Pour la plupart des gens, le nom de Zarathoustra n'évoque guère plus que le titre d'un livre de Nietzsche, et le zoroastrisme au mieux un dualisme opposant les deux principes du Bien et du Mal. Sur la figure historique de Zarathoustra, sur les grands principes de la religion dont il fut le prophète, sur les pratiques des communautés zoroastriennes pourtant établies dans le monde entier, les sources sont si difficiles d'accès que leur lecture et leur interprétation sont généralement réservées aux seuls spécialistes. Dans ce court ouvrage, Michael Stausberg, professeur de sciences religieuses et spécialiste du zoroastrisme, démontre qu'il est possible de dresser une synthèse claire et accessible de ces questions.
Zarathoustra a-t-il existé, quand et où a-t-il vécu ? Quels sont les textes sur lesquels reposent sa religion et que disent-ils ? Quelles sont les principales notions et figures qui composent le panthéon zoroastrien ? Quels sont les importants rituels - cérémonies funéraires ou rites d'initiation - et les fêtes qui rythment le calendrier zoroastrien ? Enfin qui sont les zoroastriens, aujourd'hui et dans l'histoire ?
Les ouvrages en français traitant du sujet sont anciens (J. Varenne, Zarathusthra, 1966, P. du Breuil, Le Zoroastrisme, 1982) et reposent sur un comparatiste indoeuropéen, déduisant du védisme l'essentiel de leurs conclusions sur le zoroastrisme. Ils ignorent les importants travaux d'édition et de traduction de textes avestiques et moyen-perses menés depuis lors, ainsi que les études plus ethnographiques auprès des communautés, qui permettent de connaître le zoroastrisme de l'intérieur.
Quand on flâne entre les rayons, on oublie souvent que le libraire est là qui nous observe. Et quand l'un d'eux épingle nos bizarreries et nos manies d'une plume malicieuse, il peut en faire un joyeux jeu des sept familles, caustique et cocasse. Vous reconnaîtrez-vous dans un des lecteurs de ce savoureux recueil de portraits et d'anecdotes ?
Peut-on écrire une thèse sans mourir d'ennui ou devenir à moitié fou? Oui, et mieux encore, répond Eco : il faut vivre la thèse comme une chasse au trésor, et non un rite masochiste d'un autre âge. Quels que soient sa durée, son nombre de pages, la discipline choisie ou le sujet lui-même, tout travail de recherche, du mémoire au doctorat, est un exercice inégalé pour la formation de l'esprit, à condition de bien s'y prendre.
Définition du sujet, plagiat, paraphrase, mais aussi relations diplomatiques avec son directeur de recherche : avec humour, tendresse et pragmatisme, Umberto Eco accompagne quiconque désire apprendre à chercher, réfléchir et construire une pensée personnelle, dans un ouvrage qui est peut-être avant tout un merveilleux guide pour, simplement, bien écrire.
Espaces de solitude, de liberté, refuges mais aussi prisons, les îles nous fascinent. Mais cette obsession des îles, que dit-elle de notre manière d'habiter le monde ?
Cet ouvrage magnifiquement illustré de cartes anciennes dessine une réflexion qui confronte les îles mythiques et les figures qu'elles abritent, d'Ulysse à Robinson Crusoé en passant par Thomas More et Virginia Woolf, à l'expérience du voyage, de l'isolement et de la vie sauvage. Sinuant entre fiction et exploration, c'est un parcours érudit, à la recherche de nos rêves et de leurs contradictions.
Il n'y a guère d'imaginaire plus viril que celui des Vikings : barbares pillards à la barbe hirsute, grands explorateurs naviguant sur les mers de Scandinavie tandis que, quelque part entre Asgard et le Valhalla, Týr et Odin ourdissent de grands combats. Mais que faisaient les femmes vikings pendant ce temps ?
À la croisée des sources historiques, archéologiques et des sagas islandaises, cet ouvrage propose une relecture de la civilisation viking selon un prisme féminin. De la figure de la valkyrie qui décide du sort des guerriers au combat à la fière Guðrún qui venge l'honneur des siens, on découvre une femme viking qui, loin d'être cantonnée aux tâches domestiques, explore, décide, écrit, combat parfois. Chemin faisant, l'imaginaire que nous nous faisons de cette culture s'en trouve profondément modifié. Preuve, s'il en était besoin, que l'histoire ne se fait jamais sans les femmes.
Singulière, cette biographie l'est à plus d'un titre. Parce qu'elle n'ignore rien des soupçons qu'Adorno avait fait peser sur la fonction idéologique des biographies qui célèbrent la vie autodéterminée, quand cette autodétermination est une pure fiction dans le monde contemporain de la marchandisation généralisée, caractérisé par la liquidation de l'individu. Pour Adorno, la glorification, au titre du « génie », de l'individu créateur, est la marque éminente de la conscience bourgeoise vulgaire. Une phrase de la Théorie esthétique suffit à proscrire l'usage du vocable « génie » dans toute monographie : « Les producteurs d'oeuvres importantes ne sont pas des demi-dieux mais des hommes faillibles, souvent névrosés et meurtris. » (p. 239, AGS 11, p. 255) Si donc le recours au genre biographique comme au vocable « génie » semble maintenu dans le titre, c'est pour être contrarié dès le sommaire puisque les chapitres peuvent être lus isolément et en désordre comme autant de lignes surimposées dessinant le palimpseste final.
" La musique est infiniment plus grande et plus riche que ce que notre société veut qu'elle soit : elle n'est pas seulement belle, émouvante, envoûtante, réconfortante ou passionnée, même si, à l'occasion, elle peut être tout cela. La musique est une partie essentielle de la dimension physique de l'esprit humain. " C'est de ce constat que part Daniel Barenboim pour développer sa pensée sur ses engagements, esthétiques et éthiques. Ses diverses interventions publiques (l'attribution du prix Willy Brandt, un hommage à Dietrich Fischer-Dieskau, des présentations d'opéras qu'il dirige à la Scala de Milan) lui sont l'occasion d'affirmer ses convictions, à la fois sur le respect de la musique et sur son action au Moyen-Orient : avec le West-Eastern Divan Orchestra, il contribue à une compréhension mutuelle qui peut apaiser cette région. Guidé par la même exigence dans son métier de chef et de pianiste (" interpréter des chefs-d'oeuvre est la tâche de toute une vie, et cela implique la responsabilité d'un dévouement complet à l'oeuvre ") et dans son engagement politique, il se révèle ici, plus encore qu'un interprète inspiré, un musicien qui écoute et contribue à transformer le monde.
Les personnages de Flux et reflux appartiennent à la classe moyenne d'Afrique du Sud.
Nafisa, médecin, prépare une réception pour fêter le départ à la retraite de son mari Arif.
Leur fils Shakeer vient des Etats-Unis pour l'occasion, ce qui met en joie, mais aussi sous pression sa mère. La mort d'Arif va tout modifier, la fête n'aura pas lieu et soudain toutes les pensées sont rongées par les murmures du passé. L'action est racontée par Nafisa et par Shakeer, en alternance - les deux personnages sont confrontés à des changements qui les conduisent à réévaluer leur vie. Nafisa doit faire face aux dessous sordides du don d'organes, aux révisionnistes du sida et aux menaces de l'administration fiscale, qui lui reprochent des affaires financières «peu claires».