« Être danseur, c'est passer beaucoup de temps devant le miroir. Comment ne pas m'interroger à chaque spectacle sur mon rôle ? Comment dois-je l'habiter, l'interpréter et le danser devant un public d'aujourd'hui?? J'ai décidé de me raconter tel que je suis, pour être capable ensuite de m'adresser à ceux qu'on ne représente hélas jamais. Le chemin va être long, mais je ne me retournerai pas. Je dois accepter celui que j'étais hier et que je suis toujours, étoile ou pas. Le titre n'y change rien. ».
Le 28 décembre 2016, Germain Louvet est consacré danseur étoile à l'issue d'une représentation du Lac des cygnes. Investi d'une exigence d'excellence depuis son admission à l'école de danse de l'Opéra de Paris à l'âge de douze ans, il raconte sa passion, convoque les oeuvres qui le portent, celles qui lui résistent. Mais sur scène comme en coulisses, le danseur étoile essaie de bousculer l'ordre établi du milieu de la danse.
Germain Louvet fait porter sa voix en faveur de davantage de diversité, remet en cause les codes inculqués, questionne les stéréotypes des corps, et interroge sa pratique jusqu'à renverser l'idée de vocation. Ce récit est celui d'un artiste engagé, pour qui toutes les choses qui se dansent sont un cri.
- 20 chorégraphes phares
Pour découvrir comment on apprend à danser, quels sont les principaux pas, positions et exercices; mais aussi comment travaillent les petits rats à l'École de Danse de l'Opéra, comment les danseurs du Corps de Ballet et les Étoiles préparent des spectacles qui font tous rêver.
Qu'est-ce que la danse classique? Où apprend-on à danser ? À quel âge monte-t-on sur les pointes? Les garçons dansent-ils? Comment réussir le grand écart? Comment devient-on Étoile? Comment retient-on tous les pas d'un ballet ?
Des premiers spectacles aux grandes créations, la danseuse, chorégraphe et professeur retrace le parcours d'une vie tout entière dédiée à la danse.
Merveilleux testament que cette autobiographie de Martha Graham, achevée peu de jours avant sa mort, à quatre-vingt-seize ans, le 1er avril 1991. Celle qui révolutionna son art au point que, dans son domaine, on peut la comparer à Picasso, Joyce ou Stravinski, se raconte et retrace le parcours d'une vie tout entière dédiée à la danse. De ses premiers spectacles, avec trois danseurs, jusqu'à ses grandes créations, elle se révèle intensément américaine dans ses obsessions (la frontière vers l'Ouest qui sans cesse recule) et profondément de son temps (les grandes figures mythologiques revisitées par la psychanalyse la hantent).
Elle a - brisant les moules traditionnels - inventé un nouvel usage du corps, fondé sur la respiration, sur la liberté du geste, et sur la conviction que nous avons hérité de notre mémoire "ancestrale" des impulsions de mouvements. A la fois danseuse, chorégraphe et professeur, Martha Graham n'a cessé de se battre pour un art nouveau.
Ses souvenirs sont ceux d'une grande dame de notre siècle, véritable "mémoire de la danse" nourrie de ses rencontres avec les artistes et les célébrités de ce monde, de ses confrontations avec ses élèves - dont Madonna, Woody Allen ou Mikhaïl Baryshnikov ne furent pas les moindres. De chacun d'eux elle parle avec tendresse et pertinence, dressant ainsi d'elle-même, en creux, le portrait d'une femme exigeante et pugnace.
Créée en 1990, la pièce de Pina Bausch Palermo Palermo conserve toute sa singularité, à la fois du point de vue des conditions de sa production et du contexte de sa création. En effet, mobilisée par un grand soulèvement citoyen contre la mafia et les instances gangrenées par elle, Palerme traverse alors une période qui a été définie comme le « Printemps palermitain » (1985-1990). Palermo Palermo est aussi la seule pièce de Pina Bausch qui revendique de manière frontale, jusque dans son titre même, le dialogue avec un territoire donné, son passé et, donc, son actualité. Entre ruines, tarentelle et puppi, on voit surgir dans Palermo Palermo les figures d´une Sicile mythique, originaire, sauvage, traditionnelle, rurale, mais détournées et dilatées dans le présent par la danse.
