« Partout, il y avait trop de bruit, trop de discours. Un jour, j'en ai eu marre de cette frénésie et je suis parti. Certains vont chercher le bonheur en Alaska ou en Sibérie, moi je suis un aventurier de la France cantonale : je lorgne du côté d'Aubusson, du puy Mary et du plateau de Millevaches »
Sans le moindre sou en poche, misant sur la générosité des gens, un jeune aspirant jésuite s'échappe de la ville et de la modernité avec le désir de renouer avec l'élémentaire.
Il s'offre une virée buissonnière à travers les déserts du Massif central. Une petite promenade de sept cents kilomètres à pied. Le chemin des estives, récit de ce voyage, est une ode à la désertion, à la liberté, à l'aventure spirituelle. On y croise les figures de Rimbaud, de Charles de Foucauld, mais aussi des gens de caractère, des volcans, des vaches.
Au fil des pages, une certitude se dessine : le bonheur est à portée de main, il suffit de faire confiance et d'ouvrir les yeux.
Un récit de survie au coeur d'une jungle aussi dangereuse que sublime
En 1950, un explorateur de 23 ans disparaît en pleine jungle amazonienne alors qu'il tentait de traverser seul la Guyane française d'ouest en est. Il s'appelait Raymond Maufrais. De lui, on ne retrouva que son carnet de voyage, perdu,
au milieu de la forêt.
La découverte de ce texte bouleversant conduit Eliott Schonfeld à retenter cette expédition extrême. Il s'enfonce ainsi dans la jungle, soixante-dix ans après Maufrais. Face aux mêmes dangers, étreint par les mêmes émotions, le jeune aventurier partage le même rêve fou que son aîné : vivre dans la jungle, quitter la civilisation qui détruit le monde sauvage. Accompagné par le peuple de la jungle - singes hurleurs, anacondas, caïmans... - et hanté par son alter ego disparu, Eliott Schonfeld écrit pour ne pas se perdre. Il est le premier homme à achever cette aventure en solitaire - la plus grande de toute sa vie.
Eliott Schonfeld, 27 ans, est le plus jeune membre de la Société des explorateurs français. Après l'Islande, le désert de Gobi, l'Alaska et l'Himalaya, cette expédition en Amazonie l'a emmené plus loin encore dans la solitude et la confrontation avec une nature impénétrable - et pourtant si menacée.
Vous montez un col, traversez une forêt, longez une rivière. Au fond de la vallée, les restes d'un village, des blocs de pierre brisés, presque rien : ci-gît Chaudun, village maudit qui fut vendu en 1895 par ses habitants à l'administration des Eaux et Forêts. Trop d'hommes et de femmes, trop de bêtes à nourrir. Au fil des ans, la plupart des bois ont disparu, ravagés par des coupes excessives. La vallée est exsangue, les pâturages inexploitables. Comme un torrent en crue, le récit de Luc Bronner charrie et recompose toutes les traces du passage des hommes et des femmes dans leur intimité et jusqu'à leur fuite inéluctable.
Évocation poétique, érudite et charnelle des paysages alpins, de leur beauté et de leur cruauté, ce livre est le récit minutieux d'un désastre écologique et humain et, in fine, d'une résurrection : aujourd'hui, Chaudun est le coeur d'un espace ensauvagé, l'une des plus somptueuses vallées d'Europe où l'animal a remplacé l'homme. La quête s'achève sur un éblouissement : « Il faudrait raconter la jouissance des botanistes dans ces lieux abandonnés par l'homme depuis plus d'un siècle. Cette étrange sensation de vertige face à la beauté infinie. Je me berce de cette opulence, de cette orgie du végétal qui déborde de toutes parts, à toutes les heures du jour et de la nuit. »
Avec Amazonia, Patrick Deville propose un somptueux carnaval littéraire dont le principe est une remontée de l'Amazone et la traversée du sous-continent latino-américain, partant de Belém sur l'Atlantique pour aboutir à Santa Elena sur le Pacifique, en ayant franchi la cordillère des Andes. On découvre Santarém, le rio Negro, Manaus, Iquitos, Guayaquil, on finit même aux Galápagos, plausible havre de paix dans un monde devenu à nouveau fou, et qui pousse les feux de son extinction.
