Devant la chute drastique de la fécondité, la république de Galaad, récemment fondée par des fanatiques religieux, a réduit au rang d'esclaves sexuelles les quelques femmes encore fertiles. Vêtue de rouge, Defred, servante écarlate parmi d'autres à qui l'on a ôté jusqu'à son nom, met donc son corps au service de son Commandant et de sa femme. Le soir, dans sa chambre à l'austérité monacale, elle songe au temps où les femmes avaient le droit de lire, de travailler... En rejoignant un réseau clandestin, elle va tout tenter pour recouvrer sa liberté.
Paru en 1985, La Servante écarlate est aujourd'hui un classique de la littérature anglo-saxonne et un étendard de la lutte pour les droits des femmes. Si la série adaptée de ce chef-d'oeuvre a donné un visage à Defred, celui d'Elisabeth Moss, cette nouvelle traduction révèle toute sa modernité ainsi que la finesse et l'intelligence de Margaret Atwood. La Servante est un roman polysémique, empli de références littéraires et bibliques, drôle même... et c'est à nous, lecteurs, de découvrir ses multiples facettes.
Ce n'est pas sans raison que cette nouvelle est l'une des plus célèbres de Stefan Zweig. Les multiples strates qui la constituent, les ingrédients en partie autobiographiques semblent récapituler tous les thèmes abordés dans ses précédentes oeuvres. L'épaisseur tant narrative qu'humaine, et même allégorique, de cette nouvelle en fait une sorte de testament fictionnel. Françoise Wuilmart À bord d'un paquebot en route pour l'Argentine, deux hommes s'affrontent aux échecs. Le premier, Mirko Czentovic, est le champion mondial de ce jeu. Le second, M. B., n'a pas touché à un échiquier depuis vingt ans, par ordre du médecin. Car la dernière fois qu'il a joué, un contexte particulièrement douloureux l'a rendu schizophrène. Ces deux personnages singuliers et mystérieux attisent la curiosité du narrateur, passionné de psychologie. Dès lors, il se met en tête de les faire parler, et nous livre deux troublants récits enchâssés. Une traduction inédite en poche de ce classique de la littérature sans cesse réédité depuis sa parution posthume en 1943.
L'édition bilingue du roman mythique de J. D. Salinger, un chef-d'oeuvre universellement acclamé.
Issu d'une famille aisée à New York, Holden Caulfield intègre le pensionnat Pencey Prep en Pennsylvanie. Renvoyé après avoir échoué dans quatre matières, il entreprend alors une aventure de délinquance innocente. Entre taxis, boîtes de jazz et rencontres au sein du New York transi de froid de l'époque McCarthy, Holden va tenter de trouver sa place.
Une histoire captivante qui dresse un portrait incontournable de l'Amérique de l'après-guerre au travers de l'un des personnages les plus aimés de la littérature.
Après soixante ans, L'Attrape-coeurs, premier et unique roman de J. D. Salinger conserve toute sa puissance. Objet de réflexions sur la souffrance de l'adolescence et la transition de l'enfance à l'âge adulte, le livre reste un classique incontournable pour les jeunes de tous âges.
Quinze ans après les événements racontés dans La Servante écarlate, roman dystopique désormais culte, le régime théocratique de la République de Galaad a toujours la mainmise sur le pouvoir, mais certains signes ne trompent pas : il est en train de pourrir de l'intérieur. À ce moment crucial, les vies de trois femmes radicalement différentes convergent, avec des conséquences potentiellement explosives.
Avec Les Testaments, Margaret Atwood poursuit l'histoire de Galaad dans un savant mélange de suspense, de vivacité et de virtuosité.
Une nouvelle édition de l'un des titres phares de la collection Pavillons Poche , le chef-d'oeuvre de Mikhaïl Boulgakov, Le Maître et Marguerite, qui voit ici sa traduction de Claude Ligny augmentée d'un appareil critique et d'une introduction de la spécialiste de la littérature russe Marianne Gourg.
Pour retrouver l'homme qu'elle aime, un écrivain maudit, Marguerite accepte de livrer son âme au diable. Version contemporaine du mythe de Faust, transposé à Moscou dans les années 1930, Le Maître et Marguerite est aussi l'une des histoires d'amour les plus émouvantes jamais écrites. Mikhaïl Boulgakov a travaillé à son roman durant douze ans, en pleine dictature stalinienne, conscient qu'il n'aurait aucune chance de le voir paraître de son vivant. Écrit pour la liberté des artistes et contre le conformisme, cet objet d'admiration universelle fut publié un quart de siècle après la mort de celui qui est aujourd'hui considéré comme l'égal de Dostoïevski, Gogol ou Tchekhov.
