première femme noire à reposer au Panthéon.
Al Alvarez, rend hommage à une figure emblématique et atypique de l'alpinisme : Mo Antoine. Grimpeur chevronné participant aux expéditions les plus difficiles, il privilégia toujours l'esprit de camaraderie à celui de compétition et décrivait l'escalade comme « l'art de jouer aux échecs avec son propre corps ». Au-delà de ce portrait tendre et admiratif, le récit donne à voir la manière dont les grands aventuriers cherchent leurs limites, mentales et physiques, en s'appliquant à « nourrir la bête ».
Un livre culte sur l'escalade, la montagne, l'évasion et l'amitié. Une prose étincelante au service du goût de l'aventure et du risque.
Annabel Abbs enquête sur les intellectuelles et femmes artistes qui ont pratiqué la randonnée. Elle montre comment cette activité a été pour elles une libération face aux contraintes et aux difficultés du quotidien.
La meilleure façon de marcher, c'est encore la leur...
Toutes ont eu l'audace, à une époque où voyager seule n'avait rien d'évident, de saisir leur bâton de pèlerin. Elles sont peintres, philosophes, poétesses... Figures plus ou moins oubliées que Nan Shepherd, l'Ecossaise, Gwen John, la Galloise, Georgia O'Keeffe, Clara Vyvyan - mais aussi Simone de Beauvoir, Daphné du Maurier... Qu'est-ce qu'une femme qui marche ? Et pourquoi marchent-elles ? Pour le plaisir, comme les homologues masculins ? Ou plutôt pour penser par elles-mêmes ? Mettre de l'ordre dans leurs émotions, s'affirmer, s'émanciper... Pour devenir, pas à pas, la femme qu'elles sont. La randonnée comme un nouveau départ...
On ouvre ce livre et nous voilà sous le charme de celles qui un jour on décidait de partir à l'aventure. Un récit à la fois intime et profond.
Psychologie magazine Annabel Abbs passionnée de voyages à pied et de montagne, s'est lancée dans une traque des marcheuses.
Libération Traduit de l'anglais par Béatrice Vierne
« On m'a parfois demandé comment j'avais pu, après les camps, retrouver le désir de vivre. La seule réponse valable à mes yeux est celle-ci : on n'a pas le choix. Cela me paraît valable pour une personne comme pour un pays tout entier. » Simone Veil raconte son enfance, sa déportation et l'importance de cette épreuve dans sa vie.
Dans sa longue carrière de journaliste, d'aventurier, d'homme d'État et d'historien, le nationalisme et l'impérialisme constituent le fil directeur, avec des conséquences désastreuses. Jeune homme, Churchill participe aux batailles en Afrique du Sud, au Soudan et en Inde, qui visent à maintenir l'ordre impérial. Comme ministre lors de la Première Guerre mondiale, il est responsable d'une série d'erreurs catastrophiques conduisant à des morts par milliers. Ses efforts pour écraser les nationalistes irlandais sont autant de plaies qui ne sont toujours pas cicatrisées. Endossant le rôle de défenseur de son pays pendant la Deuxième Guerre mondiale, la période la plus vénérée de sa carrière, il n'a pas hésité à sacrifier des territoires lointains : Tariq Ali évoque ainsi l'attaque brutale contre la résistance grecque, la famine au Bengale qui a coûté la vie à plus de 3 millions d'Indiens, l'assaut aérien contre les civils à Dresde et Hambourg, et son insistance sur l'utilisation d'armes nucléaires au Japon.
Comme leader une fois la paix revenue, alors même que l'Empire s'écroulait, Churchill n'a jamais renoncé à sa philosophie impériale et il est l'un des architectes du monde dans lequel nous vivons aujourd'hui, où il reste l'idole de personnages comme Boris Johnson, George W. Bush et Donald Trump. Son bilan est terrible, amplement documenté dans l'acte d'accusation de Tariq Ali
Alexandra Kollontaï, quelle femme ! Et quel destin ! Aristocrate russe, rejetant très tôt son milieu et choisissant la révolution, elle devient ministre au sein du premier gouvernement de Lénine. Cinq ans plus tard, elle est la première femme ambassadrice que l'histoire ait connue. Tribun célèbre et oratrice hors pair, partout elle électrise ses auditoires fascinés. Kollontaï est aussi une féministe passionnée combattant pour l'émancipation et les droits des femmes. Ses écrits politiques, ses romans, son journal tenu tout au long de sa vie constituent une oeuvre remarquable et unanimement reconnue. Enfin, et ce n'est pas le moindre de ses exploits, Alexandra Kollontaï sortit victorieuse de la folie destructrice de Staline et vécut presque aussi longtemps que lui.
