Graham Robb a l'art de raconter l'histoire de France à l'aide de détails méconnus tout en divertissant ses lecteurs par son humour pince sans rire et ses remarques d'un amoureux de notre pays qui ne le comprend pas toujours.Depuis les légendes qui accompagnent la naissance de la Gaule jusqu'au récit de la vie des deux fondateurs du maquis du Vercors en passant par le massacre de Bédouins contre-révolutionnaires à Marseille en 1794 sans oublier les aventures de Narcisse Pelletier, marin naufragé en Nouvelle Guinée devenu une attraction lors de son retour à en France la fin du XIXe siècle, c'est une autre histoire de France qu'il raconte dans ce livre.Comme il l'avait fait avec Paris dont il a écrit l'histoire dans un précédent ouvrage, il entraîne son lecteur de découvertes en surprises avec un art consommé du récit sans omettre de se mettre en scène parcourant l'hexagone en tous sens sur son vélo afin de s'offrir le temps de le découvrir. En cheminant avec lui, on comprend avec lui à quel point la France demeure un assemblage disparate de micro-civilisations dont l'histoire ne saurait être réduite à un unique « roman national ».
Des histoires qui ont fait l'histoire de France.
On ne présente plus Franck Ferrand dont les talents de conteur à la radio font parfois oublier la grande qualité littéraire de ses écrits. Sont ici rassemblés et présentés par ordre chronologique les meilleurs articles qu'il a publiés sur l'histoire de France. Trente-sept tableaux de maître, dont plusieurs inédits, qui conduisent le lecteur de la révolte d'Étienne Marcel en 1357 à la sordide affaire de Bruay-en-Artois en 1972 en passant notamment par l'assassinat de Concini, l'attentat de Damiens, le fiasco de Varennes, la mort énigmatique de Louis XVII, le retour des Cendres, le traité de Versailles ou la sortie du pouvoir de Charles de Gaulle. Portraits s'alternent avec faits divers et grands récits, offrant une galerie qui reflète la riche histoire moderne et contemporaine de la France.
« Les commencements de la Révolution sont ceux d'une extraordinaire accélération de l'histoire. Les événements s'y bousculent dans un luxe d'acteurs, d'envolées, de confusion et de coups de théâtre. Ce qui s'est passé à ce moment-là n'est intelligible que si l'on restitue les faits dans une séquence fondatrice. ».
Le 17 juin 1789, les députés du tiers état forment l'Assemblée nationale. Le 23 juin, ils refusent de quitter la salle du Jeu de paume où ils ont juré de donner une constitution à la France.
Ce texte d'Emmanuel de Waresquiel, enrichi d'abondantes sources inédites, change radicalement notre lecture de la Révolution. L'auteur raconte « ses» sept jours tambour battant, en un récit alerte qui se lit comme un roman à suspense.
Grâce à des cartes précises, cet ouvrage montre que les variations locales de l'opinion lors des élections obéissent souvent à une logique historique de longue durée qui se déroule en trois stades : apparition d'une nouvelle opinion à cause d'un évènement singulier, propagation sur un terrain préexistant, limitation par les territoires des opinions rivales. Au fil des pages, Bonnets rouges, Gilets jaunes, partisans de Chasse, pêche, nature et traditions (CPNT), militants du Rassemblement national, du Parti communiste, de la droite et de la gauche, prennent place dans l'espace français. Cette étude révèle alors l'épuisement actuel de l'opposition droite /gauche et les tentatives pour remplacer cette opposition, avec la réapparition de clivages souvent très anciens.
Un outil indispensable pour comprendre notre histoire.
Accessible à tous, cet atlas est le plus complet jamais publié sur l'histoire de la France.
375 cartes racontent toutes les étapes de l'histoire de notre pays, de ses origines les plus lointaines à nos jours.
En s'appuyant sur le fonds cartographique de L'Histoire et grâce au concours de grands historiens, les auteurs ont pu réaliser un atlas à la fois exhaustif et à la pointe des dernières avancées de la recherche.
Auberges, bouillons, cafés, brasseries, bistrots, étoilés ... Plongez au coeur de dix siècles d'une histoire savoureuse : celle du Paris culinaire.
Paris est incontestablement la capitale de la gastronomie. Mais qui sait comment cette réputation s'est construite année après année ? Comment se sont progressivement créés les restaurants et les meilleures tables ? Pourquoi les plus grands chefs ont-ils été attirés par cette ville ?
