Quelles sont les valeurs de mémoire révérées par le culte moderne des monumentsoe A quoi s'opposent-ellesoe En quoi s'opposent-ellesoe Quelle mémoire préserveroe Aloïs Riegel (1858-1905), l'un des plus célèbres historiens de l'art de fin du dix-neuvième siècle, répond à ces questions. La modernité du culte des valeurs de mémoire réside dans l'acceptation de leur nécessaire conflictualité et ses implications : fin d'un sens commun, avènement d'un nouveau partage du sensible sous le règne du quelconque, absolue nouveauté d'une esthétique de la mémoire qui signe une démocratisation radicale du goût.
Les contes et légendes du Japon ont pour cadre un univers mystérieux et inquiétant peuplé de toutes sortes d'êtres étranges et surprenants. Et comment ne pas commencer ce voyage extraordinaire en vous parlant des kami ? Quand Izanami et Izanagi ont créé l'archipel, ils ont donné naissance à cette myriade de dieux. Et myriade, c'est peu dire : on dit qu'il y a autant de kami qu'il y a de cheveux sur une tête. Ces cinquante contes fantastiques, touchants et inattendus, nous racontent un Japon déroutant, traditionnel et légendaire, ancré dans un territoire à la frontière du mythe, de l'histoire et de la réalité.
"Etel Adnan est au coeur de l'histoire humaine dans son immédiateté, ses contours surprenants, ses défaites, ses deuils, ses éclats d'imaginaire, sa solidarité. Elle est au coeur du combat poétique, elle affine l'arme de l'art pour mieux vivre et appréhender le monde. Sa poésie est fondatrice à la manière de la Beat Génération, mais avec une conscience plus aiguë, plus radicale. Et cela s'explique : la beauté sans nom et le martyr du monde arabe moderne sont au coeur de son cantique qui traverse les consciences et les civilisations." (extrait de la préface de Michel Cassir).
Le Tsigane Django Reinhardt, musicien de jazz, a connu ses plus grandes heures de gloire sous l'Occupation. Un succès à l'égal de celui de Maurice Chevalier et de Charles Trenet, aussi bien à Paris et dans la France occupée, qu'en Belgique sous administration militaire allemande. Gérard Régnier montre que l'image d'un Django traqué en tant que Tsigane par les occupants nazis relève de la légende. Les officiers allemands, connaisseurs et amateurs de jazz, se pressaient, aussi bien pour l'écouter en concert à la salle Pleyel, que dans les cabarets comme Le Nid. En Belgique, Django fait salle comble au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles et la foule se presse pour l'apercevoir lors de sa réception au grand quotidien Le Soir. Charles Delaunay, dans son label Swing, enregistre Django, et ses disques connaissent le plus grand succès. On siffle Nuages dans les rues de Paris, Bruxelles et Berlin.
"Une idée répandue voudrait qu'il n'y ait pas d'héroïnes noires au répertoire et par conséquent pas vraiment de grands rôles au théâtre pour les comédiennes afro-descendantes. Mais est-ce bien vrai ? Occultation, invisibilisation, décoloration... les figures théâtrales à la peau sombre ont disparu du paysage dramatique avec l'histoire coloniale, c'est ce qu'entreprend de montrer cet ouvrage qui part sur les traces de ces héroïnes du répertoire moins blanches qu'on ne croit. De quoi renverser dénis et préjugés et relire autrement le répertoire. - - "
Égérie d'Henri-Georges Clouzot, Suzy Delair (1917-2020) tourne avec les plus grands, Jean Grémillon, René Clément, Marcel L'Herbier, Luchino Visconti, Marcel Carné, Gérard Oury... Mais ce n'est pas tout ! Comédienne sur nos scènes de théâtre, elle joue les auteurs classiques et contemporains. Chanteuse lyrique d'opérettes, une des plus grandes interprètes d'Offenbach, plusieurs Orphées d'or couronnent sa carrière. Sa voix, sa vitalité étincelante la conduisent dans l'univers du cabaret dont elle est une grande vedette. Elle y rayonne et multiplie les récitals en Europe, en Amérique, au Moyen-Orient, en Afrique, chantant les mélodies de Georges van Parys, Georges Auric, Paul Misraki, et de tant d'autres. Son répertoire de films, d'enregistrements de pièces de théâtre, opérettes et chansons nous parle d'elle.
Dans l'univers résolument blanc du cinéma français, comment se rendre visible en tant que femme noire et actrice ? Quelle place leur est donnée à l'écran ? L'étude des personnages féminins noirs dans le cinéma français contemporain en donne un aperçu : les rôles périphériques, stéréotypés et marginalisés se bousculent. Cet ouvrage enquête sur l'histoire des représentations au travers d'une étude exhaustive des rôles interprétés par ces femmes et d'une analyse détaillée du parcours de trois actrices contemporaines. Il aborde la complexité d'exercice de ces actrices tiraillées entre le besoin de travailler et l'idée de contribuer malgré elles à faire perdurer ces représentations stéréotypées.
