Une nouvelle édition dans un design contemporain et soigné qui accompagnera la nouveauté de Bret Easton Ellis, Les Éclats.
« J'ai commencé à prendre des notes pour American Psycho pendant la dernière semaine de décembre 1986 et je me suis mis à en décrire les grandes lignes au début du printemps 1987, après m'être installé à New York et alors que je m'apprêtais à louer un appartement sur 13th Street. Le titre du premier chapitre, «April Fool's Day», indique que ce qu'on va lire n'est pas exactement un récit fiable, qu'il s'agit peut-être entièrement d'un rêve, de la sensibilité collective de la culture consumériste yuppie vue à travers les yeux d'un sociopathe dérangé qui a une prise très fragile sur la réalité. Et c'est peut-être ce qu'est devenu le livre au moment où j'ai commencé à l'écrire en 1987, dans la mesure où je vivais dans une sorte de monde onirique, moi aussi - le surréalisme que j'expérimentais personnellement subissant une mutation dans le domaine fictif de Patrick Bateman. Je n'ai pas parlé de ça pendant ou après la controverse qu'a provoquée le roman en 1991 ; c'est seulement au cours des dernières années, en commençant la tournée mondiale de mon livre, que j'ai faite à contrecoeur en 2010, que j'ai admis être, à tant de niveaux différents, Patrick Bateman, du moins pendant que je travaillais sur le livre. Nous partagions une relation illusoire et distante au monde qui nous épouvantait, auquel nous voulions cependant tous les deux être connectés. Nous ressentions du dégoût pour la société qui nous avait créés, de même qu'une résistance à ce qu'on attendait de nous, et nous étions enragés à l'idée qu'il n'y avait nulle part où aller. Patrick dit à un moment donné : «Je veux m'insérer.» En 1987, c'était également vrai pour moi. » Bret Easton Ellis, extrait de sa préface.
Puisqu'elle est la seule femme de son équipe, c'est Mme Shibata, une jeune trentenaire diplômée, qui hérite des tâches quotidiennes les plus ingrates. Faire le café, ranger la salle de réunion, laver les tasses sales de tous ses homologues masculins... Mais un jour, dans un accès de rébellion non prémédité, elle refuse. L'odeur d'un mégot se consumant au fond d'une énième tasse de café lui donne la nausée.
Du fait de sa grossesse, annonce-t-elle. Seule ombre au tableau : Mme Shibata n'est pas enceinte...
Une mécanique folle se met alors en marche tandis qu'une nouvelle vie s'offre à elle. Sa condition la protège désormais des heures supplémentaires, de la photocopieuse et de la machine à café. Elle peut enfin se reposer, suivre des cours d'aérobic prénatale, et même... assister à sa première échographie. Alors que son ventre grossit et que la frontière avec la réalité s'estompe, une question demeure : jusqu'où cette « grossesse » peut-elle aller ?
Antan a tout l'air de n'être qu'un paisible village polonais.
L'existence y est ponctuée par le temps ; le temps d'aimer, de souffrir puis de mourir. Antan est situé au centre de l'univers - coeur du monde, coeur des hommes, coeur de l'Histoire. Mais qui préside à son destin ? Dieu, qui du haut des cieux lui envoie les maux et les bonheurs dévolus aux humains, ou le châtelain Popielski, envoûté par le Jeu du labyrinthe que lui a offert le rabbin qui, d'un coup de dés, renverse peut-être l'ordre des choses ? Un homme se transforme en bête, les âmes des morts errent sur le bourg jusqu'à se croire vivantes, des animaux parlent à une vieille folle, au cours ordinaire de la vie se substitue brutalement la guerre et son cortège d'événements diaboliques...
Dans ce poignant roman épistolaire adapté à l'écran par Spielberg, Alice Walker dénonce l'oppression raciale et sexuelle des femmes noires du Sud des États-Unis.