Cette édition s'accompagne d'un appareil critique et d'une introduction de la spécialiste de la littérature russe Marianne Gourg, qui a également révisé la traduction.
Le texte-testament de Boulgakov. Un acte de pure folie littéraire comme de pure liberté. Télérama
Les belles histoires d'amour ont toujours enflammé l'imagination des hommes. L'Antiquité nous a légué celle d'Orphée et Eurydice, où s'exprime le rêve éternel d'un attachement capable de vaincre la mort. Le Moyen Âge nous a donné Tristan et Iseut, dont la passion fatale, interdite, trouve dans la mort sa consommation suprême. Héritier d'une tradition romanesque plus populaire, Shakespeare nous livre dans les personnes de Roméo et de Juliette un mythe différent encore, de l'amour pur mais impossible. Ici, pas d'adultère, pas de remords, pas de pacte suicidaire, pas d'au-delà. L'amour de Roméo et Juliette est tout entier de fraîcheur et de jeunesse. La vie et l'accoutumance l'auraient-elles émoussé ? Shakespeare n'en souffle mot : ce n'est pas son thème. Le poète a voulu célébrer un moment unique, un bonheur fugitif, sans égal, qui est bien, comme Roméo nous le dit, un éclair avant la mort. L'amour est cette illumination qui soudain, brièvement peut-être, donne sens à l'existence.
Victor Bourgy.
Une édition bilingue de Roméo et Juliette avec une traduction de Victor Bourgy inédite en poche et saluée par Pierre Assouline.
Ce livre réunit deux récits situés dans le sud de l'Italie, deux textes qui se dressent contre la violence des hommes en général et celle de la Mafia en particulier. « Le contraire de la mort » raconte le deuil de Maria, une jeune fille de dix-sept ans qui a vu son amoureux Gaetano partir pour l'Afghanistan, d'où il n'est pas revenu. « La bague » fait le portrait de deux jeunes hommes, Giuseppe et Vincenzo, qui, parce qu'ils ont choisi d'exercer un vrai métier et refusé de faire le jeu de la Camorra, vivent dans la misère.
Dans ces nouvelles, Roberto Saviano, l'auteur de Gomorra, ouvrage qui lui a valu un succès international et une condamnation à mort par la Mafia napolitaine, interroge la mémoire et le temps, l'amour et la mort à travers le sort funeste de deux amoureux, de deux amis.
Quelque chose est pourri dans l'état du Danemark ! Le soir venu, le spectre du roi défunt hante les brumes du château d'Elseneur. Il crie vengeance. Honte à son frère Claudius, le lâche assassin ! Hamlet, son fils, l'a promis : ce crime ne restera pas impuni. Mais au bord du gouffre, voilà que le jeune homme vacille : Être ou bien ne pas être ? Jeu de miroirs, faux-semblants, théâtre dans le théâtre... Folie simulée ou véritable démence ? Le meurtre est pourtant bien réel. Et la mort d'Ophélie annonce de nouveaux désastres. Au coeur de la tragédie jaillissent alors les voix mystérieuses du pouvoir et de la guerre, de l'amour et de la mort. La poésie de Shakespeare fuse à chaque instant, racontant le mythe universel d'une humanité confrontée à ses démons.
Hamlet est l'interprète de pensées et de sentiments tourmentés qui ne sont pas étroitement les siens. On y entend l'écho d'inquiétudes, d'aspirations et de déconvenues qui sont celles d'une époque et pas seulement d'elle. Michel Grivelet.
Une édition bilingue de Hamlet dans une traduction inédite en poche de Michel Grivelet saluée par Pierre Assouline.
Considéré comme un chef-d'oeuvre par Freud, à qui il est dédié, ce classique de la littérature, sans cesse réédité depuis sa parution en 1927, paraît aujourd'hui dans une traduction inédite en poche.
À soixante ans, le professeur Roland de D. se remémore sa rencontre, alors qu'il n'avait que dix-neuf ans, avec celui qui devint rapidement un maître pour lui.
Dans la fascination que le mentor exerce sur son élève se mêlent amitié, admiration, désir charnel et amour. Leur relation établit alors pour le jeune homme une réalité nouvelle où les catégories habituelles n'ont plus cours. Face au comportement de son professeur, qui oscille entre chaleur et rejet, Roland hésite entre haine et amour. Et cette confusion le plonge dans de profonds tourments.