Dès le Moyen Âge, la ville est un grand centre de consommation et un important marché alimentaire. Alors que les halles centrales symbolisent le ventre de Paris , un artisanat de bouche raffiné s'y développe progressivement. À l'orée de la Renaissance, la capitale est perçue comme une cité de cocagne et donne le ton du bien manger et du bien boire. Elle devient vite le lieu des débats et des révolutions culinaires : on y intellectualise la cuisine, on y crée une nouvelle littérature gourmande, on y invente le restaurant. Petit à petit, l'art de la bonne chère est érigé en dogme et Paris devient la capitale mondiale des gourmets. Désormais cosmopolite et dotée d'un rayonnement international, la Ville Lumière est à la pointe de l'innovation : après avoir fait émerger la nouvelle cuisine dans les années 1970 et la bistronomie au cours des années 2000, elle réinvente et modernise la gastronomie (grâce aux food trucks et autres prêts à manger ) depuis les années 2010.
Des premiers petits pâtés à la parisienne achetés à des marchands ambulants à la création d'institutions iconiques ( Le Dôme, La Coupole, La Closerie des Lilas, etc.) en passant par l'invention des célèbres bouillons parisiens , cet ouvrage basé sur une recherche approfondie et inédite nous offre l'histoire riche et méconnue d'un Paris gourmand.
En 1883, Pierre Loti, lieutenant de vaisseau dans la marine française et jeune romancier, assiste à la prise des forts de Huê. À l'issue d'une bataille de deux heures, la France s'installe en Annam. Elle y restera quatre-vingts ans.
Pierre Loti raconte cette campagne militaire pour Le Figaro. Décrivant le carnage avec force détails, ses articles provoquent un scandale retentissant. Rappelé en France, Loti craint d'être chassé de la marine. Mais il ne comprend vraiment pas pourquoi : il avait cru célébrer l'héroïsme de l'armée française.
Sylvain Venayre enquête sur ce scandale, ses causes et, plus encore, la profonde incompréhension de celui qui l'a suscité. Qu'est-ce que l' affaire Loti raconte de l'impérialisme, à une époque où celui-ci était encore mal formulé ? Que dit-elle de la relation des Européens avec le reste du monde, où ils mènent d'innombrables guerres ? Que révèle-t-elle, surtout, des pouvoirs de la littérature : Loti, parce qu'il est écrivain, a-t-il montré la guerre dans toute sa vérité ou l'a-t-il au contraire un peu trop romancée ?
Une guerre au loin est aussi un essai pratique sur la poétique de l'écriture historique.
Les portes du Quai d'Orsay ont été ouvertes à Alexis Jenni, qui a ainsi pu rencontrer de nombreux acteurs de ce monde fascinant.
Les portes du Quai d'Orsay ont été ouvertes à Alexis Jenni, qui a ainsi pu rencontrer de nombreux acteurs de ce monde fascinant. Ceux-ci lui ont livré documents, informations, anecdotes, précisions sans langue de bois . Avec son talent et son humour, Jenni en a extrait l'essentiel en de savoureux fragments qui révèlent l'histoire, le fonctionnement et le rayonnement international de la diplomatie française.
Écrites sur le vif, ponctuées par de nombreux dessins au trait, pigmentées par une mise en page bouillonnante, ces Miscellanées du quai d'Orsay nous plongent avec délectation dans la grande et la petite histoire.
Laissez-vous emporter par l'histoire de cette terre de légendes Découvrez l'histoire fascinante de la Bretagne à travers les âges avec Métrobreizh illustré. De villes en villages, des pierres de Carnac vieilles de 6 000 ans au sable d'or du tourisme actuel, cette région ancienne et mystique n'a cessé de surprendre et d'émerveiller. Suivez les pas du roi Arthur et de tous les souverains qui ont forgé la légende bretonne, rencontrez des saints méconnus et plongez dans l'atmosphère colorée des pardons...
Bien plus qu'une simple histoire de la péninsule, cet ouvrage est une invitation à vous immerger dans la magie de l'Armorique. Laissez votre esprit vagabonder vers les temps anciens des Celtes, vers les ducs qui ont manié l'épée pour préserver leur indépendance, vers ces audacieux qui ont fait alliance avec la France. Récits et illustrations se combinent ici pour raconter une Bretagne fière et souveraine, qui a su préserver son identité et sa culture uniques au fil des siècles
Dès le XVIIIe?siècle, et plus encore au XIXe, des femmes sont des actrices de la presse écrite...
