Certains livres traversent les décennies de façon surprenante. C'est l'un d'eux, à la reliure de maroquin rouge, qui tombe entre les mains d'Adam. À première vue, ni intrigue, ni personnages. Adam s'étonne, mais emporté par la magie de son univers, il ne réussit bientôt plus à s'en détacher. Car voilà qu'apparaissent, au détour des paragraphes, une jeune fille au chapeau cloche, une vieille dame excentrique en tenue de voyage, une cuisinière hors pair et un jardinier trop curieux... Autant de rencontres insolites qui prennent pour Adam la forme de rendez-vous en lui révélant d'étranges similitudes avec la réalité. Le roman culte de tous les amoureux de la lecture, une ode magistrale au pouvoir de la littérature.
Hilary écrit à Donna, dont elle est follement amoureuse. Donna reçoit-elle ses mails ? Hilary a-t-elle toute sa tête ? Les feux de l'amour prennent peu à peu la forme d'un lance-flammes.
Miloutine, alias Anthracite, ex-ministre, désormais revendeur itinérant de raticide, écrit lui aussi, mais des testaments - passion qui l'anime depuis son adolescence. À qui, agonisant dans la neige, lèguera-t-il finalement ses biens terrestres ?
Georges Vérité, lui, écrit des ouvrages de vulgarisation théologique. Pour survivre. Mais, pour vivre, il expie un crime dont on n'est pas certain qu'il l'ait commis : l'autodafé d'Iouliana, son amour de jeunesse, toujours ardent, toujours incendiaire.
Triptyque crépusculaire où il ne reste qu'un rien de lumière, provenant de divers feux qui dévorent les restes, encore séduisants, du monde.
Après Les aventures de Minette Accentiévitch et Le Baisespoir du jeune Arnold, Un rien de lumière est le troisième roman de Vladan Matijevi´c publié en français. Vladan Matijevi´c est considéré comme un auteur serbe contemporain majeur.
Vladan Matijevi´c, né en 1962 à Cacak, en Serbie, nous entraîne loin dans son imaginaire absurde et drolatique pour mieux dire le réel, rendre compte d'une société sans queue ni tête. L'auteur dynamite le langage, le fait dégouliner hors ses propres frontières. » Xavier Lepeyroux, Le Monde Diplomatique
Les quatre romans de Goran Petrovi´c que l'on peut lire en français sont tous portés par un souffle épique. Ce choix de nouvelles de Tout ce que je sais du temps donne à voir un autre aspect de son univers narratif, plus intime, autobiographique, autofictionnel. Si ses romans nous restituent sa merveilleuse imagination, ces nouvelles nous font davantage découvrir l'homme qui les a imaginées. Nous le suivons dans une multitude d'événements, petits ou grands, cocasses ou tragiques, de son enfance à son âge mûr. Nous apprenons de sa bouche tout ce qu'il sait du temps et de bien d'autres choses apparemment simples mais si mystérieuses, et assistons même à ses rencontres avec les Vierges...
« Par un après-midi de l'année 1988, j'ai ôté de mon poignet ma montre-bracelet. Plus précisément, par un après-midi nuageux du mois d'avril, aussitôt après avoir terminé la lecture d'un livre de Borgázar que l'on m'avait prêté et qui parlait des chronâtres, créatures parasites qui se nourrissent de temps humain. »
Goran Petrovi´c, né en 1961, est l'un des écrivains serbes contemporains les plus lus et les plus estimés dans son pays. Ses oeuvres sont traduites dans une vingtaine de langues.
Qui était vraiment Friedrich Nietzsche ? Il y a dans sa biographie un trou de trois mois, et c'est là que se trouve peut-être la réponse. En effet, Nietzsche est victime d'une cabale internationale ourdie par Wagner, Lou Salomé, Freud et autres Illuminati, auxquels, moyennant une légère torsion historique, viennent s'ajouter Staline et Atatürk. En 1882, afin d'échapper à cette meute, le philosophe prétend partir pour la Sicile, mais s'embarque en fait pour Chypre. Incognito. À moins que ce ne soit contraint et forcé, puisque, selon une autre hypothèse, captif du rêve d'un lecteur de Zarathoustra, il est entraîné malgré lui dans cette île au statut ontologique douteux. Quoi qu'il en soit, il y passera trois mois indescriptibles, que Le coeur de la terre, roman halluciné et hallucinant, s'emploie à décrire.
« Tout ce qui a trait à ce livre que nous soumettons à la curiosité du lecteur ne serait-il pas en fait parfaitement normal ? Ne serait-ce pas plutôt quelque chose dans la structure même de la réalité qui grince sinistrement, quelque chose dans le féerique enchaînement des causes et des effets qui commence à craquer, séparant irrémédiablement le narrateur de son histoire, l'histoire de la narration et le monde de notre représentation du monde ? »
Svetislav Basara, écrivain, éditorialiste, ex-diplomate, né en 1953, est le grand trublion de la littérature serbe. Il est à ladite littérature ce que le triangle des Bermudes est à la navigation : un risque permanent de se voir englouti par une dimension qui n'était pas à l'ordre du jour. Sa poétique exalte avec drôlerie l'absurde omniprésent et fait pressentir derrière celui-ci un mystère dont la nature métaphysique est attestée par certains de ses admirateurs et contestée par d'autres.
Préface d'Eric Naulleau
Avec une grande finesse dans l'observation, Mira Popović sait éclairer les vies simples d'une lumière douce et mystérieuse. Le Monde des Livres
Quel rapport entre la nuque d'un chauffeur de taxi et le mythe d'Eurydice ? Comment désamorcer une déclaration en faisant le poirier ? Est-il possible, dix ans durant, de confectionner un même sandwich beurre-confiture de fraises à un mari incapable de reconnaître ce qu'il mange ?
Nous croisons au quotidien des êtres dénués d'identité, des objets sans âme, qu'il nous semble oublier aussitôt aperçus. Aucune importance. Mais qu'impriment-ils sur le tableau noir de nos existences, de nos imaginations ? Que gravent-ils sur la pierre de nos souvenirs, de notre mémoire ?
Le talent de Mira Popović transforme ces fragments de banalité en histoires qui irradient une lumière mystérieusement énigmatique.
Trois parties. L'apparente normalité de l'une, nous fait boitiller sur les pavés de l'absurde et du cocasse. L'autre, liée aux deux patries de l'auteur – Belgrade et Paris –, évoque une enfance et une adolescence qui ont sombré et émergent tels les vestiges du
Titanic. La dernière est une suite d'évocations fulgurantes, instantanés photographiques pétrifiés par la lumière floue de certains rêves.