"L'acte de donner la vie, comme l'acte de ne pas la donner, c'est un acte volontaire, c'est un acte de responsabilité.
Ce que je voudrais que le Tribunal comprenne et, après lui, les hommes qui nous gouvernent, c'est que nous sommes des êtres libres et responsables, tout comme les hommes. Et puisque nous devons donner physiologiquement la vie, il faut que nous le décidions en êtres libres et responsables, et sans le contrôle de personne."
Un texte essentiel, une plaidoirie historique pour le droit à l'avortement en France.
New York : été 1965, deux enfants disparus, une mère forcément coupable : un true crime glaçant, en partenariat avec SocietyUn été caniculaire 1965, dans les grands ensembles du Queens, deux jeunes enfants disparaissent. Ils seront retrouvés assassinés quelques jours plus tard, et à quelques jours de distance, dans des terrains vagues.
Aucun indice, aucune preuve. Pourtant, les enquêteurs, catholiques et irlandais en majorité, orientent rapidement leurs pistes autour de la mère des enfants, Alice Crimmins, récemment séparée de leur père.
Pourquoi elle ? Ses principaux torts semblent résider dans le fait qu'elle soit séparée, qu'elle multiplie les amants et ne semble pas assez triste.
Un New York scorsésien, une histoire de moeurs et de justice patriarcale et un mystère : aujourd'hui encore, on ne sait pas qui a commis les meurtres.
La personnalité très complexe d'Alice Crimmins nous conduit tout autant du côté des personnalités politiques américaines des années 1960 que de la mafia new yorkaise.
Après deux procès particulièrement tortueux en 1968 et 1971, Alice Crimmins est condamnée et incarcérée.
Elle est libérée en 1977, elle refait rapidement sa vie sous un autre nom et elle s'évapore.
La journaliste Anaïs Renevier part sur ses traces et raconte à travers elle une époque, une famille et une femme qui échappent toutes aux archétypes. Comprendre cette affaire, c'est éviter le manichéisme tout en le frôlant. C'est aussi lire le récit d'une intense chasse à la sorcière qui déchira en son temps tout le pays.
«?La question que nous nous sommes posée peut se résumer ainsi?: que faut-il faire pour mettre l'économie française en cohérence avec une baisse des émissions planétaires de 5?% par an, compatible avec nos engagements climatiques, tout en permettant à chacun(e) de trouver un emploi?? C'est ce plan de marche visant la décarbonation effective de nos activités que nous avons essayé de construire. Derrière les chapitres qui suivent, il y a l'apport de dizaines de collaborateurs, de centaines de contributeurs et de milliers de relecteurs. Il a fallu en défricher des sujets pour commencer à avoir une vue d'ensemble?! Si ce plan parvient à faire un tant soit peu la différence dans les débats à venir, nous n'aurons pas perdu notre temps.?» Jean-Marc Jancovici La France peut ouvrir le chemin pour sortir des énergies fossiles?! De l'énergie au logement, des mobilités à l'agriculture, de l'industrie à la finance, en passant par la culture, l'éducation ou la santé, le Shift Project, groupe de réflexion sur la transition énergétique, présente pour chaque secteur les leviers de transformation, l'objectif final ainsi que les implications en matière d'emploi, de mode de vie et d'organisation de la société.
« C'est pas la Corse ici. On te tue pas. C'est plus subtil. C'est sournois. La peur... »
Depuis les années 1960, le « système » agro-industriel fait naître des empires transnationaux et des baronnies rurales. Il crée des usines et des emplois. Il entraîne la disparition progressive des paysans, l'asservissement de nombreux salariés de l'agroalimentaire, l'altération des écosystèmes et la généralisation de la nourriture en boîte. Il s'impose au nom de la realpolitik économique et de la foi dans une certaine idée du « progrès ». Il prospère grâce à la bienveillance, l'impuissance ou la lâcheté des autorités. Il engendre ses propres mythes, capables de façonner durablement les mentalités. Il enrichit considérablement une minorité, alors que certains se contentent de survivre grâce aux subventions ou doivent s'estimer heureux parce qu'ils ont un travail. Il fait taire des récalcitrants à coups de menaces, de pressions, d'intimidations, de calomnies ou de sabotages. La violence est son corollaire. Le silence, son assurance-vie. Comment le définir ? « Féodalité », répondent les uns. « Esclavage moderne », disent les autres. « Oligarchie » ou « mafia », jurent certains...
