Pour la première fois, Martin de La Soudière, " ethnologue du dehors " et du temps qu'il fait, se livre à l'introspection. Essai autobiographique sur le paysage, cet ouvrage est un retour aux origines, une entrée sur le terrain pour l'ethnologue féru de géographie... Ce paysage intime a pour cadre la montagne, celle des Pyrénées.
Sur le mode du récit, Martin de La Soudière dialogue avec ses pères et ses carnets de travail. Son corpus hors du commun rassemble des écrivains, géographes, paysagistes, peintres, botanistes, mais aussi grimpeurs, militaires, cartographes, taupiers, bergers et autres promeneurs. Tous écrivent leur paysage. Franz Schrader, Élisée Reclus ou Vidal de La Blache habitent l'imaginaire de l'auteur, au même titre que les manuels d'escalades du XIXe siècle ou les livres de géographie du jeune élève des années 1950/1960. Entrer en Pyrénées s'opère aussi à différentes échelles, la vue statique et graphique avec son cadre et sa lumière est indissociable de l'expérience de l'escalade, de la promenade en famille ou de l'expédition aventurière entre frères et soeurs. Comme Martin de La Soudière le dit, on entre en paysage avec le pied et avec la main (on empoigne la matière de la roche pour grimper aux sommets). Mais l'écriture du paysage, en plein vent et en cabinet, est aussi une affaire de rituels. L'auteur scrute les gestes de ses poètes de prédilection : Jean-Loup Trassard arpentant son bocage, Julien Gracq au volant de sa deux-chevaux sur les rives de la Loire, André Dhôtel se perdant dans la forêt des Ardennes, jusqu'à Fernando Pessoa le promeneur immobile de Lisbonne. À travers ses " devanciers " comme il les appelle, l'auteur revendique une intimité du paysage féconde pour l'imaginaire et le travail intellectuel.
Dans cet ouvrage, Martin de La Soudière " franchit " la montagne en quelque sorte : inaugurant son récit par le souvenir de l'arrivée au seuil des Pyrénées quand il était enfant, le père de famille proclamant au volant de sa 15 chevaux " Et voici nos montagnes ", il le termine de l'autre côté du sommet, en Aragon, sur un dialogue avec son frère décédé Vincent, dialogue aux accents d'énigmes sur une vue panoramique. Le récit est accompagné de photos personnelles, d'extraits des carnets de Martin, carnets de son enfance jusqu'à aujourd'hui.
Certaines de ces cartes emblématiques ornent peut-être encore les murs de classes d'école primaire... Au siècle dernier, elles figuraient en bonne place à côté du tableau noir, des leçons de morale et des planches d'histoire naturelle.
Indissociables de l'école de la 3e République, ces cartes étaient des outils pédagogiques idéaux pour réviser la géographie, les sciences de la terre et la géopolitique de l'époque. Des années 1880 à la fin des années 1960, plusieurs générations d'élèves ont ainsi appris à connaître la France et le monde grâce à ces cartes colorées imaginées par le grand géographe Paul Vidal-Lablache.
Cet ouvrage regroupe une collection unique de cartes murales et invite le lecteur d'aujourd'hui à un voyage à travers le temps et l'espace. Il déroule devant nous une histoire du monde de près d'un siècle et affirme la force de cette « pédagogie muette qui s'empare des yeux et se grave dans le souvenir ».
Cette 6e édition du dictionnaire s'adresse à tous ceux qui souhaitent comprendre comment s'organisent les espaces géographiques dans leurs dimensions physiques, démographiques, économiques, sociales... Les lecteurs y trouveront les grandes définitions de cette discipline, présentées de façon simple et synthétique. 59 articles thématiques.Chaque article comporte en gras les définitions en liaison avec le thème de l'article.De nombreux exemples viennent illustrer les définitions.Plus de 60 cartes, tableaux et schémas en couleur afin de bien comprendre les principaux mécanismes géographiques.En fin d'ouvrage, un index de plus de 4 000 termes permet de retrouver les principales définitions à connaître.
