Dans cet ouvrage collectif, marque et territoire, deux notions au coeur de plusieurs champs disciplinaires occupant une place de choix dans l'espace sociétal et les pratiques professionnelles des acteurs concernés, sont expliquées, étudiées et discutées tant pour leurs significations que pour les réalités qu'elles recouvrent. S'inscrivant à l'articulation du politique, de l'économique et du culturel, les enjeux de leur mise en scène, en récit et en discours sont ici largement abordés dans une perspective stratégique. Cet éclairage pluriel s'incarne dans l'observation, le décryptage et l'analyse de dispositifs pragmatiques innovants à l'échelle locale, régionale, nationale et internationale.
Durant la période 1870-1910, des femmes règnent sur les scènes européennes. Elles se nomment Sarah Bernhardt, Eleonora Duse, Polina Strepetova, Maria Savina, Maria Ermolova, Vera Komissarjevskaïa. La dimension mythique qu'elles acquièrent entre en dialogue avec l'affirmation, dans les textes dramatiques européens, d'un mythe de l'actrice.À travers ces actrices vues sur les scènes, starifiées par la presse, rêvées par la littérature et par le cinéma, la culture occidentale d'hier et d'aujourd'hui projette et interroge ses représentations de l'individu, de l'autre, du désir, mais également de la place de la femme dans l'espace public.Les chapitres de cet ouvrage, rédigés par des spécialistes russes, italiennes, françaises, américaines, sont présentés tantôt en français, tantôt en anglais.
Mettre en scène un texte de Marguerite Duras est toujours un défi à relever, un engagement risqué face à l'oeuvre de cet écrivain qui se refusait au "théâtre joué". C'est autour de ce questionnement que s'est organisée à l'université Nancy 2 en janvier 2010 une journée d'études, initiée par la proposition théâtrale de Sandrine Gironde de La Maladie de la mort. Le présent volume, qui en collecte les actes, interroge les multiples lectures suscitées par le texte de La Maladie de la mort, et plus largement, les possibilités de mise en scène de l'oeuvre de Marguerite Duras, croisant les regards des spécialistes durassiens et des professionnels des arts de la scène.
L'abbaye de Morimond est fondée aux confins de la Lorraine, de la Bourgogne et de la Champagne vers 1117 par des moines venus de Cîteaux. Elle s'installe sur le site d'un ancien ermitage comme en témoigne la pancarte de fondation datant elle de 1126. Elle fut cependant très largement ruinée durant la Révolution et l'Empire au point que les moines blancs renoncèrent à y rétablir une communauté durant la Restauration.L'historiographie de cette antique abbaye du Bassigny a été significativement renouvelée ces dix dernières années avec l'organisation de colloques et la multiplication des publications historiques et archéologiques.Les fouilles dirigées par Benoît Rouzeau dans les années 2003-2013 passées au crible de la documentation écrite médiévale et moderne donnent un nouvel éclairage de ce que fut la quatrième fille de Cîteaux.Le monastère a disposé rapidement d'un patrimoine architectural de tout premier plan. Les fouilles et les recherches ont mis en lumière les conditions d'implantation des bâtiments dans la grande clôture. La trame du réseau hydraulique imposée en partie par l'hydrographie a préfiguré l'emplacement des édifices claustraux qui sont édifiés durant les XIIe et XIIIe siècles. Avec l'archéologie du bâti, les techniques de construction de l'abbatiale sont maintenant mieux connues. Un imposant groupe de bâtiments à l'ouest de l'enclos associé à l'hôtellerie est livré à la sagacité des chercheurs et montre au combien les moines blancs ont eux-mêmes très largement transformé leur enclos avant les reconstructions du siècle des Lumières.Cet ouvrage a pour but de présenter une grande variété des artefacts livrés par la fouille. De la céramique culinaire à la vaisselle en verre, en passant par le mobilier métallique et les monnaies, ces études présentent un matériel de qualité à la croisée des influences lorraine, bourguignonne et champenoise.À la lecture de ces pages histoire et archéologie se mêlent constamment pour faire revivre ce que fut le monastère de Morimond.