Enquête au long cours jalonnée de témoignages saisissants, Silence dans les champs est une immersion glaçante dans le principal territoire agro-industriel de France : la Bretagne.
« La Terre a soif. Et la soif est un appel. Le plus bouleversant, car le plus vital de tous les appels.
À cet appel, les rivières et les fleuves ont su répondre. En offrant l'eau réclamée, bien plus que les puits. Cette mission, essentielle entre toutes, combien de temps pourront-ils la remplir ?
Après L'Avenir de l'eau (2008), voici un grand voyage aux royaumes des fleuves. Trente-trois fleuves du monde, de l'Amazone à mon tout petit Trieux (Bretagne Nord).
Voici une géographie intimement mêlée d'histoire. Une musique venue du ciel, une pluie fatiguée de tomber qui continue son parcours dans un lit jusqu'à la mer. Un récit toujours semblable et chaque fois singulier : le théâtre de la Vie.
À Louang Prabang (Laos), un lever du jour sur le Mékong ; à Bâton-Rouge (Louisiane), un pianiste chante le blues pour prier le Mississippi de bien vouloir calmer sa crue.
Mille émerveillements nous attendent. De plus en plus souvent accompagnés d'effroi. »
Erik Orsenna
La répartition des richesses est l'une des questions les plus débattues aujourd'hui. Pour les uns, les inégalités n'en finiraient pas de se creuser dans un monde toujours plus injuste. Pour les autres, on assisterait à une réduction naturelle des écarts et toute intervention risquerait de perturber cette tendance harmonieuse. Mais que sait-on vraiment de l'évolution des inégalités sur le long terme ? En réalité, les analyses économiques supposées nous éclairer se fondent plus souvent sur des spéculations théoriques que sur des faits établis.
Fruit de quinze ans de recherches, cette étude, la plus ambitieuse jamais entreprise sur cette question, s'appuie sur des données historiques et comparatives bien plus vastes que tous les travaux antérieurs. Parcourant trois siècles et plus de vingt pays, elle renouvelle entièrement notre compréhension de la dynamique du capitalisme en situant sa contradiction fondamentale dans le rapport entre la croissance économique et le rendement du capital.
Si la diffusion des connaissances apparaît comme la force principale d'égalisation des conditions sur le long terme, à l'heure actuelle, le décrochage des plus hautes rémunérations et, plus encore, la concentration extrême des patrimoines menacent les valeurs de méritocratie et de justice sociale des sociétés démocratiques.
En tirant de l'expérience des siècles passés des leçons pour l'avenir, cet ouvrage montre que des moyens existent pour inverser cette tendance.
Directeur d'études à l'EHESS et professeur à l'École d'économie de Paris, Thomas Piketty est l'auteur de nombreux travaux historiques et théoriques qui lui ont valu, en 2013, le prix Yrjö Jahnsson décerné par la European Economic Association.
" Tous les citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d'en suivre l'emploi..." Article 14 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 Le constat est édifiant : la France est le pays le plus taxé de la zone euro - presque 1 200 milliards de prélèvements obligatoires par an -, mais nos services publics s'effondrent les uns après les autres. Malgré des dépenses qui ne cessent d'augmenter, l'hôpital n'est plus que l'ombre de lui-même, l'école de la République s'enfonce un peu plus chaque année, les transports publics dysfonctionnent en permanence, la justice et la police sont débordées, les prisons saturées... Tout craque de partout en dépit des milliards injectés. Le système semble devenu incontrôlable : la puissance publique est endettée à hauteur de 3 000 milliards d'euros et continue à dépenser sans compter et sans contrôle. Nos institutions ne nous protègent ni de l'excès d'impôts ni de l'excès de dépenses inutiles et la qualité des services publics baisse. Où passe donc l'argent ? Pour la directrice de la Fondation iFRAP, il faut sortir de ce piège qui mine notre économie et notre démocratie. Des solutions existent, notamment chez nos voisins européens. Réveillons-nous ? l'argent public, c'est notre argent !
