Pendant la Seconde Guerre mondiale environ 8 000 femmes françaises ont été déportées dont plus des 3/4 pour faits de résistance, principalement dans le camp de concentration nazi de Ravensbrück et dans ses Kommandos. Associant témoignages, analyses et leçons pour l'avenir, ce livre fait revivre ce que fut l'engagement de ces femmes dans la Résistance et leur déportation. Le statut particulier des déportées NN (Nacht und Nebel), les conditions abominables de détention, les exécutions, les expériences médicales, l'exploitation économique du travail féminin sont ici rappelés par des historiens et des survivantes. Cet ouvrage retrace l'itinéraire de cette grande figure de notre temps, Germaine Tillion, qui, de Ravensbrück à l'Algérie, par ses comportements et par ses écrits, nous a laissé de vibrantes leçons d'humanisme et une leçon d'Histoire. Avec : Éric Vuillard, Thomas Fontaine, Corinne Halter, Olivier Mongin, Anne-Marie Pavillard, Marie-José Chombart de Lauwe, Anise Postel-Vinay...
Ce n'est pas un livre de plus sur la tragédie vécue par les Juifs pourtant victimes d'une guerre totale les Juifs étaient condamnés à être annihilés. En France, après une phase d'incompréhension, de choc et de désillusion qui a brouillé au début les clés de lecture de ce qui leur arrivait, les Juifs ont organisé de nouveaux modes de vie. Ils sont passés de l'adaptation à la transgression, refusant de s'incliner devant le sort qui leur était réservé. Il montre comment ils ont mis en oeuvre leur propre sauvetage et propose une analyse des réactions des Juifs comme « objecteurs de vie ». Dans le contexte de contrainte, les attitudes sont passées en revue d'abord dans la légalité, puis dans l'illégalité. Ce livre qui expose des formes de résistance oubliées, car ils ont élaboré des stratégies d'évitement, de contournement, puis de transgression - par la ruse, l'entregent, le rapport de force. Toutes les formes de résistances, résistance civile, spirituelle et intellectuelle, armée...
La recherche sur le sort des Juifs dans le Nord et le Pas-de-Calais, zone rattache ´e au Comman- dement militaire pour la Belgique et le nord de la France, e ´tait parcellaire et limite ´e a` cause de la fermeture des archives, au moins en France. Toutefois, la recherche en l'absence d'archives franc ¸ aises progressait. L'ouverture des archives franc ¸ aises, permit de faire un bond en avant.
D'autres historiens se sont alors adonne ´s a` la recherche, ces travaux donnaient a` la re ´flexion historique de plus larges ouvertures et incitaient les historiens a` recueillir encore davantage de te ´moignages, ceci d'autant plus que les te ´moins e ´taient de moins en moins nombreux. Les historiens auteurs de l'ouvrage ont de ´cide ´ d'unir leurs efforts pour re ´aliser un ouvrage pour e ´crire une large synthe` se historique du sort des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale dans le Nord et le Pas-de-Calais, zone particulie` re en France puisque ne de ´pendant ni du commande- ment a` Paris ni du gouvernement a` Vichy mais singulie` rement du commandement militaire de Bruxelles. Le champ chronologique s'e ´tend sur plus de six anne ´es depuis 1939, lorsqu'arrivent des Juifs re ´fugie ´s du Reich, jusqu'en 1945, lorsque les rescape ´s reviennent chez eux et doivent entamer de longues de ´marches pour re ´cupe ´rer leurs biens. Le centre de cette chronologie est, sans conteste, la grande rafle du 11 septembre 1942 qui de ´cima toutes les communaute ´s juives de la re ´gion. Tout comme il est indispensable de mettre a` jour l'importance de l'engagement re ´sistant des personnes qui aide` rent les Juifs a` se soustraire de la de ´portation. En outre, il ne s'agit plus d'e ´laborer une histoire victimaire du sort des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Pour la zone e ´tudie ´e par les quatre historiens, l'analyse des documents d'archives tout comme les re ´cits des survivants ou enfants de survivants prouvent que les Juifs ont su prendre leur sort en mains pour contrer la machine exterminatrice des nazis et leurs suppoˆ ts. Certes il leur fallut l'aide de voisins, de re ´sistants, d'employe ´s qui tentaient de de ´voyer la spoliation, mais nombreux furent les Juifs qui mirent en oeuvre actions salvatrices.
