Le maître est un écrivain raté (il a jeté son manuscrit au feu), qui devra son salut à une femme : pour lui, Marguerite signera un pacte avec le Diable.
Comme son héros, Boulgakov fut victime de la censure, connut la misère, fut sauvé par sa femme. Dans son «grand roman» (rédigé de 1929 à sa mort en 1940), il superpose à une nouvelle version de l'histoire de Faust une réécriture des Évangiles, autour de Ponce Pilate, et une désopilante satire du Moscou stalinien, en unissant conte fantastique et amour fou.
«Le printemps, le printemps arrive! Je suis assis sous ma fenêtre et mon regard, par-delà la rivière, va se perdre dans les champs. Ô nature! Nature! Je t'aime si fort, et pourtant je suis sorti de tes entrailles incapable même de vivre. Tiens, un moineau mâle qui sautille, les ailes écartées; il crie, et chacune des notes de sa voix, chacune des petites plumes ébouriffées de son corps minuscule respire la santé et la vigueur...Que faut-il en déduire? Rien. Il est sain, il a le droit de crier et d'ébouriffer ses plumes; et moi je suis malade, et je dois mourir, c'est tout.»Un récit crépusculaire et contemplatif, sous forme de journal intime, par la grande plume russe de Premier amour.
« C'était le temps de la jeunesse, de la gaieté et du bonheur, le temps des espoirs infinis et des forces invincibles, et si ce fut un rêve, alors ce fut un rêve merveilleux.» Dans la campagne russe, au coeur de l'été, on passe le temps en bonne société en jouant aux cartes, en se promenant aux bords du lac, en buvant du thé fumant ou en allant au bal. C'est là que Vladimir Serguéïtch Astakhov, arrivé de Saint-Pétersbourg pour inspecter le village dont il est propriétaire, rencontrera deux femmes. L'une est aussi froide que l'autre est entreprenante. À force d'indécision, elles lui échapperont toutes les deux et Vladimir Serguéïtch verra, dans cet été, la fin d'une époque insouciante.
Ivan Tourguéniev dresse dans Les Eaux tranquilles un portrait tout en finesse de la société russe et de ses conventions.
Le premier grand roman (1861) de Dostoïevski, alors âgé de quarante ans, écrit à son retour de Sibérie. Il a eu, depuis sa parution, plus de lecteurs que L'Idiot. Publié en feuilleton, c'est un roman d'aventures sentimental et social à la manière d'Eugène Sue et de Dickens. La société de Saint-Pétersbourg est vue comme par Balzac, les femmes ressemblent à des héroïnes de George Sand. Le romanesque est fortement ancré dans la vie de l'écrivain, qui se fond dans la vie de Saint-Pétersbourg telle qu'il la connaît. Il y explore la misère humaine avec une curiosité passionnée doublée de révolte. Cette ville flottante, brumeuse, est vue par un personnage de rêveur, image de l'auteur. Par-delà, la vision du monde de Dostoïevski est déjà présente : l'humanité est en train de courir à sa perte. C'est cette évolution que le génial romancier montre ici pour la première fois.
Qu'est-ce qui a poussé l'élégant et raffiné docteur Iachvine à assassiner délibérément l'un de ses patients? Qui est cet homme qui s'est joint à un groupe pour visiter une vieille demeure russe? Pourquoi est-il presque nu? Tantôt graves et profonds, tantôt loufoques et légers, ces quelques textes révèlent toute l'étendue du génie de l'auteur du Roman de monsieur de Molière.
Cette pièce est comme une belle nouvelle à laquelle l'auteur a donné la forme du théâtre.
Il s'agit d'une comédie de moeurs, qui englobe les origines sociales, historiques, psychologiques des comportements observés ; elle est aussi moderne, par l'usage du monologue intérieur et de l'expression symbolique, et parce que les héros se regardent vivre en même temps qu'ils vivent.
L'art de tourguéniev est dans ces nuances de sentiments, cette peinture poétique de la campagne russe en été, cette évocation des personnages qui manquent un mois et toute leur vie.