L'évolution de la géographie reflète les grands débats intellectuels qui animent la scène occidentale ; elle répond également à la demande sociale, à celle des gouvernants en particulier : elle prospère là où se développent des bureaucraties, lorsqu'un empire s'étend ou lorsque la découverte d'un monde franchit une étape. L'histoire de la géographie ne s'éclaire vraiment que lorsqu'on prend en compte à la fois le contexte intellectuel et l'arrière-plan politique et administratif qui caractérisent chaque époque.
Un traitement de l'information par grands pays et par grands types de problèmes (islamisme, points chauds...), une centaine de cartes et de nombreux diatopes (superposition de différents plans).
Une édition actualisée en fonction des derniers événements majeurs : le « printemps arabe » et ses répercussions, le conflit en Lybie, les élections présidentielles en France et aux Etats-Unis, la crise de la dette et de l'euro, l'Iran, la Syrie, etc.
Pour être en prise avec l'actualité, mise à jour des cartes et des données chiffrées, mais également intégration de nouveaux diatopes (sur le « printemps arabe » par exemple)
Grâce à une approche historique l'Atlas géopolitique permet de mieux comprendre les enjeux actuels.
La Géographie française pour les Nuls vous rafraîchit la mémoire... Mais, rassurez-vous, on ne vous demande pas de réciter les départements par coeur !
Quels sont les quatre départements de la Bretagne ? Combien de communes compte le Var ? Plus facile : quel est le département 50 ? Souvenez-vous de vos jeunes années, où vous récitiez à vos parents et à vos professeurs le nom des fleuves et de leurs affluents, le noms des montagnes et de leurs points culminants, etc. Jean-Joseph Julaud nous parle de la France dans toute sa diversité et sa richesse, à l'heure où le découpage régional a été profondément modifié. Personnalités du cru, anecdotes en tout genre, recettes de cuisine et spécialités culinaires, curiosités du coin, mais aussi mots à retenir pour parler comme un vrai géographe, etc., vous saurez tout sur la France, son relief, son climat, ses régions, mais aussi son économie. Dans la partie des 10, vous voyagerez dans les 10 parcs nationaux, 10 grands parcs régionaux, 10 des plus beaux villages français et goûterez 10 vins divins ! Tout au long du livre, les cartes vous aideront à vous situer. Pas la peine de tourner les pages : les cartes se trouvent au fil du texte. Et comme il serait dommage de ne voir la France qu'en noir et blanc, 100 photographies en couleurs illustrent le livre. Au carrefour des savoirs, vous êtes l'invité de La Géographie française pour les Nuls, une géographie diversement savoureuse, une géographie humaine avant tout. Après le succès de L'Histoire de France pour les Nuls et de La Littérature française pour les Nuls, révisez votre géographie avec Jean-Joseph Julaud !
Si la première question posée en géographie est « où ? », la seconde est certainement « pourquoi là ? ». La géographie est d'abord l'expérience de l'espace des hommes. Au travers de 100 entrées, cet ouvrage sans équivalent apporte une connaissance de la nature, des objets, des méthodes, des enjeux et des finalités de la géographie contemporaine. Il donne un aperçu des champs et des démarches de cette discipline, et permet de comprendre comment les géographes contribuent aujourd'hui à la réflexion sur les grandes problématiques (développement durable, ville et néoruralité, mondialisation, cultures et « choc des civilisations »...) qui traversent nos sociétés.
En 1976, la première édition de ce livre dans la " Petite collection Maspero " fit grand bruit. Il faut dire que le géographe Yves Lacoste y proposait une analyse iconoclaste : il fustigeait la " géographie des professeurs ", apparue au xixe siècle et progressivement devenue un discours idéologique masquant l'importance politique de toute réflexion sur l'espace - tandis que sa variante scolaire a longtemps été vue comme l'un des enseignements les plus rébarbatifs. Mais, surtout, il montrait qu'existait aussi une autre géographie, plus ancienne et toujours actuelle, la " géographie des états-majors ", ensemble de connaissances rapportées à l'espace et constituant un savoir stratégique utilisé par les dirigeants.À rebours de ces deux conceptions, Lacoste affirmait que les questions soulevées par la géographie concernent en réalité tous les citoyens : des questions multiformes, à la croisée de nombreuses disciplines. La pertinence de ce livre devenu culte reste entière, à une époque où la géopolitique défendue par Yves Lacoste est entrée dans les moeurs et où l'analyse des conflits régionaux et internationaux, toujours complexe, s'est imposée dans le débat public.
