Une jeune femme se remémore sa vie sexuelle, alors qu'elle est en train de poser nue.
« Se mettre à poil devant tout le monde, prendre la pose et s'oublier, c'est facile. C'est se déshabiller devant un autre nu qui est bouleversant : on se touchera, peut-être, ce sera doux ou malheureux, angoissé, urgent, raté ; on tremblera. » Chacun des amants de la narratrice est représenté par une lettre de l'alphabet. On passe donc inexorablement avec elle de A à Z, à partir de ses premiers tâtonnements sexuels et au rythme de ses expériences successives, souvent ratées, souvent éphémères, parfois dévastatrices.
Pauline Wuth est née en 1985. Elle est enseignante et l'auteure d'un premier roman publié sous un autre nom.
Charlotte Vellin est née en 1987. Elle dessine depuis toujours et fréquente les ateliers de dessin d'après modèle vivant.
« Figure-toi, lecteur, lectrice, que je suis celle-là : l'autre. Celle par qui tout arrive, et d'abord le mauvais. Celle qui sépare ceux qui s'aiment, la dézingueuse de foyers. La coupable. La toute trouvée.
Alors l'histoire de la sainte belle-mère qui élève les enfants d'une autre, ce n'est pas à moi qu'on la fait. » Qu'est-ce qu'être libre, pour une femme, hier et aujourd'hui ? En treize portraits qui ne s'interdisent ni la noirceur, ni l'humour, ni l'absurde, ce recueil de nouvelles dresse le portrait de personnages féminins en quête d'émancipation, au moment où leur vie bascule.
Lucile BORDES a publié plusieurs romans, dont "Je suis la marquise de Carabas" (Prix Thyde Monnier 2012), qui nous plongeait déjà dans l'histoire de sa famille de marionnettistes forains. Elle renoue ici avec ses racines, à travers la grande nouvelle qu'elle consacre à Aurélie.
Proust n'a cessé de répéter que la Recherche était une « démonstration ». Cependant il s'est toujours bien gardé d'expliquer ce qu'il voulait prouver, selon quelle méthode, et pourquoi il laissait curieusement dans l'ombre cet aspect de son oeuvre, auquel il semblait tenir tant.
Cet ouvrage est consacré à ces trois questions, prises sous un angle nouveau, d'ordre logico-cryptologique. Il montre que le récit de Proust est décryptable comme un raisonnement déductif, qui aboutit à un grand théorème final. Mais pour y accéder il faut se doter d'instruments appropriés, assez puissants pour craquer le code qui rend la démonstration proustienne aussi rigoureuse qu'imperceptible.
Une telle cryptanalyse de la Recherche transforme radicalement notre lecture de l'oeuvre. Elle permet de résoudre le mystère de ce que Proust appelait sa « construction » et de comprendre comment et pourquoi son récit cache une dimension logique.
Thierry Marchaisse a une formation de philosophe et de logicien. Il a traduit Rorty, Quine, Kripke et publié notamment "Comment Marcel devient Proust", chez Epel, et avec François Jullien "Penser d'un dehors (la Chine)", au Seuil.
« Tenir un journal c'est faire l'aveu de sa subjectivité. Je m'efforce d'écrire selon ma raison, mais je ne puis échapper aux effets du sentiment et de l'émotion. Ce qui explique aussi la variabilité de mes affirmations, de mes jugements. Je ne cherche pas à démontrer, j'essaie de comprendre avec les outils, limités, dont je dispose.
Nous voilà de plain-pied dans le XXIe siècle. Celui que nous quittons aura été, entre tous, un siècle tragique : guerres mondiales, génocides, conflits coloniaux...
En 1991, quand le rideau de fer de la Guerre froide est définitivement tombé, on a cru aux jours meilleurs. L'effondrement des tours de Manhattan, le 11 septembre 2001, nous a définitivement désillusionnés. En France, l'arrivée du national-populiste Le Pen au second tour de l'élection présidentielle a chargé notre horizon de noirs nuages. Quel bonheur individuel reste possible dans une Histoire toujours abreuvée de sang et de larmes ? ».
M.W.
Que peut-on dire de la psychanalyse, après en avoir fait sa principale activité pendant plus de soixante ans ? Le but de ce livre est de répondre à cette question.
Mémoire vivante du champ freudien, à cheval sur plusieurs langues et plusieurs cultures, Moustapha Safouan a commencé son analyse alors que Freud était mort quelques années auparavant et Lacan encore presque un inconnu.