La danse, qui est inscrite dans l'histoire de l'humanité, peut être considérée comme l'art de relier. Elle renvoie à la peinture, à sa plastique et à la pureté de ses lignes, elle valorise aussi la sculpture par sa façon de répartir les volumes, de mettre à l'honneur l'architecture par la richesse de ses compositions spatiales, et bien sûr, de rendre éloquent par l'expression du corps, la musique. Sa spécificité, qui est le mouvement, implique une temporalité propre au vivant qui est de l'ordre de l'instant. Son rapport au présent, qui la rend éphémère, est aussi une façon de défendre des valeurs philosophiques et techniques qui relèvent du patrimoine culturel.
En pénétrant ainsi le monde de l'art de la danse avec l'appui de photographies du célèbre Guy Delahaye, Isabelle Namèche invite le lecteur à la suivre dans ce grand voyage du mouvement dansé qu'elle entreprend aux côtés de figures qui ont marqué cet art. De l'hégémonie du classique à l'apparition de contre-modèles, la danse nous montre qu'elle est aussi l'histoire d'une biologie, celle de notre nature humaine.
Fruit d'une enquête au long cours auprès de dix chorégraphes, cet ouvrage établit un vocabulaire de la composition en danse, témoignant des pratiques et opérations qui forment la création chorégraphique contemporaine.
À partir des paroles recueillies auprès de dix chorégraphes au cours d'une enquête qui s'est étirée sur trois ans, Yvane Chapuis, Myriam Gourfink et Julie Perrin ont élaboré un vocabulaire de la composition en danse. Il s'organise en vingt notions, mises en perspective historiquement ou conceptuellement, suivies de quatre discussions spécifiques et de dix portraits de circonstance.
Ce livre témoigne de pratiques et d'opérations qui donnent forme et sens aux oeuvres. Ouvrant à des conceptions hétérogènes de la composition, il n'épuise pas le champ des possibles, mais peut servir de repère pour aborder la création chorégraphique contemporaine.
« [Il s'agit d']un ouvrage substantiel : une somme dans laquelle on peut entrer et sortir à sa guise, selon que l'on questionne tel ou tel mode opératoire. Cette approche transversale est la grande force de l'ouvrage, qui permet d'échapper aux rails monographiques, pour ouvrir au contraire la pensée sur une vingtaine d'opérations d'écriture de la danse. En interrogeant sans relâche le rapport entre composition et interprétation, composition et invention gestuelle, composition et réception. ».
Journal de l'ADC
Les écrits de Rachel Bespaloff sur la rythmique, la musique et la danse représentent un moment significatif de l'évolution de sa pensée philosophique. Ces textes - peu accessibles, - ont été complètement oubliés dans la série de rééditions de ses oeuvres. Le fait qu'elle ait commencé par enseigner la danse et l'eurythmieétait considéré jusqu'à aujourd'hui comme un épisode biographique relativement extérieur à son oeuvre philosophique. Or, c'est par une réflexion sur la danse et le rôle de la musique dans la rythmique qu'elle en vient à s'interroger sur la temporalité existentielle, sur l'analyse heideggerienne du temps et les rapports entre musique et philosophie, puis à préparer sa grande oeuvre inachevée, La Liberté et l'Instant.
D'une défense de l'évolution de la danse classique au contact de la rythmique à une métaphysique de l'instant conçu comme seul lieu possible de la liberté, engagé dans un débat avec Chestov, Fondane, Heidegger, Gabriel Marcel, Sartre et Camus, son parcours ne cessera d'approfondir le mystère de la temporalité et de notre être authentique au monde.