Il aura fallu près de cent ans après la mort de celui que les Russes ont toujours considéré comme le plus accompli de leurs prosateurs pour que la totalité de ses romans, nouvelles et esquisses soit publiée en français, dans les trois volumes que lui consacre la Bibliothèque de la Pléiade.
Et pourtant Tourguéniev fut, de son vivant, l'écrivain russe le plus célèbre en France. Ami intime de George Sand, de Mérimée, de Flaubert, installé à Paris à partir de 1871, il fut le véritable initiateur du public français à la Russie, par ses romans et plusieurs de ses nouvelles qui furent traduits et édités en français presque en même temps qu'ils étaient publiés en Russie. Malgré cela, parmi ses oeuvres, seuls quelques titres isolés éveillaient encore un écho dans nos mémoires : Les Mémoires d'un chasseur, Premier amour, Pères et fils...
Dans les trois volumes de l'édition de la Pléiade, le lecteur français retrouvera cette évocation merveilleuse, réaliste et lyrique à la fois, de la vieille Russie terrienne qui enchantait déjà George Sand et Flaubert ; il y découvrira aussi un autre Tourguéniev, peintre génial de l'actualité sociale et intellectuelle de son temps, que ses compatriotes, tantôt flattés, tantôt furieux, portèrent aux nues ou insultèrent férocement : ni Tolstoï, ni Dostoïevski, ni bien entendu Tchékhov ne soulevèrent jamais de telles passions.
Cet aspect de Tourguéniev n'avait pas été perçu jusqu'ici par le lecteur français. L'édition de la Pléiade, avec son introduction, ses chronologies, ses notices historiques et biographiques, son appareil de notes et de variantes, lui en facilitera la découverte et la compréhension. On s'est fondé, pour traduire les textes, sur l'édition «académique» en 28 volumes des oeuvres et de la correspondance de Tourguéniev, une des meilleures éditions savantes qui soient en U.R.S.S.
Il aura fallu près de cent ans après la mort de celui que les Russes ont toujours considéré comme le plus accompli de leurs prosateurs pour que la totalité de ses romans, nouvelles et esquisses soit publiée en français, dans les trois volumes que lui consacre la Bibliothèque de la Pléiade. Et pourtant Tourguéniev fut, de son vivant, l'écrivain russe le plus célèbre en France. Ami intime de George Sand, de Mérimée, de Flaubert, installé à Paris à partir de 1871, il fut le véritable initiateur du public français à la Russie, par ses romans et plusieurs de ses nouvelles qui furent traduits et édités en français presque en même temps qu'ils étaient publiés en Russie. Malgré cela, parmi ses oeuvres, seuls quelques titres isolés éveillaient encore un écho dans nos mémoires : Les Mémoires d'un chasseur, Premier amour, Pères et fils... Dans les trois volumes de l'édition de la Pléiade, le lecteur français retrouvera cette évocation merveilleuse, réaliste et lyrique à la fois, de la vieille Russie terrienne qui enchantait déjà George Sand et Flaubert ; il y découvrira aussi un autre Tourguéniev, peintre génial de l'actualité sociale et intellectuelle de son temps, que ses compatriotes, tantôt flattés, tantôt furieux, portèrent aux nues ou insultèrent férocement : ni Tolstoï, ni Dostoïevski, ni bien entendu Tchékhov ne soulevèrent jamais de telles passions. Cet aspect de Tourguéniev n'avait pas été perçu jusqu'ici par le lecteur français. L'édition de la Pléiade, avec son introduction, ses chronologies, ses notices historiques et biographiques, son appareil de notes et de variantes, lui en facilitera la découverte et la compréhension. On s'est fondé, pour traduire les textes, sur l'édition «académique» en 28 volumes des oeuvres et de la correspondance de Tourguéniev, une des meilleures éditions savantes qui soient en U.R.S.S.