Un village de Justes où l'installation d'un entrepreneur prénommé Yassine déclenche les pires rumeurs, jusqu'à un incendie ; une fanfare étudiante où Jonas, appelé « le Juif », est sommé de « bouffer » un coeur de porc ; une mère rom accusée à tort de frapper son enfant ; deux jeunes hommes noirs lynchés lors d'une fête de village...
À travers une sélection d'histoires singulières, ce livre donne la parole aux victimes de racisme, invisibilisées et toujours assignées à la « discrétion ». Toutes décrivent à quel point le racisme, l'antisémitisme et l'islamophobie se diffusent dans la société, percutent les corps, s'immiscent dans les quotidiens, fragilisent les intimités. Quels circuits cette haine a-t-elle empruntés ? Où sont les responsabilités politiques ? Et pour chaque agression, chaque insulte, comment la justice réagit-elle ?Ces enquêtes, publiées initialement dans la série de Mediapart « Chroniques de la haine ordinaire », sont suivies d'entretiens inédits avec des spécialistes (sociologues, historien·nes, etc.) qui éclairent la mécanique raciste et donnent des pistes pour la combattre.
Dix journalistes et collaborateurs réguliers de Mediapart signent cet ouvrage sous la direction de Mathilde Mathieu, responsable du service Société.
" Nous avons écrit ce livre pour garder espoir. Pour parler de ce qui ne s'est pas bien passé, et raconter pourquoi, mais aussi de tout ce qui est allé dans le bon sens. "
Esther Duflo et Abhijit V. Banerjee
Face aux inégalités qui explosent, aux désastres politiques et aux catastrophes environnementales qui menacent de toutes parts, cet ouvrage montre que tout n'est pas perdu. Si des choix de politiques publiques nous ont menés où nous sommes, rien n'empêche d'en faire d'autres. À condition de dresser, d'abord, un constat honnête. Ces pages traquent les fausses évidences sur toutes les questions les plus pressantes : immigration, libre-échange, croissance, inégalités, changement climatique. Elles montrent où et quand les économistes ont échoué, aveuglés par l'idéologie.
Mais l'ouvrage ne fait pas que renverser les idées reçues. Il répond à l'urgence de temps troublés en offrant un panel d'alternatives aux politiques actuelles. Une bonne science économique peut faire beaucoup. Appuyée sur les dernières avancées de la recherche, sur des expériences et des données fiables, elle est un levier pour bâtir un monde plus juste et plus humain.
En cela, Économie utile pour des temps difficiles est aussi un appel à action.
Esther Duflo et Abhijit V. Banerjee ont reçu le prix Nobel d'économie en 2019. De réputation internationale, tous deux sont professeurs d'économie au MIT (Massachusetts Institute of Technology). Ils y ont cofondé et y co-dirigent le J-PAL, laboratoire d'action contre la pauvreté. Ils ont signé, en 2012, Repenser la pauvreté (Seuil).
L'incompréhension et l'indignation. Philippe Jaenada a été saisi de ces sentiments au spectacle de l'injustice flagrante qui, en juin 2021, a condamné à quinze ans de prison un homme de soixante-six ans sans aucune justification avérée. Il a tenu à écrire dans le détail le cheminement de cette instruction longue et litigieuse qui a conduit à une décision inacceptable.