Le roman remonte jusqu'aux premières intrusions européennes, dans la quête d'or et de richesses, selon une géographie encore vierge, pleine de légendes et de surprises. Plus tard, les explorateurs établiront des cartes, mettront un peu d'ordre dans le labyrinthe de fleuves et affluents. Des industriels viendront exploiter le caoutchouc, faisant fortune et faillite, le monde va vite. Dans ce paysage luxuriant qui porte à la démesure, certains se forgent un destin : Aguirre, Fitzgerald devenu Fitzcarrald, Darwin, Humboldt, Bolívar.
Ce voyage entrepris par un père avec son fils de vingt-neuf ans dans l'histoire et le territoire de l'Amazonie est aussi l'occasion d'éprouver le dérèglement du climat et ses conséquences catastrophiques.
Knud Rasmussen, explorateur danois métissé d'Inuit, accomplit au début du XXe siècle ce qu'aucun homme n'a réalisé avant lui. Ses expéditions à travers les terres hostiles du Groenland sont à l'origine de découvertes géographiques et ethnographiques majeures. Sa passion pour le peuple et la culture inuit était la motivation première de ces équipées parfois mortelles. La plus célèbre d'entre elles, trois ans de voyage en traineau pour franchir le passage du Nord-Ouest, restera à jamais gravée dans les annales de l'Aventure. Anthropologue de renom, il ouvre les yeux du monde entier sur le peuple Inuit, et la voie vers la reconnaissance et les droits des Inuits du Groenland qui le considèrent comme l'un des leurs. L'auteur lui rend hommage dans cette biographie romancée passionnante.
Né en Bretagne en 1971, Rémi Paolozzi découvre à l'adolescence la littérature des grands espaces et du voyage à travers les écrits de Jack London, Paul-Emile Victor ou Henry de Monfreid. C'est en préparant un trekking au Groenland qu'il découvre la vie de Knud Rasmussen et décide d'en écrire la biographie.
Sillonner le monde en quête de rêve et de poésie...
De la mythique cité fantôme de Pripiat dans la zone d'exclusion de Tchernobyl aux maisons ensablées de Kolmanskop en Namibie, en passant par le cosmodrome de Baïkonour, Jonk, photographe aventurier, amoureux de l'urbex, nous entraîne dans ce livre voyageur, à la découverte de zones interdites, de ruines dévorées par le temps où la nature reprend ses droits.
Prisons, gares, palais, bâtiments militaires, découvrez trente-cinq sites délaissés par la société des hommes et réinvestis par la magie onirique de l'abandon.
Parti à pied de Saint-Malo pour rallier l'île d'Ouessant, Rémi Huot se lance à la poursuite de l'ouest durant 800 kilomètres de littoral armoricain. Emporté par ce besoin confus de composer avec la mer, il dit le passage des caps et la traversée des estrans, le défilement des rivages et l'enchaînement de ses nuits à la belle étoile, toutes tournées vers le grand large. Du cap Fréhel à la pointe de Pern, il explore jusqu'au bout le dur du granit et le néant des falaises, de la baie de Saint-Brieuc à la mer d'Iroise, il se laisse traverser par la constance de l'automne et le ressac de l'océan. Dans les embruns d'octobre, l'auteur se place à l'affût des pluies et des éclaircies et son regard à fleur d'eau se tient prêt à saisir la moindre tonalité sauvage que sa marche solitaire donne à voir.
Après des études universitaires en biologie, Rémi Huot délaisse la profession d'ornithologue pour se consacrer à l'écriture. Elle l'engage sur un chemin plus solitaire, celui des longues marches où la pensée finit par se frotter au monde sauvage. À l'affût des beautés de la nature, il a quitté son Val-d'Oise natal pour les Pyrénées-Orientales.
Le premier récit d'Alexandre Dumas nous replonge dans la découverte du mont Blanc et de ses héros, dans les pas des premiers touristes.
À l'été 1832, Alexandre Dumas, 30 ans, part en voyage à travers les Alpes. C'est déjà un jeune auteur de théâtre à succès, mais les
Impressions de voyage qu'il publie à son retour seront son premier véritable récit. Dumas vit ce périple comme une aventure intense, rendant l'instant présent avec une plume alerte. Il n'hésite pas à se mettre en scène, marchant sur la mer de Glace ou chevauchant un mulet, ici brave devant les précipices, là sujet au vertige. Il observe et dépeint avec ironie ses compagnons de voyage, ses guides. Arrivé à Chamonix, il se précipite à la rencontre de Jacques Balmat, auteur un demi-siècle plus tôt de la première ascension du mont Blanc et consigne son récit de ce moment historique. Puis il repart... vers de nouvelles aventures, historien bientôt sur la piste de trois mousquetaires.
