À Strega, à travers les montagnes et la végétation, neuf femmes de dix-neuf ans empruntent le téléphérique qui rejoint l'Hôtel Olympic surplombant la petite ville.
Elles y sont formées à recevoir et servir des clients qui ne viennent jamais. Dans l'attente, le temps s'étire et prend un goût de bonbons et de cigarettes. Une sororité résistante s'installe comme un rêve dans le luxe des salles vides. Alcool d'amande, cerises, vodka et boules de gommes accompagne l'indolence de ces jeunes filles rebelles qui vivent dans la lumière brillante du grand parc de l'hôtel. Un jour, l'une d'elle disparaît. Elle a été assassinée, toutes le pressentent, car depuis l'enfance elles le savent, la vie d'une femme peut se transformer à tout moment en scène de crime.
Dans un style exceptionnel, d'un onirisme sensuel à mi-chemin entre l'univers de Zelda Fitzgerald et le cinéma de Sofia Coppola, Strega raconte l'histoire, empreinte de lait et de sang, de neufs femmes qui choisissent la liberté.
La fille du sculpteur raconte une enfance vécue comme un rêve, inspirée de celle de Tove Jansson, au début du xxe siècle, entre Helsinki et la maison familiale sur une île de l'archipel de Porvoo, où ses parents artistes se retiraient pour l'été. Dans ce livre éminemment onirique, les êtres humains se mettent soudainement à voler, des créatures imaginaires et mystérieuses apparaissent au détour de certaines criques, et Dieu le père lui-même surveille les enfants qui jouent dans le jardin.
La fille du sculpteur, traduit intégralement en français pour la première fois, est une superbe réussite d'intelligence et de poésie. Le monde entier y est à couper le souffle.
Les sculptures de papa se déplaçaient doucement autour de nous dans la lumière du feu, ses tristes femmes blanches qui faisaient un pas indécis en avant, toutes prêtes à s'enfuir. Elles savaient le danger qui rôdait partout, mais rien ne pouvait les sauver tant qu'elles n'avaient pas été sculptées dans le marbre et placées dans un musée. Là, on est en sécurité. Dans un musée ou dans les bras ou dans un arbre. Éventuellement, sous la couverture. Mais le mieux est de s'asseoir très haut dans un grand arbre, si on ne se trouve plus dans le ventre de sa maman.