Abusée, engrossée deux fois par son beau-père, le cauchemar de Celie, quatorze ans, ne fait que commencer. Elle est vite mariée à Albert, qui cherche une domestique plus qu'une épouse... Dans ce ménage improbable, le mépris du mari va de pair avec les coups. Nettie, sa jeune soeur qui s est'installée avec eux, est chassée par Albert pour avoir refusé ses avances et réussit à partir pour l'Afrique. Ne sachant pas où joindre sa soeur, Celie commence pourtant une correspondance avec celle-ci, et adresse ses lettres à ce « cher bon Dieu ». Même sans retour de courrier, c'est la seule solution que trouve Célie pour ne pas sombrer dans la folie. Elle se raconte, sans misérabilisme, décrivant le cauchemar de la violence et de l'isolement mais aussi l'espoir qui naîtra de sa rencontre avec la sensuelle Shug Avery, auprès de qui Celie apprivoisera son corps, apprendra l'estime de soi et connaîtra l'amour.
Lauréat du prix Pulitzer et de l'American Book Award en 1983, La Couleur pourpre a été adapté au cinéma en 1984 par Steven Spielberg et a obtenu onze nominations aux Oscars.
Une cabane dans les arbres, une maison ancienne au coeur des montagnes, une piscine... Une petite fille qui se baigne, un père qui disparaît, un autre qui trouve la paix dans le silence humide d'une cave, un couple qui se déchire ou se retrouve. Et puis, dans la poussière ou dans la grâce des instants volés du quotidien, surgissent des sentiments, des rêves, un désir inconnu, une découverte, qui illuminent, blessent, font grandir.
C'est dans son village natal, près de Belluno, que Dino Buzzati, atteint d'un cancer, va passer les derniers mois de sa vie. Conscient que l'échéance fatale est proche, il écrit une série de textes courts qui marquent l'aboutissement de ses réflexions majeures. La métaphore de la vie militaire vers laquelle il revient dans ce livre et qu'il affectionne (Le Désert des Tartares) est un moyen de se pencher sur les thèmes du sacrifice, de l'obéissance, de la fatalité, de la grandeur, de la vacuité...
Derrière l'apparente retenue, l'impassibilité inquiétante, ironique de ces récits, l'émotion est palpable. On veut bien croire Buzzati lorsqu'il déclare que son « régiment » est prêt à partir. C'est l' « avis de départ » d'un voyageur immobile.
Marian se cherche, irrésolue. Depuis qu'elle est fiancée, chez elle tout se détraque. Si elle s'en sort à peu près avec Peter son supposé futur mari, ainsi qu'avec son travail d'opératrice en marketing, le fait de ne plus pouvoir s'alimenter lui pose un problème d'une tout autre ampleur. Moins elle peut avaler, plus elle se sent elle-même dévorée : comme si, de membre ordinaire de notre société de consommation, elle se retrouvait dans la peau d'un de ses produits... Jusque-là inédit en France, ce premier roman subversif et d'une drôlerie grinçante contient déjà tout ce qui fera de Margaret Atwood la plus grande romancière canadienne contemporaine de l'imagination à revendre, une construction narrative brillante et un style plein d'humour, d'ironie et de justesse.
Les pérégrinations tragi-comiques d'un anti-héros naïf... Une satire hilarante de l'Angleterre des années 20, parodie du roman d'apprentissage et du récit picaresque.
C'est l'histoire de Paul Pennyfeather, un jour déculotté par ses camarades d'Oxford et injustement renvoyé de son université pour indécence... Le chemin de Pennyfeather, devenu professeur au pays de Galles, va croiser celui d'une aristocrate qui dirige (sans qu'il le sache) une chaîne de bordels en Amérique du Sud. Alors qu'il est sur le point d'épouser la fille de cette dernière, la vérité éclate sur l'affaire de traite des blanches, et Pennyfeather se retrouve - injustement, à nouveau ! - dans le box des accusés, puis en prison. À sa sortie, il s'invente un nouveau personnage, cousin de lui-même, et reprendra une vie de méditation placée sous le signe de ses grands prédécesseurs, Saki, Firbank et Oscar Wilde.
