La musique contemporaine passe pour être compliquée, peu harmonieuse, hermétique pour qui n'en connaît pas les codes.
En deux mots, élitiste et prétentieuse.
Pourtant il existe un autre xxe siècle musical qui laisse place au plaisir et à l'émotion. C'est celui d'une musique qui repose sur un artisanat raffiné, rejette l'exigence de pureté de modernistes épris de théorie et refuse de se plier à des règles abstraites.
Karol Beffa, l'un des plus grands compositeurs français vivants, dévoile dans ce livre son panthéon personnel où se côtoient entre autres Maurice Ravel, Richard Strauss, Gabriel Fauré, Claude Debussy, Nadia Boulanger, Francis Poulenc, Steve Reich, John Adams ou Vladimir Cosma...
Des morceaux tellement entendus qu'on ne les connaît plus (comme le Boléro) aux musiques de film en passant par les facéties des minimalistes américains, Karol Beffa nous fait découvrir dans un langage simple et tout en sensibilité son autre xxe siècle musical.
Roselyne Bachelot, amatrice éclairée d'opéra, nous livre une version intimiste de la vie du compositeur de La Traviata. Elle n'a pas voulu faire oeuvre d'historienne. Ce livre, c'est « son » Verdi. Celui qui chante à ses oreilles, mais surtout, celui qui parle à son coeur. C'est le fils, le mari, l'amant, le père que Roselyne Bachelot a voulu chercher dans la vie du musicien et dans sa musique.
Sa marginalité, ses inconvenances, ses légèretés nous le rendent étrangement contemporain, et laissent présager des bouleversements qui transformeront en profondeur les rapports amoureux et familiaux.
La musique classique n'est pas classique... ou du moins, pas tout le temps ! Elle ne l'est que pendant la seconde moitié du XVIIIe siècle, à Vienne, qui a vu naître des génies comme Haydn, Mozart, ou Beethoven. Le reste du temps, la musique est tour à tour ancienne, baroque, romantique ou moderne.
Elle passe par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel : mille et une nuances de beauté et d'expressivité, reflet de l'air du temps, de l'évolution des instruments, du pays où elle est composée...
Sous la plume d'Élodie Fondacci et le pinceau de Mügluck, sa fabuleuse histoire prend vie dans ce livre richement illustré, pour qu'ensemble, petits et grands puissent découvrir et écouter des oeuvres magnifiques - opéras, concertos, symphonies... -, et aller à la rencontre des compositeurs qui les ont créées !
Les stradivarius - violons réalisés par le luthier Antonio Stradivari entre 1666 et 1737 - font l'objet d'une fascination durable et cette aura a depuis longtemps dépassé le strict champ musical. Comment ces instruments, façonnés à Crémone au milieu du XVIe siècle, sont-ils devenus les compagnons de prédilection des plus grands violonistes ? En retraçant l'histoire du violon italien sur quatre siècles, l'ouvrage éclaire le développement du « mythe Stradivarius » et les raisons de sa renommée. Il s'appuie sur la collection nationale française conservée au Musée de la musique, qui constitue un corpus de sources historiques importante pour l'histoire de la lutherie crémonaise.
Le compositeur Felix Mendelssohn (1809-1847) effectue entre 1830 et 1832 un grand voyage européen ; musicien de génie, sans doute le plus précoce de l'histoire de la musique, brillant dessinateur, doué en tout, il est aussi cet érudit qui traduit le poète Térence à dix-sept ans, assiste avec passion aux cours d'Hegel et fréquente Goethe comme ami... Durant ces véritables « années d'apprentissage », il visite et étudie l'Allemagne, la Suisse, l'Italie, la France et l'Angleterre.
Dans ces lettres, qui constituent un véritable journal de voyage, adressées à sa famille et à ses amis, Mendelssohn évoque des figures de l'art, de la littérature et de la politique de son temps. Il se révèle tel qu'en lui-même, d'une intelligence exceptionnelle et curieuse de tout ; mais c'est d'abord l'homme à la sensibilité contemplative qui affleure, avec son style incomparable, léger, vivace et spirituel comme sa musique.
Lettres présentées par Nicolas Dufetel, d'après l'édition d'Abraham-Auguste Rolland.
