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GABRIEL LACULLI
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Pedro Pdramo est l'une des plus grandes oeuvres du XX' siècle, un classique contemporain. Tout comme Kafka et Faulkner, Rulfo a su mettre en scène une histoire fascinante, sans âge et d'une beauté rare : la quête du père qui mène Juan Preciado à Comala et à la rencontre de son destin, un voyage vertigineux raconté par un choeur de personnages insolites qui nous donnent à entendre la voix profonde du Mexique, au-delà des frontières entre la mémoire et l'oubli, le passé et le présent, les morts et les vivants.
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Espagne, automne 1936. Sous le commandement de Franco, l'armée s'est soulevée pour renverser la République. Les services secrets franquistes chargent Lorenzo Falcó, ex-trafiquant d'armes et espion dénué de scrupules, d'une mission impossible : pénétrer en zone rouge et organiser, avec l'aide d'un groupe de miliciens, l'évasion du fondateur de la Phalange, José Antonio Primo de Rivera, détenu par les républicains dans la prison d'Alicante. Un homme et deux femmes - Ginés Montero, sa soeur Cari et l'énigmatique Eva Rengel - seront ses compagnons, et peut-être ses victimes.
Mêlant réalité et fiction avec une maîtrise du récit et un art du suspense rarement égalés, Arturo Pérez-Reverte invente avec Falcó un nouveau et fascinant personnage, véritable archétype des grandes fictions littéraires et cinématographiques. Fanatisme et naïveté, trahisons et interrogatoires musclés, scènes d'action et dialogues se succèdent à un rythme trépidant et entraînent le lecteur jusqu'au rebondissement final qui annonce le deuxième volume de cette exceptionnelle série d'aventures et d'espionnage. -
En mai 1937, Paris se prépare à l'Exposition universelle où l'Espagne est représentée par le gouvernement républicain en exil. Falcó, de retour de Tanger, doit empêcher que le tableau Guernica de Picasso y figure, et tuer un ami du peintre, journaliste de renom, aviateur et héros de la guerre civile espagnole. Une mission délicate et pleine de rebondissements dans un Paris troublé. Falcó doit affronter un monde où la lutte des idées prétend se substituer à l'action.
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«En écrivant On nous a donné la terre, Macario ou La nuit où on l'a laissé seul, Rulfo invente un langage qui n'appartient qu'à lui seul, comme l'ont fait Giono, Céline ou Faulkner à partir de leur connaissance de la guerre ou du racisme. La langue de Rulfo porte en elle tout son passé, l'histoire de son enfance. Comme l'a dit son ami des débuts, Efrén Hernandez, Juan Rulfo est un escritor nato, un écrivain-né. Son oralité n'est pas une transcription, elle est un art, qui incube le réel et le réinvente. C'est cette appropriation qui donne à son écriture la force de la vérité. Le Llano en flammes brûle dans la mémoire universelle, chacun de ses récits laisse en nous une marque indélébile, qui dit mieux que tout l'absurdité irréductible de l'histoire humaine, et fait naître la ferveur de l'émotion, notre seul espoir de rédemption.»J.M.G. Le Clézio.
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Le Scandale du siècle : Écrits journalistiques
Gabriel García Márquez
- Le livre de poche
- Documents
- 28 February 2024
- 9782253249344
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L'homme, Talpa et Macario, ces trois nouvelles issues du recueil Le Llano en flammes, donnent la parole aux humbles - bergers, muletiers, journaliers... - dans un Mexique ravagé par les violences et les bouleversements de la guerre civile, mais aussi dans un univers où les frontières entre la vie et la mort demeurent floues. Auteur d'une oeuvre aussi dense que brève, Juan Rulfo est considéré comme l'une des figures de proue de la littérature mexicaine.