Il présente ici les éléments fondamentaux de la psychanalyse, et l'éclaircit en suivant les trois fils de ses avancées théoriques successives, de sa fonction thérapeutique singulière et de son histoire institutionnelle mouvementée.Une référence pour les spécialistes, qui servira tout aussi bien d'introduction pour les profanes ou les étudiants.
« Il faut être profond dans l'art ou dans la science, pour en bien posséder les éléments. Les ouvrages classiques ne peuvent être bien faits, que par ceux qui ont blanchi sous le harnais. C'est le milieu et la fin qui éclaircissent les ténèbres du commencement. » Diderot, Le neveu de Rameau.
Près de cinquante ans après son premier voyage en Mauritanie, Sophie Caratini revient sur cette expérience fondatrice de sa carrière d'anthropologue et de sa vie de femme.
Cette nouvelle version de son récit autobiographique, largement remaniée et complétée, en accentue la valeur de témoignage historique. Elle éclaire en particulier l'effondrement du grand nomadisme chamelier et les débuts du combat pour l'indépendance des révolutionnaires sahraouis.
C'est donc l'histoire d'une jeune fille inexpérimentée qui s'enfonce dans le désert à la recherche des bédouins Rgaybat « enfants des nuages », et qui finira par y trouver des guerilleros. Le lecteur y découvre une civilisation fascinante, un art de vivre, une culture raffinée, en même temps qu'un monde en plein naufrage.
« Vous avez un don rare, même parmi les ethnologues : vous savez voir. J'ai aimé votre livre auquel je souhaite tout le succès qu'il mérite. Il est vivant, il sonne vrai, ce qui n'exclut pas la réflexion qui nous vaut des remarques très fines, des pensées pénétrantes et de grands moments d'émotion. » Claude LÉVI-STRAUSS Sophie CARATINI est une anthropologue française et mauritanienne, directrice émérite au CNRS, spécialiste des sociétés de l'Ouest saharien.
Mon cher Loulou, Ton aura mondiale, scientifique, voire idéologique et, bien sûr, l'intérêt de ta personnalité, justifient ce bouquet de lettres, toutes écrites en 2021. Attention : tout est permis ! On peut même prendre un pseudo pour tromper l'ennemi, genre « un anti-antivax qui te veut du bien ».
Tu as donc reçu vingt-trois lettres, plus la mienne. Des femmes, des hommes, des médecins, des historiens, des philosophes, des chercheurs, des pas-chercheurs, bref des gens qui ont croisé ton chemin, toujours pour une bonne raison.
Il m'a fallu les classer, pour faire science. Ainsi, on va d'abord te suivre dans ta maison puis dans ton laboratoire. Après, on ira dans le monde et, enfin, au-delà - je veux dire carrément dans l'au-delà !
Tu seras très surpris. D.R.
Auteurs : Ange ANSOUR, Philippe BRUNIAUX, Serge CHAUMIER, Pascale COSSART, Patrice DEBRÉ, Mijo DEMOURON, Agnès DESQUAND, Henri DUBOC, Marc GALLAVARDIN, Lorraine JOLY, Arnaud LASTER & Danièle GASIGLIA-LASTER, Alain MARCHAL, Christine MOISSINAC, Jean MOCHON, Jean-Patrick MULON, Alban ORSINI, Luc PERINO, Annick PERROT, Jean-Philippe PIERRON, Daniel RAICHVARG, Philippe SANSONETTI, Maxime SCHWARTZ, Dominique SIMON, Hervé THIS, Dominique Angèle VUITTON.
L'atelier d'art de Louise et Clémentine joue un rôle décisif pour la reconstruction des femmes brisées par la violence, souvent persuadées d'être des rebuts de la société. À travers la création de bijoux, la photo et le dessin, il leur permet de se réinventer, de retrouver leur estime de soi, et de reprendre le contrôle de leur vie.
Ce livre voudrait partager l'aventure de cet atelier et le témoignage de ses participantes, leurs parcours, leurs émotions. Vous les entendrez dialoguer avec les autrices, verrez leurs créations et leurs photos, ponctuées par les éclairages de la Dr Ghada Hatem, fondatrice de La Maison des femmes.
C'est d'une grande beauté de voir ces femmes se remettre debout. Si leurs récits font parfois désespérer de l'humanité, leur résilience redonne foi en l'être humain.
