L'OEuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique annonce, dès son titre, le tournant opéré par la modernité : Benjamin montre dans cet essai lumineux que l'avènement de la photographie, puis du cinéma, n'est pas l'apparition d'une simple technique nouvelle, mais qu'il bouleverse de fond en comble le statut de l'oeuvre d'art, en lui ôtant ce que Benjamin nomme son "aura". L'auteur met au jour les conséquences immenses de cette révolution, bien au-delà de la sphère artistique, dans tout le champ social et politique. Un texte fondamental, dont les échos ne cessent de se prolonger dans les réflexions contemporaines.
En définissant l'histoire de l'art comme « discipline humaniste », Erwin Panofsky entendait un tel humanisme dans la perspective de cette longue tradition, éthique autant qu'érudite, qui court depuis l'Antiquité et aura trouvé sa moderne reformulation chez Kant. L'humanisme s'entendait aussi dans son acception historique de moment crucial pour la culture occidentale, à savoir la Renaissance italienne et nordique. C'est un fait frappant que l'histoire de l'art s'est souvent refondée dans sa propre méthode à partir d'une vision renouvelée qu'elle pouvait offrir de cette période fascinante et initiatique à bien des égards.Mais il faut compléter cette histoire de l'art par une anthropologie des images, des regards, des relations de ressemblance. Et renouer par là avec le point de vue d'Aby Warburg pour qui l'humanisme fut un âge, non seulement de conquêtes majeures, mais aussi d'inquiétudes, de tensions, de crises, de conflits. Cet ouvrage réunit une série d'études où l'humanisme renaissant se révèle altéré dans certains objets figuratifs où l'on découvre comment la ressemblance inquiète autant qu'elle s'inquiète, délivrant ses symptômes par-delà tous les signes iconographiques qu'on peut y reconnaître. Qu'il s'agisse de la Peste noire, de l'expression pathétique, du portrait ou des multiples usages figuratifs de la cire, dans tous les cas l'humanisme aura montré son malaise impensé, sa fêlure constitutive : une fatale altération qui est vocation à l'altérité.
EDITION NUMERIQUE ENRICHIE
Le premier livre d'art numérique !
La peinture italienne racontée par Paul Veyne : « une superproduction italienne » (Libération), « L'épopée de la beauté » (Le Figaro littéraire), « L'invitation enthousiasmante d'un sage au gai savoir » (Et vous).
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Paul Veyne est professeur honoraire au Collège de France et l'un des plus grands historiens français de l'Antiquité romaine. Ses nombreuses publications sur la sociologie romaine ou les mythes grecs, rédigés d'une plume alerte et joyeuse, l'ont fait connaître du grand public (Quand notre monde est devenu chrétien, 2006 ; Foucault, sa pensée, sa personne, 2008 ; Mon musée imaginaire, 2010).
Retrouvez la préface vidéo et la bande annonce sur youtube en tapant musée imaginaire de Paul Veyne.
Récit mêlant fiction et histoire autour de la création d'un chef d'œuvre
1935. Hôpital américain. Suzanne Valadon, artiste vieillissante, est hospitalisée après une sévère crise d'angoisse. Elle doit prendre une décision importante : empêcher ou non le mariage de son fils, le célèbre Maurice Utrillo, avec la veuve Lucie Valore. Dans cet hôpital, alors que tout l'abandonne, la culpabilité maternelle la rattrape, implacable.
Suzanne Valadon raconte Maurice Utrillo, à travers la relation tumultueuse qu'elle a eue avec lui. Devenue mère à 18 ans, alors qu'elle se forme auprès des plus grands peintres de l'époque et qu'elle est promise à une brillante carrière, elle doit revoir ses ambitions. C'est son fils, alcoolique invétéré depuis l'âge de 13 ans, qui connaîtra la célébrité à sa place.