Fils de fonctionnaire, Ivan Ilitch a gravi avec succès tous les échelons de la hiérarchie administrative. Il aime sortir, fréquenter la haute société, et fait son possible pour éviter des responsabilités familiales assommantes. Mais, au sommet de sa réussite sociale, Ilitch est frappé par la maladie. Accablé d'atroces souffrances, conscient de l'imminence de sa mort, il comprend la futilité de ses ambitions. Trop tard...
Lorsque Jacques Aratov rencontre Clara Militch, une jeune et talentueuse actrice, il est troublé, ému. Mais les mois passent et il ne pense plus guère à elle, jusqu'au jour où il apprend qu'elle s'est suicidée. Commence alors pour Aratov une quête amoureuse et désespérée sur les traces de Clara Militch pour comprendre son geste...
Une incroyable et bouleversante histoire d'amour par-delà la mort.
Dans la jeune Union soviétique des années 1920, Korotkov, modeste chef de bureau au Premier Dépôt central de matériel pour allumettes, est renvoyé du jour au lendemain. Révolté par cette injustice, il découvre peu à peu qu'il vit dans un monde peuplé de cauchemars dont seule la folie lui permettra de s'échapper.
Une dénonciation satirique et fantastique d'une bureaucratie tentaculaire et diabolique par l'auteur du Maître et Marguerite.
Il aura fallu près de cent ans après la mort de celui que les Russes ont toujours considéré comme le plus accompli de leurs prosateurs pour que la totalité de ses romans, nouvelles et esquisses soit publiée en français, dans les trois volumes que lui consacre la Bibliothèque de la Pléiade.
Et pourtant Tourguéniev fut, de son vivant, l'écrivain russe le plus célèbre en France. Ami intime de George Sand, de Mérimée, de Flaubert, installé à Paris à partir de 1871, il fut le véritable initiateur du public français à la Russie, par ses romans et plusieurs de ses nouvelles qui furent traduits et édités en français presque en même temps qu'ils étaient publiés en Russie. Malgré cela, parmi ses oeuvres, seuls quelques titres isolés éveillaient encore un écho dans nos mémoires : Les Mémoires d'un chasseur, Premier amour, Pères et fils...
Dans les trois volumes de l'édition de la Pléiade, le lecteur français retrouvera cette évocation merveilleuse, réaliste et lyrique à la fois, de la vieille Russie terrienne qui enchantait déjà George Sand et Flaubert ; il y découvrira aussi un autre Tourguéniev, peintre génial de l'actualité sociale et intellectuelle de son temps, que ses compatriotes, tantôt flattés, tantôt furieux, portèrent aux nues ou insultèrent férocement : ni Tolstoï, ni Dostoïevski, ni bien entendu Tchékhov ne soulevèrent jamais de telles passions.
Cet aspect de Tourguéniev n'avait pas été perçu jusqu'ici par le lecteur français. L'édition de la Pléiade, avec son introduction, ses chronologies, ses notices historiques et biographiques, son appareil de notes et de variantes, lui en facilitera la découverte et la compréhension. On s'est fondé, pour traduire les textes, sur l'édition «académique» en 28 volumes des oeuvres et de la correspondance de Tourguéniev, une des meilleures éditions savantes qui soient en U.R.S.S.
« Alors qu'on était déjà en automne, Viazovnine fut amené à faire connaissance avec l'un de ses plus proches voisins. Celui-ci s'appelait Pierre Vassilitch Kroupitsyne. Ils se plurent mutuellement, commencèrent à se voir souvent, et, l'hiver venu, ils étaient déjà intimes au point de ne presque jamais se quitter. Et cependant ils n'avaient pas grand-chose en commun. » Rien ne destinait Viazovnine et Kroupitsyne à devenir amis, mais à la campagne nécessité fait loi. Pour agrémenter encore un peu plus cette vie rurale, Kroupitsyne engage son voisin à se marier. Et les deux hommes de partir ainsi à la recherche de l'épouse idéale. Évidemment leurs goûts et leurs critères divergent... Avec sa pléiade de personnages secondaires - comiques, parfois grotesques, mais aussi émouvants -, cette nouvelle s'inscrit dans la veine satirique de Tourguéniev.