La cartographie et ses conventions sont universelles : orientation, projections, échelle, utilisation des couleurs ou des symboles, représentation du relief... Les normes et nomenclatures sont devenues communes, mais ça n'a pas toujours été le cas !
Magnifiquement illustré par plus de 100 cartes du Moyen Âge à la période contemporaine, cet ouvrage raconte l'histoire des conventions cartographiques. C'est aussi, et surtout, l'histoire d'un langage partagé, celui de la représentation du monde.
« À quoi sert la géographie ? » : vaste question à laquelle on pourrait répondre « à rien », un peu trop rapidement, si l'on en croit parfois la faible popularité de la géographie. À une époque, certains ont répondu : « D'abord à faire la guerre ». L'ambition de ce livre collectif, dont la parution coïncidera avec le bicentenaire de la Société de Géographie, est de montrer que la géographie sert peut-être d'abord à faire la paix. Comment ? En posant sur le monde un regard éclairé et attentif, qui permet d'en comprendre la complexité et de décrypter les questions qui traversent nos sociétés aujourd'hui, que ce soit celle du réchauffement climatique, de l'urbanisation massive, des migrations, des recompositions géopolitiques ou de l'évolution de nos représentations culturelles. Discipline passionnante et foisonnante, capable d'éclairer de nombreuses facettes de notre quotidien, la géographie est aussi une formation qui conduit à des métiers et des professions variés, comme l'atteste la palette des intervenants de ce colloque.
Si l'histoire du capitalisme est largement documentée, sa logique spatiale, elle, l'est beaucoup moins. Cette dernière est pourtant fondamentale à la compréhension de ce système et de ses contradictions.
Le présent ouvrage s'inscrit donc dans une discipline, la géographie radicale, qui
spatialise la question des rapports de forces produits par le capitalisme.
L'auteur met au jour les logiques capitalistes à l'oeuvre dans les phénomènes spatiaux qui constituent les objets d'étude de la géographie, à savoir la mondialisation, les inégalités de développement économique, mais aussi l'aménagement du territoire, les replis identitaires, les mouvements migratoires et les questions écologiques.
Il est nécessaire pour quiconque s'intéresse au fonctionnement du capitalisme de se réapproprier la géographie comme outil permettant d'envisager une sortie démocratique des impasses produites par ce système. Une géographie populaire ou, mieux, une géographie de combat qui permet d'articuler la lutte à l'échelle locale aux dynamiques globales.
Si les changements environnementaux liés à l'humanité ne font aucun doute, leur ampleur et leurs conséquences ne sont pas si faciles à évaluer. Pour le savant, il s'agit d'établir les liens de causalité et les impacts avec le plus de précision possible, puis de poser un diagnostic. Le présent dictionnaire s'appuie sur le concept récent d'" anthropocène ", qui a le mérite, qu'on l'approuve ou non, de relancer la réflexion sur les rapports entre nature et société, entre constat scientifique et action politique, à travers une approche spatiale et territoriale. Procédant de façon critique, et fruit d'une démarche collective, cette vaste entreprise éditoriale se fonde sur une pratique de terrain, attentive aux détails et méfiante à l'égard des discours pré-établis.
Parmi les 330 notices, plusieurs thèmes sont au cœur des débats contemporains (biodiversité, changement climatique...), d'autres se réfèrent à des courants de pensée (écoféminisme, transhumanisme...). Les concepts mobilisés abordent des questions politiques (capitalocène, justice environnementale...), philosophiques (catastrophes, Gaïa...), ou épistémologiques (finitude, population...). Des notions classiques sont réinterrogées (nature, ressource...), tandis que des concepts sont précisés (biosphère, écosystème...).