Grandeur et décadence, premier roman et premier chef-d'oeuvre d'Evelyn Waugh, le propulse instantanément parmi les meilleurs écrivains de sa génération.
De même que sa vie se confondra ensuite avec son oeuvre, il s'inspire notamment, pour écrire ce roman publié en 1928, de son expérience d'enseignant. Il y décrit ce qu'il appelle " l'absurdité d'une vie sans Dieu, révélée par le cocasse des situations traversées par des individus condamnés à une existence grotesque et désarticulée. "
Si Evelyn Waugh est considéré avec Graham Greene comme l'un des plus grands écrivains catholiques anglais, il est aussi l'un des humoristes les plus féroces du siècle dernier.
Institution britannique par excellence, l'humour décapant dont il use sans parcimonie aucune lui permet de laisser libre cours à une satire parfois méprisante, toujours acerbe, d'une civilisation où les valeurs fondamentales ont depuis longtemps fait naufrage. Ainsi ce roman n'épargne-t-il rien ni personne. Éducation, aristocratie, religion, sport : aucun des fleurons de l'Empire n'échappe au jeu de massacre.
Hrabal au pays des charlots... où comment un jeune prolétaire débute comme groom dans les années 1920 et finit millionnaire au moment où la Tchécoslovaquie bascule de l'occupation allemande à l'occupation communiste.
Entre-temps, de restaurant en restaurant, Jan Dite aura peu à peu grimpé dans l'échelle sociale. En pleine apogée, et alors que le pays est aux mains des nazis, Jan Dite tombe amoureux d'une jolie monitrice d'éducation physique allemande avant d'être déclaré collaborateur. Il sera aussi résistant par inadvertance puis prisonnier par choix. Mais malgré les millions amassés, rien n'y fait : il manque quelque chose à son bonheur. Que faut-il bien donc faire pour être reconnu socialement ? Il n'est pas certain qu'il trouve jamais la réponse...
Si ça n'était pas burlesque, ça ne serait pas du Hrabal... L'auteur, une fois encore, crée un personnage original qui a pris une valeur mythique.
L'air de rien, et en moins de deux cents pages, Bohumil Hrabal aborde des thèmes aussi profonds que difficiles tels que la collaboration, la guerre, l'arrivée des communistes au pouvoir ou encore l'internement en camps de travail. Mais, en toute circonstance, il garde un flegme subversif et se raccroche à deux valeurs sûres : le rire et les femmes. Bohumil Hrabal est l'héritier de ce comique si particulier et typiquement pragois, de cet humour qui est d'abord un humour de survie et de résistance.
Un jour, insidieusement, leur quotidien dérape. Sur un souvenir, un incident, une rupture, une prise de conscience. Le constat qu'ils dressent alors de leur propre existence a un goût doux-amer, lucide et ironique. Voilà le lien secret qui unit les protagonistes hommes et femmes, femmes surtout de chacune de ces dix nouvelles. Du Canada urbain à celui des grandes étendues sauvages, depuis des fouilles archéologiques en Écosse aux bureaux d'un journal à la mode, d'une disparition en montagne au microcosme d'une colonie de vacances, d'une traîtrise amicale à une exquise vengeance amoureuse, de la fin des années 1950 au début des années 1990, Margaret Atwood nous offre dix récits tendres et incisifs qui confirment son intelligence aiguë de la société contemporaine.
Les nouvelles de Tennessee Williams sont ses vraies Mémoires. Tout ce qui lui est arrivé dans sa vie, réelle ou fantasmée, lui a servi pour les écrire. C'est particulièrement vrai pour celles que l'on a réunies ici et qui datent des années 1970. On s'en convaincra aisément en lisant " Le poulet tueur et la folle honteuse ", histoire d'une initiation gay d'un comique assez irrésistible. Ou encore, au rayon des fantasmes affectueusement misogynes, " Miss Coynte de Greene " et " Das Wasser ist kalt ", délicieuses histoires de femmes attirées par le sexe mâle. C'est que, pour Tennessee Williams, le désir est au coeur de nos existences. Bien plus important et fondamental qu'on ne se plaît souvent à le reconnaître. Malgré l'alcool, la maladie, les médicaments et le reste, l'auteur d'Un tramway nommé désir nous a livré dans ses dernières nouvelles un feu d'artifice tour à tour drôle, émouvant et qui - au-delà des excès de ses personnages - touche juste.