La capacité qu'ont les capitalistes de s'enrichir ou de nuire au bien commun ne tient qu'à un ... code ! Car, en soi, la possession d'une terre, d'un atelier, d'une idée, etc., ne procure qu'un outil. Celui-ci ne devient une source durable de richesse et de pouvoir opposable à autrui qu'en raison des droits et protections que lui confère son codage juridique. Dans une langue accessible à tous, Katharina Pistor, nous explique la fabrique du capital. Elle raconte l'histoire de l'adaptation du droit pour instituer successivement le codage capitaliste de la terre, de l'entreprise, de la connaissance, de la dette, de la nature. Elle met au jour le rôle des « maîtres privés du code » - ces avocats et banquiers qui élaborent de fait le code public en inventant des contrats et des instruments qu'ils font ensuite valider par la loi. Ce droit conçu par et dans l'intérêt de riches acteurs privés induit à la fois l'accumulation de richesse, l'envol des inégalités et les crises à répétition. Mais, puisque que c'est la loi qui fait le pouvoir du capital, l'auteure peut esquisser la manière de concevoir un autre code qui remettrait le droit des entreprises, des marchés et de la finance au service de l'intérêt commun.Katharina Pistor est professeur de droit comparé à la Law School de l'université de Columbia depuis 2001. Elle a précédemment enseigné à la Harvard Law School et au Max Planck Institute de Hambourg. Co-récipiendaire du prix de recherche Max Planck sur la réglementation financière internationale (2012), elle est également membre de l'académie des sciences de Berlin-Brandebourg.
L'économie est désormais au coeur du débat politique, au point que les deux domaines se confondent presque. « Comment financez-vous cette mesure ? » ; « Laisserez-vous filer la dette ? » ; « Cette proposition est-elle crédible dans le cadre européen ? » : telles sont quelques-unes des questions qui résonnent sur les plateaux de télévision, à la radio, dans la presse ou sur les réseaux. Mais, avec ses chiffres, ses statistiques et ses théories parfois abstraites, l'économie intimide. De sorte que certains n'osent se prononcer sur ces sujets - et renoncent par là même à se forger une opinion sur des pans entiers de la vie publique.
Quoi de mieux pour y remédier qu'un dictionnaire ? Entrée par entrée, notion par notion, le lecteur pourra progressivement s'y réapproprier les termes d'un débat trop souvent confisqué.
A contre-courant de la pensée dominante, l'auteur y livre ses analyses. Libre à chacun d'y adhérer ou pas. L'essentiel est de relancer la réflexion, voire la controverse, et de permettre à toutes et tous d'y prendre part.
De « Déficit public » à « Planification écologique » en passant par « Homme déconstruit » ou « Argent magique », avec la gravité qui s'impose mais non sans une pointe d'ironie, ce livre offre un tour d'horizon de nombreuses problématiques cruciales pour notre présent et notre avenir.
Un dictionnaire en forme d'acte citoyen.
Membre des Economistes atterrés, docteur en économie de l'Université Panthéon-Sorbonne, Thomas Porcher est professeur à la Paris School of Business. Il est l'auteur de nombreux ouvrages dont les bestsellers Traité d'économie hérétique et Les délaissés (Fayard) et de publications dans des revues académiques internationales.
« Madame, monsieur, bonsoir. » Pendant trente ans, Patrick Poivre d'Arvor a fait partie de la vie des Français. Il s'est invité dans notre salon tous les soirs à 20 heures. Nous étions dix millions à le regarder, à le croire, à l'aimer, à le lire, à suivre sa vie privée. Il incarnait le journaliste érudit et brillant, l'écrivain romantique et gentleman.
Aujourd'hui, les quatre célèbres initiales n'ont plus la même résonance. Vingt-deux femmes ont porté plainte pour agression sexuelle, dont onze pour viol, et dépeignent un « prédateur ». PPDA nie et porte plainte pour « dénonciation calomnieuse ».