Cette existence multiforme, couronnée par une élégance constamment saluée par la presse, fit d'elle une « icône » médiatique avant l'heure. L'auteur a rassemblé ici une documentation considérable et de riches études historiques pour comprendre le destin incroyable de cette personnalité hors du commun. Secrétaire perpétuel de l'Académie française et historienne de la Russie, Hélène Carrère d'Encausse est l'auteur de nombreux livres de référence sur la Russie et les relations franco-russes.
Une ancre noire sur l'épaule d'un marin, des bras ornés d'un épervier chez un soldat de l'antique Carthage, une fleur de lys appliquée au fer rouge flétrissant un repris de justice, des scarifications rituelles striant les joues d'enfants tchadiens, le visage du président Poincaré sur le torse d'un Poilu, des formules sacrées gravées sur le dos des adeptes du bouddhisme, des têtes de mort tatouées chez les Hells Angels ou des épingles piquées à même la chair pour les punks...
Du fond des grottes paléolithiques aux studios de tatouage new-yorkais du XXIe siècle, des îles Marquises au Japon en passant par les pays d'Afrique centrale, la marque corporelle est depuis l'aube des temps l'un des principaux modes d'expression de l'humanité...
Pourtant, mal perçue jusqu'à une période récente dans le monde occidental, elle exige un engagement absolu : souvent douloureuse, parfois risquée, elle exclut en général tout retour en arrière. Alors, pourquoi se tatoue-t-on ? Pourquoi se marque-t-on, se perce t-on, se scarifie-t-on ?
C'est à ces questions, au moment où le tatouage connaît un succès sans précédent, que Maryan Guisy s'attache à répondre en déchiffrant le sens profond d'un comportement aussi universel qu'énigmatique.
Maryan Guisy, docteur ès lettres, spécialiste de la littérature du XIXe siècle, est l'auteur de Panorama de nos moeurs politiques (Vendémiaire, 2020)
Antonio Gramsci (1891-1937) reste l'un des penseurs majeurs du marxisme, et l'un des plus convoqués. L'oeuvre-vie aborde les différentes phases de son action et de sa pensée - des années de formation à Turin jusqu'à sa mort à Rome, en passant par ses activités de militant communiste et ses années d'incarcération - en restituant leurs liens avec les grands événements de son temps : la révolution russe, les prises de position de l'Internationale communiste, la montée au pouvoir du fascisme en Italie, la situation européenne et mondiale de l'entre-deux-guerres. Grâce aux apports de la recherche italienne la plus actuelle, cette démarche historique s'ancre dans une lecture précise des textes - pour partie inédits en France -, qui permet de saisir le sens profond de ses écrits et toute l'originalité de son approche.
Analysant en détail la correspondance, les articles militants, puis les Cahiers de prison du révolutionnaire, cette biographie intellectuelle rend ainsi compte du processus d'élaboration de sa réflexion politique et philosophique, en soulignant les leitmotive et en restituant " le rythme de la pensée en développement ".
Au fil de l'écriture des Cahiers, Gramsci comprend que la " philosophie de la praxis " a besoin d'outils conceptuels nouveaux, et les invente : " hégémonie ", " guerre de position ", " révolution passive ", " subalternes ", etc. Autant de concepts qui demeurent utiles pour penser notre propre " monde grand et terrible ".
Fille d'un homme de presse, Marie-Claude Vaillant-Couturier, dite Maïco, côtoie l'élite intellectuelle de l'entre-deux-guerres. Mais son avenir est ailleurs : dès 1933, elle réalise un reportage clandestin au camp de Dachau. Elle a 21 ans, c'est un scoop mondial. Dix jours après leur mariage, son grand amour, le communiste Paul Vaillant-Couturier, meurt brutalement : il lui laisse en héritage sa foi en l'URSS, promesse de lendemains qui chantent. Résistante, déportée à Auschwitz puis à Ravensbrück, elle choisit d'y rester à la Libération pour soigner les mourants avant de témoigner au procès de Nuremberg. Son récit implacable sur l'horreur nazie fera le tour du monde. Jeune fille de bonne famille devenue révoltée aux convictions inflexibles, la vie de celle qu'on surnommait Maïco est un magnifique roman d'apprentissage face aux périls de l'Histoire.Une fois entamé, impossible de s'arrêter... Grâce à un grand talent de conteuse, Yseult Williams nous raconte cette vie hors du commun. Elle.Quelle personnalité ! Quel portrait ! Sud-Ouest.Prix Simone Veil 2022.