« La vocation de la musique n'est pas de répondre à l'alternative du près et du loin. La musique récuse les catégories tranchées et les disjonctions brutales, comme elle récuse tout ultimatum. Le son est perpétuellement en mouvement. Le son se rapproche, s'éloigne, nous enveloppe entièrement, et puis nous quitte pour s'éteindre dans les lointains. Les ondes de la musique circulent dans l'espace sonore. De là ce charme captivant, mais aussi décevant, instable, problématique dont le nom est musique. Car la musique est un charme. Ce charme de l'inachevé est celui de la présence absente. » V. J.
Les 100 albums qu'il faut avoir ecouté pour profiter du meilleur du répertoire classique occidental.
Chaque album est accompagné d'une analyse fouillée et d'un commentaire approfondi.
Mozart ? Encore ! Alors que la plupart des musicologues se sont penchés sur sa vie, son oeuvre... Oui, Mozart. D'abord parce que je suis en quelque sorte née avec lui dans mon oreille, grâce à mes parents. Un père contrebassiste et chef d'orchestre, une maman violoniste. Puis le conservatoire, où il m'apparut didactique, décortiqué, à des années lumières de ce que j'en savais à travers les voix des amis musiciens de mes parents. Enfin, il y eut ce jour, suivi de beaucoup d'autres où, lettre après lettre, je suis entrée dans sa vie. Et ce n'était plus le « divin Mozart », par essence inaccessible, mais le plus attachant des amis. Un génie qui avait le pouvoir de faire jaillir, du désordre de nos émotions, ce qu'il y avait de plus troublant, de plus pur, de plus inattendu aussi.
Mozart tellement libre, loyal, courageux, insolent, pratiquant avec délices un érotisme joyeux et mettant en musique cette mélancolie déchirante qui n'appartient, dans sa retenue et son élégance, qu'à lui. En le jouant, en l'écoutant et en le réécoutant, en « violant » ses lettres, j'ai eu le désir de le raconter tel qu'en lui-même, en son temps, balayant au passage les pieux mensonges dont on l'a fardé. Adieu donc à Leopold, le père fouettard, exhibant à tout-va son prodige d'enfant ! Adieu à Constanze costumée en épouse sotte et inculte, à Salieri, le faux assassin du génie, à l'enterrement sous la neige, au corps jeté sans plus de cérémonie, dans la fosse commune et bienvenue à celui que, je l'espère, vous ne verrez plus tout à fait de la même manière après avoir lu ce dictionnaire amoureux.
Pékin, 1969. Zhu Xiao-Mei est un " être de mauvaise origine ", c'est-à-dire qu'elle est issue d'une famille de bourgeois cultivés. Une tare d'autant plus lourde à porter pour la jeune Xiao-Mei qu'elle a un don précoce pour le piano et une passion pour la musique décadente - Shumann, Mozart, Bach. Logique, par conséquent, qu'elle soit envoyée en camp de rééducation par les autorités de la Chine communiste.
Frontière de la Mongolie, 1974. Zhu Xiao-Mei n'a plus rien d'une bourgeoise cultivée, plus rien d'une pianiste, plus rien d'une artiste. Elle est devenue une machine à obéir et à dénoncer. Son unique livre est le Petit Livre rouge, son unique rêve de manger à sa faim. Mais un jour, Xiao-Mei trouve dans le camp un vieil accordéon. Elle caresse les touches, se risque à jouer un accord, quelques notes de musique s'élèvent... Par enchantement l'espoir renaît : Xiao-Mei se jure qu'elle rejouera du piano.
Paris, 1985. Il a fallu à la jeune femme dix ans d'obstination pour pouvoir pratiquer ce qui est depuis toujours son vrai métier, pianiste. Partie de Chine dès les premiers signes d'ouverture, en 1979, elle reprend ses études musicales aux États-Unis tout en travaillant pour survivre comme baby-sitter, femme de ménage, serveuse, cuisinière... Puis elle s'exile encore, cette fois vers Paris. Et là, le miracle survient. Pour la première fois, on l'écoute, on lui donne sa chance... Sa carrière est lancée, elle ne s'arrêtera plus.
« Plus que toute autre, l'oeuvre de Beethoven possède le don de la migration perpétuelle, et rend un sens au mot galvaudé d'"immortelle". Ce privilège est celui de l'esprit moderne ».