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Le coq d'or ; et autres textes pour le cinéma
Juan Rulfo
- Gallimard
- L'imaginaire
- 19 February 2009
- 9782070124251
Le coq d'or raconte l'ascension et la chute de Dionisio Pinzon, dont la destinée se joue sur un coq doré, puis sur une cantadora, La Caponera, qui sont pour lui, comme dans la fable La poule aux oeufs d'or, des talismans porteurs de richesses. De foire en foire, Dionisio passe de l'arène où ont lieu les combats de coqs au tapis vert des jeux de cartes. Sa vie est suspendue aux faveurs du hasard comme celle de la figure allégorique qui, en tournant sur la roue de la fortune, se métamorphose : le pauvre bougre s'enrichit, devient don Dionisio, tandis qu'éprise de liberté La Caponera chante, jusqu'à ce que la main désormais impérieuse de Dionisio se referme sur elle...
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Délicieusement ironique et cruelle, cette chronique dépeint une Madame Bovary des tropiques, Jacqueline Lobato, et ses cinq vies aux côtés de son mari, Nicolàs. Raconter leur rencontre, leur ascension, leur chute est, en principe, le but du narrateur de La vie conjugale. Pourtant, le roman commence le jour où Jacqueline décide qu'elle serait plus épanouie sans Nicolàs et qu'il faut donc l'éliminer. Voilà à quoi peut servir un amant - ou des amants. Hélas, les choses ne sont jamais aussi simples dans la dure école de la vie conjugale... Avec l'esprit étincelant qui le caractérise, Sergio Pitol se contente de gratter légèrement la surface polie d'un couple ordinaire. Les frustrations, les fantasmes, la jalousie et le temps font le reste. Attention : dangereusement drôle, à ne pas mettre entre toutes les mains.
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Irina est russe.
Biologiste, elle est le témoin lucide de l'effondrement du communisme. jennifer est américaine. haut fonctionnaire au fmi, elle est aussi l'épouse d'un ambitieux homme d'affaires. eva, d'origine hongroise, collectionne les amants tout en mettant son génie informatique au service de la science. trois femmes aux passions dévorantes qui marqueront l'histoire.
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Anibal quevedo est un extravagant psychanalyste.
Son périple commence à paris pendant les événements de mai 1968, au cours desquels il va rencontrer claire, une jeune étudiante de nanterre qui l'amène à devenir un intellectuel engagé. entraîné par cet amour improbable et grotesque, quevedo entreprend de poursuivre les grands penseurs structuralistes - lacan, barthes, foucault et althusser -, bien décidé à copier leurs théories et à imiter leur existence.
Au travers d'aventures débridées qui le conduisent à psychanalyser fidel castro, à rencontrer le sous-commandant marcos et à fonder la revue tal cual, quevedo finira ses jours au mexique, peu avant la chute du mur de berlin. habile mélange de roman politique et d'aventures, satire féroce du monde intellectuel et prolongement mexicain de bouvard et pécuchet, la fin de la folie est avant tout une métaphore cruelle de l'échec de la gauche révolutionnaire en france et en amérique latine.
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Comment refuser l'enquête que veut lui confier Cecilia? Elle est son amour de jeunesse et son gringo de mari, pilote d'hélicoptère, a disparu avec ses passagers dans le désert aux abords de Mexicali. Toujours sensible au charme d'une jolie femme, l'avocat Miguel Ángel Morgado se retrouve aux prises avec une organisation écologiste aux méthodes peu claires et qui semble avoir une conception très personnelle du recensement des cactus protégés à la frontière mexicaine...
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Vivre est pour chacun le but primordial ; or personne n'y parvient définitivement ; donc, nul n'existe vraiment. Ce syllogisme subversif, soufflé une nuit par le Saint-Esprit à l'oreille d'Anan, fait basculer le jeune homme dans le Néant originel, au grand découragement de ses parents. Car leur fils décide de renaître pour exister enfin et pour tout recommencer de zéro dans le monde
immatériel où il expose ses théories dans un roman provocant, oeuvre de sabotage où toutes les conventions du monde temporel sont niées radicalement, à commencer par le temps historique, d'où l'idée d'Anan
de vivre perpétuellement le 23 juillet 1949 plutôt qu'en 1968 dans un pays communiste où règne l'omniscient parti, où les murs ont des oreilles. Loufoque et irrévérencieux, ce roman éclaté, relation d'une crise d'adolescence mystique et métaphysique, est aussi délicieusement iconoclaste.