Ancien reporter à TF1 et journaliste d'investigation, Romain Verley s'est attaqué au monstre sacré de la télé en signant pour Complément d'enquête le documentaire aux plus de deux millions de vues : « PPDA, la chute d'un intouchable ». Il a continué son enquête et rencontré plus de cent personnes : plaignantes, journalistes, éditrices, collaborateurs du roi de l'audimat à TF1. Grâce à des témoignages exclusifs, l'auteur met au jour les dessous des affaires Botton, Castro, Aristophil... Autant de facettes traçant le portrait du Prince Noir.
Après un an et demi d'enquête, Romain Verley dévoile enfin le système PPDA, la toute-puissance et l'impunité d'un homme qui a marqué notre histoire nationale.
Avec la libéralisation économique des années 1980, les paradis fiscaux se sont placés au coeur du réacteur de la globalisation. Secret bancaire, trusts et évasion fiscale des multinationales ont coûté des centaines de milliards aux Etats et ont contribué à l'envolée des inégalités.
Avec la crise financière de 2008, les gouvernements ont été contraints de réagir. Acculés, ils ont été capables, en agissant ensemble, de faire craquer le secret bancaire et de s'attaquer à l'évitement fiscal des entreprises avec la mise en place d'un impôt minimum mondial de 15 %.
Guidé par celui qui a été le négociateur en chef de ce combat, le livre entre au coeur de la négociation internationale qui a permis ces avancées. Le lecteur fera le tour les paradis fiscaux, entrera dans les coulisses des négociations entre plus de 140 pays, assistera aux réunions et aux affrontements entre chefs d'Etat du G20, il sera confronté au lobbying des multinationales pour que rien ne change. Si des progrès restent à faire, le combat des quinze dernières années a permis d'introduire une régulation fiscale de la mondialisation qui vient contrebalancer quarante ans de libéralisme effréné.Pascal Saint-Amans a été l'architecte de la réforme de la fiscalité internationale au cours des 15 dernières années en tant que Directeur fiscal de l'OCDE. Ancien élève de l'ENA, il est aujourd'hui Professeur de politique fiscale à l'université de Lausanne.
Ce livre est né d’une conviction forte sur laquelle s’est créé Mediapart il y a maintenant quinze ans : le journalisme, ce n’est pas avoir des opinions ; c’est avant tout un métier, un artisanat, qui consiste à trouver et exposer des faits permettant d’éclairer le débat public. Pour y parvenir, rien de tel que l’enquête, son temps long, sa méthode et ses rudesses. L’ouvrage reprend, synthétise et approfondit quinze enquêtes emblématiques, qui ont forgé l’ADN du journal et dont les échos ont marqué durablement la société. La rédaction dévoile ici les coulisses de ces enquêtes exceptionnelles, mais en mesure aussi l’impact, qu’il soit politique, institutionnel, législatif, sociétal, fiscal, etc. Quel a été le déclencheur de ces investigations ayant fait tomber des ministres, trembler des présidents et qui ont déstabilisé de grandes entreprises ? Quels doutes ont traversé les journalistes pendant leurs recherches ? Quels obstacles a-t-il fallu surmonter ? Comment faire face aux campagnes de communication hostiles que la rédaction doit souvent affronter ? Toutes ces enquêtes contiennent des informations qui n’auraient jamais été connues du public sans le travail de Mediapart.
Sous la direction de Fabrice Arfi et Michaël Hajdenberg, coresponsables du pôle Enquête de Mediapart.
Les 15 enquêtes de ce livre ont été sélectionnées à partir d’un sondage en ligne où les participants ont pu voter, parmi 100 propositions, pour celles qu’ils voulaient voir publiées.
Retail apocalypse. Cette expression désigne la vague de fermetures d'un grand nombre de magasins aux États-Unis depuis une dizaine d'années. En France, le mouvement n'a pas la même ampleur mais l'essor du e-commerce concurrence les ventes "physiques" et contribue à faire progresser la vacance commerciale en centre-ville et dans certaines galeries marchandes.
Pour autant, l'avenir des marchés, des boutiques, des centres commerciaux, des friperies, des brocantes, des grands magasins ou des librairies n'est pas scellé. En dépit de la digitalisation des courses, de la remise en cause de la distribution de masse et de l'apparition de nouvelles normes de consommation, le magasin demeure un lieu d'approvisionnement central.