Cette journée fut la seule dont la maîtrise aura échappé au Grand Roi, lui qui se voulait l'ordonnateur tout-puissant de son royaume. Interroger la portée de la mort de Louis XIV conduit à reconsidérer ce très long règne à l'aune du projet politique que ce prince avait lui-même conçu. Ce livre donne à comprendre ce qui s'éteint avec le Roi-Soleil et ce qui va perdurer de son oeuvre. Qu'est-ce qui fait la singulière grandeur du siècle de Louis XIV ? La gloire, le roi de guerre, l'«État machine», la fabrique d'une culture royale : ce souverain a élevé le prestige de la monarchie française au sommet de son rayonnement ; il a achevé d'installer l'appareil administratif de l'Ancien Régime en l'inscrivant dans le patrimoine génétique de nos institutions ; il a érigé les «mystères de l'État» en méthode de gouvernement et fait pénétrer l'éclat de sa figure sacrée jusque dans la plus humble chaumière. Ce fut une ambition démesurée que les épreuves finiront par dérégler. Quel contraste entre le jeune monarque, ardent réformateur des «années Colbert», qui imprime sa marque à toutes les formes de création dans l'effervescence d'un Versailles baroque et festif, et le vieux roi éprouvé par des guerres interminables, cabré dans la dévotion en pourchassant les ennemis de la foi ! La mort de Louis XIV clôt un chapitre de l'histoire de la royauté et en ouvre un autre : à l'aube du siècle des Lumières, c'est la «manière» de ce monarque, c'est aussi une certaine conception de l'autorité, qui meurent avec lui.
L'histoire de la famille qui a forgé l'Amérique.
Plus encore que les Kennedy, le clan Roosevelt est LA dynastie politique américaine par excellence. Sa longévité s'étend sur trois siècles, elle recense plusieurs héros patriotes lors de l'épopée de la fondation des États-Unis, et elle compte dans ses rangs de grands businessmen et philanthropes typiques de l'aristocratie new-yorkaise du XXe siècle naissant. Surtout, cette famille d'origine hollandaise - bien vite scindée entre deux branches distinctes, celle de Hyde Park et celle d'Oyster Bay - donne deux grands présidents. Theodore (au pouvoir entre 1901 et 1909) puis Franklin (à la tête du pays de 1933 à 1945) guident une Amérique agitée par deux guerres mondiales et la Grande Dépression. Le premier, républicain, est l'un des quatre présidents à avoir son visage gravé dans le rocher du mont Rushmore, tandis que le second, démocrate et élu à quatre reprises à la Maison Blanche, initie entre autres le fameux New Deal et rompt avec l'isolationnisme caractéristique des États-Unis.
Mais le parcours de cette famille est loin d'être une simple histoire d'hommes : Eleanor Roosevelt, femme de Franklin mais aussi grande diplomate et militante, est aujourd'hui encore le modèle parfait de la First Lady ; tandis qu'Alice Roosevelt, fille de Theodore, rebelle et féministe avant l'heure, fut en son temps une superstar mondiale.
Cet ouvrage, digne des meilleures sagas historiques, est le récit d'un pays, d'une famille, mais aussi de nombreux destins, certes liés mais tous uniques.
Ami intime et biographe du couple royal, l'écrivain Gyles Brandreth a recueilli ses confidences durant plus de cinquante ans. À partir des notes de ses conversations privées avec Elizabeth, il livre un ouvrage très personnel et inédit sur le plus ancien monarque de l'Histoire. De son enfance dans les années 1920 à l'ère de Harry et Meghan, de ses années de guerre au château de Windsor à sa mort à Balmoral, ce livre est à la fois le récit d'un siècle tumultueux de l'histoire royale et le portrait d'une femme remarquable. Avec un humour rafraîchissant so british, une honnêteté et une justesse sans faille, Elizabeth s'impose comme LA biographie incontournable d'une souveraine qui, sa vie durant, a été l'emblème de la force et de la résilience dans le monde entier.