Une histoire de la danse à Lyon et en France des 40 dernières années à travers le récit des diverses vies de Guy Darmet, directeur pendant 30 ans de la Maison de la Danse et initiateur de la première Biennale Internationale de danse.
Comment prendre au sérieux quelqu'un qui a fait défiler des moutons rue de la République à Lyon ? Comment ne pas s'étonner en le voyant au bras de Cyd Charisse ? Comment ne pas être amusé, lorsque le même se déguise en roi Momo, personnage truculent des carnavals brésiliens? Et que penser quand il fait entrer les gnawas de Marrakech dans la cathédrale Saint-Jean ? Guy Darmet allait pourtant devenir l'un des plus inventifs programmateurs de danse, dirigeant pendant 30 ans la Maison de la Danse, initiant en 1984 la première Biennale Internationale dédiée à cet art souvent considéré comme mineur et, en 1996, le Défilé, un carnaval populaire confié à des chorégraphes et à des amateurs.
Ayant suivi cette aventure depuis ses débuts, Marie-Christine Vernay n'a pas souhaité en tirer seulement un document d'archive, ni même un simple portrait ou un simple entretien... Ce récit kaléidoscopique, aux multiples portes d'entrée (et de sortie), est une invitation à la danse sans carnet de bal nominatif. Marie-Christine Vernay a cheminé un temps avec Guy Darmet, à Lyon, à Rio, afin de plonger dans ses souvenirs. Puis elle a interviewé de nombreux témoins de ses histoires singulières. Se superposent ainsi, à travers le récit des diverses vies de Guy Darmet, en filigrane, une certaine histoire de la danse à Lyon et en France des 40 dernières années. Ce livre est constitué d'une multitude d'histoires courtes où l'on croise beaucoup de danseurs et de chorégraphes de tous horizons, une équipe de choc autour de Guy, le solitaire, l'exigeant et parfois le colérique. L'occasion pour l'auteure de mettre son grain de sel pour répondre à cette question qui la taraude : « est-ce que vous dansez ? ».
« Il est à la G13, son fauteuil dans la salle de la Maison de la Danse, la place du directeur, sa place. Il n'applaudit pas du bout des doigts, tout son être vibre. Il ne se retourne pas pour voir si le public et les rangs des critiques sont aussi enthousiastes que lui. Guy Darmet est atteint de la maladie de la danse, un mal assez rare contre lequel aucun remède ne semble agir et qui conduira la Giselle du ballet classique à la mort et la Belle au Bois Dormant à se shooter dans la version de Mats Ek. ».
Jonathan Burrows écrit ce livre comme il chorégraphie une danse, avec l'intention de révéler les activités et questionnements que partagent les chorégraphes dans leur pratique. L'auteur interroge les motivations à créer un spectacle, les choix de composition, le rôle de l'humour, la virtuosité, la gestion des contraintes du marché.. En prônant l'art de la question, le danseur-chorégraphe anglais invite le lecteur à trouver son propre chemin et processus esthétique, tout en faisant découvrir la richesse et la complexité de l'activité chorégraphique.
Wayne Byars est américain, professeur de danse depuis 35 ans et fondateur du studio Harmonic à Paris. Tous les danseurs classiques et contemporains ont suivi son enseignement très particulier, à contre-courant des méthodes d'apprentissage habituelles. Plus que de la danse, Wayne Byars transmet une philosophie, une manière d'être au monde, de penser la peur, la douleur, la confiance, l'amour du métier, le plaisir d'être au monde et de le partager en public.
L'auteur offre au lecteur de découvrir son travail et ses recherches sur le mouvement et la danse biodynamique à tous ceux qui sont en quête d'une vérité basée sur la conscience du corps.
Pour l'animateur, ce livre est une mine d'idées concernant l'animation en général et plus particulièrement chorégraphique. L'occasion parfaite pour retrouver son enfant intérieur à travers les exercices et les jeux chorégraphiques Sont abordés aussi dans ce manuel des thèmes de réflexion importants concernant l'animation chorégraphique tels que la différence entre créativité et création, le masculin/féminin, la différence entre l'expression théâtrale et chorégraphique, la symbolique de l'espace scénique, l'expression chorégraphique comme facteur de résilience,...