La voix que nous entendons est celle d'une femme résolument moderne, qui s'affranchit des conventions de l'époque pour s'adonner à sa passion artistique et aux plaisirs de la vie. En nous confiant les secrets intimes et dramatiques qui la lient à Maurice Utrillo, Suzanne Valadon nous fait voyager dans son univers artistique et celui de son fils, alors qu'un vent de liberté souffle sur les artistes de la butte Montmartre.
Ce récit est inspiré de faits réels.
Quel est le rôle de l'art dans notre société ? À quelles sources les artistes puisent-ils leur inspiration ? *** Entretiens avec : Barbara Pravi, Abd al Malik, Guillaume Canet, Juliette Fievet, Félix Radu, Anaïs Volpé et Ibrahim Maalouf. ***En sept rencontres menées avec curiosité et passion, Saphia Wesphael propose différentes réflexions pleines de nuances sur la création artistique, comme autant de philosophies individuelles et universelles.
Un livre qui invite chacun d'entre nous à considérer à la manière d'un miroir la place de l'art dans son existence, et qui défend une vision selon laquelle chaque être humain est à sa manière créateur, a minima de l'oeuvre qu'est sa propre vie.
Odilon Redon, né le 20 avril 1840 à Bordeaux, et mort le 6 juillet 1916 à Paris est un peintre et graveur symboliste de la fin du XIXe siècle. Son art explore les aspects de la pensée, l'aspect sombre et ésotérique de l'âme humaine, empreinte des mécanismes du rêve. Odilon Redon fut un passionné de musique et en particulier de Mozart, Beethoven et Schumann.
Hans Ulrich Obrist a enregistré des milliers d’entretiens avec les meilleurs créateurs, artistes, musiciens, écrivains, penseurs, philosophes. Il est un des curateurs d’exposition les plus réputés à l’échelle internationale. Dès son adolescence, il s’est mis à écumer l’Europe, en trains de nuit, pour visiter des ateliers – là où s’approche l’essentiel de l’art et de ses mystères. « J’ai toujours été inspiré par l’idée d’être au milieu des choses mais au centre de rien. »
Pourtant, qui connaît Hans Ulrich Obrist ? Curieux et enthousiaste de tout, il est resté très discret sur lui-même. Dans ce livre événement, il accepte enfin de s’exposer.
Tout part de l’enfance, en Suisse, à deux pas des frontières allemande et autrichienne, à même d’inspirer une conception fluide de la notion d’identité. Et puis, vers l’âge de six ans, c’est un très grave accident : renversé par une voiture, il passe plusieurs semaines entre la vie et la mort. Il en tire le sentiment persistant que chaque jour pourrait être le dernier.
Sa frénésie de découvertes, de rencontres, de lectures, en fait un infatigable bourlingueur. Mais, tout à coup, c’est la pandémie, le confinement. Un arrêt brutal. Et l’occasion de prendre le temps d’un retour sur soi. Entre rituels, croyances, convictions, fulgurances, on comprend la cohérence des choix, et la volonté de toujours se renouveler.
Hans Ulrich Obrist (né en 1968 à Zurich) est directeur artistique de la Serpentine à Londres et conseiller principal de la Fondation LUMA à Arles. Il a également été curateur au musée d’Art moderne de la Ville de Paris. Depuis sa première exposition World Soup (The Kitchen Show) en 1991, il a été le commissaire de plus de 350 expositions.
Qu'est-ce qu'une oeuvre d'art ? Comment l'étudier ? Ces deux questions résument le champ immense de l'histoire de l'art. Discipline autonome, par ses méthodes, son histoire propre et les oeuvres mêmes qui en constituent l'objet, elle est en même temps une branche de l'histoire totale de la culture et de la civilisation. Comment a-t-elle évolué ? Quels sont ses champs d'étude ? Dans quelle mesure les nouvelles technologies lui ont-elles permis de se développer ? Xavier Barral i Altet s'adresse aux étudiants qui commencent ou poursuivent des études d'histoire de l'art, mais également à tous ceux que l'art - ses oeuvres, ses techniques, ses périodes (depuis l'Antiquité jusqu'à l'époque actuelle), ses institutions, ses théoriciens, ses créateurs - passionne.