Dès le XVIIIe?siècle, et plus encore au XIXe, des femmes sont des actrices de la presse écrite. Revenant sur la manière dont elles ont réussi à s'infiltrer dans l'article politique, dans la chronique judiciaire ou dans le grand reportage, cet ouvrage propose un panorama des femmes journalistes, du XIXe?siècle à 1944. Pour faire passer leur prose, ces femmes ont parfois privilégié la narration, la fiction, l'écriture intime aussi. Elles ont dû inventer des pratiques, créer des postures, imposer des écritures. Subalternes elles-mêmes, elles ont par ailleurs souvent choisi d'enquêter sur les exclus. Il serait néanmoins caricatural d'affirmer l'existence d'un modèle unique de la femme journaliste qui s'opposerait à son pendant normatif masculin, car il existe une infinité de façons d'être femme journaliste.
Après l'octroi du droit de vote aux femmes françaises, les contraintes et les enjeux ne sont plus tout à fait les mêmes. Pourtant, l'univers de presse reste discriminant, comme en témoignent trois cas plus contemporains : Françoise Giroud, Marguerite Duras et Florence Aubenas.
Breizh : la Bretagne en breton... Une péninsule où, il y a six mille ans, des peuplades venues des confins du monde ont planté dans le sol des pierres de plusieurs tonnes qui se dressaient comme autant de suppliques vers le ciel...Au détour des villes et des villages, c'est toute l'histoire de la Bretagne qui reprend vie : sa fidélité celtique, sa foi chrétienne teintée de druidisme, ses légendes arthuriennes et ses femmes influentes.On découvre une population indépendante et généreuse, qui a aboli le servage huit siècles avant la France, refusé la violence des guerres de Religion, et qui, aujourd'hui, a décidé de suivre un nécessaire progrès : protéger sa nature avec l'agroécologie tout en préservant sa musique, ses langues et ses traditions.
Ce livre efface la coupure aussi traditionnelle qu'arbitraire entre le Moyen Âge et l'époque moderne. C'est toute cette période, de Charles VII à Henri II, qui est placée sous le signe «des» Renaissances. La fin de la guerre de Cent Ans et des grandes crises socio-économiques, au milieu du XV? siècle, est effectivement le point de départ d'un renouveau général, des hommes, des échanges, des richesses... La période 1453-1559 est alors entraînée dans un mouvement de floraison, de dynamisme et de créativité en de multiples domaines; c'est ce siècle effervescent qui, en définitive, correspond bien à l'appellation de «beau XVI? siècle».Il s'agit bien ici d'un «certain regard» sur le temps des Renaissances. La dialectique du changement (emblématique des représentations sur la période) et des continuités suppose d'évaluer avec justesse l'ampleur des mutations. Elle nourrit le débat, déjà ancien, sur la «modernité» de la Renaissance:s'agit-il de l'enfantement d'un monde nouveau ou du point d'aboutissement d'un certain rapport au monde, issu des derniers siècles médiévaux? Cette interrogation permet de tisser la trame qui sépare ce temps lumineux des Renaissances des ténèbres des guerres de Religion...
Édition de l'auteur
Histoire d'une passion aussi ancienne qu'inébranlable.
Pour toutes les nations, le drapeau demeure l'emblème le plus important et le plus fort dans l'esprit des hommes, qu'ils soient militaires ou civils. Claudel ne disait-il pas : Il n'y a que deux choses à faire avec un drapeau : ou le brandir à bout de bras ou le serrer avec passion contre son coeur ?
Son histoire est ancienne et sa puissance symbolique traverse tous les âges. Son évolution est marquée par de nombreuses étapes, depuis ce qu'on a appelé la chape de saint Martin jusqu'à notre drapeau tricolore, en passant par les enseignes des Romains et des Gaulois, et encore par les pavillons donnés au moment des croisades aux Français, une croix rouge sur fond blanc ; aux Anglais, une croix bleue ; aux Flamands, une croix verte sur fond blanc. On ne parlait pas encore de drapeaux, mais ces bannières des croisés furent imitées dans toute l'Europe, et chaque monarque aura rapidement la sienne. C'est finalement la marine qui offrira, en l'arborant sur ses navires de guerre dès 1794, la première mouture du drapeau tricolore qui s'imposera en 1812. Pourquoi un emblème national est-il finalement adopté ? Que symbolisent les couleurs qu'il arbore ? Comment se construit sa légitimité aux yeux des Français ? C'est à ces questions et à bien d'autres que répond cet ouvrage riche en anecdotes et écrit par un grand spécialiste de la vexillologie.