Écrites entre 1951 et 1961, les onze nouvelles du recueil traitent de ce mal intemporel qu'est la solitude. Il y a la solitude de l'enfant à l'école comme dans " Le docteur jeu de quilles " et " Une petite fête pour Noël ". Les deux nouvelles évoquent la relation potentiellement destructrice qui peut naître entre un élève et son maître. La solitude du malade est aussi évoquée dans " Fini l'an 'ieux, 'ive l'an neuf! ". Dans un hôpital militaire, un tuberculeux tente d'écrire à sa fille qui vient de lui apprendre qu'elle était enceinte.La grande majorité des personnages des nouvelles de Richard Yates est composée d'outsiders, d'incompris qui sont rejetés par la communauté qu'ils tentent désespérément d'intégrer. Que ce soit dans l'armée (" Quand Jimmy reverra sa brune ") ou dans la rédaction d'un journal (" Contre les requins "), ils luttent pour trouver leur place dans la société. Comme le disait l'auteur, ceux qui réussissent ne l'intéressent pas. Jamais méchant mais sans concession, il préfère pointer les failles d'hommes et de femmes ordinaires souvent victimes des circonstances. Dans ces nouvelles finement aiguisées et dont les mots sont délicatement choisis, il met aussi en lumière une époque particulière de l'Amérique. Celle où le rêve américain se réalisait enfin et, en même temps, où il commençait pour certains à sonner faux. C'est l'après-guerre, la naissance des banlieues, le conformisme. Les soldats reviennent traumatisés mais sont censés agir comme si tout allait bien. Les jeunes hommes s'accrochent difficilement aux plus basses marches de l'échelle sociale. Ils sont coincés dans des mariages insatisfaisants où la femme, si elle n'est pas secrétaire pour aider aux fins de mois difficiles, attend sagement son mari à la maison (" Sans peur et sans reproche " et " Tout le bonheur du monde "). Enfin, c'est le temps des martinis, des pianos-jazz où il règne comme un arrière-goût de l'époque fitzgeraldienne (" Un pianiste de jazz formidable ").
Avec émotion et humour, Graham Greene écrit un roman politique et psychologique
sur l'incapacité à trouver l'amour et les effets destructeurs de cette quête.
Le jour de son douzième anniversaire, Victor Baxter est enlevé dans la cour de son école par un étrange personnage surnommé le Capitaine. Il était en effet l'enjeu d'une partie de Backgammon que son père a perdue. Le Capitaine, un aventurier au passé mystérieux, confie l'enfant à Liza, une femme dont il est follement amoureux. Pendant que le Capitaine parcourt le monde à la recherche d'improbables fortunes, envoyant de temps à autre des lettres d'amour accompagnées d'argent, Victor rebaptisé Jim grandit aux côtés de Liza. Ce n'est qu'à l'âge adulte, alors qu'il est devenu journaliste, que Jim pourra affronter le Capitaine et découvrir la vérité sur cet homme. Décidé à éclaircir les relations qui unissaient le Capitaine à Liza, il part le retrouver au Panamá, sans se douter qu un monde dangereux d'intrigues politiques l'y attend...