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Octobre 1946 : le procès des dirigeants nazis s'ouvre à Nuremberg. Un criminel de guerre, cerveau du programme atomique nazi, se révèle introuvable. Nom de code : Kingsor. Au service des Alliés, Francis Bacon, un physicien, est chargé de le démasquer. Une traque sans merci que de puissants intérêts politiques transforment vite en mission presque impossible...
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Le bon à rien de la famille
Edwards J
- Serpent a plumes
- Fiction Etrangere Serpent A Plumes
- 27 April 2007
- 9782268060996
entre hôtels malfamés, salles de jeu, maîtresses en tout genre et maisons closes, jorge edwards raconte l'enfance de son oncle joaquin edwards bello, fameux écrivain chilien qui évolue dans le valparaiso du xixe siècle, puis sa jeunesse en europe.
l'auteur est littéralement fasciné par la vie trépidante de cet oncle à la mauvaise réputation, coureur de jupons, joueur invétéré qui, après avoir dilapidé sa fortune, s'est suicidé à l'âge de quatre-vingt-un ans.
le récit tragique de la descente aux enfers de joaquin : enfer du jeu, de l'alcool, des femmes, de la maladie et finalement de la mort, peinture de la vie d'un bohème, devient aussi, par un glissement subtil une analyse décalée du travail de romancier.
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Alejandro Ballesteros, maître -assistant en histoire de l'art, vient d'écrire une thèse originale sur La Tempête de Giorgione. Il se rend à Venise pour voir enfin l'original au musée de l'Accademia et discuter de sa thèse avec Gilberto Gabetti, directeur du musée et grand spécialiste de la peinture vénitienne de la Renaissance.
Le soir de son arrivée, il est témoin d'un assassinat, dans la palais situé en face de la chambre de la pension Cusmano où il loge. Il vole au secours de la victime, qui meurt dans ses bras. Il s'agit, comme il va l'apprendre au cours de l'enquête qui suit, de Fabio Valenzin, un faussaire brillant, amant de la fille adoptive de Gabetti, Chiara, qui ressemble étrangement à la figure féminine de La Tempête. Il apprend aussi que l'inspecteur Nicolussi qui mène l'enquête est l'amant secret de Dina Cusmano, sa belle logeuse, qui a assassiné sa brute de mari, et soustrait à la justice des preuves compromettantes, avec la complicité de Nicolussi.
Brimé par Gabetti qui s'oppose à son interprétation du tableau de Giorgione, Ballesteros va se laisser captiver par l'énigme du meurtre, d'autant plus facilement qu'elle met en jeu celle qu'il aime, la peinture de faux et le tempérament secret et captivant des Vénitiens. En route, il se fait un allié : Vittorio Tedeschi, gardien du palais où le meurtre a été commis, mais Ballesteros se heurtera à de richissimes Vénitiens impliqués dans le trafic d'oeuvres d'art, prêts à tout pour enrichir leurs collections. Le mystère se dévoile peu à peu, comme dans les bons classiques du roman policier.
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«La lecture de Pitol suppose une constante méfiance envers notre capacité présumée à déchiffrer les énigmes de la vie. Par exemple, ce que nous appelons méprise. Car le lecteur pressé, qui sous-estime la nature fondamentale de la méprise dans les romans de Pitol, risque fort de se tromper. Ce que je veux dire, c'est que la méprise dont parle Pitol n'est pas, loin s'en faut, le simple malentendu qui ne laisse pas de traces dans l'existence et qui, surtout, peut être éclairci. La méprise chez Pitol est quelque chose qui se charge de significations imprévues au cours de son développement, ce quelque chose dont parlèrent les présocratiques, qui fut cultivé par les hommes du Baroque et touche à la nature des choses. Elle ne peut être qu'interprétée, de même qu'on interprète le signe d'un oracle, ou dévoilée par la liturgie sans canons de l'écriture littéraire.» Antonio Tabucchi.