« J'ai toujours vécu par et pour la danse.
Je me suis toujours efforcée de ne pas perdre le fil qui m'a aidée à devenir une interprète, et pas uniquement une danseuse qui enchaîne les pas, les uns après les autres, si parfaite qu'en soit l'exécution.
J'ai vécu pour ces instants magiques où la danse confine à l'universel et à l'absolu. » G. T.
« Tu es le ballet de mon coeur à toi seule, l'étoile qui a allégé ma vie. » Gérard Depardieu
Des projets collaboratifs contemporains aux premières performances des danseurs japonais du Butoh, pionniers de la danse moderne, ce catalogue d'une exposition présentée au Folkwang Museum explore l'histoire culturelle et les contacts entre Occident et Extrême-Orient dans le monde de la danse à partir de 1900. Photographies, peintures, sculptures, films et spectacle vivant révèlent le rôle joué par le langage de la danse dans la transformation culturelle des sociétés.
Cet essai est né d'un coup de coeur de l'auteure à la suite de la découverte du spectacle Kontakthof de Pina Bausch, par le biais du documentaire Les rêves dansants d'Anne Linsel et de Rainer Hoffmann, sorti sur nos écrans en 2010. L'univers chorégraphique de Pina Bausch paraît empreint d'une puissance dramatique singulière, la danse des êtres humains en prise avec le monde contemporain étant le coeur du propos de la chorégraphe...
Cet essai porte sur les trois versions de Kontakthof. Le spectacle est créé en 1978 avec les danseurs de la compagnie du Tanztheater de Wuppertal. Pina Bausch décide de le reprendre en 2000 avec des seniors de « 65 ans et plus » et en 2008 avec des adolescents.
Kontakthof a un statut particulier dans l'oeuvre de Pina Bausch. C'est la seule pièce de son répertoire à être reprise à trois époques différentes avec des générations différentes, questionnant ainsi la matière même du temps. Les relations humaines y sont scrutées à la loupe : les inévitables conflits avec l'autre, l'irrépressible besoin d'amour de l'être humain y sont décrits sous des formes multiples.
Après s'être penchée, dans un premier volume paru en 2017, sur la question de la tradition en danse et des modalités de reprise et de survie des répertoires chorégraphiques, Isabelle Launay aborde les effets de la discontinuité, voire de l'oubli, dans la transmission des oeuvres. De quoi témoignent les multiples retours du champ chorégraphique actuel sur les danses du passé ? Qu'advient-il quand il y a crise dans la transmission d'une expérience ? Qu'arrive-t-il quand, chez certains artistes, la discontinuité est programmée par une volonté de faire table rase ? Reprendre consiste alors à créer un court-circuit dans le temps qui « allume la mèche de l'explosif enfouie dans l'Autrefois » (Walter Benjamin). C'est aussi proposer un devenir contemporain insoupçonné pour ces danses. Cette traversée érudite, où se mêlent approches anthropologique et esthétique, nous invite à (re)découvrir des figures majeures de l'histoire de la danse (Mary Wigman, Joséphine Baker, Valeska Gert...) ainsi que la manière dont les artistes d'aujourd'hui les font revivre.
Ce petit livre, conçu comme une boîte à outils par la chorégraphe Catherine Contour, explore les possibilités de la technique hypnotique.
Comment se relier au monde et nous accorder aux autres ? La chorégraphe Catherine Contour recourt depuis une quinzaine années à l'hypnose dans sa pratique artistique. Loin de l'interactivité promise par le numérique et son environnement médiatique de plus en plus uniformisé, ce qu'elle recherche est le subtil jeu d'influences et d'interférences entre les personnes, les choses et leurs milieux. Elle aborde l'hypnose comme une forme active d'être au monde, une manière de prêter attention à soi-même et aux autres, un instrument d'émancipation qui met en mouvement. Dans un monde en perpétuelle accélération qui nous submerge de multiples sollicitations, être attentif devient une forme de résistance.