Le grand basculement de l'été 1914, les horreurs des tranchées et le «front de l'arrière» font comprendre le processus qui conduit à un conflit inédit par son ampleur et sa brutalité : une guerre totale. En 1918, la France émerge, victorieuse mais «malade de la guerre» : profondément affectées, jusque dans leurs structures, l'économie et la démographie ne peuvent être «réparées» aussi rapidement qu'un pont ou une route. La démobilisation culturelle et le retour à la mobilisation politique se déroulent dans une atmosphère de tensions et de modernisation artistique. Alors que la France abandonne, en partie à regret, une politique de puissance en Europe, elle l'exprime avec force sur le terrain colonial. Avant que tout ne retombe dans des crises multiples pour aboutir à la catastrophe de mai-juin 1940 et, avec elle, à la mise à mort des principes républicains. Pour restituer ce «passé qui ne passe pas», Nicolas Beaupré a su trouver la bonne distance entre passion et parti pris pour rendre intelligibles les enjeux d'une des périodes les plus dramatiques et controversées de l'histoire de France.
Il n'y a pas si longtemps, la laïcité allait de soi, unissait tous les Français, et nous distinguait des autres.Voilà qu'aujourd'hui elle nous divise.Dans ce court et vigoureux essai pédagogique, Patrick Weil repart du passé pour réparer le présent et préparer l'avenir. Car l'histoire de la loi de 1905, matrice juridique de la laïcité, fournit en réalité toutes les armes pour apaiser les querelles d'une France en guerre avec elle-même.Ceux qui cherchent une boussole pour la pratique de la laïcité dans des situations précises trouveront ici une réponse informée et raisonnable; ceux qui veulent en expliquer la notion à leurs enfants, amis, collègues, comprendront à la fois sa genèse et sa force:garantie de la liberté et de l'égalité des citoyens dans leurs options spirituelles, elle demeure la clé de voûte de notre République.
La dynastie capétienne ne se confond pas avec «la naissance de la France». Sans doute le royaume de Francie occidentale puis de France devient-il une entité politique qui ne se partage plus, mais le souverain continue de se nommer roi «des Francs». Si la monarchie construit et élargit méthodiquement son domaine, le sentiment d'une unité française n'existe pas encore. Soucieux d'échapper à toute téléologie dynastique ou nationale, ce livre accorde une grande attention aux singularités régionales. Les siècles de la féodalité, longtemps décrits comme des siècles de fer, correspondent en réalité au moment du «décollage» européen. Les acquis des recherches historiques récentes, y compris archéologiques, conduisent à réexaminer le regroupement des populations et la «naissance du village», l'instauration de la seigneurie châtelaine, le rôle des réformes monastiques ou l'épanouissement de l'art roman et gothique. Florian Mazel remet ici en question la thèse d'une «mutation féodale» rapide et brutale autour de l'an mil au profit d'une appréciation plus nuancée des évolutions.
Depuis vingt ans, l'histoire coloniale (et ses brûlants prolongements actuels dans les enjeux de mémoire) est au coeur des débats de la société française. En cette année où nous commémorons les soixante ans de la fin de l'Empire colonial français avec les accords sur l'Algérie, quatre historiens - Nicolas Bancel, Pascal Blanchard, Sandrine Lemaire et Dominic Thomas - ont considéré qu'il était pertinent de sélectionner les cent meilleurs textes-références écrits par les spécialistes français et internationaux sur le passé colonial de la France, qui permettent de plonger dans deux siècles et demi d'histoire coloniale, de 1763 au débat actuel sur la mémoire coloniale, et de les rassembler dans un ouvrage unique, hors norme.
Le livre est construit sur cinq grands ensembles chronologiques : (1) les débuts de l'utopie coloniale à la fin du siècle des Lumières et du Premier Empire ; (2) l'expansion coloniale à marche forcée au XIXe siècle et la naissance de la culture coloniale ; (3) l'apogée colonial au xxe siècle mais aussi la fragilité de l'Empire liée au début des revendications ; (4) les Indépendances et la fin du rêve colonial ; (5) l'après-Empire : la persistance des effets de colonisation dans la société contemporaine et les débats autour de la mémoire coloniale (décolonial, postcolonial, déboulonnage des statues, musées...). Un cahier iconographique de 48 pages contiendra une centaine d'illustrations sur l'entreprise coloniale, la culture et la propagande impériale (vie quotidienne, scènes de rue, affiches de propagande, cartes postales, dessins et presse, etc.).