" On ne grimpe qu'une fois la montagne de la vie. Il faut savoir faire un pas de côté, vivre ses rêves, ne pas se laisser emprisonner. L'homme ne doit jamais se sentir plus grand que la vie. Chaque jour, je le répète à mes filles : en gardant les pieds sur terre, on peut toucher les étoiles. "
Mike horn est un aventurier de l'extrême connu dans le monde entier pour repousser les limites du possible. il a descendu l'Amazone, suivi la ligne d'équateur sur 40 000 kilomètres, bouclé le tour du Pôle Nord durant la longue nuit polaire.
Il a marché sur la glace, parcouru le désert, descendu des rapides, frayé son chemin dans la jungle.
Jusqu'à ce pari fou : gravir, avec trois amis montagnards, quatre 8 000 mètres à la suite dans l'Himalaya. Sans oxygène, sans cordes, en " style alpin " le plus pur, à la seule force de la volonté...
Pour la première fois aussi, ce conquérant de l'impossible se dévoile. Il nous parle de ses motivations profondes, de ses inspirations : son père qui, à l'âge de huit ans, lui a appris à " regarder au-delà du mur " ; Cathy, sa femme, sa Croix du Sud, récemment emportée par la maladie et dont l'esprit accompagne chacun de ses pas.
Bernard Moitessier a acquis une renommée internationale après son tour du monde et demi en solitaire, en 1968-1969, à la suite duquel il publie La Longue Route, sans doute son livre le plus emblématique, qui fut traduit dans plusieurs langues. Un chant, un poème à la mer, où l'homme, son bateau et les éléments se pénètrent et vibrent à l'unisson.
Parti le 22 août 1968 de Plymouth pour participer au tour du monde en solitaire et sans escale organisé par le Sunday Times, Bernard Moitessier, après avoir « bouclé la boucle » en vainqueur, ne s'arrête pas et décide de poursuivre sa route. Ce marin hors norme a voulu aller jusqu'au bout de la résistance humaine et de celle de son bateau, sur une mer tour à tour câline ou rugissante comme un fauve. C'est, à l'époque, le plus long voyage en solitaire, 37 455 milles sans toucher terre, dix mois seul entre mer et ciel, avec les dauphins, les poissons volants, les oiseaux et les étoiles.
L'île française de Kerguelen, aux confins des cinquantièmes hurlants, déserte, grande comme la Corse. Son relief rugueux - volcan éteint, tables de basalte, dôme glaciaire, vallées abruptes, lacs allongés, plages de sable noir - qu'aucun sentier ne parcourt. Son climat froid, constamment venteux, pluvieux. Sa faune exceptionnelle et paisible - manchots, éléphants de mer, otaries, albatros, dauphins... Quatre hommes avec vingt-cinq kilos sur le dos. Vingt-cinq jours de marche. Un récit hors normes.
Le Festin sauvage raconte, de manière truculente et désinvolte, la famille juive russe (et athée) de l'auteur - deux de ses grands-parents, ses parents et lui-même -, sa fuite hors d'URSS, l'émigration à Vienne, puis à Rome, avant d'atteindre les États-Unis en 1988, lorsque l'auteur avait 9 ans. Tout au long du récit, le thème central est la nourriture comme manifestation visible de l'amour. Corollaire naturel : la faim, à la fois la faim réelle vécue par les membres les plus âgés de la famille pendant la guerre, et la faim métaphorique de Fishman adulte, son appétit pour l'indépendance, le succès en tant qu'écrivain et les conquêtes amoureuses.
L'auteur devient un homme, il révise peu à peu ses jugements sur le succès ou l'amour romantique, il s'américanise aussi, et s'éloigne malgré lui des générations précédentes. Jusqu'à ce qu'une aide à domicile ukrainienne soit engagée auprès du grand-père, devenu veuf. Par la magie de sa cuisine, elle va provoquer les retrouvailles des trois générations et faire affluer les souvenirs lors de festins sauvages. On évoque la grand-mère Daria, qui « avait un fourneau de la taille d'un lit. Il en sortait des pommes de terre croustillantes, coupées en quatre, saupoudrées d'aneth avant d'être badigeonnées de crème aigre... »
En 1902, Vladimir Arseniev, chef d'une expédition d'exploration de l'extrême-est sibérien nouvellement cédé par la Chine à la Russie, croise un vieux chasseur nommé Dersou Ouzala qui accepte de le guider à travers la taïga sauvage. Avant de devenir cinquante ans après le célèbre film d'Akira Kurosawa,Dersou Ouzala était ce livre, récit d'aventures et d'amitié, hymne à la nature et à l'homme.