Il est également un lieu social et assume d'autres fonctions capables de garantir son existence. À travers une vingtaine de chapitres exposant les résultats d'enquêtes sociologiques, cet ouvrage propose une contribution originale au débat en mettant en évidence les fonctions symboliques et l'utilité sociale du magasin. Que fait-il à l'individu ? Que vient y chercher celui-ci que les plateformes ne peuvent lui assurer ?
Ni complainte du progrès, ni tract poujadiste de défense des petits commerçants, cet ouvrage examine les raisons qui poussent chaque individu à consacrer en moyenne deux heures quarante par semaine aux achats hors de son domicile.
Ils s’appelaient Michel, Harouna, Franck, Romain, Hugo, Christiane, Yucel ou encore Teddy. Ils étaient ouvriers, travailleurs indépendants, apprentis, parfois même stagiaires. Tous ont en commun d’avoir perdu la vie dans l’exercice ou l’apprentissage de leur métier.
Matthieu Lépine dénombre les accidents du travail mortels depuis plus de quatre ans. Son ouvrage dévoile le bilan terrifiant de ce recensement inédit. Chiffres, témoignages, analyses, L’Hécatombe invisible lève un tabou sur une réalité ignorée : la mort au travail est un fait social majeur en augmentation qui concerne des travailleurs souvent jeunes et au statut précaire.
Non-respect des obligations de sécurité, négligence de la formation, recours massif à une main-d’œuvre intérimaire ou employée en sous-traitance, déresponsabilisation des entreprises, la dégradation généralisée des conditions de travail est au cœur des enjeux sur la question des accidents professionnels. Un document édifiant.
Matthieu Lépine enseigne l’histoire-géographie en Seine-Saint-Denis. L’Hécatombe invisible est son premier livre
Dans la nuit du 18 au 19 janvier 2011, Laëtitia Perrais a été enlevée à 50 mètres de chez elle, avant d'être poignardée et étranglée. Il a fallu des semaines pour retrouver son corps. Elle avait 18 ans.
Ce fait divers s'est transformé en affaire d'État : Nicolas Sarkozy, alors président de la République, a reproché aux juges de ne pas avoir assuré le suivi du " présumé coupable ", précipitant 8 000 magistrats dans la rue.
Ivan Jablonka a rencontré les proches de la jeune fille et les acteurs de l'enquête, avant d'assister au procès du meurtrier en 2015. Il a étudié le fait divers comme un objet d'histoire, et la vie de Laëtitia comme un fait social. Car, dès sa plus jeune enfance, Laëtitia a été maltraitée, accoutumée à vivre dans la peur, et ce parcours de violences éclaire à la fois sa fin tragique et notre société tout entière : un monde où les femmes se font harceler, frapper, violer, tuer.
- prix Médicis 2016,
- prix Transfuge du meilleur essai 2016,
- prix littéraire Le Monde 2016,
- prix de la meilleure Enquête de Lire 2016
et prix des Prix littéraires 2016.
Reinhard Hhn (1904-2000) est l'archétype de l'intellectuel technocrate au service du IIIe Reich. Juriste, il se distingue par la radicalité de ses réflexions sur la progressive disparition de l'État au profit de la "communauté" définie par la race et son "espace vital". Brillant fonctionnaire de la SS il termine la guerre comme Oberführer (général) , il nourrit la réflexion nazie sur l'adaptation des institutions au Grand Reich à venir quelles structures et quelles réformes ? Revenu à la vie civile, il crée bientôt à Bad Harzburg un institut de formation au management qui accueille au fil des décennies l'élite économique et patronale de la République fédérale : quelque 600 000 cadres issus des principales sociétés allemandes, sans compter 100 000 inscrits en formation à distance, y ont appris, grâce à ses séminaires et à ses nombreux manuels à succès, la gestion des hommes. Ou plus exactement l'organisation hiérarchique du travail par définition d'objectifs, le producteur, pour y parvenir, demeurant libre de choisir les moyens à appliquer. Ce qui fut très exactement la politique du Reich pour se réarmer, affamer les populations slaves des territoires de l'Est, exterminer les Juifs.