« Une femme sur trois est victime de violences, vous en avez forcément rencontré, peut-être sans le savoir. Je vous invite à découvrir nos guerrières de l'ombre, nos héroïnes. Ici elles parlent, créent et se recréent. » Ghada Hatem
Ce texte écoféministe, jamais republié depuis le XVIIe siècle, nous plonge en un temps où écrire les sciences naturelles au féminin ne va pas de soi, et où (après Descartes) l'idée même d'affect animal passe pour de la sensiblerie ridicule.
Trois chercheurs nous introduisent, à partir de leur discipline, aux enjeux complexes suscités par la découverte du caméléon en Europe.
Ils rouvrent le dialogue souterrain, mais bien réel, entre Madeleine de Scudéry, la romancière des sentiments, et Claude Perrault, l'anatomiste de Louis XIV. Et ils montrent sa fécondité surprenante, puisque « le cas Méléon » permet d'éclairer les débats actuels autour du féminisme et du droit des animaux.
Une source oubliée de l'éthologie moderne, où s'invente la poétique des biographies animales, et où l'on découvre que l'esthétique galante de l'âge classique rend lisibles les sentiments des bêtes, au moment même où ils sont invisibilisés par le nouveau paradigme cartésien.
Edition dirigée par Aude VOLPILHAC, spécialiste de la littérature du XVIIe siècle, avec la collaboration de Anthony HERREL, du Muséum national d'histoire naturelle à Paris, et de Thierry HOQUET, spécialiste de philosophie des sciences naturelles.
Pourquoi prend-on plaisir à dessiner et à regarder des images ? À écouter de la musique, à en faire, à lire et à écrire, à aller au spectacle ?
Pour le comprendre, cette investigation nous entraîne vers des territoires inattendus, là où surgissent les idées et se manifeste la création.
On y découvre que la joie singulière procurée par l'appréciation, ou la création d'une oeuvre, correspond à une sorte d'état second, un mode de vigilance aussi indispensable au bon fonctionnement de notre monde mental que le sont le sommeil et les rêves.
Une hypothèse novatrice qui explique la présence de l'activité esthétique dans toutes les sociétés humaines et nous offre la possibilité de repenser radicalement notre rapport à l'art, la beauté, l'artiste et la création.
L'histoire de "La Retrouvée" raconte une conquête à double sens. Car cette maison, initialement parée de toutes les disgrâces, a dû conquérir le coeur de sa propriétaire, tandis que celle-ci s'acharnait à faire sien un lieu « qui n'était pas son genre ».
Comment s'approprie-t-on une maison, un jardin ? Comment devient-on finalement habité par le lieu qu'on habite, réparé par le lieu qu'on répare ?
L'exploration de ce kaléidoscope d'expériences, à la fois bien particulières et familières à beaucoup d'entre nous, fait l'objet de cet atypique récit par fragments, allant de l'anecdote drolatique à l'exploration psychanalytique, du traité de décoration à la philosophie et de la botanique à la mystique.
Pour retrouver l'effet d'étrangeté que produisit l'emballage du Pont-Neuf, il faut remonter dans le temps, quand Christo était encore peu connu du grand public.
En 1985, le sens d'une entreprise aussi inédite, collective et éphémère, était loin d'aller de soi, en tout cas pour les non-initiés : avait-on encore affaire à un ouvrage d'art - le pont - ou bien à une oeuvre d'art ? Comment se faire une opinion ? Et fallait-il même prendre tout cela au sérieux, qui défiait autant le sens commun que la sociologie ?
L'enquête menée à l'époque par Nathalie Heinich permet de s'immerger dans le Paris du premier « effet Christo ». Truffée d'anecdotes savoureuses et de documents originaux, elle offre une introduction remarquablement vivante à la question des frontières de l'art.
Anne Dufourmantelle a péri le 21 juillet 2017 pour sauver des enfants de la noyade en Méditerranée, dont le propre fils de l'auteur.
Elle était psychanalyste, philosophe, romancière, auteure d'une oeuvre reconnue de par le monde. Sa notoriété culturelle ne suffit pourtant pas à expliquer l'émotion considérable qui s'est répandue à l'annonce de sa mort, en France et au-delà, jusqu'auprès de gens qui ne l'avaient jamais lue ni entendue.
Ce récit de chagrin livre le portrait d'une femme exceptionnelle, en même temps qu'il médite sur les rapports père-fils, l'origine du sacré et l'aura d'un être qui avait « la passion de l'amitié ».
« Ses traits s'étiraient dès qu'elle voyait autrui heureux. Il n'y a pas beaucoup de gens qui nous donneraient envie d'être heureux rien que pour les rendre heureux. »
Un enfant qui perd ses parents ? C'est un orphelin. Mais un parent qui perd son enfant ? Il n'existe pas de mot pour le désigner.