Traduction de Pierre P. Wolkonsky, 1939.
EXTRAIT
Au cours de l'année 1902, lors d'une mission que j'accomplissais à la tête d'une équipe de chasseurs, je remontais la rivière Tzimou-khé qui se jette dans la baie de l'Oussouri, près du village de Chkotovo. Mon convoi se composait de six tireurs sibériens et comportait quatre chevaux chargés de bagages. L'objet de cette mission était l'étude pour les services de l'armée de la région de Chkotovo et l'exploration des cols du massif montagneux du Da-dian-chan1 où prennent leurs sources quatre fleuves : le Tzimou, le Maï-khé, la Daoubi-khé et le Léfou. Je devais ensuite relever toutes les pistes avoisinant le lac de Hanka et le chemin de fer de l'Oussouri.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Vladimir Klavdievitch Arseniev né à Saint-Pétersbourg, sous l'Empire russe, le 29 août 1872 et mort le 4 septembre 1930 à Vladivostok, est un officier-topographe de l'armée russe, explorateur de la Sibérie orientale (appelée aussi « Extrême-Orient russe »).
En 1914, Ernest Shackleton partait à bord de L'Endurance pour un voyage en Antarctique qui resterait dans l'histoire par sa tournure tragique et sa fin miraculeuse. Un siècle plus tard, un équipage polonais prend la mer pour refaire le parcours de l'expédition légendaire. Mateusz Janiszewski, tout jeune chirurgien, voyageur et écrivain, en est l'un des capitaines. Depuis la Patagonie, à travers les mers les plus effroyables, le périple, qui ne devait durer que quelques mois, se révèle pour l'auteur une expérience à la fois terrifiante et initiatrice.
Janiszewski interroge ses souvenirs de lecture de Melville et Conrad, à mesure qu'il affronte la rudesse du paysage patagon, les vents glacés de l'océan Austral et, surtout, ses propres faiblesses. Il est parfois submergé par l'euphorie (« Accroché au gouvernail, je ne sais plus qui dirige qui. Mais dans cette danse, je suis à ma place »), et peu après il éprouve un immense désarroi devant l'inanité des ambitions humaines.
Avec ce grand reportage littéraire, empreint de poésie et de réflexion philosophique, Janiszewski nous entraîne dans un monde extrêmement hostile, « capable de vous tuer », mais aussi de vous révéler à vous-même.
L'histoire d'une légende de l'aventure polaire à l'occasion des cent ans de sa mort.
À 16 ans, il s'ennuie sur les bancs de l'école et s'engage dans la marine marchande. Enjoué et cultivé, il prend très vite du grade. Mais déjà cette vie de marin ne lui convient plus. Il faut toujours plus d'aventures à Ernest Shackleton.
C'est avec Robert Falcon Scott qu'il rencontre pour la première fois l'Antarctique. Dès lors, une passion est née. C'est décidé, il organisera ses propres expéditions vers le Continent Blanc. Hélas, il ne sera pas le premier au pôle. Il s'en est pourtant approché en 1909, mais a renoncé à moins de 200 kilomètres du but. Ravalant sa déception, il imagine une traversée de l'Antarctique et, en 1914, alors que l'Europe entre en guerre, il quitte Plymouth à bord de l'Endurance. Tout ne se passera pas comme prévu et l'exploration tournera au cauchemar. Mais jamais celui que ses hommes appelaient affectueusement " Le Boss " ne lâchera son équipage.
Au-delà de l'aventurier polaire, c'est le portrait d'un entrepreneur extraordinaire que dresse Mirella Tenderini, un meneur d'hommes à nul autre pareil.