La colonisation française est au coeur du récit national français, elle traverse les siècles et les régimes politiques. Cette histoire se déroule sur les cinq continents, sur tous les océans, elle marque le monde (plus de cinquante États aujourd'hui indépendants sont concernés ainsi que des régions ultramarines) et la société française de Louis XVI à Emmanuel Macron. Un travail considérable a été fait par des historiennes et des historiens durant ces dernières années, travail qu'il est temps de transmettre et de faire connaître au grand public. En résulte une « histoire globale », un ensemble qui parle du monde entier, et qui porte un regard à 360° sur la colonisation, l'idéologie coloniale et la culture coloniale.
Il ne s'agit pas d'une histoire de la monarchie française, mais de celle de « nos rois » : ceux dont le règne a le plus marqué l'histoire nationale. Si Franck Ferrand évoque, par souci de clarté et de filiation, les premiers (jusqu'au début de la dynastie capétienne) et les derniers monarques (jusqu'à Louis-Philippe), il s'attache principalement à raconter la vie et l'oeuvre de quatorze d'entre eux, depuis Philippe-Auguste jusqu'à Louis XVI. Soit, entre ces deux souverains, les figures de Saint Louis, Philippe Le Bel, Charles V, Charles VII, Louis XI, Louis XII, François Ier, Henri III, Henri IV, Louis XII, Louis XIV et Louis XV. Des portraits enlevés, écrits avec grâce et servis par une superbe iconographie (une centaine d'illustrations dont plusieurs tableaux généalogiques). La véritable histoire des « rois qui ont fait la France ».
1685, année terrible, est à la fois marquée par l'adoption du Code Noir, qui établit les fondements juridiques de l'esclavage « à la française », et par la révocation de l'édit de Nantes, qui donne le signal d'une répression féroce contre les protestants. Prendre cette date pour point de départ d'une histoire de la France moderne et contemporaine, c'est vouloir décentrer le regard, choisir de s'intéresser aux vies de femmes et d'hommes « sans nom », aux minorités et aux subalternes, et pas seulement aux puissants et aux vainqueurs.
C'est cette histoire de la France « d'en bas », celle des classes populaires et des opprimé.e.s de tous ordres, que retrace ce livre, l'histoire des multiples vécus d'hommes et de femmes, celle de leurs accommodements au quotidien et, parfois, ouvertes ou cachées, de leurs résistances à l'ordre établi et aux pouvoirs dominants, l'histoire de leurs luttes et de leurs rêves.
Pas plus que l'histoire de France ne remonte à « nos ancêtres les Gaulois », elle ne saurait se réduire à l'« Hexagone ». Les colonisés - des Antilles, de la Guyane et de La Réunion en passant par l'Afrique, la Nouvelle-Calédonie ou l'Indochine - prennent ici toute leur place dans le récit, de même que les migrant.e.s qui, accueilli.e.s « à bras fermés », ont façonné ce pays.
À quelques kilomètres d'Embrun dans les Hautes-Alpes, sur les bords du lac de Serre-Ponçon, jaillit soudain un château aux allures médiévales, le château de Picomtal. Au début des années 2000, les nouveaux propriétaires effectuant des travaux découvrent, au revers des planchers qu'ils sont en train de démonter, des inscriptions. Cent vingt ans plus tôt, au début des années 1880, le menuisier qui a monté le parquet dans les différentes pièces s'est confié. L'homme sait qu'il ne sera lu qu'après sa mort. Il adresse un message outre-tombe et parle de lui, de ses angoisses, de sa famille, de ses voisins, faisant revivre une société villageoise confrontée au progrès économique matérialisé par l'arrivée du chemin de fer, mais aussi à l'avènement de la République.
Pour autant c'est surtout quand il évoque les secrets des uns et des autres, quand il parle de sexualité, que Joachim Martin s'avère un témoin passionnant des moeurs souvent cachées de son temps. On dispose de peu de témoignages directs des gens du peuple, mais cette façon de s'exprimer est totalement inédite. Qui plus est ces confessions revêtent un caractère exceptionnel. À travers son témoignage, sur luimême et son village, c'est ainsi toute une époque qui revit.