L'ultime phrase de l'auteur aurait pu être le titre de ces pages : « Ce fut le commen- cement d'une nouvelle vie ». Une plongée dans notre histoire contemporaine vue par un adolescent, évacué au début de la guerre en Charente et déjà adulte dans son opposition à l'idéologie nazie. Il retrouve sa terre natale, tout comme l'Alsace voisine, annexée au Reich.
Roger devient Rüdiger. En 1943, son refus d'adhérer à l'idéologie nazie le pousse à rompre sa scolarité pour tenter de rallier les Forces françaises libres. Son projet, si bien élaboré, échoue lors du passage de la frontière suisse. Conduit en prison, puis déporté à Natzweiler- Struthof, Flossenbürg puis au camp de Johanngeorgenstadt pour « tentative de soustraction aux obligations militaires », il s'évade en avril 1945 lors d'une marche d'évacuation et rejoint la France libérée. Un retour à la vie dans un monde qui n'est pas encore prêt à l'entendre.
Un témoignage précis, où l'auteur à fleur de peau nous fait revivre le naufrage de sa jeunesse : « Le souffle de l'histoire emportait mes illusions d'enfant. » Mais il y a aussi la réflexion de l'adulte qui se retourne sur son passé bien des années plus tard, celui à qui les expériences de jeunesse ont inculqué l'esprit de tolérance et d'humanité. Le texte original, abondamment commenté dans les notes de bas de page, est complété par des sections thématiques intégrées au fil de la narration. Au-delà du récit individuel, ce livre est aussi un outil pédagogique qui permet d'aborder la déportation dans son contexte.
À l'automne 43 plus de 350 Tsiganes, hommes, femmes, enfants, sont arrêtés dans le Nord-Pas-de-Calais et en Belgique. Ils forment un unique convoi, appelé « Convoi Z » à destination d'Auschwitz. Après la déportation des Juifs, Himmler a décidé en mars 1943 leur transfert dans le camp des familles à Auschwitz- Birkenau. Voyage sans retour pour plus de 90% d'entre eux. Pour la première fois, l'histoire de ce cas spécifique de déportation fait l'objet d'une étude approfondie et globale. Cet ouvrage apporte des précisions rares et essentielles sur le sort des Tsiganes et leur histoire tragique. Ils se sont retrouvés pris au piège des politiques nationales et de l'idéologie nazie en Europe, car vivant sous un régime d'exception avant même que les nazis ne les déportent et ne les exterminent.
Ce travail aux abondantes références bibliographiques est étayé par des sources nouvelles ou inexploitées, par des documents et pièces d'archives allemandes, belges et françaises. Il s'appuie sur nombre de témoins directs et, surtout sur deux survivants du camp d'extermination, récemment retrouvés et qui n'intéressaient absolument personne. Antoine et Joséphine Lagrené, adolescents en 1943, racontent leur vie dans l'univers concentrationnaire, lors de plusieurs entretiens, éminemment émouvants avec l'auteure. Leurs récits inédits apportent des éléments indispensables pour comprendre comment les Tsiganes furent stérilisés dans le Block 10 de Josef Mengele, exterminés à Auschwitz, assassinés à Buchenwald, Ravensbrück et leurs Kommandos.
Le président de la République vient de reconnaître la responsabilité de la France et de ses forces armées dans l'arrestation, la torture et la disparition de Maurice Audin et d'Ali Boumendjel à Alger, en 1957. Ce livre révèle les lieux où se trouvent les corps des 3 024 Disparus en 1957, à Alger. Jean-Philippe Ould Aoudia, qui signe ce nouvel ouvrage, en a subi dans sa chair toutes les brûlures. Les deux bras armés de la réaction coloniale tardive, les services secrets et les terroristes de l'OAS, ont frappé de plein fouet sa famille. Et quand dans les années 1990-1991, il recherche les instigateurs et les exécutants du massacre commis par l'OAS le 15 mars 1962 à Alger, au cours duquel ont été assassinés son père et cinq autres dirigeants des Centres sociaux éducatifs, il prit la mesure de l'étroite collaboration de ces Européens, - appelés contre-terroristes, impliqués dans la torture, les exécutions sommaires et l'OAS -, avec la police locale et les services spéciaux. Ils ne s'en cachaient d'ailleurs pas. Voire même la revendiquaient.
