De Gustave Courbet (1819-1877), chef de file de l'école réaliste, réformateur incontesté de la peinture moderne, artiste prolifique et largement commenté, on ne saurait imaginer qu'il reste des zones d'ombre à éclaircir. Et pourtant, le mystère qui entoure son activité de dessinateur a été jusqu'ici peu abordé, et cela s'avère d'autant plus surprenant que certains dessins sont absolument remarquables. Cet ouvrage propose pour la première fois une étude historique d'ensemble, des carnets de croquis aux dessins les plus aboutis, en passant par des académies et des esquisses préparatoires. Mêlant inédits et oeuvres célèbres, il ouvre la voie à une réévaluation du rôle du dessin dans l'oeuvre de Courbet. Sous la direction de Niklaus Manuel Güdel - Avec la collaboration de Anne-Sophie Poirot et Philippe Clerc - Préface de Louis-Antoine Prat - Textes de Lonnie Baverel - Pierre Chessex Petra ten-Doesschate Chu - Philippe Clerc - Nicolas Ducimetière - Dominique de Font-Réaulx - Niklaus Manuel Güdel - Michael Jakob - Leïla Jarbouai - Jean-David Jumeau-Lafond - Robert Kopp - Ségolène Le Men - Dominique Lobstein - Emmanuelle Neukomm - Isolde Pludermacher - Séverine Petit - Anne-Sophie Poirot - Pauline Santschi - Thierry Savatier - Nathalie Strasser Cet ouvrage paraît à l'occasion du bicentenaire de la naissance de Courbet et est le résultat d'un projet franco-suisse des institutions suivantes : Société Courbet, Musée Courbet, Musée Jenisch Vevey, Musée d'Orsay.
Cet ouvrage permet d'appréhender l'oeuvre de G. Courbet à travers une sélection de 30 reproductions représentatives, associées à une citation de l'artiste.
Contrairement à une légende tenace - en grande partie entretenue par le peintre lui-même - Courbet ne fut ni un esprit fruste et fier de son manque de culture ni un homme incapable de comprendre les débats théoriques qui ont animé son époque, et pas seulement dans le domaine de la peinture.
Ce dont témoignent ces Cahiers conservés dans les archives du Musée national de l'Éducation de Saint-Aignan, c'est que l'élève Courbet a bien reçu, de bon ou de mauvais gré, une culture classique complète (littérature, langues anciennes, le latin surtout, etc.) qui s'est achevée avec le cours de philosophie.
Pendant l'année scolaire 1837-1838, Courbet a écouté le cours de Charles Bénard, jeune agrégé de philosophie, disciple de Victor Cousin, a pris des notes et les a complétées après le cours, comme le lui demandait son professeur. Même si cela ne fut pas de son goût, Courbet a été initié à la philosophie par la pensée éclectique qui régnait alors. Et si la pensée de Courbet s'est orientée bien différemment par la suite, nous pensons que ces leçons ont au moins permis, au peintre comme à l'homme, de comprendre les débats de son temps, voire d'y participer pleinement.
La publication de ces textes, outre qu'elle enrichira la perception que nous pouvons avoir du peintre en dépassant l'image que l'histoire en donne ordinairement, suscitera, nous l'espérons, la curiosité et l'intérêt de ceux pour qui l'enseignement de la philosophie doit achever la formation des élèves dans la classe terminale : ils verront que l'esprit du programme de 1832 n'est pas très éloigné de celui de 2003, dernière réforme en date. Ils y trouveront matière à conforter leur conviction : la nécessité d'un tel enseignement, à ce moment-là de leurs études, pour les futurs étudiants de l'enseignement supérieur.
« Le titre de réaliste m´a été imposé comme on a imposé aux hommes de 1830 le titre de romantiques. Les titres en aucun temps n´ont donné une idée juste des choses ; s´il en était autrement les oeuvres seraient superflues. Sans m´expliquer sur la justesse plus ou moins grande d´une qualification [...], je me bornerai à quelques mots de développement pour couper court aux malentendus. J´ai étudié, en dehors de tout esprit de système et sans parti pris, l´art des anciens et l´art des modernes. Je n´ai pas plus voulu imiter les uns que copier les autres [...]. J´ai voulu tout simplement puiser dans l´entière connaissance de la tradition le sentiment raisonné et indépendant de ma propre individualité. Savoir pour pouvoir, telle fut ma pensée. Être à même de traduire les moeurs, les idées, l´aspect de mon époque, selon mon appréciation, être non seulement un peintre, mais encore un homme, en un mot faire de l´art vivant, tel est mon but. » G. C.
L'honneur n'est ni dans un titre, ni dans un ruban : il est dans les actes, et dans le mobile des actes. Le respect de soi-même et de ses idées en constitue la majeure part. Je m'honore en restant fidèle aux principes de toute ma vie .
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BnF collection ebooks - "Si vous avez lu certaine fantaisie de Henri Heine sur l'Allemagne, publiée après 1848, vous devez vous rappeler ce passage charmant où, après s'être gaussé des Allemands, il se gausse ainsi des Français, en s'adressant au vieux père Rhin : Va, ne crains pas, mon bon vieux, les sarcasmes moqueurs des Français, ...