« Voilà longtemps déjà que je pratique mon métier, que je le ressens, le surveille comme on surveille une habitude ; il me pénètre, et j'ai pris cette manie d'en chercher les effets en moi et dans les autres, d'en surveiller les manifestations. »
Les textes qui composent cet ouvrage sont extraits de l'important ensemble de réflexions que Louis Jouvet a transcrites au cours de répétitions, après le spectacle, en tournée, ou à l'issue de ses cours du Conservatoire. Écrites entre 1939 et 1950, ces notes méditatives prennent la forme d'une leçon unique sur l'art théâtral et le métier d'acteur.
Mêlant récit romanesque et enquête historique, chaque auteur raconte l'histoire d'un tableau célèbre.
Pourquoi, pour qui, ou contre qui, ce verrou a-t-il été poussé avec une telle impétuosité dans le célèbre tableau de Fragonard ?
Ce n'est pas le seul mystère de cette toile. Commandée par un collectionneur, elle était en fait destinée à être le pendant d'une œuvre antérieure de l'artiste représentant une scène d'inspiration sacrée... Association scandaleuse, démarche irrévérencieuse, et, par la suite deux gravures qui viendront en écho et en clin d'œil : l'histoire du Verrou est riche de surprises et de secrets. Jusqu'à ces indices symboliques subtilement dispersés par le peintre pour guider la compréhension de ce saisissant pas-de-deux amoureux.
Traitée en clair-obscur, la passion y est trouble de l'être, hésitation entre le jeu et la joute, mouvement d'envol et d'étreinte, incertitude sur ce qui advient. Et si, quatre ans avant la publication des Liaisons dangereuses, ce chef d'œuvre de Fragonard venait déjà montrer toutes les ambiguïtés de l'ère du libertinage ?
Edition enrichie (Présentation, notes, chronologie et bibliographie)« Je crois sincèrement que la meilleure critique est celle qui est amusante et poétique ; non pas celle-ci, froide et algébrique, qui, sous prétexte de tout expliquer, n'a ni haine ni amour, et se dépouille volontairement de toute espèce de tempérament ; mais, - un beau tableau étant la nature réfléchie par un artiste, - celle qui sera ce tableau réfléchi par un esprit intelligent et sensible. [...] Pour être juste, c'est-à-dire pour avoir sa raison d'être, la critique doit être partiale, passionnée, politique, c'est-à-dire faite à un point de vue exclusif, mais au point de vue qui ouvre le plus d'horizons. »
Baudelaire, ainsi, est tout entier présent dans ces Ecrits sur l'art qui sont l'autre versant de son oeuvre et, en effet, selon son voeu, ouvrent bien plus d'horizons. Car dans ces pages écrites de 1845 à ses dernières années, ce n'est pas simplement le critique d'art des Salons que l'on découvre, mais le théoricien du romantisme et de l'imagination, du beau et du comique dans l'art, et finalement l'écrivain de cette modernité qu'il définit - et qui pour nous s'ouvre avec lui.
Edition de Francis Moulinat.
John Dewey (1859-1952) est un des piliers du pragmatisme. Au centre de cette tradition, il y a l'enquête, c'est-à-dire la conviction qu'aucune question n'est a priori étrangère à la discussion et à la justification rationnelle.
Dewey a porté cette notion d'enquête le plus loin : à ses yeux, il n'y a pas de différence essentielle entre les questions que posent les choix éthiques, moraux ou esthétiques et celles qui ont une signification et une portée plus directement cognitives. Aussi aborde-t-il les questions morales et esthétiques dans un esprit d'expérimentation - ce qui tranche considérablement avec la manière dont la philosophie les aborde d'ordinaire, privilégiant soit la subjectivité et la vie morale, soit les conditions sociales et institutionnelles.