Par ses recherches l'auteur partage la douleur des milliers de familles dont un ou plusieurs de leurs parents sont toujours considérés comme ayant Disparu au cours de cette année 1957 à Alger, du fait des forces de l'ordre françaises. Participant à la recherche de l'emplacement des corps afin de pouvoir leur offrir une sépulture digne de leur sacrifice. Dans son ouvrage, Jean-Philippe Ould Aoudia emploie le terme de « contre-terroristes » pour désigner les Robert Martel, André Achiary et Cie. Mais ne furent-ils pas, plus terriblement, des terroristes ? Le mérite de ces pages c'est de rappeler les faits bruts, de synthétiser en quelques pages toute la violence paroxystique de cette année 1957. Les unités militaires ont obstinément refusé d'indiquer les lieux où sont enterrés les corps de tous ces Algériens Disparus, dont ceux de Maurice Audin et Larbi Ben M'hidi. Ces pages tentent de prouver qu'un crime de masse a été commis, ce qui explique l'omerta observée par tous les protagonistes depuis 64 ans. Dans ce travail unique, ce lanceur d'alertes qu'est l'auteur ouvre cette page d'une tragédie tue.
Janvier 1961: le référendum sur l'autodétermination en Algérie est approuvé à une large majorité. En février, l'Organisation Armée Secrète (OAS) voit le jour et se lance dans une campagne d'attentats en Algérie et en métropole. La guerre devient franco-française.
Elle culmine avec les plasticages du 7 février 1962 et la répression de la manifestation au métro Charonne, le lendemain.
Pourtant, un mois après, les accords d'Évian sont signés.
J'ai alors quatre ans. Ma famille réside à Paris, dans le quartier Popincourt.
Comment ces événements ont-ils été vécus par mes parents, nés en Algérie, et pourquoi m'ont-ils à ce point marquée ?
À mi-chemin de la bande dessinée et du texte illustré, l'ouvrage entrecroise évocation des derniers mois de la guerre d'Algérie, témoignages de proches, enquête sur la mémoire des victimes et souvenirs d'enfance.
Apparue en France dans les années 1970, la question de la déportation d'homosexuels n'a trop longtemps été portée que par les militants eux-mêmes. Paradoxalement, sa reconnaissance officielle au début des années 2000 ne repose sur aucune étude sérieuse, si bien qu'elle continue souvent d'alimenter les polémiques. Depuis une dizaine d'années, le sujet s'est progressivement imposé comme un véritable objet scientifique. Les recherches dont les résultats sont exposés ici révèlent la grande variété des mesures répressives prises en France occupée, en Alsace Moselle, mais aussi sur le territoire du Reich à l'encontre de Français dont les pratiques sexuelles, réelles ou supposées, étaient considérées comme « contrenature », celles-ci ne conduisant pas forcément à une déportation à proprement parler.
Pour bien comprendre la complexité du cas français, il est fondamental de retracer l'évolution du regard porté sur l'homosexualité et les homosexuels depuis la fin de l'Ancien Régime, tant en France que chez ses proches voisins, notamment l'Allemagne.
Le contexte législatif, en particulier, est là d'autant plus important que les dispositions répressives ne cessent pas à Libération et influencent la construction d'une mémoire de la déportation homosexuelle. Dans le contexte de lutte pour les droits des personnes LGBT, les militants ont choisi d'inscrire cette mémoire dans une logique victimaire.
Quelles furent les étapes qui ont marqué ce long processus mémoriel ? Quels en furent les personnages marquants ? Quelle place cette mémoire occupe-t-elle aujourd'hui chez les militants homosexuels ? Autant de questions auxquelles cet ouvrage entend aussi apporter des réponses.
Il semble acquis que le cadre des persécutions juives en France soient largement connus. Mais leur déroulement mérite encore de faire l'objet de nouvelles investigations. Reconstituer l'ambiance, saisir les comportements, les motivations des Juifs qui vivent dans la zone sud permet de restituer l'univers décalé dans lequel ils ont été précipités. Nous racontons ici cette histoire, par le prisme de trajectoires individuelles à la diversité sociale, religieuse et familiale fortement marquée, qui permet d'approfondir un sujet où tout n'a pas encore été dit. Comment menacés, traqués, persécutés, les Juifs tentent de garder le contrôle de leur vie ? Les diversités des archives écrites, publiques et privées, iconographiques, et des récits oraux, permettent de retracer des destins individuels pris dans le collectif afin de montrer le sort des Juifs dans la Capitale de la Résistance a été proche de leurs coreligionnaires de la zone sud.