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Les nouvelles de Sergio Pitot sont une fête de l'esprit, et celles que l'on va lire sont les favorites de l'auteur. On y retrouve le savant mélange de fiction, de récit de voyage et de fantaisie débridée ainsi qu'un plaisir du texte rare qui caractérisent l'ensemble de son oeuvre. Il y a là une grâce très particulière : Pitot ne dit pas, il laisse deviner. Chacune de ces quatre nouvelles est un labyrinthe, et chacun de ces labyrinthes, un dessin très particulier dont les entrelacs donnent forme et densité à l'indicible. L'un s'organise autour de la célèbre Méphisto-valse de Liszt; l'autre, autour d'une tentation dans une Venise éternelle...
Étudiant à Rome, traducteur à Pékin, professeur d'université à Xalapa, Sergio Pitol est né au Mexique en 1933 et a occupé d'importants postes diplomatiques. Il a reçu de nombreux prix et en 2005, le Cervantes, le plus prestigieux des prix littéraires espagnols, est venu couronner l'ensemble de son oeuvre.
"C'est à peine s'il réussit à se rappeler le début de la conversation. Tout ce qu'il sait avec certitude, c'est qu'à un certain moment il s'est levé, n'a fait qu'un bond, a sauté de joie à l'étonnement de sa soeur, de ses neveux et de l'ami de sa nièce, tout en expliquant qu'il avait toujours su ce que ce garçon soutenait : que le monde était asymétrique, tout comme l'essence de la matière, de l'énergie et, que diable! de la vie."
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Écrits au terme de dix années de dictature en Uruguay, neuf histoires étranges qui veulent représenter la vie quotidienne tout en évitant le recours au réalisme trop direct et au témoignage. Le Principe de Van helsing est une fiction littéraire qui fait appel à l'imagination pour tenter de rendre compte d'une atmosphère et d'un vécu dans un contexte d'oppression et de répression. A titre d'exemple, on peut souligner qu'une des nouvelles est une interprétation du mythe de Dracula pour en faire la métaphore d'un Montevideo soumis au couvre-feu.
Il faut souligner les différents registres qu'utilise Juan Carlos Mondragón, qui révèlent une écriture tout à fait exceptionnelle faisant appel au fantastique tout en s'appuyant sur une très vaste culture littéraire et cinématographique aussi bien que philosophique.
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Le tumulte des roses
Peyrou M
- Serpent a plumes
- Fiction Etrangere Serpent A Plumes
- 15 May 2008
- 9782268065489
Le Tumulte des roses a été publié en 1948 en Argentine et est totalement inédit en France. Satire policière, le roman se déroule dans un pays germanique en voie de développement régi par une dictature.
Felix Greitz et les membres de son « organisation secrète » luttent contre le régime de terreur de Cuno Gesenius. Felix croit assassiner le dictateur mais en réalité, il a tué son sosie. Le véritable « lider » a été tué la veille par quelqu'un d'autre. Peut-être un de ses amis ?
Félix est arrêté et conduit au commissariat où l'inspecteur Hans Buhle et le commissaire Helmuth Bostrom lui révèlent son erreur. Ces derniers lui proposent un marché : sa liberté contre le nom du meurtrier. Il accepte, ou fait mine d'accepter.
Dès lors, Félix est considéré par les membres de « l'organisation » comme un traître...
De flash-back en rapports policiers, on remonte le fil de cette fatidique journée de l'assassinat. Les policiers éliminent une à une les théories pour découvrir qui est le meurtrier de Gesenius.
Les invraisemblances s'accumulent alors, soulevant des doutes parmi les « révolutionnaires » : tous luttent contre la dictature, mais la mort de Cuno Gesenius ne semble pas avoir changé grand-chose et son successeur semble prêt à faire régner la même terreur. Un mystère qui ne sera dévoilé à demi-mot qu'à la dernière page.
Le Tumulte des roses n'est pas un simple roman noir mais une véritable poupée russe politique et policière qui met en scène une Europe de cocagne où règne l'anarchie. Le pouvoir et ses excès sont ici traités de façon remarquable. Par-dessus l'ombre du fascisme, l'auteur fait planer cette volonté de comprendre les ressorts d'une enquête dont le motif relève finalement presque du prétexte. Pas de morale apparente, pas de vérités proclamées. Juste une intrigue dont la clé semble nous échapper jusqu'aux dernières pages, dans laquelle la satire et l'incongru servent à démontrer les rouages d'un système dictatorial.