Jacques-Olivier Boudon est professeur d'histoire contemporaine à l'université Paris Sorbonne où il dirige aussi le Centre d'histoire du XIXe siècle. Président de l'Institut Napoléon et directeur scientifique de la Bibliothèque Marmottan, il a publié une trentaine d'ouvrages consacrés à l'Empire et à l'histoire du XIX e siècle, dont Les Naufragés de la Méduse.
Jamais roi de France n'a été mieux obéi ni aussi craint que Louis XI à la veille de sa mort, en 1483. Le domaine royal s'est agrandi de moitié, aux dépens des grands fiefs et des apanages. Les frontières du royaume ont été repoussées vers le Nord, l'Est et le Sud. Que d'épreuves, cependant, pour en arriver là !Louis XI dut sa victoire à sa volonté, qui lui permit de triompher de tous et d'abord de lui-même. Loin d'avoir été une machine froide et efficace, au service exclusif de l'État et de la construction de la nation française, Louis XI était un homme anxieux, impatient, dominé par ses passions. Sans la force de l'institution monarchique française, sans la puissance démographique et financière du royaume, les nombreuses fautes politiques qu'il commit à son avènement lui auraient sans doute été fatales.En rupture radicale avec l'idéal de « bon gouvernement » de son temps, Louis XI sacrifia tout à sa volonté de puissance, le droit, la justice, et parfois l'honneur. À la suite de ses prédécesseurs, il étouffa tout ce qui pouvait limiter l'absolutisme naissant de la monarchie française. Les succès et les échecs du roi sont à la mesure de sa personnalité exceptionnelle et violemment contrastée.
Derrière la colonnade du Palais-Bourbon se cache l'étonnant destin de ce lieu et de son voisin, l'hôtel de Lassay, résidences aristocratiques devenues, après la Révolution, le coeur battant de la vie démocratique française. Habités par l'Histoire, ces deux palais forment un ensemble architectural riche et complexe dans lequel, depuis 1798, les députés de la Nation débattent et légifèrent. Au-delà de la salle des Séances et des salons, cet ouvrage nous invite à découvrir l'histoire et le travail parlementaires ainsi qu'un patrimoine d'exception, des manuscrits rares conservés à la bibliothèque jusqu'aux oeuvres les plus contemporaines, en passant par les peintures de Delacroix. Autant de clés pour comprendre cette «maison du peuple», qui est celle de tous les Français.
« Nous n'avons pas tenté une oeuvre originale : on peut éclaircir l'histoire, on ne la renouvelle pas. Nous n'avons pas non plus soutenu une thèse. Nous nous sommes efforcé de montrer comment les choses s'étaient produites, quelles conséquences en étaient résultées, pourquoi, à tel moment, telle décision avait été prise plutôt que telle autre. Ce qu'on découvre, au bout de cette analyse, c'est qu'il n'est pas facile de conduire les peuples, qu'il n'est pas facile non plus de fonder et de conserver un État comme l'État français, et l'on en garde, en définitive, beaucoup d'indulgence pour les gouvernements. Peut-être ce sentiment est-il la garantie de notre impartialité. Mais comment serions-nous de parti pris puisque notre objet est de présenter dans leur enchaînement les événements de notre histoire ? Nous ne pouvons la juger que par ses résultats. Et, comparant notre condition à celle de nos ancêtres, nous sommes amené à nous dire que le peuple français doit s'estimer heureux quand il vit dans la paix et l'ordre, quand il n'est pas envahi et ravagé, quand il échappe aux guerres de destruction et à ces guerres civiles, non moins redoutables, qui, au cours des siècles, ne l'ont pas épargné. » Ce passage, tiré de l'introduction de ce livre publié en 1924, illustre bien la nature de l'ouvrage. Loin de ce que feront l'école des Annales et l'historiographie marxisante des années 1950 et 1960, Jacques Bainville privilégie une histoire plus « classique » et littéraire qui, tout en se fondant sur l'exactitude des faits et le refus des partis pris, traite singulièrement de l'histoire politique de la France imbriquée dans l'histoire de la politique extérieure que, en tant que journaliste et chroniqueur parlementaire, il connaît sur le bout des doigts. Toute son attention est portée, avec une très grande clarté, sur l'enchaînement des faits au service d'un but : montrer comment la France s'est construite à travers les âges, comment celle de son temps provient de celle d'hier. Un grand bonheur de lecture au contact d'un livre très instructif.