À l'occasion du "jubilé de platine' célébrant en 2022 les 70 ans du règne d'Elizabeth II, Jean des Cars nous conte la vie de la femme la mieux informée du monde.
Jean des Cars nous plonge dans la vie d'Elizabeth II, de son enfance au décès de son mari le prince Philip en passant par tous les petits et grands épisodes, publics et privés, qui ont marqué sa vie : guerre mondiale, décès de son père, accession au trône, rumeurs sur son couple, vie dissolue de sa soeur, problèmes conjugaux de ses enfants, " rébellion " de son petit-fils Harry, sans oublier sa passion pour ses corgis et ses chevaux...
Cette biographie de référence nous invite dans l'intimité de celle qui restera pour toujours " The Queen ".
Édition mise à jour.
Également chez Pocket : La Saga des Reines, La Saga des Favorites et Au coeur des royautés.
Aliénor d'Aquitaine, Richard Coeur de Lion, Jean sans Terre... Ces noms désormais célèbres appartiennent à cette famille qui a fait les riches heures de notre Moyen Âge : celle des Plantagenêts. Le premier du nom était angevin, mais qui s'en souvient encore trois siècles après ? Leur renommée a dépassé les frontières de l'Anjou et la dynastie est entrée dans la grande histoire de l'Europe.L'histoire commence au XII? siècle avec Henri II. Outre l'Angleterre et la Normandie dont il est déjà détenteur, il est devenu, en épousant Aliénor d'Aquitaine, le maître de la moitié de la France. Un vassal plus puissant que son roi, un vassal encombrant... Dans cette histoire épique, où les traîtres et les ambitieux ne semblent jamais trouver le sommeil, Dan Jones fait revivre sous nos yeux ces rois et reines aux prises avec le pouvoir.
« Gustave Caillebotte (1848-1894) était un peintre. Mais pas seulement.
C'était surtout un passionné. Artiste novateur reconnu par ses pairs, premier collectionneur des impressionnistes, grand navigateur, philatéliste renommé, botaniste innovant, il mena de front plusieurs passions jusqu'à les maîtriser pour exceller.
Plus d'un siècle après, qui peut encore le raconter ?
L'artiste n'eut pas d'enfant mais plusieurs frères, dont Martial qui lui donna deux descendants. Jean fut abattu à bord de son avion de guerre en 1917, laissant seule Geneviève, unique descendante, dont je suis l'arrière-petite-fille. Durant quatorze passionnantes années, cette aïeule me conta, en menus détails, l'histoire du mouvement impressionniste, de son oncle et de ses amis, Renoir, Monet, Degas ou Pissarro. Elle possédait nombre de lettres, photographies, objets qui suscitaient mon émerveillement. » Nourrie de ces précieuses archives familiales, Stéphanie Chardeau-Botteri renoue les fils d'une vie au service de l'amitié et de l'art.
Stéphanie Chardeau-Botteri est experte en oeuvres du xixe siècle et membre de la Chambre nationale des experts spécialisés. Elle a participé à l'organisation de nombreuses expositions consacrées à son aïeul.
Le 21 juin 1943, Jean Moulin est arrêté. Il vient d'être dénoncé. Face à lui, Klaus Barbie, le chef de la Gestapo de Lyon. Tous deux savent que la partie est finie.
" Affreusement torturé par un ennemi sans honneur ", dit le général de Gaulle, le héros français va mourir lors de son transfert en Allemagne. Son corps est incinéré et ses cendres sont classées " inconnues " au cimetière du Père-Lachaise.
C'était il y a quatre-vingts ans.
On pense tout connaître, tout savoir de celui qui a donné sa vie pour la France. Pourtant, nul n'évoque plus sa mémoire. En entrant au Panthéon, en 1964, et surtout dans les livres d'histoire, l'homme a été réduit à l'image figée d'un héros.
Il est temps de raconter la vie de Jean Moulin, d'écrire son épopée - alors que ses derniers compagnons sont aujourd'hui disparus -, de sonder ses faiblesses, de restituer son humanité. De lui rendre hommage.
Fabrice Grenard, le grand spécialiste de la Résistance, a relevé ce défi. Avec cet ouvrage, il nous plonge au coeur des années sombres et réveille notre fierté patriotique.