Dans L'art comme expérience, la préoccupation de Dewey est l'éducation de l'homme ordinaire. Il développe une vision de l'art en société démocratique, qui libère quiconque des mythes intimidants qui font obstacles à l'expérience artistique.
Mêlant récit romanesque et enquête historique, l'auteur raconte l'histoire d'un tableau célèbre.
Le 13 juillet 1793, Marat est assassiné dans son bain par Charlotte Corday. La scène est immortalisée par le tableau de Jacques-Louis David, peintre célèbre qui partage son temps entre son atelier du Louvre et la Convention où il siège en tant que député montagnard. Son amitié avec Robespierre va briser sa famille et l'entraîner dans une aventure politique qui risque de lui coûter la vie...
La création de ce tableau devenu une icône de la Révolution est indissociable de ce drame. Le récit qui en est fait par un élève de David nous fait traverser cette période sombre et sanglante de l'Histoire que l'on a appelée la Terreur.
Mêlant récit romanesque et enquête historique, l'auteur raconte l'histoire d'un tableau célèbre.
Florence, 1450. Fra Angelico, vieux dominicain, peintre de la lumière et de l'indicible, est de passage au couvent San Marco, dont il a créé les fresques. Au hasard d'une promenade, il tombe sur un enfant, têtu, candide, esseulé. Cette rencontre bouleverse les deux êtres, et, mystérieusement, les mène vers la Descente de Croix de la basilique Santa Trinita, chef-d'œuvre du Maître angélique.
Le tableau, son histoire, son sens profond, éclairent d'un jour nouveau le lien noué entre l'homme et l'enfant.
Ce " roman d'un chef-d'œuvre " parle de bonté, d'art, de mort, et de lumière... La lumière qui nimbe le retable de Santa Trinita, celle aussi d'une rencontre inespérée.
John Cage rencontre Marcel Duchamp en 1941. Trente après, il confie les souvenirs qu'il conserve de cet homme aussi simple qu'énigmatique. Et d'abord il salue en lui la beauté de son indifférence. En 1913, Duchamp a composé un Erratum musical de manière aléatoire. Raison pour laquelle John Cage le hisse en précurseur de ses propres recherches. Il rapporte aussi quelques anecdotes, et notamment la rare fois où Duchamp a perdu son sang-froid, lui d'ordinaire si magnanime : une mémorable partie d'échecs, que Cage aurait dû gagner mais qu'il a perdue, mettant Duchamp dans une colère noire. Le compositeur rend aussi compte avec sa simplicité coutumière des grandes problématiques soulevées par Marcel Duchamp, et notamment le rapport entre l'oeuvre et le spectateur, préoccupation partagée entre les deux hommes. Les deux oeuvres s'offrent d'ailleurs l'une l'autre dans un miroir inversé : Cage explique avec une grande clarté avoir voulu développer la dimension physique de l'écoute quand Duchamp voulait réduire cette dimension dans la peinture. Pédagogique, drôle, émouvant, un témoignage inédit en français sur celui qui "prenait le fait de s'amuser très au sérieux".
Mêlant récit romanesque et enquête historique, l'auteur raconte l'histoire d'un tableau célèbre.
L'un des plus fameux tableaux du peintre islandais Erró a disparu. Qui donc en est aujourd'hui le propriétaire, et pourquoi rechercher cette toile immense, amoncellement de centaines de voitures neuves et vides posées les unes sur les autres ?
Hervé Poulain, expert en art contemporain et passionné de course automobile, nous emmène ici dans une enquête policière où il s'agit de retrouver non seulement une œuvre majeure du Pop Art, mais aussi, de découvrir l'influence des artistes sur la société et leur rôle pour dénoncer ou pour sacraliser nos comportements.
Appelant tour à tour les plus grands noms de la peinture mondiale des années 1980, l'auteur explique en quoi le Carscape d'Erró symbolise bien davantage qu'une époque : le savoir-faire et la sensibilité d'un peintre-culte.