Évelyne Hugues nous raconte, aujourd'hui, ses histoires de «bêtes» et dénonce les maltraitances et injustices faites aux animaux. Ses colères, ses révoltes sont les nôtres et ce livre touchera au plus profond ceux qui les aiment et les défendent.
Un cri pour plus d'humanité envers ceux que nous utilisons, maltraitons, torturons parfois et mangeons.
Comme l'écrit Brigitte Bardot dans sa préface Depuis son enfance, Évelyne Hugues recueille, soigne, nourrit, protège des chats, mais aussi des chiens et d'autres petits malheureux, blessés, errants, apeurés, à la recherche d'une main secourable ou d'un foyer chaleureux. Elle nous raconte ses nombreux sauvetages d'animaux pour lesquels elle éprouve une véritable passion. Des histoires très personnelles et émouvantes, réunis dans un livre militant.
Le livre est une non-fiction dont le personnage principal traverse, en acteur souvent majeur, les grands événements de la première moitié du XXe et va de France en Espagne, en passant par la Macédoine, la Turquie, le Maroc, l'Algérie, l'Abyssinie. L'histoire d'un homme, de sa naissance en milieu ouvrier dans le Nord à son exécution par les Nazis. Le livre montre en Jules un homme fait d'espoirs, d'engagements, de brisures, un poète aussi, amoureux de l'écrit. Époux trahi dans son amour par un « accident » resté énigmatique, chrétien écoeuré par l'avilissement de la religion catholique, colon expulsé du Maroc par les autorités françaises, militant forcené contre les fascismes, responsable communiste, Jules eut une destinée singulière. Passionné de paix et d'humanité, il combattit pourtant toute sa vie : pacification du Maroc, guerre de 14-18, aux côtés du Négus en Abyssinie et des Républicains en Espagne, où il commande la XIVe Brigade internationale, résistant FTP. Toujours en quête d'absolu, sans parler jamais à ses proches de ce qui lui gonflait le coeur, il écrivait juste avant de mourir : je suis tellement sûr qu'on ne me connaissait pas !
Tout cela est raconté à travers le regard attentif de sa petite-fille. La narratrice n'a pas connu le père de son père, fusillé au Mont-Valérien en 1943. De sa vie elle ne savait que très peu de chose. Il s'appelait Jules, il fut un acteur important de la guerre d'Espagne et un des chefs de la résistance communiste en France. Sa famille n'en parlait jamais. Afin de remonter le cours de la vie de cet homme dont elle sentait l'injustice de l'oubli, Françoise Demougin-Dumont a traqué les souvenirs familiaux, les écrits de Jules lui-même, les analyses des historiens, les témoignages, les traces administratives, les PV des interrogatoires policiers.
Ce témoignage est le récit l'évasion de quatre opposants à la dictature chilienne dans une prison de très haute sécurité, de Santiago du Chili. Dans ces pages se déroule l'action de la préparation de cette évasion et nous faisons la connaissance des protagonistes, dans leur vie quotidienne, tous séparés de leurs familles, de leurs amours, de leurs enfants et cela donne vite une dimension romanesque à ce récit. Leur vie à la fois hasardeuse et très organisée, la recherche méthodique des moyens de réaliser cette évasion, de choisir les conditions, de choisir l'hélicoptère, de trouver le pilote, tous ces préparatifs constituent l'armature du récit. Cette histoire nous tient en haleine.
Cet ouvrage est le recueil de la mémoire de protagonistes anonymes de la guerre civile espagnole. Nous voyageons au travers les souvenirs de trois femmes et de six hommes : témoignages de l'espoir porté par ces gens simples et leur aspiration à la liberté au sein d'un pays féodal et autoritaire, l'Espagne du début du vingtième siècle jusqu'à la mort de la dictature de Franco. Ces souvenirs nous permettent de mesurer l'ampleur du mouvement libérateur auquel adhéra avec sincérité spontanément et humanité, tout un peuple miséreux mais aussi des intellectuels de renom. Chacun ou chacune a vécu la même période historique des années 1930 à nos jours et pourtant chacune ou chacun raconte une histoire qui lui est propre et unique.
Dans ces pages un appelé parle et témoigne sur la torture en Algérie de juin 1961 à mars 1962, ces atrocités se déroulaient à la Villa Sésini communément nommée Villa Susini.