D'autres notices discutent de mécanismes environnementaux (érosion, tsunami...), de pratiques récentes (agroécologie, ville durable...), de phénomènes territorialisés (déforestation, désertification...) ou d'artefacts (aéroport, autoroute...). Certaines examinent des lieux emblématiques (Amazonie, Fukushima...). D'autres, enfin, offrent un regard original sur l'anthropocène, sa faune (chien, ours...), ses mutations socio-économiques, institutionnelles ou politiques (biopiraterie, ZAD...).
Un dictionnaire de référence sur un concept devenu incontournable.
Ce dictionnaire a été coordonné par
le groupe Cynorhodon comptant 16 géographes :
Frédéric Alexandre, Fabrice Argounès, Rémi Bénos, David Blanchon, Frédérique Blot, Laine Chanteloup, Émilie Chevalier, Sylvain Guyot, Francis Huguet,
Boris Lebeau, Géraud Magrin, Philippe Pelletier, Marie Redon,
Fabien Roussel, Alexis Sierra, Didier Soto.
Le Génie du lieu, paru en 1958, premier essai de Michel Butor, se compose de deux parties. La première est une série de portraits de sept villes de la Méditerranée, Cordoue, Istanbul, Salonique, Delphes, Mallia, Mantoue et Ferrare, suivi d'une réflexion toute butorienne, mélange de rêverie, de poésie et d'anecdotes personnelles, sur l'Egypte, où il a vécu et qu'il a toujours aimée.
Loin des fades commentaires sur les paysages c'est en promeneur enchanté, inspiré par ses souvenirs, que Butor digresse sur l'histoire et la littérature des lieux qu'il visite. Il hisse ce qu'il appelle la « critique géographique » au rang d'oeuvre d'art, n'oubliant jamais que les villes ne sont pas des miracles de la nature, mais les chefs-d'oeuvre des hommes. Des empereurs y ont construit des palais avant que des conquérants ne les détruisent. Des sculpteurs y ont élevé des statues. Des écrivains y ont écrit des livres. Au tour de Michel Butor de s'inscrire dans la mémoire des lieux. Voilà pourquoi on croisera Borges au détour d'une ruelle de Salonique, Averroès à un carrefour de Cordoue et Philippe de Macédoine assis sur une ruine de Delphes.
Le Génie du lieu est-il le lieu du génie de Michel Butor ? Ses admirateurs continuent de se disputer : de La Modification ou du Génie du lieu, lequel est son plus grand livre ?
Des noms d'hommes sur les plaques à tous les coins de rues. Des loisirs qui profitent en priorité aux garçons. Des offres de transport insensibles aux spécificités de genre. Sans oublier la culture du harcèlement.La ville se décline surtout au masculin. Plusieurs études récentes le confirment. L'auteur décrit comment la cité renforce les inégalités entre les femmes et les hommes et en crée de nouvelles, et montre qu'il est possible de la rendre plus égalitaire.L'usage de la ville est mixte, et travailler sur le mieux vivre des femmes, n'est-ce pas travailler pour tous ?
Dans ce livre, l'auteur s'intéresse à la façon dont l'imagination travaille l'activité cartographique non seulement à ses débuts mais aujourd'hui encore où, grâce à des instruments perfectionnés, les cartes ont acquis un statut scientifique indéniable. C'est dans l'irréductible écart entre les cartes et le monde que s'exerce l'imaginaire de ceux qui les fabriquent comme de ceux qui les consultent. Si bien que les Atlas, aussi exhaustifs soient-ils, demeurent pour nous des machines à rêver et ne laissent personne indifférent. Et moins que quiconque les voyageurs et les artistes qui nous ont souvent révélé certaines dimensions inaperçues des cartes.
La nouvelle édition de cet ouvrage didactique, largement revue et augmentée, présente les thèmes fondamentaux de la géographie d'aujourd'hui. Chaque chapitre est organisé de manière claire et pédagogique : objectifs de connaissance, cours structuré assorti de nombreux encadrés et définitions, éléments essentiels à retenir, notions clés à maîtriser, étude de cas mobilisant des documents variés.