Ce manuel, conçu comme une boîte à outils, offre des notions-clés et des exercices simples à partir de la technique hypnotique dont il explore les possibilités sensibles, stratégiques et même politiques. Il souhaite redonner de l'importance et de la place au temps présent, phagocyté par ce qui vient de se passer et ce qui va arriver. Laisser exister cet instant devient ce déplacement infime mais puissant qui permet d'échapper au contrôle et aux injonctions de performance. Catherine Contour propose d'habiter nos corps et nos vies, en faisant acte de présence, pour mieux se relier au monde et aux autres.
La collection « Manuels » propose une série de titres qui sont des enquêtes de terrain sur des expérimentations politiques inspirantes ou des initiatives collectives de réappropriation citoyenne qui condensent des enjeux contemporains importants. Chaque sujet est travaillé par un binôme entre un-e auteur-e et une illustratrice. À la manière d'un tutoriel revisité sur papier, chaque titre brosse les enjeux de la situation qu'il explore, livre les points de vue des personnes rencontrées sur le terrain dans un récit multiple et fournit une riche section pratique illustrée. Une large place est laissée à la parole et au visuel - documentation, illustrations, schémas, visualisations, reproductions.
Dominique Delouche est le réalisateur de 24 heures de la vie d'une femme, de L'homme de Désir, de Divine. Il est aussi le Cinéaste de la Danse. Puisant dans ses souvenirs de tournage, au regard de sa caméra et des liens qu'il a tissés avec eux, il évoque ici les plus grands danseurs et chorégraphes, de Lifar à Jerome Robbins, de Vassiliev et Plissetskaïa à Markova, de Chauviré à Guillem, de Vassiliev à Noureev en passant par les plus grandes étoiles de l'Opéra de Paris. - - Anecdotes, admiration, études stylistiques éclairent cette trentaine de portraits et constituent un Essai sur l'histoire récente du Ballet. -
Ce livre présente pour la première fois la signification spirituelle de la danse orientale. Fawzia y raconte d'abord son enfance à Bagdad entre les femmes irakiennes, les bédouines et les danses et prières des hommes. On y apprend comment elle fut initiée à la danse orientale par sa grand-mère et c'est là un témoignage original et inédit du rôle et du sens de cette danse pour les femmes du Moyen-Orient.
Fawzia décrit aussi précisément les poses de cette danse et les significations psychiques et spirituelles des mouvements. Elle détaille précisément des exercices qui ouvrent les centres d'énergies et nous permettent aussi de retrouver une harmonie intérieure. La danse concerne tout le corps et Fawzia nous montre comment ressentir chaque partie du corps pour nous ouvrir à notre espace intérieur de vie et de vibration.
En reliant également la danse orientale à la mystique soufie et notamment à la danse des derviches tourneurs, Fawzia explique la dimension mystique et ésotérique de cette danse. Ce livre se veut un guide sur le chemin vers soi-même, une ouverture à des perspectives et des conceptions de la vie nouvelles. Il vise à approfondir la compréhension du sens de la danse, à inspirer de nouveaux modes de conscience de soi et à aider les femmes à se rapprocher de leur corps.
La musique et la danse n'ont jamais cessé de se nourrir l'une l'autre.
Le répertoire occidental abonde en pièces, formes musicales et théâtrales dans lesquelles musique et danse sont associées en partant de la marche, pas de danse le plus élémentaire. À propos du bal, nous verrons comment des pièces de danses deviennent progressivement des suites instrumentales destinées au concert, dont Bach devient un modèle.
Des compositeurs s'emparent de musiques de danse non plus seulement dans le but de divertir mais pour affirmer une identité, notamment nationale.
Par ailleurs, la création de pièces de danse dans des cadres de plus en plus spectaculaires conduit au développement de multiples genres théâtraux mêlant musique et danse, tel l'opéra ballet que Molière et Lully ont illustré, ou les grands ballets classiques dont Tchaïkovski a fait des chefs-d'oeuvre.