Né en 1925 en Indochine, Bernard Moitessier navigue avec les pêcheurs du golfe du Siam. À 27 ans, il part en solitaire à bord de Marie-Thérèse, une jonque avec laquelle il fera naufrage. Dans des conditions propres à effrayer les plus téméraires, avec à bord un simple compas et un sextant, il affronte durant quatrevingt-cinq jours la mousson, avant d'échouer aux îles Chagos. Accueilli à l'île Maurice, il met trois ans à reconstruire un bateau et reprend la mer avec Marie-Thérèse II, vers l'Afrique du Sud et les Antilles. C'est cette étonnante aventure que raconte ici Bernard Moitessier, l'un des plus grands navigateurs de tous les temps après son tour du monde et demi en solitaire, en 1968-69, à la suite duquel il publie La Longue Route, un livre culte. Celui qui fut un modèle pour nombre de marins aura aussi incarné, par ses combats écologiques et son altruisme, toute une époque.
Il est décédé en juin 1994.
Dans une odyssée cycliste à travers une Europe à la dérive, le long du Danube et de ses paysages époustouflants, Emmanuel Ruben compose un portrait fort et sensible de la mosaïque européenne. À l'été 2016, Emmanuel Ruben entreprend avec un ami une traversée de l'Europe à vélo. En quarante-huit jours, ils remonteront le cours du Danube depuis les rives de la mer Noire jusqu'à sa source de la Forêt-Noire. D'Odessa à Strasbourg, ils parcourront 23 degrés de longitude, 6 degrés de latitude et 4 000 km. Ce livre-fleuve est inspiré de cette épopée à travers les marécages du delta du Danube et les steppes eurasiatiques d'Ukraine, les vestiges de la Roumanie de Ceausescu, le rougeoiement des plages bulgares au crépuscule, les défilés des Portes de Fer en Serbie, les frontières hongroises hérissées de barbelés... En choisissant de suivre le fleuve à contre-courant, c'est l'histoire complexe d'une Europe qui se referme que les deux amis traversent. Mais, dans les entrelacs des civilisations déchues et des peuples des confins, affleurent les portraits poignants des hommes et des femmes croisés en route, le tableau vivant d'une Europe périphérique et contemporaine. Dans ce récit d'arpentage, Emmanuel Ruben poursuit en cycliste, en écrivain, en géographe, en homme tout simplement, sa « suite européenne » initiée avec La Ligne des glaces et explore la géographie du Vieux Continent pour mieux révéler toutes les fictions qui nous constituent.
Entre la Serbie et la Croatie, sur une rive du Danube, il y a une terra nullius, une terre non revendiquée. Une aubaine pour Vít Jedlicka, homme politique tchèque, qui en profite pour y créer un état de toute pièce. En 2015 naît le Liberland.
Projet farfelu ou dernière occasion de voir surgir une utopie en Europe ? Le Liberland interpelle G. Osoha et T. Demeillers alors qu'ils sont en train de tourner un documentaire dans cette région meurtrie par le nationalisme. Une enquête autour du monde à la recherche d'un état illusoire et de ses citoyens avides de liberté et d'argent.
Le Shvil, ou Israel National Trail, a été créé en 1995. C'est un chemin de randonnée long de mille kilomètres qui traverse Israël tout en serpentant, ondulant et se tortillant. Peu de gens le connaissent et encore moins savent qu'on l'appelle aussi "le chemin des anges". Linda Bortoletto l'a parcouru seule pendant plus de deux mois. Les "anges" ? Ce sont des habitants qui accueillent et hébergent gratuitement les marcheurs. Depuis la frontière avec le Liban, au nord, jusqu'à la mer Rouge, au sud, elle qui n'est pas juive, qui n'était jamais venue en Israël, elle dont la mère est musulmane, va pas après pas, rencontre après rencontre, appréhender Israël par la nature, l'intensité et l'énergie de cette terre, mais aussi chercher la raison de sa présence là-bas, tenter de réconcilier en elle-même la guerrière, la femme et la mystique.
Le voyage initiatique d'un jeune couple d'alpinistes explorateurs vers le point culminant des Montagnes de la Lune.
Au coeur de la jungle d'Afrique s'élèvent les légendaires Montagnes de la Lune, qui donnent naissance aux sources du Nil. Pierrine et Simon, un jeune couple d'alpinistes explorateurs, entreprennent l'ascension de son point culminant, le pic Stanley, à plus de 5 000 mètres. Entre le cratère d'un volcan et les glaces tourmentées, l'expédition se fait voyage initiatique.
Au-delà des motifs qui poussent les hommes à se risquer sur les montagnes, ce récit romanesque questionne notre relation à la nature et confronte nos certitudes occidentales aux savoirs des peuples premiers.