Toute langue a des lacunes lexicales, des zones de sens auxquelles ne correspond aucun terme précis. Ce dictionnaire littéraire donne la parole à quarante-quatre écrivains qui tentent, non pas de fabriquer des néologismes, mais simplement de décrire et d'interroger quelques manques éprouvés dans leur pratique de la langue.
Nul souci d'exhaustivité, nulle possibilité même. Mais l'esquisse d'une cartographie des absences, dans un certain paysage de la littérature française contemporaine.
Belinda Cannone et Christian Doumet ont également dirigés, chez le même éditeur, le Dictionnaire des mots en trop (TM, 2017) et le Dictionnaire des mots parfaits (TM, 2019).
AVEC : Élisabeth Barillé, Pierre Bergounioux, Stéphane Bouquet, Belinda Cannone, Pierre Cleitman, Pascal Commère, François Debluë, Michel Deguy, Jean-Michel Delacomptée, Gérard Dessons, Jean-Philippe Domecq, Max Dorra, Christian Doumet, Anne Dufourmantelle, Renaud Ego, Denis Grozdanovitch, Jacques Jouet, Pierre Jourde, Cécile Ladjali, Pierre Lafargue, Frank Lanot, Alain Leygonie, Diane De Margerie, Jean-Pierre Martin, Isabelle Minière, Dominique Noguez, Gilles Ortlieb, Véronique Ovaldé, Alexis Pelletier, Pia Petersen, Didier Pourquery, Philippe Raymond-Thimonga, Henri Raynal, Philippe Renonçay, Jean Rouaud, James Sacré, Marlène Soreda, Morgan Sportes, Brina Svit, François Taillandier, Claire Tencin, Gérard Titus-Carmel, Patrick Tudoret, Julie Wolkenstein.
Où en est la psychanalyse aujourd'hui ?
Ces lettres dessinent un état du champ freudien inséparable, pour le meilleur comme pour le pire, de « l'effet Lacan » et des retombées de son enseignement, en France autant qu'à l'étranger.
Elles sont signées de psychanalystes (élèves ou détracteurs), dont des proches de la première heure, mais aussi de personnalités scientifiques ou artistiques venues d'autres horizons.
On peut y voir une forme inattendue de manifeste, une relance du gai savoir lacanien, qui s'autorisait toutes les formes de propos et d'arguments pro et contra, des plus loufoques aux plus sérieux, des plus littéraires aux plus théoriques.
Auteurs : Jean Allouch, Paul Audi, Jorge Banos Orellana, Fethi Benslama, Daniel Borrillo, Danièle Brun, Chloé Delaume, Christian Dunker, Eric Fassin, Frédéric Gros, Lewis Kirshner, Etienne Klein, Gloria Leff, Guy le Gaufey, Lucrèce Luciani, Paola Mieli, Bertrand Ogilvie, Anne Onime, Barbara Osorovitz, Jacques Roubaud, Moustapha Safouan, Jacques Sédat, Daniel Sibony, Christian Simatos, Marie-Claude Thomas, Alain Vanier, Catherine Vanier, Mayette Viltard, Anonyme.
Lors des deux septennats de Mitterrand, les cartes du monde furent rebattues et redistribuées comme on n'avait jamais pu l'imaginer. La chute du communisme, l'éclatement du bloc soviétique, l'implosion de l'URSS... On mesure mal aujourd'hui ce retournement d'histoire.
Le monde depuis 1945 était partagé en deux blocs, armés jusqu'aux dents, et leur face-à-face soumettait le reste de la planète. L'incroyable bouleversement accompli, on put rêver, comme jadis Bernardin de Saint-Pierre, à une paix perpétuelle. Une sorte de « fin de l'Histoire » se réalisait par la victoire de la société libérale et démocratique - un modèle sur lequel s'aligneraient bientôt tous les Etats du monde. Il fallut vite déchanter.
« On lit ses souvenirs encore chauds, ses notes au jour le jour, comme un roman, parce qu'ils érigent un type littéraire nouveau, que je sache : l'historien comme militant impossible ». Paul Veyne.
Tombeau pour un père -cheminot- encore un peu vivant, ces poèmes racontent la traversée des deuils, ils tentent de phraser le chagrin, la peine à vivre et la maladie du proche, désormais plongé dans le brouillard de l'oubli.