Les couleurs existent-elles dans les choses ou n'ont-elles de réalité que dans notre regard ? Sont-elles matière ou idée ? Entretiennent-elles les unes avec les autres des rapports nécessaires ou sont-elles seulement connues de manière empirique ? Y a-t-il une logique de notre monde chromatique ? Pour répondre à ces questions, Claude Romano convoque l'optique, la physique, les neurosciences, la philosophie et la peinture.
En retraversant certaines étapes décisives de la réflexion sur ces problèmes (de Descartes à Newton, de Goethe à Wittgenstein, de Schopenhauer à Merleau-Ponty), il développe une conception réaliste qui replace le phénomène de la couleur dans le monde de la vie et le conçoit comme mettant en jeu notre rapport à l'être en totalité : perceptif, émotionnel et esthétique. L'auteur fait ainsi dialoguer la réflexion théorique et la pratique artistique.
C'est parce que la couleur touche à l'être même des choses, en révèle l'épaisseur sensible, que la peinture, qui fait d'elle son élément, est une opération de dévoilement.
Incarnation du mythe de l'artiste maudit, Vincent van Gogh (1853-1890) est devenu une référence de l'art contemporain. Expressionniste pendant le courant postimpressioniste, son art fut incompris tout au long de sa vie. Vincent van Gogh réalisa plus de 2000 oeuvres mais n'en vendra qu'une seule tout au long de sa vie. Peintre autodidacte, sa peinture est reconnue pour sa beauté à la fois sensible et âpre. Il est aujourd'hui l'un des artistes les plus en vogue sur le marché de l'art
Mêlant récit romanesque et enquête historique, l'auteur raconte l'histoire d'un tableau célèbre.
" Comme tu viens de l'écrire dans ton poème, le portrait que je fais de Rodolphe dans mon Vertumne n'est pas beau. Soyons franc : il est grotesque, je dirais même qu'il est laid. N'est-ce pas ? – Il est à la fois beau et laid, Giuseppe. C'est son côté grotesque, justement, qui en fait la beauté ".
Giuseppe Arcimboldo n'ignorait pas l'ambiguïté de son œuvre. Il savait que ses tableaux pouvaient déranger autant que fasciner. Pourquoi a-t-il peint Rodolphe II de Habsbourg en dieu-jardinier ? Ce tableau est-il un hommage à l'empereur du Saint Empire ou une façon de se moquer de lui ? Pourquoi tous ses portraits sont-ils des têtes composées de fruits et de légumes ?
Autant de questions qui jalonnent ce récit qui nous entraine dans les pas du peintre italien exilé à la cour de Prague, au service de l'empereur fantasque qui s'est entouré de tout un cercle de devins, de mages, d'astrologues et d'alchimistes.
L'« Art contemporain » est un courant moderne de nature conceptuelle apparu dans les années 1960. La source de sa légitimité est la reconnaissance des médias, des institutions et du marché avant celle du public. Sa qualification de « contemporain » a permis de déclarer obsolètes toutes les autres formes d'expression artistique toujours en vigueur.
La révolution technologique du numérique - avec la démocratisation de l'ordinateur personnel puis du smartphone, et l'arrivée des réseaux sociaux - a permis la libre circulation des images, révélant progressivement d'autres démarches artistiques que celles officiellement admises et financièrement cotées.
Dans cet ouvrage, Aude de Kerros nous propose à la fois un état des lieux et un panorama de l'art actuel. Elle esquisse l'histoire de l'art caché et révèle l'oeuvre d'artistes pour la plupart inconnus, parce que « hors circuit officiel ». Au moment propice, alors que la peinture fait son grand retour sur la scène médiatique française depuis 2020, elle dévoile un art longtemps invisibilisé.
Mêlant récit romanesque et enquête historique, l'auteur raconte l'histoire d'un tableau célèbre.
À la fin des années trente du Quattrocento, dans son atelier de Florence, parmi les coffres et plateaux de bois peints, Paolo di Dono, dit Paolo Uccello (" Paolo l'Oiseau ") met la dernière main au triptyque de la Bataille de San Romano, commande de Cosme de Médicis célébrant la victoire quelques années plus tôt des illustres condottieri florentins contre Sienne et ses alliés.