Si l'on retrouve dans ce vingt-troisième et ultime roman de Graham Greene tout l'univers de son oeuvre, un thème se distingue et touche particulièrement : la solitude de l'enfance. La compagne de Graham Greene (à qui est dédicacé le livre) retrouva dans ce texte des traces d'une de leurs conversations privées, traces d'autant plus précieuses qu'elles donnent une des clés de l'oeuvre : « Aimer, et aimer bien : enfant, ce fut sans doute difficile pour moi de faire la distinction entre les deux. »
un garçon échoue dans un motel désolé et sordide, à la recherche du matelas carbonisé sur lequel son père a brûlé vif un soir d'ivresse; un acteur éreinté se heurte à une fonctionnaire obtuse dans un poste-frontière mexicain: elle ignore que son nom est spencer tracy; un homme et une femme se querellent dans une chambre d'hôtel quelque part au dakota-du-sud, et se séparent sans réellement savoir ce qui les fait agir; deux gamins élèvent un louveteau acheté par correspondance avant de l'abandonner à son sort sur une voie ferrée; une équipe de cinéma tourne sous le soleil du mexique, sans même s'apercevoir que des indiens pratiquent au-dessus de leurs têtes un rituel ancestral..: ;sam shepard nous confronte avec talent à la solitude, la violence et la dureté d'une amérique belle et désenchantée.
la sienne. ses nouvelles sont laconiques, lyriques, brutales, tristes ou comiques selon les cas. toutes ensemble elles offrent une vision très personnelle de l'enfance, de la famille, des racines, de la passion charnelle, de la trahison et de la célébrité; autant de thèmes qui fascinent leur auteur, et qu'il décline ici d'une voix austère et pure comme un désert de l'arizona.
Après Margaret Atwood, Mikhaïl Boulgakov, E. L. Doctorow et Pa Kin, deux grands auteurs anglo-saxons rejoignent la collection " Bibliothèque Pavillons " : Evelyn Waugh et Richard Yates.
En janvier 2005, à l'occasion des soixante ans de la prestigieuse collection " Pavillons ", " Bibliothèque Pavillons " a vu le jour. Cette nouvelle collection en format poche et à prix " doux " se propose de rééditer certains ouvrages du fonds " Pavillons " devenus rares, voire introuvables.
Considéré comme le père spirituel de Raymond Carver et d'André Dubus, Richard Yates n'est pas seulement le grand auteur de nouvelles que son recueil Onze Histoires de solitude a révélé au public français. C'est aussi un romancier qui, au fil de son oeuvre, a tracé un portrait doux-amer des États-Unis de la seconde moitié du XXe siècle, pendant à sa façon du célèbre Babbit de Sinclair Lewis, écrit en 1922.
L'histoire d'un couple ordinaire qui se persuade que la réussite est à portée de main... jusqu'à l'échec social et au drame.
April et Frank Wheeler forment un jeune ménage américain comme il y en a tant : ils s'efforcent de voir la vie à travers la fenêtre panoramique du pavillon qu'ils ont fait construire dans la banlieue new-yorkaise. Frank prend chaque jour le train pour aller travailler à New York dans le service de publicité d'une grande entreprise de machines électroniques, mais, comme April, il se persuade qu'il est différent de tous ces petits-bourgeois au milieu desquels ils sont obligés de vivre. Certains qu'un jour, leur vie changera... Mais les années passent sans leur apporter les satisfactions d'orgueil qu'ils espéraient. S'aiment-ils vraiment ? Jouent-ils à s'aimer ? Se haïssent-ils sans se l'avouer ? Le jour où leur échec social devient évident, le drame va éclater.
Querry a perdu la foi - la foi en Dieu, la foi en son amour pour les femmes, la foi en sa vocation d'architecte qui construit des églises. Pour échapper à sa condition de « mort-vivant » et - qui sait ? - pour retrouver un sens à sa vie, il fuit son quotidien de nanti pour l'Afrique aux mille masques. Il échoue au Congo belge, dans une léproserie, où il tentera de « soigner » son indifférence au monde, aux autres. Ce pourrait être un avant-goût du bonheur et une possible renaissance, si un jour il n'était reconnu par un journaliste avide de sensationnel. Après avoir cherché à faire de lui un héros, un saint, il le placera au centre d'un scandale.
Mais un nouveau départ est-il envisageable pour celui qui est revenu de tout ? Rejoint par ce qu'il avait voulu fuir, Querry trouvera-t-il une échappatoire ? Après la « mort de Dieu », en quoi ou en qui pouvons-nous encore croire ? L'amour, le progrès ? En grand romancier, Greene se garde bien de donner une réponse toute faite.