Pas de meilleur point de vue que celui d'un autre compositeur pour pénétrer le dédale créatif de Beethoven. André Boucourechliev met ici en évidence tout ce qui lie l'atelier du compositeur au monde, au contexte historique et psychologique qui entoure chaque création. Ce livre est une notice poétique, un mode d'emploi, la clef d'un trésor, un passeport : on ne saurait partir en expédition auditive sans lui.
Près de quarante ans après sa disparition, le seul nom de Glenn Gould (1932-1982) est devenu un sésame. Au-delà de sa réputation d'interprète, le grand pianiste canadien représente aujourd'hui un mythe culturel, un parcours hors norme et un personnage savoureusement excentrique que ce volume permet de découvrir.
Pour un public toujours nombreux et fervent, Gould s'identifie à Bach, aux Variations Goldberg notamment, comme Callas à Verdi ou Karajan à Beethoven. Il demeure l'une des personnalités les plus marquantes du monde musical. Non seulement comme pianiste, mais aussi comme compositeur, écrivain, sociologue, théoricien et prophète de nouveaux modes de communication, comme moraliste enfin. « Je suis, disait-il, un écrivain canadien et un homme de communication qui joue du piano à ses moments perdus.» Bruno Monsaingeon a réuni, traduit et publié l'intégralité de ses écrits. Ces textes, que leur contenu soit d'ordre autobiographique, philosophique, anthropologique ou purement musical, qu'ils relèvent de l'art du portrait ou celui de l'interview, ont marqué la pensée contemporaine et révèlent tout un pan méconnu de la personnalité et du génie de Gould. Regroupés pour la première fois, ils sont l'oeuvre d'un écrivain dont la réflexion sur la musique atteint à l'universel.
Ce volume contient : « Dans l'antre de l'alchimiste », par Bruno Monsaingeon - Non, je ne suis pas du tout un excentrique - Le Dernier Puritain - Contrepoint à la ligne - « Glenn Gould au-delà du temps », par Bruno Monsaingeon.
« Cette musique, disons qu'elle fut tout de suite lucide et clairement consciente de ses intentions. Lucide, plutôt que précoce : car il ne court sur son compte aucune de ces anecdotes fabuleuses avec lesquelles se fabrique à l'ordinaire l'hagiographie des enfants prodiges ; il n'a pas, comme les nourrissons mythologiques, étranglé deux boas dans son berceau ni composé un concerto à trois ans ; même il fut, somme toute, un assez mauvais élève [...] ».
Ce célèbre texte de Jankélévitch n'a rien d'une monographie ordinaire : nourri par une grande connaissance de l'oeuvre, se gardant de suivre simplement la chronologie, il nous plonge dans l'atmosphère d'une époque pour s'ouvrir sur une réflexion sur l'art de Ravel, et sur l'art en général.
Philosophe, musicien et musicologue, Vladimir Jankélévitch (1903-1985) a occupé la chaire de philosophie morale à la Sorbonne de 1951 à 1979. Il est l'auteur d'une oeuvre considérable, traduite dans le monde entier.
Préface inédite d'Alexandre Tharaud. Discographie inédite de François Hudry.
Opéras, musique de chambre, symphonies, concertos...
Des Carmina Burana (XIIe siècle) aux oeuvres musicales les plus contemporaines, l'ouvrage propose une sélection de 1 001 oeuvres classiques remarquables présentées avec un enregistrement jugé particulièrement réussi. Les plus grands compositeurs, de Mozart à Messiaen et de Bach à Poulenc, côtoient quelques figures moins emblématiques, mais dignes d'être découvertes. La riche iconographie du livre - portraits des compositeurs, photographies de grands interprètes, reproductions de partitions originales - est un atout supplémentaire, qui ne laissera pas l'amateur indifférent.
Ce livre décrypte un compositeur baroque tout à fait atypique : Haendel, une force de la nature, vola de son vivant de triomphes en triomphes, mourut à 74 ans couvert de gloire et laissa une fortune considérable à ses héritiers. Mais dès sa disparition et alors que deux statues de lui se dressaient à Londres, sa musique fut victime d'un impitoyable tri sélectif et d'une double appropriation : l'Église anglicane la réduisit à un tout petit nombre d'oratorios bibliques et la Monarchie Britannique à des oeuvres patriotiques et officielles - enterrant le Haendel épicurien et sentimental.