Dans La Confusion des sentiments, Stefan Zweig cherche à cerner ce qui n'a pas encore été exprimé, ce qui est en dehors des catégories conscientes et rationnelles d'une société limitée. C'est ce qui fonde et permet l'originalité de son style. Tatjana Marwinski
Antan a tout l'air de n'être qu'un paisible village polonais. L'existence y est ponctuée par le temps : le temps d'aimer, de souffrir puis de mourir. Antan est situé au centre de l'univers - coeur du monde, coeur des hommes, coeur de l'histoire. Mais qui préside à son destin ? Dieu, qui du haut des cieux lui envoie les maux et les bonheurs dévolus aux humains, ou le châtelain Popielski, envoûté par le Jeu du labyrinthe que lui a offert le rabbin et qui, d'un coup de dés, renverse peut-être l'ordre des choses ? Un homme se transforme en bête, les âmes des morts errent dans le bourg jusqu'à se croire vivantes, des animaux parlent à une vieille folle... Au cours ordinaire de la vie se substitue brutalement la guerre avec son cortège d'événements diaboliques.
Un conte ponctué de purs moments d'émotion, de fragiles instants de vérité saisis au vol par une plume d'une fraîcheur et d'une originalité peu communes, celle d'Olga Tokarczuk, la romancière polonaise contemporaine la plus traduite dans le monde, récompensée du prix international Man Booker 2018.
Dans cette relecture originale du mythe grec, à la fois subtile, féministe et impertinente, Pénélope, hantée par la mort de ses servantes, raconte depuis les Enfers sa propre version de l'histoire : celle d'une femme, d'une épouse, d'une mère et d'une reine bien plus forte que ce que les hommes ont toujours voulu croire.
L'ouvrage fit l'effet d'une bombe car il révélait au grand jour l'existence des camps staliniens. Le Monde.
Prisonnier depuis huit ans dans un camp de travaux forcés en Asie centrale sous le régime stalinien, Ivan Denissovitch Choukhov, petit homme bon et débrouillard, est un zek, un détenu dans le langage administratif soviétique. Harcelé par ses bourreaux, le froid et la faim, il s'efforce de survivre avec dignité. Alexandre Soljenitsyne nous plonge dans le quotidien d'une victime des camps de travail, et c'est toute l'horreur de cet univers hors la vie qui nous saute au visage.
En 1962, avec ce texte inoubliable écrit en deux mois dans une langue vive, truculente et lyrique, Soljenitsyne et le monde du goulag entraient en littérature.
Poète à New York, recueil posthume à l'histoire mouvementée, est à redécouvrir en édition bilingue dans une nouvelle traduction et une trame fidèles au manuscrit original de Federico Garcia Lorca, enfin retrouvé.
Un poète-personnage évolue dans les dix sections du livre où, comme en un récit de voyage, sont décrits tout d'abord la découverte d'une ville tentaculaire où sombre le sujet, sa visite à Harlem, ses pérégrinations dans Manhattan le soir et la nuit, le voyage au lac Eden Mills et dans l'État du Vermont, le retour à la ville et la fuite vers la civilisation, vers La Havane. Comme un pèlerin moderne rescapé du naufrage, ce poète-personnage poursuit un voyage qui le conduit de la sidération initiale à la révolte, pour aboutir à l'appel des derniers poèmes.
Ces poèmes, nés de l'incompréhension et de l'interprétation par le poète d'un monde insolite et barbare dans sa civilité, sont d'actualité pour nous lecteurs :
Le système capitaliste et la crise de 1929 intégrés au lyrisme lorquien, dans leurs conséquences économiques et sociales, collectives et intimes, mais également écologiques, sont en prise avec les questionnements de notre époque.
Carole Fillière et Zoraida Carandell
Appelé par sa grand-mère, Lipsha Morrissey revient dans la réserve de ses ancêtres, où il tombe aussitôt amoureux de la belle Shawnee Ray. Mais elle est sur le point d'épouser Lyman Lamartine, l'homme d'affaires de la réserve, à qui tout réussit : multipliant les entreprises - honnêtes et louches -, il gagne de l'argent et fascine hommes et femmes. Sauf Lipsha, qui fait une découverte déterminante pour l'avenir de tous : dans les bois sacrés de la réserve, Lyman et ses comparses ont décidé d'ériger un palais du jeu, le Bingo Palace.
Paru en 1996, Bingo Palace n'avait jamais été réédité depuis. Les lecteurs de Louise Erdrich, couronnée du prix Pulitzer 2021 pour Celui qui veille, y renoueront avec les familles Morrissey et Pillager, rencontrées dès son premier roman, Love Medicine. Mais, surtout, y retrouveront son amour pour le peuple indien et ses traditions, qui imprègne toute son oeuvre.
