Dans sa tête, ils sont deux. Quand le Gorille est aux manettes, Sandrone reste le chasseur de primes sarcastique que ses amis connaissent et apprécient. Mais quand l'Associé, une brute sanguinaire, prend les commandes, mieux vaut rester au large. Si cette cohabitation forcée n'a jamais été simple, l'Associé se fait discret depuis quelque temps. La mort soudaine d'un ami sonne pourtant la fin de la trêve. Sandrone doit rentrer à Milan. Sa ville natale, le berceau de sa folie. Et au milieu des guerres de gangs, entre les dealers, les policiers ripoux et les promoteurs véreux, il n'est pas certain que Sandrone parvienne à museler son double maudit.
Contes de Noël est un recueil de 33 textes de Dino Buzzati inédits en France, des années 1930 au début des années 1970. On y trouve notamment le souvenir du premier Noël d'adolescent de l'auteur sans sa mère, une réflexion sur l'art du cadeau, un conte de fées qu'il a lui même illustré, une histoire écrite à bord du croiseur sur lequel Buzzati a servi comme correspondant de guerre, un poème sur l'Enfant Jésus, ou encore un texte mettant en scène un homme jugé apte à rejoindre le Club des Grands Survivants car il vient de traverser... la période des fêtes de fin d'année !
" Au lecteur de découvrir cette anthologie de pages uniques et émouvantes, qui non seulement montrent les thématiques les plus classiques de la poétique buzzatienne mais dessinent aussi le portrait d'un homme. " Delphine Gachet
Une seule règle à retenir : le roi gagne à tous les coups.
Voilà quinze mois que Dante Torre a été enlevé. Quinze mois que Colomba Caselli, l'ancienne commissaire de police, vit retirée du monde dans une petite ferme perdue dans la région italienne des Marches. Un matin, Colomba découvre dans sa cabane à outils un jeune autiste en état de choc, transi de froid et maculé de sang. Ses parents viennent d'être assassinés. Pour la police locale, cela ne fait aucun doute : le jeune homme est coupable. Entraînée malgré elle dans l'enquête, Colomba découvre des liens entre cette affaire et la disparition de Dante et, peut-être, un moyen de retrouver ce dernier.
Pendant ce temps, un mystérieux « Roi de Deniers » agit dans l'ombre...
Non loin de Rome, un homme affolé tente d'arrêter les voitures. Son fils de 8 ans a disparu et le corps de sa femme gît, décapité, au fond d'une clairière.
Le commissaire Colomba Caselli ne croit pas au drame familial et fait appel à un expert non conventionnel : Dante Torre. Aussi ironique que paranoïaque, il n'est pas un spécialiste en disparitions d'enfants pour rien. Kidnappé à l'âge de 6 ans, il a grandi enfermé dans un silo à grains avant de parvenir à s'échapper. Pendant des années, son seul contact avec l'extérieur a été son mystérieux geôlier, qu'il appelle « le Père ». Et Dante en est sûr aujourd'hui : le Père est de retour...
La Mort au terminus... 23h50, voie sept. Le TGV en provenance de Milan entre en gare de Rome. À son bord, l'intégralité des passagers de la classe affaires nage dans son propre sang... Si les premières constatations dirigent la police vers l'attentat terroriste, la commissaire adjointe Colomba Caselli soupçonne vite des complications. Un seul homme pour y voir clair : son vieil ami Dante Torre, « l'Homme au Silo ». Celui qui a connu l'Enfer. Celui qui reconnaît ses démons. Il y a là la marque d'un Ange, d'un Ange déchu, femme sans visage venue du froid pour semer vengeance et carnage...
Dans ces nouvelles d'abord parues dans la presse, Dino Buzzati, l'auteur du Désert des Tartares et du K, renoue avec l'art du fantastique dont il est un maître incontesté, mêlant l'étrange et l'absurde avec brio.
« C'est de là que pour nous naît l'inquiétude de ces Nouvelles inquiètes : s'apercevoir que le monde n'est pas exactement ce que nous pensions qu'il était, que le rêve a une puissance insoupçonnée, que la frontière que nous considérions infranchissable entre la vie et la mort est poreuse, que le diable existe mais qu'il n'est pas celui que l'on croit, que les hommes que nous donne à voir Buzzati sont bien nos semblables. Qu'on y prenne garde : l'inquiétude n'est pas la peur, encore moins l'horreur ; elle est quelque chose d'infimement (et d'infiniment) dérangeant mais qui n'empêche pas le sourire. » Delphine Gachet.
Dans ses nouvelles, dès la première phrase, Dino Buzzati ménage l'art du suspense et invite à le suivre, à découvrir des situations, des personnages forcément moins ordinaires qu'ils n'y paraissent a priori. Autant d'appels à la lecture...