C'est donc cet autoentrepreneur bon vivant, qui ne vécut pas un jour à la Cour d'Angleterre que ce livre, appuyé sur une bande-son qui a plus que jamais tenu à sortir des sentiers battus, a souhaité vous faire rencontrer.
Le principe d'un tel ouvrage était la possibilité d'apprendre sur la façon dont un compositeur majeur de sa génération parvient à transmettre de manière exceptionnelle ce qui préside au processus de sa création musicale. En particulier, l'application remarquable du compositeur à dire, et non à expliquer, « ce quelque chose d'avant la musique », cette « part confuse, celle où nous ignorons » que Pascal Dusapin désigne aussi comme « l'innommable », et qui rencontre, au plus près, l'objet de la psychanalyse. Sur le mode de la conversation libre, les entretiens se sont déroulés en plusieurs temps, au gré d'un d'abord autour de la question du flux, puis du temps, de la trace, de l'inconscient, et enfin de l'inquiétude et du dérèglement, devenus les titres qui organisent les différents chapitres de cette nouvelle édition.
À travers son style littéraire simple et souple, Ian Bostridge emporte avec lui érudits et amateurs au coeur du romantisme allemand. Rédigé sous forme d'une enquête historique, cette étude très documentée sera autant l'occasion pour les spécialistes d'approfondir leurs connaissances que pour les curieux de découvrir cette oeuvre unique de Schubert. Cet ouvrage traduit de l'anglais connait un grand succès outre-manche.
Hormis Pygmalion, dans sa version cinématographique My Fair Lady, l'oeuvre de Bernard Shaw est aujourd'hui presque complètement inconnue du public français. Parmi les mélomanes, rares sont ceux qui ont lu le Parfait wagnérien ou qui en connaissent même l'existence ; plus rares encore ceux qui savent que ce célèbre essai était le fruit d'une familiarité professionnelle avec la musique.
C'est en effet comme critique musical, et rapidement l'un des plus talentueux d'Europe, que Shaw est entré dans la carrière journalistique et littéraire. Pendant près d'une vingtaine d'années (de 1876 à 1894), il a tenu avec un brio croissant une chronique musicale régulière dans la presse londonienne ; et même lorsqu'il cessa cette activité, il n'en continua pas moins à publier, de temps à autre, des articles marquants.
Wagner et les interprètes wagnériens de son temps constituant le massif central de ses écrits sur la musique, ceux qui en traitent ont été ici rassemblés. Mais cette anthologie ne devrait pas intéresser seulement les wagnériens. Comme, dans les articles de Shaw, Wagner voisine souvent avec d'autres compositeurs précédents ou contemporains ; et que ses principaux interprètes outre-Manche, tant à l'opéra qu'au concert, venaient principalement de l'étranger et s'illustraient aussi dans d'autres répertoires, c'est une large part de la création et de la vie musicales européennes dans la seconde moitié du XIXe siècle qui s'y trouvent évoquée par un critique d'une indépendance de jugement et d'une verve incomparables.
De sa première composition à l'âge de trois ans et demi jusqu'à son dernier concert à la veille de sa mort en 1921, Saint-Saëns aura été un compositeur prolifique. Enfant prodige, il se produit au piano dès l'âge de onze ans, avant d'être nommé organiste à la paroisse de Saint-Merri, puis à La Madeleine. Ses talents de virtuose et d'improvisateur suscitent très tôt l'admiration de ses contemporains, au premier rang desquels Liszt et Berlioz. Avec bonheur, Saint-Saëns aura enrichi tous les répertoires, et contribué à promouvoir la musique française à l'étranger. La sienne comme celles des autres - Fauré, Messager, Franck... Véritable globe-trotter, il aura conquis son public à Ceylan, New York, aux Îles Canaries, mais aussi en Allemagne, en Égypte et en Algérie, en Amérique du Sud...
Assurément, Saint-Saëns est un esprit libre. Et il l'aura fait savoir : de son vivant, il passe pour un original au caractère bien trempé, redouté pour ses prises de parole dans la presse, et ce dans les nombreux domaines qui attisent sa curiosité - politique, beaux-arts, littérature, sciences... Mais ses amis, qui comptent les plus grands artistes de son temps, dévoilent aussi un homme à l'humour irrésistible et à la conversation éblouissante...