"De Funès, le méchant, se plaît à charger son personnage, le marquant au fer rouge, le surjouant afin d'augmenter en toute conscience la puissance déflagrante de ce rire qui libère. - À travers les thèmes du racisme, de la mauvaise foi, du mépris ou de la flatterie, en revivant avec l'acteur-créateur ses colères et ses violences, en entrant dans la conscience active de ses mimes et - de ses onomatopées-concepts, Pierre-Paul Bracco a vu en Louis de Funès, à l'égal des grands burlesques, le créateur d'un personnage allant délibérément de l'inconscience à la conscience, voire à une - forme délirante d'hyperconscience. Voilà bien les retrouvailles avec La Grande vadrouille , Les Aventures de Rabbi Jacob, Hibernatus, Le Corniaud, Le Petit baigneur, Oscar... Quoi de mieux en effet que de Funès aux prises avec sa pure logique, le conduisant en crescendo jusqu'à l'absurde, pour opérer la déliaison inespérée des défaillances humaines ?"
L'oeuvre prolifique d'Alain Cavalier, témoigne d'une singularité dans le cinéma mondial et apporte un regard nouveau sur la manière de faire des films. Cet ouvrage s'interroge sur ce qu'il y a de commun entre les tournages dits "industriels" avec les grandes stars de l'époque telles que Romy Schneider, Jean-Louis Trintignant, Alain Delon ou encore Catherine Deneuve, et ceux réalisés par exemple il y a cinq ans, seul, sans équipe technique, en face à face avec les "Braves", Raymond Lévy ou Jean Widhoff.
De 1911 à 1975, un acteur lia sa vie au Théâtre du Peuple de Bussang, théâtre familial bâti dans les Vosges et qui, sous l'impulsion de Maurice Pottecher, connut un essor prodigieux. Cet acteur, c'est Pierre Richard-Willm, un artiste complet au destin prodigieux. Devenu dans les années 30 une immense vedette de l'écran, il renonça complètement au 7e art pour succéder à Maurice Pottecher. Cet ouvrage met en lumière la part de l'acteur, metteur en scène, décorateur et costumier dans l'évolution de ce théâtre unique qui ouvrit la voie au TNP de Jean Vilar. L'auteur restitue cet étonnant parcours artistique.
"Se penchant sur l imaginaire du western classique américain, ce livre propose une lecture narrative et mythologique des films relatant la construction d un chemin de fer (Railroad Buildind Story). Ces films constituent un sous-genre du western à part entière. Celui-ci parcourt toute la grande époque du western classique sous le signe hautement patriotique qu est le chemin de fer. Sous ces récits se découvre une matrice narrative d une cohérence insoupçonnée, véritable mythe de la nation américaine tirant ses sources dans son histoire."
Glauber Rocha, à peine âgé de 24 ans, mais déjà auteur de Barravento (1961), est en pleine réalisation de Le Dieu noir et le diable blond quand il publie Révision critique du cinéma brésilien en 1963. Malgré le véritable désert en livres d'histoire ou d'esthétique du cinéma qu'il affronte alors, le jeune créateur, producteur, journaliste et critique, cherche cependant à se situer dans une histoire du cinéma national et mondial. C'est ainsi qu'il dégage une ligne directrice lui permettant de désigner Humberto Mauro comme le père du cinéma brésilien. Il n'épargne guère la tentative d'industrialisation de la Vera Cruz, ni la production de chanchadas, pour exposer ce que devrait être le vrai cinéma selon lui. Théoricien, polémiste et militant, il définit les caractéristiques du cinema novo en train de naître, avant d'être stoppé par le coup d'État de 1964. L'édition que Sylvie Debs a très judicieusement choisie de traduire ici est celle d'Ismail Xavier_ le plus éminent interprète de Glauber Rocha _ enrichie, qui plus est, par une préface de Paulo Antonio Paranagua, historien du cinéma et journaliste, grand passeur des cinémas d'Amérique latine en France.
Qu'est-ce qui rend si singulier le cinéma de Bruno Dumont ? Qu'il ait migré de la philosophie au cinéma, créant ainsi un trouble entre les « genres » et à propos de la réelle fonction du cinéma ? Ou bien est-ce le fait que ses films oscillent entre animalité et grâce ? En tout cas, la particularité de ce cinéaste tient à ce qu'il construit une oeuvre, perpétuant la tradition d'un cinéma d'auteur qui est aujourd'hui bien perdue. La conquête de la vérité sur la vie des hommes passe chez lui par une réappropriation de la langue. Les articles qui composent cet ouvrage ont été rédigés par des spécialistes de Bruno Dumont, qui ont en commun de penser que son cinéma nous rend meilleurs en nous donnant à sentir et penser.