La fin, violente et ironique, laissera au lecteur épaté le parfum inoubliable du chef-d'oeuvre.
Que fait un homme de quarante-cinq ans frappé par une angoisse existentielle ? Il part faire du camping caravaning, bien sûr !
En tout cas, c'est l'idée d'Éric, comptable, marié et père de deux enfants. Alors qu'il fête son anniversaire au pub, entouré de ses amis, il prend soudain conscience que le camping sera pour lui la façon idéale de passer quinze jours de vacances en famille et de ré-flé-chir.
C'est en vacances que les problèmes sérieux commencent...
Éric y croyait tellement à ce ressourcement... Il n'avait rien laissé au hasard. Il avait même commencé à rédiger un journal où les considérations météorologiques côtoyaient de profondes réflexions philosophiques. Mais, rien ne se passe comme prévu, du moins comme il l'aurait souhaité. Sa femme est prise de pulsions sexuelles irrépressibles, sa fille traverse une crise de mysticisme et son fils décide de retourner à l'état de nature. Sans parler des autres vacanciers plus étranges les uns que les autres.
Geoff Nicholson manie avec talent l'art de la satire et du burlesque.
Il a écrit une comédie grinçante et cruelle dans laquelle les situations tragiques ne manquent pas. Cependant, en bon Britannique, il jongle subtilement avec le second degré, et la plupart des scènes de son roman, cocasses, parfois surréalistes, sont hilarantes.
Qu'avez-vous prévu de faire pour vos prochaines vacances oe!oe!
William Boot, chroniqueur pour la rubrique « Faune et flore » d'un journal britannique, est un jeune homme avide de culture, menant une vie modeste, loin du tumulte londonien. Mais le jour où le rédacteur en chef du Daily Beast le confond avec un romancier de renom et l'envoie de force à l'étranger en tant qu'envoyé spécial, tout bascule. William est dépêché en Ismaël, un État fictif d'Afrique orientale, où une guerre civile serait sur le point d'éclater. Mais à Jacksonburg, la capitale, nulle trace de révolte, ni même d'opposition : seulement une nuée de journalistes étrangers venus guetter les soubresauts inexistants de l'actualité ismaëlienne. Chacun s'acquitte pourtant de sa tâche : couvrir à tout prix l'événement, généraliser, extrapoler, copier les autres, inventer pour tenir tête à la concurrence tout en télégraphiant les nouvelles que tous les magnats de la presse ont déjà prévues. Et malgré sa totale incompétence, c'est William Boot qui, accidentellement, décrochera le scoop tant attendu. Evelyn Waugh, le satiriste le plus cinglant de la littérature des années 1930, livre avec Scoop une véritable farce sur l'absurdité du monde journalistique, fustigeant la célèbre Fleet Street et la forfanterie des correspondants dépêchés à la hâte sur le continent africain. Avec ses personnages contrastés et hauts en couleur, son humour et sa finesse, Scoop est une remarquable diatribe contre les procédés artificiels et les fragilités déontologiques des pays européens - et du Royaume-Uni en premier lieu.
Nommé en 1949 attaché de presse à l'ambassade de Sa Très Gracieuse Majesté britannique à Belgrade, Lawrence Durrell va y rester trois ans. Trois ans durant lesquels il observera tel un entomologiste le petit monde de la vie diplomatique. Ce sera l'occasion pour le futur auteur du célèbre Quatuor d'Alexandrie de se faire le narrateur de truculentes péripéties : à l'inverse d'une Yougoslavie tremblante de peur sous la main de fer du maréchal Tito, les milieux diplomatiques sont le théâtre d'incidents dignes d'un roman d'Evelyn Waugh, voire d'un Wodehouse. Tout ici est matière à rire, denrée rare que le lecteur est invité à consommer sans modération.
Hollywood, fin des années 1940. Lorsque Francis Hinsley, un employé modèle des studios Megalopolitain apprend son licenciement en découvrant un inconnu assis à son bureau, il ne voit qu'une seule issue possible : la pendaison. Son jeune ami et poète, Dennis Barlow, est chargé par la communauté anglaise d'organiser les obsèques, qui devront être assez grandioses pour pouvoir accueillir tout le gratin hollywoodien.