Vaincre, au plein coeur de l'hiver et sans oxygène, le Nanga Parbat, cette montagne tueuse, immense pyramide de gneiss cuirassée de glace qui culmine au Pakistan à 8 125 mètres, c'est l'exploit qu'ont réalisé le 25 janvier 2018 Élisabeth Revol et son compagnon de cordée Tomasz Mackiewicz.
Mais l'euphorie de la victoire sera de courte durée. À peine au sommet, l'aventure vire au cauchemar : Tomek est frappé de cécité.
Comment dès lors espérer survivre, réchapper de cette « zone de la mort », où l'oxygène se fait si rare que l'on peine à mettre un pied devant l'autre, où le froid et le vent sont si extrêmes que le gel menace à tout instant ?
Dans ce récit captivant, Élisabeth Revol met ses propres mots sur cette tragédie et l'extraordinaire opération de sauvetage dont le monde entier s'est fait l'écho. Elle affronte ses souvenirs, sa terreur, sa douleur immense, le déchirement d'avoir survécu, seule, en un hommage poignant à son ami Tomek.
Le portrait de l'exploratrice Alexandra David-Néel, dont la vie et l'oeuvre continuent d'être sources d'inspiration pour nos contemporains.
" Elle fait partie de ces héros qui donnent de la force et inspirent ceux qui veulent aller au bout de leurs rêves. "
Marie-Madeleine Peyronnet
En février 1924, Alexandra David-Néel pénétrait à Lhassa, au coeur du Tibet interdit, après une marche de quatre mois à travers de hautes montagnes puis des territoires non cartographiés que l'on croyait peuplés de cannibales. Accompagnée de son fils adoptif Aphur Yongden, elle vécut cette rude expérience en se faisant passer pour une Tibétaine, mendiant sa nourriture comme les pèlerins les plus pauvres du pays. Ce périple clandestin de 2 000 km, exploit sans précédent, la rendit célèbre dans le monde entier.
Cette voyageuse intrépide présente bien d'autres facettes, moins connues : anarchiste dans sa jeunesse, féministe, bouddhiste bien avant l'arrivée du bouddhisme en Europe, franc-maçonne, cantatrice, journaliste... Esprit libre et douée d'un beau talent d'écriture, elle laissa une oeuvre sans cesse rééditée. Sa passion de l'Orient, dont elle fit connaître les coutumes et les religions, resta intacte jusqu'à sa mort à 101 ans.
Navigateur aguerri, l'auteur nous livre le récit d'une croisière effectuée entre Le Havre et Bilbao à bord de son Asphodèle. Voulant s'éloigner des extases convenues du voyageur hâtif, comme de toute idée de performance, il rend par l'écriture l'expérience de la vie en mer : l'élongation du temps, la confrontation à l'immense, la conversation avec les morts, mais aussi la déréliction engendrée par le mal de mer et les affres de la mécanique diesel. En mer, la langue vient comme un chant, une célébration de l'étendue, des profondeurs et du vivant qui s'y déploie. Sur le théâtre océanique, ce marin dilettante, porté parfois à la lisière du silence par ses pensées, rend hommage, tant aux rencontres animales qu'à la mémoire des grands navigateurs du passé, et offre à la mer une ode sensible.
Romuald Delacour a 58 ans. Il pratique épisodiquement la voile depuis l'adolescence et a conduit ses bateaux dans l'Atlantique Nord, de Dakar à Cayenne, des Açores aux Shetland. Jeune, il a voué une dizaine d'années aux voyages intérieurs dans la fréquentation des voies spirituelles d'Orient et d'Occident, puis une trentaine de plus au soin des autres dans une carrière de psychologue, qu'il a quittée à la faveur de ce premier récit de mer, se consacrant désormais à la navigation hauturière.
Dans ce captivant recueil de récits qui est aussi un livre de vie, Russell Banks, explorateur impénitent, invite son lecteur à l'accompagner dans ses plus mémorables voyages - des Caraïbes à l'Himalaya en passant par l'Écosse. Entretien avec Fidel Castro à Cuba, folles virées en voiture à l'époque hippie, expériences diversement radicales, relations entretenues avec ses quatre épouses successives, autant d'étapes formatrices aux allures de quête de soi qui ouvrent chez le lecteur un chemin vers le coeur et l'âme d'un romancier aussi fameux que respecté.