Un roman de femmes extrêmes, malades, maniaques, maltraitées. Mariana Enriquez Yuna, jeune fille souffrant de problèmes cognitifs, tient un journal. Elle y raconte la vie de sa famille extravagante et dégénérée dans l'Argentine des années 1940. Mariages insolites ou endogames, romances brèves et scandaleuses, sexualité obscure, destins improbables... La vie révèle mille drames et déceptions, dont Yuna se fait l'observatrice impitoyable. Et si la jeune fille montre très tôt des dons exceptionnels en peinture, personne, dans sa famille, n'en comprend la valeur ni la signification. Pourtant, Yuna est une promesse, la promesse d'une résurrection possible à travers la création.
Saga familiale surréaliste, cruelle, poétique et tragicomique, ce récit inclassable a valu à Aurora Venturini le prix Pagina/12 en 2007 et la reconnaissance dans son pays, à quatre-vingt-cinq ans, où elle est désormais considérée comme l'une des figures incontournables de la littérature argentine.
Pour prévenir l'éclatement d'une guerre civile, le roi Lear décide de diviser son royaume entre ses trois filles. La plus large part sera offerte à celle qui lui déclarera le mieux son amour.
Les deux aînées, hypocrites, flattent leur père ; la benjamine, Cordélie, se montre plus réservée. Blessé dans son orgueil, Lear déshérite la seule qui l'aime d'un amour véritable et, bientôt abandonné de tous, sombre dans la folie.
Écrit entre 1603 et 1606, Le Roi Lear compte parmi les plus grands classiques de la littérature mondiale. Ce volume en propose à la fois une traduction inédite en poche par l'un des plus grands spécialistes français de Shakespeare, Gilles Monsarrat, et le texte original dans l'édition d'Oxford.
Le dernier roman, inédit en France, de Sam Shepard, écrit durant ses derniers jours de vie.
Quelques jours avant sa disparition en 2017, Sam Shepard achevait l'écriture de L'Espion qui est en moi, dans lequel un anonyme rassemble, devant nos yeux ébahis, ses souvenirs tandis qu'il subit des examens et des traitements pour une maladie qui le rend de plus en plus dépendant. Sa prose fulgurante, qui bondit de la page par son immédiateté et sa puissance, rend un hommage bouleversant à sa famille et à la nature. Des jardins d'une clinique renommée de l'Arizona à Alcatraz, d'une ville frontalière du Nouveau-Mexique à un bâtiment délabré de Manhattan, ce roman est l'expression même, tout en poésie, de nos vulnérabilités, ainsi qu'une libre célébration de la famille et de la vie.
C'est en 1954 que l'agent de Marilyn, Charles Feldman, contacte Ben Hecht pour lui demander d'aider l'actrice à écrire ses mémoires. À 28 ans, elle a déjà tourné une vingtaine de films, dont ses premiers succès - Niagara et Les hommes préfèrent les blondes - et elle est lasse des inventions et potins des feuilles à scandales. Elle lui dicte les mots qu'il couche sur papier. Pour des raisons personnelles, elle ne poursuit pas ces séances de travail, mais confie le texte inachevé au photographe Milton Greene, son ami de toujours.
Publiés aux États-Unis et en France en 1974, ces textes de jeunesse, intimes et bouleversants, politiques et féministes, sont une révélation.
Qui était Marilyn Monroe ? Qui se cache derrière la pétillante blonde qui va mettre fin à ses jours à 36 ans, en pleine gloire ? Lire cette Confession inachevée, c'est se rapprocher d'elle, entendre sa voix bien reconnaissable dévoiler les deux faces de sa personnalité, les étapes de sa brève existence. D'abord Norma Jean, l'enfant dont la mère est internée, ballottée entre différentes familles d'accueil. La jeune fille crie son manque d'amour et son besoin constant d'attirer l'attention. Puis Marilyn, le sex-symbol qui côtoie et déteste Hollywood, avec ses ratés, ses dragueurs et ses escrocs, qui se heurte à la jalousie des femmes, mais reste lucide sur la tragédie de son milieu d'adoption.