Si la danse a longtemps imposé ses exigences à la musique, elle a aussi été une source de renouvellement des formes, des plans, des styles et du langage musical.
Au XXe siècle s'affirment à la fois l'interaction et l'autonomie des deux arts, compositeurs et chorégraphes collaborant étroitement : la musique est danse et la danse, musique.
Un retour sur cinquante ans d'histoire pour une révolution chorégraphique, par Agnès Izrine et Laurent Goumarre.
1968-2018, cinquante ans d'histoire pour une révolution chorégraphique. 1968, les corps défilent dans les rues, les bras se lèvent, le buste en avant, poings serrés, une chorégraphie sociale de la manifestation. Le corps qui se jette dans la bataille est jeune, un corps qui lutte pour être « contemporain ». 1968, la danse accompagne le mouvement, et fait sa révolution : la « Danse contemporaine » est née - l'appellation est officielle. C'est toute l'histoire de ce mot, des valeurs de libération, d'émancipation sociale aussi, que racontent les 50 ans du premier centre chorégraphique national, le Ballet-Théâtre contemporain jusqu'au CCN - Ballet de Lorraine. Une histoire qui s'est déplacée : Amiens-Angers-Nancy, ce qui en dit long sur la difficulté de la danse à, historiquement, fixer un lieu. C'est ça, la spécificité de la danse - contrairement à celle du théâtre ou de l'opéra : elle n'est pas propriétaire, toujours locataire ; à Nancy, elle est accueillie à l'Opéra national de Lorraine pour sa diffusion.
C'est donc une histoire en mouvement qu'il fallait dérouler : cinquante ans d'allers et retours, entre actes de modernité, vision expérimentale d'aujourd'hui et refoulés classiques qui pointent régulièrement. Avec ses héroïnes, ses héros qui ont écrit une des pages les plus excitantes de la danse en France. Ce sont eux qui racontent l'Histoire ; ce livre est leur prise de parole sans hiérarchie : chorégraphes, plasticiens, maire, spectateurs-spectatrices, directeurs, maîtresses de ballet, « animatrice chorégraphique », danseuses, danseurs, costumière... pour un même temps de parole démocratique. Au vu de cette histoire exemplaire, il était hors de question de se livrer à un énième discours d'experts critiques. Hors de question de parler SUR la danse avec ce surplomb qui aurait été un contresens. La forme de l'entretien était la seule possible pour rendre compte de la dynamique d'une histoire née d'une révolution. Et s'il fallait appuyer encore ce choix, on se souviendra d'un épisode déterminant, le fantasme Ballets russes du directeur Jean-Albert Cartier : confier à plusieurs artistes, chorégraphe, plasticien, musicien la création d'une danse contemporaine.
Petter Jacobsson, le directeur actuel du CCN - Ballet de Lorraine, avait déjà mis des gestes sur cette histoire avec le programme de la saison 2017-2018 intitulé 1968-2018. Il a souhaité y mettre des mots, ce livre est son idée. Nous l'avons voulu à l'image de sa vision : un laboratoire, comme un nouvel espace, à défaut d'un lieu. Pour que la danse prenne toute sa place.
Agnès Izrine, Laurent Goumarre
A la fois témoignage autobiographique, documentation sur le processus de création chorégraphique et partitions textuelles, cet ouvrage de la chorégraphe-danseuse américaine est également une réflexion approfondie autour des enseignements du corps. Cette édition augmentée propose un ensemble de documents qui recontextualisent et prolongent le texte original.