Après de nombreuses hésitations et des questionnements, je porte ce témoignage à la connaissance de tous. Que le lecteur ouvre les pages de ce dossier douloureux et tragique, et que tout homme libre et citoyen apporte au-delà de son interrogation sa part de vérité. J'ai simplement voulu ouvrir le chemin de la parole à cet appelé déchiré par l'horreur qui, sous ses yeux, se déroula et sur sa propre participation.
Mais je laisse au préfacier le soin et la réalité par cet extrait de le présenter : " La dénonciation de la torture en Algérie coloniale prit une ampleur nouvelle le vingt-sept janvier 2001. Le général de Bollardière et la torture, film de André Gazut, était enfin projeté dans une grande salle... L'Arlequin était comble, et du public jaillirent de nouveaux témoignages... Le tout dans l'apparente indifférence des pouvoirs publics.
Cela fut dit, avec l'exigence que l'État se mobilise pour soulager de leurs troubles les victimes survivantes, les témoins passifs - " appelés " en majorité - mais aussi les exécutants non moins tourmentés. Un homme se leva, au fond de la salle, et dit alors : "Je fus de ceux-là, des tortionnaires, et c'est vrai." "
Alfred Döblin (1878-1957), médecin allemand antinazi d'origine juive. Jorge Semprún (1923 2011), jeune résistant espagnol et communiste. Vercors (1902-1991), écrivain et éditeur résistant français. Trois existences bien différentes et dont les chemins ne se sont jamais croisés, mais qui ont en commun le fait d'avoir traversé la Seconde Guerre mondiale par l'exil, la clandestinité ou l'expérience concentrationnaire. Chacun a contribué à la lutte contre le nazisme mais en a également payé le prix. Ainsi, les évènements historiques nous donnent à lire ici un exilé, un déporté, et un résistant devenu par la force des choses porte-parole des revenants des camps. Ces récits ? dont certains sont étudiés et comparés pour la première fois ? montrent qu'ils ont beau être divers dans leur conception, leur scénario, leur narration et leur style, ils n'en demeurent pas moins marqués par un même traumatisme du déplacement, aussi bien dans leurs allers que dans leurs tentatives de retour.
Quatre récits situés dans un pays que peu à peu le texte dessine, bien qu'une étrange brume en estompe les contours.: le Pays des Forêts. En proie à la montée d'un totalitarisme, il offre ses espaces à la reconquête de la liberté pour laquelle luttent ses personnages. Comment, dans le pays occupé, dénouer l'énigme d'un plan inconnu, mais qu'on a fait échouer ? Comment transmettre, lorsque la résistance est bâillonnée ? Agir, lire, écrire, danser, regarder les images jusqu'au fond de leurs reflets, pour retrouver la beauté du monde, de ses forêts et de ses musées ; de ses bibliothèques aussi, avec tous les champs d'images que portent leurs textes et les gestes salvateurs qu'y échangent leurs lecteurs. Sylvie Martin est née à Montpellier en 1958. Elle a étudié la littérature, les langues anciennes et l'histoire de l'art. Elle a enseigné dans le secondaire, à Paris, où elle vit.
Alain Ruscio est né en 1947.
Historien, Docteur ès Lettres, il était jusqu'ici surtout connu pour ses travaux portant sur l'histoire coloniale française. Parmi ses derniers ouvrages, Que la France était belle au temps des colonies (Maisonneuve et Larose), Le Credo de l'Homme blanc (Complexe) et La Guerre française d Indochine. Les source., de la connaissance (Les Indes Savantes).
Existe-t-il une conscience universelle ? Qui peut prétendre légitimement l'exprimer ?
Malgré ses limites historiques et les violations dont elle n'a cessé d'être l'objet, la Déclaration universelle des droits de l'homme, adoptée en décembre 1948 par l'Assemblée générale des Nations Unies, fut, sans aucun doute, un des moments où s'exprima cette conscience.
En son article 5, elle déclarait : « Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.
» En son article 10 : « Toute personne a droit, en pleine égalité, à ce que sa cause soit entendue équitablement et publiquement par un tribunal indépendant et impartial, qui décidera soit de ses droits et obligations, soit du bien fondé de toute accusation en matière pénale dirigée contre elle. » En son article 11 : « Toute personne accusée d'un acte délictueux est présumée innocente jusqu'à ce que sa culpabilité ait été légalement établie au cours d'un procès public où toutes les garanties nécessaires à sa défense lui auront été assurées. » Rien de tout cela ne fut accordé à Abdallah Younsi.