« Nos âmes la nuit est l'un des plus beaux livres sur les blessures de l'âge et les affres du vieillissement, les amours renaissantes, le courage de vivre libre. C'est l'histoire de deux solitudes qui se rencontrent. Un homme et une femme glissent dans l'existence sans que rien ne leur arrive et, soudain, se rapprochent. Peut-être parce qu'ils n'ont pas encore eu leur ration d'imprévu. Un jour, Addie, soixante-dix printemps, veuve depuis longtemps, frappe à la porte de l'un de ses voisins, Louis, veuf lui aussi. Accepterait-il de passer la nuit avec elle, de temps à autre, simplement pour parler ? Rien d'autre. Oui, c'est sans doute la plus extravagante proposition que l'on puisse faire. Car il ne s'agit pas de sexe mais seulement de passer le cap des nuits, d'échapper à l'angoisse des ténèbres. En parlant. En se tenant la main. » François Busnel Hymne à la tendresse et à la liberté parcouru d'un grand vent d'humour, Nos âmes la nuit est l'oeuvre qui a fait connaître Kent Haruf au grand public, quelques mois après sa mort. Ce livre-testament est aujourd'hui un film événement sur Netflix, avec Robert Redford et Jane Fonda dans les rôles principaux.
Blanche, une femme d'une trentaine d'années aux allures de grande dame, arrive dans le quartier français de La Nouvelle-Orléans pour rendre visite à sa soeur Stella. Là, elle découvre que sa cadette a épousé un ouvrier fruste et qu'ils vivent dans un sordide appartement. Après plusieurs semaines de lutte, de résistance, de mensonges, le papillon de nuit qu'elle est s'y brûlera les ailes.
De cet infernal ménage à trois, composé de gens ni bons ni méchants, juste d'individus qui ne se comprennent pas les uns les autres et à jamais incarné au cinéma par Vivien Leigh, Marlon Brando et Kim Hunter, Tennessee Williams a tiré l'une des pièces majeures du XXe siècle, couronnée du prix Pulitzer.
Dans la grande tradition du roman sudiste, La Couleur pourpre, dénonçant l'oppression raciale et sexuelle dont furent victimes les femmes noires, a fait date. Celie et Nettie sont deux soeurs séparées à l'adolescence mais liées par un amour indéfectible que ne terniront ni les brimades ni le mépris, ni les guerres ni l'absence. Celie, mariée enfant à un homme violent, ne reçoit pas les lettres que lui adresse Nettie, devenue missionnaire en Afrique, car son époux les subtilise. Ignorant l'adresse de sa soeur, elle-même envoie ses lettres au Bon Dieu. Une correspondance sans espoir de réponse mais qui sauvera les deux femmes du désespoir.
Après seize ans de bons et loyaux services au sein d'un cabinet d'experts-comptables, Lise, trente-quatre ans, décide de tout abandonner et de partir seule dans le Sud, en quête de nouvelles sensations... et d'un homme " de son genre ". Vêtue d'un incroyable ensemble jaune, orange, mauve, bleu, rouge et blanc, et au terme d'aventures tout aussi improbables, Lise finit par trouver celui qu'elle cherche : son assassin.
Paru en 1970 et adapté au cinéma avec Elizabeth Taylor dans le rôle de Lise, ce roman de Muriel Spark, l'une des plus grandes écrivaines écossaises du XXe siècle, est un petit bijou d'une grande précision, aussi extravagant qu'imprévisible.
Lorsque Abigail et une dizaine d'autres jeunes filles sont aperçues dansant nues en pleine nuit dans la forêt, quelques puritains de Salem s'empressent de crier à la sorcellerie. Bientôt, un procès plonge cette communauté de Nouvelle-Angleterre dans la colère et la confusion. Ceux qui sont accusés d'être des oeuvres du démon encourent la potence.
En 1953, alors que l'Amérique est en proie au maccarthysme et à la « chasse aux sorcières », Arthur Miller écrit une pièce incisive sur un célèbre épisode de l'histoire américaine : le procès qui, en 1692, ébranla la petite ville de Salem, gagnée par une crise d'hystérie puritaine, et se solda par la condamnation de nombreuses personnes soupçonnées de pratiques sataniques et par vingt-cinq exécutions.
Cette oeuvre illustre de façon magistrale comment peut être franchie - à toute époque - la frontière entre raison et folie, justice et fanatisme.
Sur les eaux du Pacifique, un peloton de treize soldats américains est envoyé en mission pour conquérir Anopopéi, une petite île du Sud, face aux forces japonaises. Au fil des pages, Norman Mailer déploie une vision de la guerre, basée sur sa propre expérience de soldat, dans laquelle se heurtent le quotidien terrible et les rêves de chacun, entre réalisme et révolte.
Témoignage d'une époque, ce premier roman de Norman Mailer, souvent comparé à Guerre et Paix, marque l'entrée dans la légende de celui-ci alors qu'il n'a que vingt-cinq ans. Aujourd'hui considéré comme l'un des plus grands romanciers de tous les temps, couronné du prix Pulitzer en 1969 et 1980, il est aussi l'un des enfants terribles de la littérature américaine - provocateur, subversif et iconoclaste.