L'ensemble est complété par la méthodologie des grands outils (carte, SIG, Internet) nécessaires à tout apprenti géographe.
Un manuel indispensable pour acquérir les bases théoriques et méthodologiques de la discipline ou actualiser ses connaissances.
Savez-vous comment devenir citoyen de Venise en période de crue ? Connaissez-vous la vraie recette du spritz et ce que le carpaccio de boeuf doit au peintre Carpaccio ? Savez-vous ce que sont les nizioleti, que vous rencontrerez pourtant à chaque coin de rue ? Pour vous accompagner dans votre visite ou en guise d'invitation au voyage, Olympia Alberti, en amoureuse, en poète et en épicurienne, vous confie 100 clefs permettant d'apprécier dans toute sa splendeur l'art vénitien, qui est aussi un art de vivre. Suivez le guide. Ici, on croise les fantômes de Byron et de Casanova, du Titien et de Véronèse, de Vivaldi et de Marco Polo. On apprend à maîtriser les codes du carnaval et à reconnaître le son de la Marangona, la cloche la plus grave du campanile. Au terme d'un parcours qui tient tous les sens en éveil, vous aurez percé quelques secrets de la Sérénissime, dont le mystère reste inépuisable...
Fleuve le plus puissant au monde après l'Amazonie, le Congo draine un immense bassin partagé entre neuf États. Il a donné son nom à deux d'entre eux. Au cœur d'une histoire tumultueuse qui mit en contact les sociétés d'Afrique équatoriale et l'Europe, soumis à une exploitation coloniale brutale, il n'a cessé d'être convoité pour ses richesses naturelles. " Potentiellement " riches, les pays riverains du grand fleuve comptent en réalité parmi les plus pauvres du monde.
Ce paradoxe de la puissance contrariée, tant par la nature qui a coupé le fleuve de son ouverture atlantique que par le cours d'une histoire souvent chaotique, constitue le fil conducteur d'un voyage fascinant aux pays du Congo. L'auteur les a parcourus durant trois décennies. Il en montre les mutations comme les freins au développement, et interroge les promesses de l'or blanc, de l'or vert, de l'or bleu. Il livre en six tableaux le fruit d'une réflexion sans tabou, murie au carrefour de la géohistoire, de l'anthropologie économique, de la politique, de la culture et des arts. Cet essai de géographie globale propose des clés essentielles pour comprendre la complexité du bassin du Congo dans son rapport au monde.
Parler de « Fragments de Géo » est une manière de signifier que la connaissance de la Terre (Gê) et du Monde n'est jamais que « fragmentaire ». Il n'est pas d'analyse géographique qui puisse prétendre à l'exhaustivité ou à une vision qui se voudrait globale, totale et définitive des espaces observés. Composé de trois parties, « Epistémologies en mouvement », « Actions et réflexions », « Arguments », cet ouvrage rassemble 13 contributions de 30 géographes, d'horizons variés, illustrant une partie de la diversité des champs d'études et des débats qui animent la géographie française contemporaine. Ces éclairages multiples nous montrent combien la géométrie même de notre discipline et ses équilibres internes se recomposent en fonction des urgences de notre époque (climatique, sociale, politique, migratoire ...).
Ce livre inaugure la collection GéoTraverses. Dans son esprit et dans sa forme, il est un espace d'échanges ouvert aux différents discours et aux approches transversales au sein de la géographie. Nous espérons que cette construction collective pourra stimuler des croisements inédits, et annoncer de nouveaux assemblages à venir.
Et si l'on regardait le Monde autrement ? C'est à cela que ce livre s'attache. Il part du constat que bien des analyses de l'évolution du Monde contemporain insistent sur son uniformisation irrémédiable. La standardisation des paysages, des objets et des pratiques, imposée par la globalisation du capitalisme financiarisé, installerait un espace lisse et " plat ", où les distances disparaissent, où chaque position vaut une autre, où les différences culturelles s'estompent, où l'individu est aliéné et sa sociabilité appauvrie.