Passé les années 1980, d'autres modèles prendront la relève (le japonais, par exemple, moins hiérarchisé). Mais le nazisme aura été un grand moment managérial et une des matrices du management moderne.
En France, dans ce pays riche où l'agriculture se veut productiviste et exportatrice, une personne sur dix doit recourir à des dispositifs d'aide alimentaire. Les Restos du coeur en sont l'un des acteurs principaux. Que leur existence soit devenue indispensable révèle l'absurdité et la triple faillite de notre système agricole, malade d'un bout à l'autre de la chaîne. Mondialisé et industriel, celui-ci participe au désastre écologique en cours tandis que nombre d'agriculteurs français sombrent dans la pauvreté malgré un lourd labeur.
À travers l'incroyable travail réalisé par l'association fondée par Coluche il y a bientôt quarante ans, on pourrait croire que les dons de nourriture et de temps répondent au droit à l'alimentation. Pourtant, il n'en est rien. Sur le terrain, les bénévoles sont en souffrance. Ils constatent que leur action, loin d'aider à sortir de la pauvreté, consiste surtout à maintenir une paix sociale, en évitant des vols et des émeutes de la faim. Car l'impossibilité à accéder à la nourriture est une violence qui s'exerce contre les plus pauvres. On sort profondément ébranlé de cette enquête dans le monde invisible du quotidien de l'aide alimentaire.Et si, dans une société démocratique, l'urgence consistait moins à donner de la nourriture que des droits pleins et entiers ?Bénédicte Bonzi est docteure en anthropologie sociale, chercheuse associée au LAIOS (Laboratoire d'Anthropologie des institutions et des organisations sociales). Elle se saisit de la question de la violence dans le système alimentaire à travers les impacts des politiques d'aide et de don. Aujourd'hui elle accompagne les collectivités dans leurs transitions alimentaires chez Auxilia Conseil.
Dans un captivant voyage de l'aube de l'humanité à nos jours, l'économiste et penseur Oded Galor s'attaque à deux des grands mystères de l'humanité : pourquoi l'espèce humaine a-t-elle surpassé toutes les autres ? Quelles sont les causes ultimes des inégalités entre les peuples et comment les résorber ?
Première partie du voyage : depuis l'émergence d'Homo sapiens en tant qu'espèce distincte il y a environ 300 000 ans, le niveau de vie de l'humanité, proche de la survie, n'a guère varié à travers le monde et les époques. Mais, de façon étonnante, au cours des tout derniers siècles, l'humanité a connu, presque du jour au lendemain, une amélioration spectaculaire et sans précédent de ses conditions de vie. Comment expliquer cet incroyable bond en avant ?
Élucider ce « mystère de la croissance » permet de s'attaquer, dans la deuxième partie du voyage, au « mystère des inégalités », aux sources des différences de développement entre les sociétés, et aux immenses écarts de richesse entre les nations advenus dans les deux derniers siècles. Les facteurs profonds qui sous-tendent ces inégalités mondiales nous amènent à inverser le cours du voyage et à remonter par grandes étapes dans l'histoire, pour finalement revenir là où tout a commencé : l'exode d'Homo sapiens depuis l'Afrique, il y a des dizaines de milliers d'années.
Alors que nous sommes confrontés à une crise écologique sans précédent, Le Voyage de l'humanité est un livre de vérités urgentes à dire, à la fois profondes et positives : l'éducation, la tolérance et l'égalité des sexes sont les clés de l'épanouissement de notre espèce dans les décennies et les siècles à venir.
