En route pour une ancienne roseraie du continent, avec dans ses bagages deux ou trois boutures de Rosa candida, Arnljótur part sans le savoir à la rencontre d'Anna et de sa petite fille, là-bas, dans un autre Éden, oublié du monde et gardé par un moine cinéphile.D'un réalisme sans affèterie, tout l'art d'Audur Ava Ólafsdóttir réside dans le décalage de son personnage, candide, cocasse et tendre. Cette insolite justesse psychologique, étrange comme le jour austral, s'épanouit dans une road movie dont notre héros sort plus ingénu que jamais, avec son angelot sur le dos. ©2012 Éditions du Seuil (P) Traduition de l'islandais par Catherine Eyjólfsson (P)
« Mon neveu Marteinn est venu me chercher à la maison de retraite. Je vais passer le plus clair de l'été dans une chambre avec vue plongeante sur la ferme que vous habitiez jadis, Hallgrímur et toi. » Ainsi commence la réponse - combien tardive - de Bjarni Gíslason de Kolkustadir à sa chère Helga, la seule femme qu'il aima, aussi brièvement qu'ardemment, d'un amour impossible.
Et c'est tout un monde qui se ravive : entre son élevage de moutons, les pêches solitaires, et sa charge de contrôleur du fourrage, on découvre l'âpre existence qui fut la sienne tout au long d'un monologue saisissant de vigueur. Car Bjarni Gíslason de Kolkustadir est un homme simple, taillé dans la lave, pétri de poésie et d'attention émerveillée à la nature sauvage.
Ce beau et puissant roman se lit d'une traite, tant on est troublé par l'étrange confession amoureuse d'un éleveur de brebis islandais, d'un homme qui s'est lui-même spolié de l'amour de sa vie. Bergsveinn Birgisson est né en 1971. Titulaire d'un doctorat en littérature médiévale scandinave, il porte la mémoire des histoires que lui racontait son grand-père, lui-même fermier et pêcheur dans le nord-ouest de l'Islande.
Immense succès dans les pays scandinaves ainsi qu'en Allemagne, La Lettre à Helga est enfin traduit en français.
En ce ténébreux mois de novembre, la narratrice voit son mari la quitter sans préavis et sa meilleure amie lui confier son fils de quatre ans. Qu'à cela ne tienne, elle partira pour un tour de son île noire, seule avec Tumi, étrange petit bonhomme, presque sourd, avec de grosses loupes en guise de lunettes. Avec un humour fantasque et une drôlerie décapante, L'Embellie ne cesse de nous enchanter par cette relation cocasse, de plus en plus attentive, émouvante entre la voyageuse et son minuscule passager. ©2014 Éditions Zulma (P)
Souvent aux beaux jours, Ágústína grimpe sur les hauteurs du village pour s'allonger dans le carré de rhubarbe sauvage, à méditer sur Dieu, la beauté des nombres, le chaos du monde et ses jambes de coton. C'est là, dit-on, qu'elle fut conçue, avant d'être confiée aux bons soins de la chère Nína, experte en confiture de rhubarbe, boudin de mouton et autres délices.
Singulière, arrogante et tendre, Ágústína ignore avec une dignité de chat les contingences de la vie, collectionne les lettres de sa mère partie aux antipodes à la poursuite des oiseaux migrateurs, chante en solo dans un groupe de rock et se découvre ange ou sirène sous le regard amoureux de Salómon. Mais Ágústína fomente elle aussi un grand voyage : l'ascension de la « Montagne », huit cent quarante-quatre mètres dont elle compte bien venir à bout, armée de ses béquilles, pour enfin contempler le monde, vu d'en haut... Tout premier roman d'Auður Ava Ólafsdóttir enfin traduit en français, Le rouge vif de la rhubarbe éclaire à merveille l'oeuvre de la grande romancière islandaise. Car il s'agit bien de merveilleux chez elle. Pourtant, c'est à la vie ordinaire qu'elle s'attache, sur cette île noire aux paysages crépusculaires, celle de personnages hors normes qui affrontent leur destinée avec une singulière drôlerie et une grâce incomparable. Car il y a toujours une embellie dans les nuits polaires d'Auður Ava Ólafsdóttir.
Après Rosa candida, inoubliable découverte, Le rouge vif de la rhubarbe est un enchantement.
« Tu seras toujours la femme de ma vie. »
Dans le vacarme d'un réveillon de nouvel an, María n'entend pas ce que Floki, son mari, lui annonce : il la quitte pour son collègue, spécialiste comme lui de la théorie du chaos.
Heureusement, dans la nuit de l'hiver polaire, Perla est là, charitable voisine d'à peine un mètre vingt, co-auteur de romans policiers et conseillère conjugale, qui surgit à tout moment de son appartement de l'entresol pour secourir fort à propos la belle délaissée...
Ni Perla la naine surdouée, ni María l'épouse idéale démunie devant une orientation sexuelle désormais incompatible, ni les autres acteurs de cette comédie dramatique à l'islandaise - adorables bambins, belles-familles consternées ou complices, père génétique inattendu - ne détournent le lecteur d'une alerte cocasserie de ton, d'une sorte d'enjouement tendre, de brio ininterrompu qui font de l'Exception un grand roman de la déconstruction et de la reconstruction narcissique à la portée du commun des mortels. Après l'immense succès de Rosa candida et de l'Embellie, merveilleux viatiques que l'on garde en mémoire et au coeur, Auður Ava Ólafsdóttir nous revient avec l'Exception, poursuivant son étude de moeurs à travers un personnage bousculé par le sort qui prend sur lui, avec esprit et humour, toutes les méchantes drôleries de l'inconstance humaine.
Auður Ava Ólafsdóttir vit à Reykjavík. L'Exception, paru en Islande fin 2012, est traduit pour la première fois en français et conjointement en Espagne (Alfaguara) et en Italie (Einaudi).
quand la puce et la baleine bleue se rencontrent
dans l'encyclopédie
elles ont la même taille
quand les couleurs disparaissent
des étendards nationaux
la terre se met à flotter
Avec le lyrisme, l'humour et la finesse qui caractérisent son oeuvre, Sjón convoque ici la nature sauvage de l'Islande, la trivialité des corps, l'absurdité de la réalité, ou encore l'univers fantastique des rêves. Jouant avec virtuosité sur la forme et l'espace, il nous plonge dans une étrangeté poétique tout aussi belle qu'inquiétante.
Traduit de l'islandais par Catherine Eyjólfsson et Séverine Daucourt
À la croisée de la comédie dramatique et de l'humour noir, Maîtresses femmes propose une exploration cocasse du rôle de la femme dans nos sociétés. Amours d'enfance, maternité, pouvoir, Steinunn Sigudardottir, poétique et narquoise, manie son sujet avec une audace virevoltante et une insolence mutine, à l'image de son héroïne. Volcanique !
Lors d'un voyage à Clermont-Ferrand, où elle participe à un congrès, Maria Holm, vulcanologue islandaise à la réputation internationale, croise Gemma. Contre toute attente, la belle italienne lui fait des avances. Résolument hétérosexuelle, Marie l'éconduit. Quelques jours plus tard, Gemma surgit à la terrasse du même café parisien. La poursuit-elle ? Gemma l'intrépide veut-elle la séduire ou a-t-elle d'autres desseins ? S'en suit un enchainement de conséquences inattendues.