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Oriana, tel est le nom qui se cache sous la mystérieuse signature d'orchidée sauvage, au bas des poèmes que retrouve claudio, jeune dessinateur publicitaire.
Fouillant dans les archives de la bibliothèque nationale, il procède alors à une enquête que viennent troubler ses nuits agitées et sa vie sentimentale, bouleversée par le départ impromptu de son compagnon. mais, au-delà d'une intrigue qui dévoile des secrets menacés par l'oubli et nous fait découvrir un mythe littéraire de l'uruguay, nous lisons une réflexion sur la fin d'une culture. une aventure intérieure qui n'exclut pas la passion, la recherche d'un spectre qui aurait pu être un hétéronyme féminin de fernando pessoa errant dans la ville d'isidore ducasse.
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Le pauvre Urbina est un de ces ratés plus ou moins provisoires comme on en voit tant : il est sans toit ni loi, évidemment sans travail ; il n'y a qu'une seule chose qu'il sache faire, emprunter les appartements de ses amis. Il persuade Paula, son amie d'enfance, d'aller rejoindre un amoureux autrichien qui vit à Vienne, et s'installe chez elle. En attendant son retour, il cherche un emploi, et cette recherche dévoile peu à peu au lecteur le tissu social et historique de
la ville ; ses diverses strates. Le roman est divisé en quatre parties liées aux quatre signes, la terre, l'eau, l'air et le feu, et l'auteur s'attache à l'empire de ces éléments sur la ville ; les tremblements de terre ; le lac sur lequel elle est construite, l'utopie de la ville aérienne soutenue par des ballons géants, et enfin, bien sûr, les éruptions du Popocatepetl. Avec un humour noir beckettien, sans concession, mais dont la dérision est renforcée par une certaine tendresse, Fabrizio Mejía Madrid nous livre un au-dessous du volcan lucide, qui met en évidence la déroute profonde de la plus grande partie de la population de Mexico ; c'est tragi-comique au pied de la lettre.
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L'auteur est un explorateur du désir, ce mouvement qui tend vers l'inconnu, retombe, se renouvelle. La plupart de ses textes sont situés à Essaouira, ou plus exactement dans une Mogador largement réinventée qui figure dans le dictionnaire des lieux imaginaires d'Alberto Manguel (versions anglaise et espagnole). Sa première héroïne, Fatma, est une jeune fille à la fenêtre, prise aux rets du désir qui la porte vers elle ne sait quoi ; le texte est fait de notes très sensuelles sur ses vêtements, les peaux (la sienne, celle de ceux qui l'entourent), la ville entière est sexualisée. Dans 9x9, de brefs fragments évoquent plus précisément les histoires de Mogador (parfois issues de celles que racontent les conteurs publics sur les
places), liées, bien entendu, à la sensualité particulière de la ville ou plus exactement à sa sensualisation (y compris celle de la bibliothèque). Attaché à la tradition arabo-andalouse, ses filigranes, ses calligraphies, sa magie des nombres, Alberto Ruy-Sánchez ne pouvait échapper à la fascination immémoriale qu'exerce le chiffre neuf, chiffre de la complétude parfaite, de la fin et du recommencement, dont tous les multiples ramènent à l'unité, ni à la tentation de lier le mystère de ce chiffre à celui du désir, lui aussi sans cesse recommencé.
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1989.
juan hervis revient dans le village de son enfance trois ans après la disparition brutale d'aurora, son premier amour, qui s'est apparemment suicidée. hanté par cette mort inexpliquée, juan plonge dans ses souvenirs, retourne sur les lieux où aurora et lui se sont connus, aimés, perdus et retrouvés à diverses reprises. un dialogue imaginaire s'installe alors avec celle qui lui fit partager ses premiers émois, avec qui il découvrit la passion mais aussi la douleur de ceux qui ont cru qu'un grand amour leur permettrait d'échapper aux peurs de l'enfance.
gustavo martin garzo nous entraîne en virtuose dans les méandres de la mémoire non pas tant pour percer le mystère de la disparition d'aurora que pour tenter de comprendre, une fois encore, les tours et les détours du sentiment amoureux.