Barlow abandonne donc un temps son poste aux Bienheureux Halliers, une entreprise de pompes funèbres animalières, pour Los Angeles. Il se rend aux Célestes Pourpris, les spécialistes du rite funéraire pour célébrités et découvre un monde où la devise est " Entre étranger, et sois heureux ", où la mort est vendue comme des vacances de luxe, où les clients sont appelés les " Chers disparus " et les proches les " Délaissés ". Spectateur incrédule, il suivra également les périgrinations de Mr. Joyboy, un embaumeur de génie et de Aimee Thanatogenos, une cosméticienne qui règle sa vie sur les conseils du journal local.
Bijou d'humour noir, Le Cher disparu dépeint avec une certaine cruauté l'Amérique et ses travers. Cette satire originale des milieux funéraires donne le ton d'une oeuvre dédiée à la critique cynique de notre civilisation.
Vitaliano Brancati a été le grand écrivain sicilien de la première moitié du XXe siècle. De Don Juan en Sicile aux Ardeurs de Paolo jusqu'à ce Bel Antonio, il s'est révélé l'un des maîtres du roman satyrique de langue italienne.
Né en 1907 à Pachino, issu d'une famille bourgeoise cultivée, Vitaliano Brancati découvre l'écriture en dirigeant à Catane une revue où il publie ses propres poèmes. À dix-sept ans, cédant à l'idéologie dominante, il s'inscrit au parti fasciste puis participe activement à la vie littéraire romaine. Mais bientôt il se détourne du fascisme et se révèle alors un adversaire acharné de tout système de pensée totalitaire. Sciascia, qui l'admirait et qui lui a succédé au premier rang des lettres siciliennes, a montré sa parenté avec Stendhal. Il est mort prématurément à Turin en 1954.
Toutes les femmes sont amoureuses du bel Antonio. Mais lorsqu'il épouse Barbara, celui-ci ne se révèle pas être l'amant espéré... C'est la disgrâce pour Antonio et le scandale à Catane.
Le bel Antonio qui fait la fierté de ses parents est incontestablement le plus joli garçon de la ville. Aussi bien n'éprouve-t-il aucune difficulté pour devenir l'époux de la plus belle et plus riche jeune fille de la ville. Mais après trois ans d'apparente félicité, la jeune épouse apprend par une servante indiscrète les réalités de la vie conjugale et sexuelle. C'est alors que va éclater l'abominable vérité : l'épouse est toujours vierge, le mariage est blanc... Viennent alors le scandale, la disgrâce d'Antonio, le désespoir de son père et surtout la démonstration éblouissante que les divorces à la sicilienne peuvent être d'une cocasserie tragique.
Le château du village de Bellingford, au coeur de la campagne anglaise, vient d'être vendu. Ses mystérieux acquéreurs sont deux messieurs de la ville, sans lien de parenté... De quoi exciter la curiosité des habitants de cette bourgade sans histoires. Lorsqu'ils réalisent que Richard, riche producteur de théâtre de soixante-dix ans, et Bless, son jeune amant, ont choisi cet écrin de verdure pour vivre leur histoire d'amour, ils sont tous embarqués dans un tourbillon de situations inattendues et cocasses. Selon certains habitants hostiles à tout ce qui sort de l'ordinaire, comme le général Jerrold, les nouveaux occupants du château ont des moeurs « contre nature » et côtoient des personnages étranges et pour le moins extravagants. Un vent de folie souffle alors sur le village jusqu'alors tranquille, et les malentendus, quiproquos et situations absurdes se succèdent à une allure vertigineuse. C'est sur le mode de l'humour joyeux et bon enfant que William Corlett choisit de raconter la confrontation entre deux univers que tout oppose. Mais ce roman drôle et vaudevillesque est aussi bourré de tendresse. Les différences s'estompent peu à peu, et parfois même les masques tombent...