" Je vais te raconter ma vie. Une vie de surprises, de chocs et de désillusions qui m'a fait prendre conscience de la fragilité de l'existence. Mais un parcours ponctué d'expériences plus ou moins heureuses dont j'ai toujours tiré une leçon. Et déjà, tu le sais, puisque c'est le titre du livre : avant d'être Vincent, je m'appelais Franck... "
" Le Bigdil ", " Le Juste Prix ", " Fort Boyard ", pendant deux décennies Vincent Lagaf' s'est invité dans les salons des français. Dans cette autobiographie, il revient sur son enfance: celle d'un gamin qui s'appelait Franck et qui, très tôt, a été adopté.
De cette jeunesse cabossée, il a puisé une énergie et une drôlerie qui lui ont servi de cuirasse pour s'imposer dans le monde de la télé. Porté par une sensibilité à fleur de peau, il a remonté le chemin de sa vie pour retrouver sa mère biologique et lui dire qu'il l'aimait.
À la lecture de ce récit, on rit, on sursaute, mais on se laisse aussi gagner par une émotion qui met longtemps à se dissiper.
Chaire Pauvreté et politiques publiques
Au cours des vingt dernières années, une nouvelle méthode d'étude du développement économique a émergé : l'approche expérimentale. Elle consiste à évaluer les politiques de lutte contre la pauvreté au moyen d'expériences pilotes menées avec la rigueur des essais cliniques. Quinze ans après sa première leçon inaugurale, Esther Duflo dresse le bilan des succès et des échecs de ces politiques dans le monde.
Malgré des évolutions positives constatées dans certains domaines, nous sommes aujourd'hui à un point de bascule : la pauvreté augmente et les conséquences du réchauffement climatique, dont les pays les plus défavorisés seront les premières victimes, menacent d'effacer la plupart des gains que nous pensions acquis. Quelles leçons en tirer face à l'urgence des problèmes auxquels sont confrontés les plus démunis ?
Esther Duflo est économiste, professeure au MIT, cofondatrice et codirectrice de J-PAL, laboratoire d'action contre la pauvreté. Co-lauréate en 2019 du prix de la Banque de Suède en sciences économiques créé en mémoire d'Alfred Nobel, elle a été nommée en 2022 professeure au Collège de France, titulaire de la chaire Pauvreté et politiques publiques.
« Je me suis longtemps refusée à imiter les confrères qui publient leurs Mémoires, persuadés que leur moi mérite exhibition et que les épisodes de leur vie personnelle et professionnelle suscite l'intérêt. Le journalisme est un métier comme un autre et la télévision n'est souvent qu'une usine à baudruches. A tous ceux qui m'interrogeaient à ce sujet, je n'ai cessé de déclarer qu'à ce petit jeu narcissique, on ne me prendrait pas. Publier cet ouvrage m'oblige à manger mon chapeau. Me voici à mon tour piégée dans ce paradoxe : écrire comme tout le monde, en espérant intéresser tout le monde à une vie qui ne serait pas celle de tout le monde. Il faut assumer ses contradictions et ne pas avoir peur de se désavouer. C'est dit...
Les personnes que je croise me regardent comme une vieille connaissance à laquelle elles associent deux images contradictoires : la présentatrice d'une émission qui fut célèbre il y a plus de vingt ans et qui demeure dans la mémoire collective ; la femme qui fit, à son corps défendant, des milliers de « une » de journaux à l'occasion d'un scandale planétaire impliquant son mari. N'étant pas seulement l'une et ne me reconnaissant pas dans l'autre, je me demande ce qui, de tout cela, peut rester pertinent.
Je vais tenter d'être juste. Pas exhaustive mais sincère. Je parlerai de mes parents, de cette enfance très protégée qui aurait pu mettre hors de ma portée les armes nécessaires pour lutter dans la vie ; je convoquerai certains personnages hauts en couleur que j'ai eu la chance de croiser et tenterai de brosser le portrait le plus fidèle possible du monde des médias tel que je l'ai connu ; j'évoquerai les grands bonheurs de la vie et les épreuves qui l'ont écorchée... »A.S