Ils disent aussi ce qui y échappe, les « épiphanies », ces moments si rares où s'éclaire fugitivement quelque chose de soi, des autres ou du monde.
Avec un café, pourquoi pas, et une heure devant soi, il est bon de lire dans l'ordre ce journal poétique épars, de prendre le train en compagnie de l'auteur, au rythme de ses photos.
On peut en éprouver un grand calme, pas du tout désespérant.
Comment ? s'entend-on déjà reprocher, des mots en trop ? Mais les mots, on en manquerait plutôt.
Et pourtant. Âme, artiste, coach, communauté... ils sont légion ceux qui éveillent notre résistance intime à tout ce qu'ils charrient d'affects, d'idéologie, de pseudo-concepts - notre résistance mais pas celle du voisin !
Quarante-quatre écrivains explorent ici les raisons pour lesquelles ils renâclent devant certains mots, et leurs réflexions critiques témoignent autant d'un état de la langue que des poétiques et des enjeux de notre temps.
Belinda Cannone et Christian Doumet ont également dirigés, chez le même éditeur, le Dictionnaire des mots manquants (TM, 2016) et le Dictionniare des mots parfaits (TM, 2019).
Avec : Malek ABBOU, Jacques ABEILLE, Mohammed AÏSSAOUI, Jacques ANCET, Marie-Louise AUDIBERTI, Michèle AUDIN, Olivier BARBARANT, Marcel BÉNABOU, Jean BLOT, Jean-Claude BOLOGNE, François BORDES, Lucile BORDES, Mathieu BROSSEAU, Belinda CANNONE, Béatrice COMMENGÉ, Thibault Ulysse COMTE, Seyhmus DAGTEKIN, Louis-Philippe DALEMBERT, Rémi DAVID, Erwan DESPLANQUES, Jean-Philippe DOMECQ, Christian DOUMET, Renaud EGO, Eric FAYE, Caryl FÉREY, Michaël FERRIER, Philippe GARNIER, Simonetta GREGGIO, Cécile GUILBERT, Hubert HADDAD, Isabelle JARRY, Cécile LADJALI, Marie-Hélène LAFON, Sylvie LAINÉ, Frank LANOT, Fabrice LARDREAU, Mathieu LARNAUDIE, Linda LÊ, Guy LE GAUFEY, Jérôme MEIZOZ, Christine MONTALBETTI, Christophe PRADEAU, Marlène SOREDA, Abdourahman A. WABERI.
Pourquoi certains mots nous plaisent-ils tant ? S'adressant à notre sensibilité, à notre mémoire ou à notre intelligence du monde, ils nous semblent... parfaits.
Bien sûr, parfait, aucun mot ne l'est - ou alors tous le sont. Pourtant, chacun de nous transporte un lexique intime, composé de quelques vocables particulièrement aimés.
Après ceux consacrés aux mots manquants et aux mots en trop, ce troisième dictionnaire iconoclaste invite une cinquantaine d'écrivains à partager leurs mots préférés. Il vient parachever une grande aventure collective où la littérature d'aujourd'hui nous ouvre ses ateliers secrets.
Avec : Nathalie AZOULAI, Dominique BARBÉRIS, Marcel BÉNABOU, Jean-Marie BLAS DE ROBLÈS, François BORDES, Lucile BORDES, Geneviève BRISAC, Belinda CANNONE, Béatrice COMMENGÉ, Pascal COMMÈRE, Seyhmus DAGTEKIN, Jacques DAMADE, François DEBLUË, Frédérique DEGHELT, Jean-Michel DELACOMPTÉE, Jean-Philippe DOMECQ, Suzanne DOPPELT, Max DORRA, Christian DOUMET, Renaud EGO, Pierrette FLEUTIAUX, Hélène FRAPPAT, Philippe GARNIER, Simonetta GREGGIO, Jacques JOUET, Pierre JOURDE, Cécile LADJALI, Marie-Hélène LAFON, Frank LANOT, Bertrand LECLAIR, Alban LEFRANC, Sylvie LEMONNIER, Arrigo LESSANA, Alain LEYGONIE, Jean-Pierre MARTIN, Nicolas MATHIEU, Jérôme MEIZOZ, Gilles ORTLIEB, Véronique OVALDÉ, Guillaume POIX, Didier POURQUERY, Christophe PRADEAU, Henri RAYNAL, Philippe RENONÇAY, Pascale ROZE, Jean-Baptiste de SEYNES, François TAILLANDIER, Yoann THOMMEREL, Laurence WERNER-DAVID, Julie WOLKENSTEIN, Valérie ZENATTI.