Les peuples, comme les individus, ont besoin de mémoire pour bien se connaître.
Une identité régionale forte ne va pas sans une fidélité résolue à l'histoire. Les objectifs de la Résistance en Corse sont, à bien des égards, les mêmes que dans la France entière. Mais, sans la reconnaissance d'un contexte économique, social et politique dont on ne peut nier les spécificités, il serait difficile de rendre compte des comportements purement régionaux. Encore cela est-il insuffisant : la Résistance des Corses tient largement aux pressions exercées par l'Italie fasciste.
Aussi, le temps de référence de ce livre est-il la période 1938-1945. Les Corses, engagés volontairement ou mobilisés depuis novembre 1943, ont participé aux campagnes en Italie, en France et en Allemagne jusqu'à la fin du conflit. De toutes les régions françaises, c'est la Corse qui a connu la plus étroite proximité avec le danger fasciste : perçu et combattu dès la fin des années 1930, il a été avivé par la lourde occupation italienne.
Sans doute les visées de la politique extérieure italienne étaient-elles tenues secrètes dans leurs modalités d'application, mais les appréhensions de l'opinion publique corse étaient fondées, comme le prouve l'analyse des scénarios d'annexion préparés dès 1941 par les services italiens. Cet ouvrage, qui vient en complément du cédérom réalisé en 2003 à l'initiative de l'AERI, apporte au lecteur une analyse précise des faits et événements qui se sont déroulés en Corse et nous permet de combler les oublis de notre histoire contemporaine.
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Un livre-temoignage constitué de 73 portraits de femmes de 31 pays d'Afrique.
Certaines sont des inconnues travaillant dans l'ombre, d'autres dans la lumière des médias. Chacune a confié ce que fut son éducation, la prise de conscience de son engagement, mais aussi les obstacles qu'elle a dû surmonter. Elles ont aussi parlé de leurs désirs profonds de femmes. Elles arpentent des chantiers aussi divers. que la lutte contre les discriminations, l'éducation, la santé pour tous. Elles s'impliquent dans le mouvement social, posent des actes de résistance, bousculent les préjugés, font des choix courageux qui engagent parfois leur vie.
Créatrices, elles utilisent l'image, l'écriture, le pinceau ou les paroles de chansons pour éveiller les consciences, dénoncer les dérives ou faire tomber les tabous. Elles ont un dénominateur commun : le refus de la résignation. Elles symbolisent ces millions d'Africaines, actrices du quotidien et bâtisseuse de l'avenir de leur communauté, de leur Pays et du continent tout entier. C'est à elles que ce livre est dédié.
trente et un portraits de femmes et d'hommes déportés par les nazis.
déportés des conséquences de leur choix : ne pas se soumettre, ou par leur engagement : résistants, politiques, ou encore parce que juif. mais aussi enfant né à ravensbrück par la volonté farouche et maternelle de femmes solidaires, compagnes de misère qui voulurent que la vie soit et se perpétue. elles et eux se sont trouvés en prison, dans les camps d'internement, dans les camps de concentration ou d'extermination, et ils essayent d'expliquer tant bien que mal l'avant, le pendant, le retour, mais l'après surtout et leur implication citoyenne, caritative, politique.
dans la société, ou encore leur fuite, leur errance à la recherche d'un monde perdu. nombre ne se reconnaissent plus dans leur cher pays et s'efforcent de rester muets pour ne pas déranger, pour ne pas paraître raconter l'impensable, mais tous essaient dans leur nouvelle vie une réinsertion honorable. nulle expérience n'est identique, mais la même obsédante question pour eux tous persistera : suis-je revenu(e) des camps de la mort ? il faut les écouter, les lire sans crainte ni pitié et partager.
leur histoire, leur expérience, leur espoir nous sont précieux. elles ou ils ont gardé un idéal : vivre et espérer encore en l'homme. qu'ils ou elles soient devenus ministre, ambassadeur, docteur, fonctionnaire, enseignant, ouvrier, commerçant, ils se sont engagés dans des combats d'humanité, de mémoire et d'espoir et scrutent scrupuleusement les possibles relents de la bête immonde. elles et eux doivent prendre place parmi nous avant leur définitif départ, c'est le pari que se sont donné les auteurs, afin qu'ils laissent plus qu'une empreinte, une mémoire dans notre monde tragique.