Voici l'histoire d'un jeune peintre qui va devenir un maître : Rembrandt Van Rijn.
En 1632, à l'aube d'une carrière flamboyante, Rembrandt peint son vieux père, Harmen, dans la maison familiale de Leyde, sous un escalier en colimaçon. Ce tableau, le Philosophe en méditation, est aujourd'hui conservé au musée du Louvre. Sur scène, l'espace pictural est recréé ; terres incandescentes essentielles à la création de l'artiste, à son équilibre mental. Au gré de ses succès puis à l'heure des grandes épreuves de sa vie, Rembrandt rejoint secrètement son père, sous l'escalier, là où leurs deux âmes restent étroitement nouées.
Considérant le cinéma comme un point de vue pour rééchir sur la société, José Carlos Avellar part d'un regard comparatiste pour analyser les tensions actuelles. Si en 1960, le cinéma portait un projet politique nourri d'espoirs où l'individu représentait la collectivité, le cinéma des années 1990 interroge le réel à partir de destins individuels où les relations familiales miment la scène politique et sociale. L'augmentation de personnages élevés sans père renvoie à l'absence d ´État. Et quand le père se manifeste, c'est à l'égal de la violence exercée par l'État. Reste alors comme figure centrale celle de la mère, qu'elle soit biologique ou d'adoption. Pour nourrir sa réflexion, l'auteur recourt à Kafka, Louise Bourgeois, Sigmund Freud, Octavio Paz, Carlos Fuentes, Sérgio Buarque de Holanda et la mythologie grecque. Il abolit toutes les frontières : documentaire, fiction, image, représentation, réalité, rêve, cadre, hors cadre. Ce jeu constant de mise en perspective du réel à travers l'image pour faire voir quelque chose de ce réel, est ce qui guide la lecture du monde que fait José Carlos Avellar à travers le cinéma.
"Dans les années trente, un jeune entrepreneur autodidacte, Joseph Rytmann, ouvre dans ce XIVe arrondissement de Paris ses deux premiers cinémas : le Théâtre de Montrouge, au carrefour Alésia, et le Miramar, face à la gare de Montparnasse. Rytmann, l'aventure d'un exploitant de cinémas à Montparnasse retrace le destin exceptionnel d'un homme de cinéma qui assura dans ses salles l'exclusivité sur la Rive gauche des grands succès commerciaux durant les Trente Glorieuses. Avec ses documents historiques inédits et son reportage photo au coeur des salles de quartier, les auteurs nous offrent un passionnant voyage vintage et cinématographique dans un Montparnasse en perpétuelle mutation. - "
Ce livre se propose d'analyser les influences étrangères qui se sont exercées sur le cinéma iranien, depuis ses débuts tardifs, à la veille du parlant, jusqu'au déclenchement de la révolution islamiste. Il distingue les influences des cinémas des pays voisins (arabo-turcs et indiens), puis s'attarde sur celle du cinéma américain des années 50 et 60 et de la Nouvelle Vague française. L'auteur montre comment un cinéma sous influences a pu servir de terreau à l'éclosion d'un cinéma national.
Sur un continent totalement dominé par la production américaine de cartoons et en particulier des films de Walt Disney, des artistes français tentent un pari fou : créer en France des dessins animés. Le temps est-il venu qu'advienne un dessin animé français ? Est-ce enfin, depuis la fin de la Première Guerre mondiale, l'émergence d'une école française du dessin animé après vingt ans d'errements ?
D'où le cinéma de Michelangelo Antonioni tire-t-il son étrange pouvoir de fascina-tion ? Assurément de la qualité si particulière du regard que le cinéaste, film après film, a posé sur la matière filmée : un regard qui s'exerce sur fond de vacuité, à fleur de cette béante inconsistance où les choses qu'on ne peut tenir à l'oeil, ni contenir dans un récit, se rechargent constamment de mystère et s'élèvent à la puissance de l'évidement.
Après avoir retracé l'évolution historique et culturelle de la danse occidentale, l'auteure expose l'essor de sa fonction thérapeutique. Elle évoque ainsi l'éventail des techniques et pratiques, les processus psycho-dynamiques et les références théoriques qui fédèrent cette diversité et qui permettent son introduction au sein des thérapie adaptées aux sujets en souffrance (handicapés physiques ou mentaux, enfants, adultes, 3è âge...) ou simplement en désir de développement personnel.