Au milieu des années 1990, Deborah Hay décide d'écrire une liste des enseignements reçus de son corps, ce « maître » auprès duquel elle se met au travail depuis plus de trente ans. La liste constituera la structure de son troisième livre, Mon corps, ce bouddhiste, paru aux États-Unis en 2000. À la fois témoignage sur le quotidien de la chorégraphe-danseuse, recueil de textes partitionnels et espace de réflexion sur sa pratique, cet ouvrage fait aussi le point, de manière plus programmatique, sur les concepts et les prises de position qui servent de moteur à ses expérimentations. En accompagnant la traduction de documents qui contextualisent et prolongent le texte original, cette édition en français se veut autant une porte d'entrée dans le corpus encore à défricher de la chorégraphe, qu'un manuel à l'usage d'une nouvelle génération d'artistes expérimentaux intéressés par le geste littéraire comme processus chorégraphique.
Dansez ! » relie art, spiritualité et thérapie, ici indissociables.
La danse y est vécue comme outil de transformation qui englobe l'être entier, physique, subtil et spirituel.
La danse est un outil d'éveil, elle nous invite aussi à poser un regard neuf sur soi, sur l'autre, sur la vie de tous les jours en déshabituant le regard. En ouvrant les yeux du corps, l'axe recentré et enraciné dans la terre et dans le ciel au plus profond de soi, on se dirige progressivement vers l'expérience de l'unité.
C'est une invitation à explorer notre corps car avec la danse, c'est tout l'être, corps et âme qui se donne pour accoucher de son propre mystère... Le corps en tant que véhicule et miroir de l'être intérieur, devrait être amené à devenir son instrument de connaissance.
Le corps est un univers à rencontrer d'urgence qui va nous nourrir dans le cas de la pratique d'un autre art, y compris celui de soigner ou d'enseigner quoi que ce soit. A travers la danse, Poumi Lescaut interroge le mime, le chant, le théâtre, la peinture, l'écriture et insulffe une vision élargie sur notre rapport à l'humanité, au monde et au cosmos.
Dans cette partie pédagogique, chacun est invité à se créer sa propre grammaire sensitive et à explorer l'ouverture spirituelle.
Ce travail dans son ensemble dresse un pont entre la pensée occidentale et orientale, reliant en même temps la raison et l'intuition, le corps et l'esprit, la Terre et le Ciel.
S'ouvre un espace qui aide à se déconditionner du connu et à nous remettre en contact avec notre essence d'être.
Danser, chanter, écrire, peindre, ou tout acte créateur invite à s'oublier. S'oublier c'est quand l'ego s'efface en laissant toute la place à l'Être. C'est sans doute au coeur de cet abandon, de cette confiance, que l'on peut rencontrer qui l'on est réellement, un être complet, plein de vie et de passion apaisée.
On se rend vite compte que la conscience est énergie qui comme un feu, demande à être attisée.
L'auteure propose ici quelques outils pour explorer et attiser ce feu.
Ce livre retrace l'histoire du festival de danse contemporaine à Paris, « Faits d'hiver », à l'occasion de son vingtième anniversaire qui aura lieu en janvier 2018.
Plutôt qu'être un simple hommage ou commémoratif, il propose un point de vue sur ces deux décennies de rencontres entre ces auteurs singuliers que sont les chorégraphes et les spectateurs. Parce que c'est d'un festival qu'il est aussi question, l'expérience des spectateurs semble incontournable.
25 « témoins » (critiques, journalistes) ayant assisté à un spectacle parmi les plus marquants au fil de ces 20 ans de festival donnent leur témoignage :
Plutôt que de livrer une critique, ils racontent le soir précis où ils ont assisté à cette pièce, les souvenirs qu'ils en ont, pourquoi ils avaient pris la décision de venir passer cette soirée, ce que le temps a confirmé ou infirmé de cette création, bref, leur rapport avec cette oeuvre. Il s'agit donc de regards personnels, subjectifs parfois décalés, ironiques ou enthousiastes.
En écho à chacune des 25 pièces chorégraphiques que racontent ces témoignages, une thématique liée à la danse est abordée : l'érotisme, la danse populaire, l'autofiction, le féminisme, la danse théâtre, du numérique, in situ, etc.
En annexes, des portraits des chorégraphes et le programme complet des 20 années du festival.