La Ve République se met en place, le marxisme bouche l'horizon intellectuel, la guerre d'Algérie semble interminable... Nous sommes en 1958, Michel Winock a 20 ans ; « dévoré par la politique », il s'ennuie en licence de Lettres et décide de devenir historien.
On découvrira dans ses notes quotidiennes un peintre de notre temps, à l'art du trait et du portrait digne des moralistes de l'âge classique. Un observateur méticuleux des affaires publiques, des médias, des conflits sociaux ou idéologiques. Un conteur né, dont l'ironie s'est faite méthode pour mieux comprendre ses contemporains.
Ce volume où s'enchevêtrent vie politique et vie universitaire, vie de l'édition et vie personnelle s'achève en 1981. Avec la victoire de François Mitterrand à l'élection présidentielle, « un cycle se terminait : la république gaullienne était finie ».
Quelques années après des vacances souriantes et ensoleillées en Angleterre, Katherine s'y retrouve seule, en exil, aux prises avec le monde froid et impitoyable de la fin de la guerre. Se refaire une vie peut toucher au cauchemar. Vivre aussi :
" Qu'est-ce qui l'avait prise de se ruer hors de chez elle sans laisser de messages ni prendre de dispositions ? Ses sentiments ressemblaient à une nuée d'oiseaux qui descendent en piqué vers un coin de champ puis restent en suspens dans les airs, tous tremblant à leur place équidistante, pour ensuite refluer, comme une bannière ballottée tantôt dans un sens, tantôt dans l'autre.
Qu'avait-elle connu de plus excitant que la pensée de cette lettre ? Avait-elle peur de rencontrer Robin, la personne de Robin ? Non, bien sûr que non. Cette rencontre qu'il suggérait, n'était-elle pas tout juste ce qui lui avait semblé pratiquement inéluctable ? Pourquoi se comportait-elle de façon si immature ? " " Il arrive un moment dans la vie où vous comprenez qu'il y a une limite à ce que vous pouvez obtenir des autres, et une limite à ce qu'est en soi votre propre personnalité. C'est exactement l'histoire d'Une fille en hiver. "
De loin, ça ressemble à un grabouillage, de près c'est de la schizo-philosophie, drôle. Tout étant dans tout, comme d'hab', la Petite Personne c'est toi quand t'es introspectif, mais c'est aussi l'auteur se roulant en boule sur lui-même ; ça se prend pour Dieu et pour rien, c'est du haïku en dessin, minimaliste, incomparable car vraiment original... et surtout irracontable en dix lignes. Faut voir !
Les Baruya de Nouvelle-Guinée sont l'une des dernières sociétés tribales découvertes par l'Occident. Comment ont-ils réussi à passer, en quelques décennies, du néolithique à la modernité ? Que sont devenus les « secrets des hommes », dont la trahison redoutée eût sapé un ordre social fondé sur la subordination des femmes ?
Avec un art exceptionnel de conteur, Maurice Godelier retrace ces transformations en s'appuyant sur un demi-siècle d'observations quasi ininterrompues de plusieurs générations d'anthropologues. Car depuis son séjour pionnier dans les années 60 beaucoup de choses ont changé, et aujourd'hui les Baruya (hommes et femmes) jouent gros jeu aux cartes, tout en suivant les cours du café à la radio.
L'histoire de cette petite société offre un exemple particulièrement clair des effets conjoints du christianisme et du capitalisme mondialisé. On peut y lire en miniature les caractéristiques de notre monde et y voir tout à la fois l'occidentalisation forcée d'une société tribale et la résistance de ses valeurs traditionnelles.
Le psy était presque parfait... Une séance d'enfer avec une patiente intraitable.
« Alors je vous raconte ?
- Pourquoi pas, puisque vous semblez y tenir. Je vais tâcher de ne pas vous interrompre, mais je ne vous promets rien. Selon ce que vous allez me dire, je devrai peut-être réagir.
- Ne vous inquiétez pas. Je n'ai tué personne, je n'ai commis aucun délit, je n'ai rien fait de mal. C'est juste que je suis mal, que je me sens mal et que je veux parler. Mon histoire est banale en un sens. Je pense que vous allez même la trouver nulle, car un psy comme vous doit en entendre de toutes les couleurs. Mais j'ai vraiment besoin que vous compreniez comment je suis devenue prête à tout pour l'homme que j'aime, et ce n'est pas facile pour moi à expliquer, parce que je suis lesbienne. »