Tirées de différents volumes publiés en Italie du vivant de l'auteur, ces nouvelles couvrent une période de plus de vingt-cinq ans, de 1942 à 1968. On retrouvera dans les premières l'Afrique, que Buzzati connut durant la Seconde Guerre mondiale comme correspondant de guerre et envoyé spécial. Les textes plus tardifs sont d'une tonalité très différente : citons « L'autre Venise », qui dévoile une Venise inhabituelle que seul révèle le crépuscule. Mais le lecteur reconnaîtra aussi des thèmes qui ont hanté Buzzati tout au long de sa vie, de son oeuvre - le mystère, la mort et la figure de l'écrivain au travail - et qui nous livrent quelque chose de l'homme et de l'auteur.
Dans une pièce vide, deux femmes se font face. D'un côté, Silvia Germano, jeune et talentueuse procureure adjointe. De l'autre, Annamaria, la veuve de Marcello Nicotra, chef de clan de la 'Ndrangheta. Elles se dévisagent en silence - puis la veuve se met à parler et raconte son histoire. De l'amour fou des premiers jours aux illusions perdues, Annamaria livre ses souvenirs. Sous les feux de la passion transparaît peu à peu la brutalité d'un homme impitoyable, prêt à tout pour étendre son influence au sein de la mafia. Prise au piège des secrets et des ambitions sanglantes de son mari, la jeune femme est forcée d'ouvrir les yeux sur la nature de celui qu'elle a aimé et à qui elle s'est livrée tout entière.
Durant cet interrogatoire sous haute tension, les deux femmes déroulent ainsi le fil des événements qui ont mené à la mort de celui qu'on nommait 'u-Primu. Et Silvia sait déjà qu'il ne s'agit pas, mais alors pas du tout, d'une affaire comme les autres...
De l'Italie au Japon en passant par l'Afrique, des batailles navales de la Seconde Guerre mondiale aux premières missions spatiales et à la Biennale de Venise, de Jean XXIII à Marilyn Monroe et Albert Camus, de faits divers en contes fantaisistes, Dino Buzzati nous convie à revisiter dans un foisonnement d'articles ce XXe siècle qui fut le sien. Tour à tour correspondant de guerre, envoyé spécial, chroniqueur, journaliste sportif ou critique d'art, il collabora plus de quarante ans avec le Corriere della Sera.
Seul ouvrage de la mère de Dario Fo, homme de théâtre et prix Nobel de littérature 1997, Le pays des grenouilles suit les souvenirs d'enfance de cette grande lectrice. Elle y retrace le quotidien d'une famille de paysans pauvres de la région de la Lomellina (entre Piémont et Lombardie) sur fond d'émergence du fascisme. Une oeuvre unique et rare, servie par des portraits - notamment de ses parents - bouleversants.
Jamila fuit la Libye en guerre. Avec Farid, son garçon qui n'a jamais vu la mer, elle embarque sur un bateau pour gagner la Sicile - traversée du désespoir. Quarante ans plus tôt, Khadafi chasse les colons italiens de Tripoli. Angelina fuit en Sicile où elle ne se sentira jamais chez elle - Italienne au coeur arabe qui rêve de revenir, avec son fils Vito, sur la terre de son passé. Deux mères, deux fils, deux vies ; deux mémoires brûlantes dans le roulis de l'Histoire : ce roman sensible raconte avec une infinie justesse l'exil et ses déchirures.
Delia et Gaetano ont la trentaine, un âge où tout est possible. Ils se sont aimés. Ils se sont séparés. Autour d'un dîner, ils se retrouvent pour organiser les vacances de leurs fils. Meurtris, d'abord envahis par la rancoeur, ce pugilat conjugal va se transformer en voyage parmi les souvenirs de leur vie commune : ruines, flammes, sentiments. L'histoire d'un couple d'aujourd'hui.
Dans la veine d'Écoute-moi, Margaret Mazzantini fait l'autopsie du désamour et l'autobiographie d'une génération. Subtil, incisif et poignant.
Fils unique d'une famille meurtrie par la dépression et l'alcoolisme, Guido grandit dans l'ignorance de ces maux, porté par un amour absolu pour une mère absente. Il erre dans son appartement, son immeuble, où la famille du gardien, vibrante de vie, prend beaucoup de place. Le fils surtout, Costantino, qu'il côtoie depuis toujours, dans la cour de l'immeuble comme à l'école, sans jamais oser en faire son ami. Pudeur, timidité rongent les deux enfants jusqu'à l'adolescence quand, un soir, pendant un séjour en Grèce, ils découvrent leur sexualité.
La peur de se livrer, de s'assumer, de s'aimer conduit l'un et l'autre vers deux chemins différents. Guido poursuit ses études à Londres, où il découvre une nouvelle culture underground et s'enivre dans une errance urbaine entre drogue, sexe hétéro et abstinence homo... jusqu'à ses retrouvailles avec Costantino. Pourront-ils enfin goûter la splendeur aperçue quelques fois, toujours espérée ?
Dans un style à la fois lyrique et incisif, Margaret Mazzantini décortique une passion amoureuse et livre une réflexion subtile sur l'homosexualité. Un coup de maître, dans la lignée de son premier succès Écoute-moi.
1997-2002, de Kaboul à Rome.