Or, une observation attentive confronte immédiatement à des situations bien plus complexes. En effet, il est frappant de constater que le Monde se différencie de plus en plus en lieux qui s'affirment comme des " prises " sur la mondialisation, des attracteurs et des ancrages de la vie sociale. Ce sont des endroits où la co-habitation des individus se concrétise, se réalise et s'éprouve dans toute sa richesse, sa créativité et son intensité d'expérience vécue. Les " hyper-lieux ", où convergent les humains et les réalités matérielles et immatérielles, en sont l'emblème : bon gré mal gré, des sociétés s'y composent et même des formes politiques nouvelles s'y ébauchent.
Ainsi le Monde est à la fois toujours plus globalisé et homogène et de plus en plus localisé et hétérogène : cette tension est constitutive des nouvelles géographies de la mondialisation.
Michel Lussault est géographe, professeur à l'École normale supérieure de Lyon. Il a notamment publié L'Homme spatial. La construction sociale de l'espace humain (Seuil, 2007) et L'Avènement du Monde. Essai sur l'habitation humaine de la Terre (Seuil, 2013).
La mondialisation ne se résume pas au succès de quelques multinationales et à la richesse d'une minorité de nantis. Les acteurs les plus engagés dans la mondialisation demeurent discrets, souvent invisibles. Depuis une trentaine d'années, les routes de l'échange transnational ont connu de profondes mutations. Elles relient aujourd'hui la Chine, l'atelier du monde, à un " marché des pauvres " fort de quatre milliards de consommateurs, en Algérie, au Nigeria ou en Côte d'Ivoire. Pour apercevoir ces nouvelles " Routes de la Soie ", il faut se détacher d'une vision occidentalo-centrée et déplacer le regard vers des espaces jugés marginaux, où s'inventent des pratiques globales qui bouleversent l'économie du monde. On découvre alors une " autre mondialisation ", vue d'en bas, du point de vue des acteurs qui la font.
Armelle Choplin est maîtresse de conférences en géographie à l'université Paris-Est Marne-la-Vallée, en accueil à l'Institut de Recherche pour le Développement. Elle a publié Nouakchott, au carrefour de la Mauritanie et du monde (Karthala, 2009) et Inconspicuous Globalization (Articulo, 2015 avec Olivier Pliez).
Olivier Pliez est géographe, directeur de recherche au CNRS (UMR LISST, Toulouse). Il a publié Les Cités du désert. Des villes sahariennes aux saharatowns (PUM-IRD, 2011) et Migrations entre les deux rives du Sahara (Autrepart, 2005, avec Sylvie Bredeloup).
Parce que pour connaître les peuples, il faut d'abord les comprendre
L'avenir de l'Europe se jouera au sud. Tous les jours, la tragédie des migrants venus d'Afrique ou du Moyen-Orient le prouve. Le destin du continent européen et celui du continent africain sont liés, et la Méditerranée est l'espace naturel de cette Verticale.
Ce petit livre dit les volontés mutuelles, les intérêts convergents, les possibilités qu'une meilleure coopération entre l'Europe et son flanc sud peuvent ouvrir dans les prochaines décennies. Parce que pour nous comprendre et dessiner le futur des prochaines générations, il faut avoir le courage de se regarder dans ce formidable miroir qu'a toujours été, pour l'humanité, notre mer Méditerranée.
Un grand récit suivi d'entretiens avec Jean Kacou Diagou (L'intégration régionale est une nécessité pour l'Afrique), Radhi Meddeb (Que veut dire « voisinage » pour le Tunisien que je suis) et Miguel Ángel Moratinos (L'Espagne est formée de cultures et de civilisations entremêlées, qui ont vécu ensemble).
Ce livre est un hors-série de la collection L'âme des peuples, réalisé en collaboration avec l'IPEMED, l'Institut de prospective économique du monde méditerranéen.