À travers ce catalogue richement illustré, écrit par les meilleurs spécialistes, laissons-nous charmer par cet inclassable génie, ce « Roi des esprits de la musique et du chant qui, comme l'écrit Marcel Proust, possède tous les secrets ».
Depuis trois quarts de siècle, le kobbé est l'ouvrage de référence des amateurs d'opéra dans le monde entier.
Paru pour la première fois en 1922 quatre ans après la mort accidentelle de son auteur, gustave kobbé (1857-1918), écrasé par un hydravion alors qu'il faisait du bateau au large de long island -, cette bible des mélomanes a connu d'innombrables rééditions et de nombreuses traductions. a trois reprises (1954, 1976, 1985), lord harewood - qui a dirigé pendant plus de vingt ans le royal opera house de londres, puis l'opéra de covent garden - a complété et mis à jour cet incomparable instrument de travail.
Aujourd'hui, il présente, secondé par antony peattie, une version entièrement renouvelée.
Cet ouvrage s'est enrichi de 60 oeuvres nouvelles, présentées ici pour la première fois, portant ainsi de 400 à près de 500 les opéras du monde entier qui sont analysés. une dizaine de compositeurs, anciens et modernes, font ainsi leur entrée dans le " nouveau kobbé ", témoignant de la vitalité d'un genre et du renouvellement constant du répertoire.
De plus, afin de tenir compte du lecteur français, certains opéras particulièrement appréciés dans notre pays ou redécouverts récemment viennent enrichir la version originale de ce livre. pour rendre la consultation plus aisée, le " nouveau kobbé " présente les compositeurs de tous les temps et de tous les pays par ordre alphabétique. les opéras sont classés par compositeur dans l'ordre de leur création et, pour chacun d'entre eux, sont rappelées les plus importantes mises en scène, y compris les plus récentes.
L'intention de Romain Rolland dans cette biographie de Ludwig van Beethoven, parue pour la première en 1903 aux Cahiers de la Quinzaine de Charles Péguy, est de faire respirer aux hommes « le souffle des héros ». Du compositeur il dresse un portrait élevé : « J'appelle héros seuls ceux qui furent grands par le coeur. » C'est grâce à l'héroïsme que Beethoven fut plus fort que son propre destin. Ce sujet ne quittera d'ailleurs jamais l'esprit de Rolland.
Voici, racontée depuis son enfance triste et misérable jusqu'à la maladie qui le conduisit à la mort, la vie d'un homme qui a beaucoup souffert et qui pourtant a fait de la Joie un thème central de son oeuvre. Comme le souligne Jean Lacoste dans sa longue présentation, il ne s'agit pas ici d'une oeuvre de musicologie : « La vie de Beethoven ne relève pas seulement de l'histoire de la musique ; elle doit apporter par son exemple un soutien et un réconfort, la présence d'un ami, d'un confident. C'est probablement cette dimension humaine, cette leçon de «résilience» - pour employer un terme récent - que Rolland retrouve dans la figure fraternelle de Beethoven. » Au moment où l'oeuvre de Romain Rolland connaît un second souffle, cette Vie de Beethoven apporte un éclairage décisif à la connaissance de cette pensée inspirée et généreuse.
Jean Lacoste est philosophe et germaniste. Auteur de plusieurs ouvrages sur Goethe, il a également traduit Nietzsche et Walter Benjamin. Depuis de nombreuses années, il s'intéresse à l'oeuvre de Romain Rolland, dont il a établi l'édition du Journal de Vézelay 1938-1944 (Bartillat, 2012).
Camille Saint-Saëns, dont on célébrera en décembre 2021 le centenaire de la mort, n'a pas seulement été un pianiste et organiste virtuose et un compositeur de tout premier plan. Ce fut aussi un critique dont les articles, publiés de 1870 à 1921, reflètent bien l'éclectisme et une curiosité quasi encyclopédique. Au fil de sa plume, il égrène souvenirs personnels, portraits de musiciens, opinions sur la vie artistique de son temps, il détaille genèse et histoire des oeuvres, parfois les analyse - tout cela en un joyeux vagabondage intellectuel. Lui-même avait déjà de son vivant regroupé plusieurs de ses articles en volumes. Parmi cette foison de textes, Karol Beffa a sélectionné ceux qui parlent de musique.