À huit ans, Alì a appris à vivre au milieu des décombres et des bombardements qui ravagent la ville de Kaboul. La guerre, c'est son quotidien. Et ce ne sont pas quelques obus qui pourront l'empêcher de jouer au foot avec ses copains. Jusqu'à ce soir où Alì rentre chez lui et trouve sa maison rasée. Incrédule, le garçon attend, persuadé que ses parents vont arriver pour le sermonner sur son retard. Mais ses parents ne reviendront jamais.
Sans famille ni avenir à Kaboul, Alì prend la route avec son grand frère Mohammed. À dix-sept ans, Mohammed doit assumer le rôle difficile de chef de famille, père, héros. Cachés sous une bâche, harnachés à un minibus cahotant sur les routes afghanes contrôlées par les talibans, les deux frères fuient : première étape, l'Iran. C'est le début d'un long périple d'une aventure folle, courageuse, faite de peur au ventre, de rencontres merveilleuses et de larmes, en quête d'un inaccessible refuge loin de la guerre.
Cinq ans plus tard, alors qu'il tente de franchir la Méditerranée à bord d'un ferry, agrippé au châssis d'un poids-lourd, Alì se remémore ces années d'exil et imagine le récit qu'il pourra en faire à son frère Mohammed, dont il a perdu la trace. Il en est convaincu : l'Italie sera leur salut. Mais les deux garçons pourront-ils jamais se retrouver sous les étoiles ?
Classé numéro un des ventes en Italie dès sa parution et pendant plusieurs mois, Le Secret de Torrenuova marie avec bonheur tous les ingrédients d'un grand succès populaire.
Avec cette saga familiale au style fluide et à l'impeccable scénario, sur fond de nature sicilienne omniprésente et exubérante, Simonetta Agnello Hornby devrait définitivement s'imposer en France (elle a déjà connu le succès en 2002 avec L'Amandière). Elle réussit maintenant le pari osé et risqué d'aborder non seulement le thème de la recherche des origines, mais aussi - avec une pudeur, une sensibilité et une subtilité tout à fait remarquables - le tabou de l'inceste.
Sur fond de Sicile écrasée de soleil, grandeur et décadence d'une famille de la bourgeoisie minée par les conflits.
Comment ne pas être heureux dans le cadre paradisiaque de Torrenuova ? Baigné de soleil et bordé par la mer, le jardin du merveilleux domaine où le clan cohabite exhale les parfums entêtants de l'île. Santi, Teresa et Elisa, les enfants de Tito, passent pourtant le plus clair de leur temps à s'entredéchirer. Tito, lui, observe en silence les tribulations familiales. Au coeur de l'Italie du Sud d'aujourd'hui, tiraillée entre archaïsme et modernité, le propriétaire de la fabrique locale de pâtes artisanales qui a fait sa fortune sent son empire commencer à se déliter.
Le lourd et inavouable secret d'un patriarche, aux prises avec la résurrection de lointains fantômes.
À l'heure de franchir le cap de la soixantaine, Tito dresse un sombre tableau de son existence : père autoritaire dont les enfants contestent la toute-puissance, c'est également un mari volage et un piètre chef d'entreprise, incapable de s'adapter aux exigences du monde moderne. Mais l'intransigeant pater familias cache aussi un douloureux secret. Il est un enfant illégitime n'ayant jamais connu sa mère. Sa tante Rachele, octogénaire vivant en recluse dans une chambre du domaine, ne pourrait-elle pas l'aider à se réconcilier avec son passé, avec les siens et avec lui-même ?
Comment travaillait l'un des plus grands réalisateurs italiens du XXe siècle, cet homme qui, même avec quatre oscars, abordait chacun de ses films avec l'anxiété d'un débutant ? Présenté sous la forme de billets adressés à sa fille Emi, ce récit est un journal de tournages, un fantastique aperçu des coulisses de quatre grands films de Vittorio De Sica : La Ciociara (1960), Hier, aujourd'hui et demain (1963), Mariage à l'italienne (1964) et Les Fleurs du soleil (1970).
Film après film, scène après scène, Vittorio De Sica raconte à sa fille les conditions de ses tournages, de la difficulté de faire jouer des enfants aux problèmes d'équipements pour tourner des scènes militaires, des états d'âme des acteurs aux imprévus météorologiques. Nous partageons ses passions, ses angoisses, ses émotions, nous nous invitons dans sa relation avec les acteurs, de la jeune Sophia Loren, au talent et à la volonté sans pareil, jusqu'aux comédiens non professionnels engagés sur place parmi la population locale. Les moments de fatigue, d'insécurité et de doute ne manquent pas mais la question de la création et de l'art sont au centre de la réflexion du cinéaste.
Cet ouvrage est une introduction précieuse à l'oeuvre de Vittorio De Sica, cinéaste majeur des années 1940 à 1970. Vivant, précis, rempli d'anecdotes, un journal qui se lit avec cette impression de suivre une équipe dans sa roulotte, composée de stars comme Sophia Loren, Marcello Mastroianni ou Jean-Paul Belmondo. Ce ne sont pas de simples notations, mais de véritables morceaux de prose, parfois poétiques, avec une sensibilité plus photographique que cinématographique, mais toujours magique.