EXTRAIT
Nous sommes tous nerveux. Même dans les grands pays émergents, la flambée des inégalités est explosive. Dire que cette complexité qui s'accélère nous échappe, ne sert à rien. « Il faut agir » mais dans quel sens ? Or les peuples n'avancent pas s'ils ne savent pas où ils vont.
Comment bâtir une prospective pour identifier une vision, pour en déduire des stratégies et développer des projets ? Plusieurs réponses sont à l'oeuvre. Nous voudrions montrer qu'une d'entre elles, puissante et mobilisatrice, est l'intégration régionale entre l'Afrique, la Méditerranée et l'Europe. Il ne s'agit pas d'une sorte de dilatation de l'Union européenne vers son Sud, mais d'une association paritaire de ces trois grands espaces géographiques.
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
- [...] Belle et utile collection petit format chez Nevicata, dont chaque opuscule est dédié à un pays en particulier. Non pas un guide de voyage classique, mais, comme le dit le père de la collection, un « décodeur » des mentalités profondes et de la culture. Des journalistes, excellents connaisseurs des lieux, ont été sollicités [...]. À chaque fois, un récit personnel et cultivé du pays suivi de trois entretiens avec des experts locaux. - Le Temps
- Comment se familiariser avec « historique, les traditions ? » Une démarche d'enquête journalistique au service d'un authentique récit de voyage : le livre-compagnon idéal des guides factuels, le roman-vrai des pays et des villes que l'on s'apprête à découvrir. - Librairie Sciences Po
À PROPOS DES AUTEURS
Jean-Louis Guigou est le président-fondateur de l'IPEMED, think tank euro-méditerranéen basé à Paris. Économiste. Ancien professeur d'université, ancien haut fonctionnaire, il est spécialiste de l'aménagement du territoire.
Pierre Beckouche est professeur des universités, spécialiste de géographie économique, consultant auprès de l'OCDE et expert associé de l'IPEMED.
La géographie n'est pas une et ne l'a jamais été. Ses origines et son étymologie l'orientaient surtout vers les sciences de la nature et la description. Aujourd'hui, elle est largement tournée vers les sciences sociales, l'environnement et l'aménagement, et traite de nouvelles thématiques et de nouveaux concepts.
À travers 48 courts chapitres, cet ouvrage propose de découvrir l'ensemble de ces évolutions. Après la présentation de quelques moments essentiels et débats majeurs de la discipline, sont étudiés les « Concepts et outils » des géographes et de ceux qui mobilisent des savoirs géographiques. La question des relations
de la géographie avec d'autres disciplines ou pratiques intellectuelles est ensuite abordée. La dernière partie présente enfin quelques « Objets » géographiques et permet de mettre en perspective des savoirs exposés auparavant.
Un ouvrage à l'attention des étudiants, des candidats aux concours de l'enseignement et des enseignants du secondaire.
C'est dans le bassin fertile de ces deux fleuves indissolublement liés, aujourd'hui partagés entre l'Irak,la Syrie, la Turquie et l'Iran, qu'est née l'une des plus anciennes civilisations, celle de la Mésopotamie antique.
Marcel Bazin nous guide à travers l'histoire plurimillénaire de cette région où s'est déroulée la Révolution néolithique, où sont apparues l'écriture et les premières cités-États, et où s'est formée une richeet complexe mosaïque ethnolinguistique et religieuse.
Tantôt en position de carrefour, tantôt en position de marge disputée entre voisins, ouverts à de nombreuses influences, les espaces arrosés par le Tigre et l'Euphrate ont connu des configurations politiques variées, au gré des fortes fluctuations dans la maîtrise de l'eau et les formes d'occupation du bassin. Le redécoupage territorial opéré à l'issue de la Première Guerre mondiale, tout comme la découverte du pétrole, ont aiguisé les convoitises autour de ces terres fragilisées et bouleversées par la succession des conflits et des revendications identitaires régionales.
Dans sa réflexion convoquant sa pratique du terrain,l'auteur interroge au long cours les capacités de reconstructionet de résilience de ce " croissant fertile " et de ces peuplesgrâce aux fleuves nourriciers.