Antonio, fils d'un boulanger du mercato vecchio, tout juste engagé par le maître, se rêve grand peintre mais est confronté à la réalité des tâches qui incombent au commis : nettoyage, confection des pinceaux, préparation de la tempera, des colles et des mordants. Au beau milieu de cette cuisine de la peinture, et dans l'ambiance à la fois laborieuse et potache de l'atelier de Paolo, le chaos de la Bataille de San Romano prend peu à peu forme aux yeux d'Antonio. Dans la forêt des piques et des lances, dans le tumulte des armes et des chevaux, se révèle l'ordre de cette " douce chose " qu'était la perspective – à ce qu'on dit – selon Paolo Uccello.
Conçu comme la prédelle d'un retable perdu, ce récit à double point de fuite réunit les spéculations d'un génie mélancolique et fantasque, et l'imagination impatiente d'un enfant apprenti.
« Pourquoi écrit-on une pièce ? Pourquoi la joue-t-on ? Pourquoi va-t-on la voir ? Pour le goût qu'ont certains de présenter des fables, et d'autres de les voir ; goût qu'il est difficile de définir, d'expliquer et qu'on pourrait appeler au fond la vocation du théâtre.
Chez certains, elle consiste à écrire, chez d'autres à écouter, chez d'autres enfin à jouer. C'est l'appel du théâtre. »
Publiés à titre posthume, les souvenirs, réflexions et pensées de Louis Jouvet sur le théâtre et le métier de comédien constituent le testament professionnel d'un acteur immense et passionné.
« J'ai été arrêté un jour dans une rue par un expert spécialisé en attributions de peintures du XIXe siècle. Il savait que j'avais parlé des "Arts incohérents" dans l'un de mes livres et voulait me dire qu'il avait trouvé dans une malle vingt-deux oeuvres de ces fameux "anartistes" ! Pendant plus d'une dizaine d'années, ces Incohérents ont réalisé des expositions à Paris où l'humour, la drôlerie, la farce, l'ironie, la dérision ont mené le bal en générant la révolution qu'effectue un jour Marcel Duchamp. Car les premiers ready-made, ce sont eux - un rideau de fiacre exposé par Alphonse Allais. Le premier monochrome, c'est eux - Alphonse Allais et Pierre Bilhaud signent une Première communion de jeunes filles chlorotiques par un temps de neige (1883) qui est un simple bristol blanc...
Les premiers happenings, ou les premières oeuvres conceptuelles, ce sont aussi eux. Duchamp et Breton connaissaient ce courant esthétique révolutionnaire dont seuls subsistent les catalogues dont on aurait même pu penser, tant leur délire était grand, qu'ils étaient eux-mêmes des oeuvres conceptuelles d'expositions n'ayant jamais eu lieu ! Nous savons désormais que ça n'est pas le cas. » Michel Onfray
Mêlant récit romanesque et enquête historique, l'auteur raconte l'histoire d'un tableau célèbre.
Les œuvres d'Ernest Pignon-Ernest ne naissent vraiment qu'en ville, lorsqu'elles s'y fondent, lorsqu'elles font corps avec les murs sur lesquels elles sont collées. Elles se développent, travaillées par le temps, les intempéries, la pollution urbaine, les graffitis, les taches, les déchirures qui, aussi improbable que cela puisse paraître, les retouchent, les reformulent, les explorent comme si elles n'avaient jamais quitté l'atelier du peintre. Affiché sur un mur de Naples, le portrait de Pasolini portant son cadavre requiert celles et ceux qui le regardent et qui, parfois, s'approchent si près qu'ils se plaquent contre lui pour s'en imprimer ; pour l'absorber corps contre corps, comme une étreinte amoureuse ou mortelle.
C'est un art de combat.
Ernest Pignon-Ernest est un rebelle.