À l'ère de la cyberinformation, des bots et des « fermes à clics », les fake news ou infox prolifèrent. Elles ont gangréné les récentes élections (élections présidentielles américaines de 2016, françaises de 2017, campagne du Brexit...) en aboutissant parfois à la manipulation du vote. Le phénomène de l'infox présente souvent une dimension internationale; il est en outre susceptible de frapper tous les États: la meilleure façon de l'endiguer serait certainement d'adopter une convention internationale ou, au sein de l'Union européenne, un acte législatif contraignant. Il n'en existe pas. Les réponses étatiques apparaissent dès lors en ordre dispersé. La NetzDG allemande responsabilise directement les hébergeurs, l'Italie lance la « polizia postale » aux trousses des fake news. Par la loi n° 2018-1202 du 22 décembre 2018 relative à la lutte contre la manipulation de l'information et son décret d'application n° 2019-53 du 30 janvier 2019, la France se dote d'un nouveau référé judiciaire, appelé officieusement « référé fake news ». Une phrase maladroite et inappropriée du Ministre Castaner pendant la campagne des élections européennes de 2019 a suscité une action en référé. Le jugement en référé du TGI de Paris du 17 mai 2019 constitue la première (et unique à ce jour) application du texte. Inflation législative ou mesure nécessaire? Il s'agit de revenir sur le domaine du référé fake news, de le comparer avec les dispositifs existants, de mesurer sa réelle nécessité, son efficacité et l'éventuelle atteinte portée à la liberté d'expression. Des analyses juridiques comparatives (en droit de l'Union, droit comparé, droit interne administratif, pénal et procédural) ainsi qu'un éclairage par les sciences de l'information et de la communication nourrissent le débat.
Ce livre graphique est une invitation à voyager dans le Grand Est cinématographique. À travers plus d'une centaine d'illustrations créées à partir d'une sélection de longs-métrages de fiction produits entre 1899 et 2020, il explore soixante-quinze films et parcoure les dix départements de la région. On y découvre comment le cinéma s'approprie des lieux de tournage, des produits locaux et des personnages emblématiques, comment il met en valeur la richesse culturelle, patrimoniale, historique et territoriale du Grand Est.
Le club, l'école sont des micro-sociétés, des endroits de socialisation dans lesquels se réalise l'apprentissage de la relation à l'autre.
La personne handicapée est un individu qui occupe une position socialement reconnue comme extérieure, différente voire inférieure par rapport à celle des autres membres de la collectivité. En fait, elle subit un phénomène d'exclusion sociale. Considérant l'ambiguïté et l'indétermination dans lesquelles se trouve placée la question de l'intégration des personnes handicapées " entre inclusion souhaitée et pratiquée et exclusion (mise à l'écart), constatée, rédhibitoire " et à partir de nos expériences d'accompagnement sportif, l'ambition de cet ouvrage est de penser une meilleure approche de différentes notions telles que l'exclusion, le territoire.
Cet ouvrage se propose d'établir des constats sur la réalité de l'intégration par le sport, à travers les politiques et les dispositifs mis en place pour favoriser ce phénomène. Ce sont ces aspects particuliers pris en compte dans la loi du 11 février 2005 que nous abordons dans une première partie. La virtualisation des corps aujourd'hui est une nouvelle étape dans la fin du concept de handicap. En devenant hybride, le corps du sujet se libère de la contrainte naturelle en intégrant la communauté des corps métissés.
Le concept d'hybride ne se réfère plus au monstre, à l'handicapé, à l'infirme car il intègre le fauteuil, la greffe ou la technologie dans le fonctionnement même du corps. Le schéma corporel de l'hybride constitue une expérience propre, efficace et fonctionnelle qui doit être décrite en première personne afin de comprendre les modifications de l'image du corps, de l'estime de soi, des performances du corps hybride.
De nouveaux enjeux se dessinent alors, c'est tout l'enjeu de la deuxième partie de cet ouvrage.
Dégagé du poncif anthropologique de sa ritualisation festive, ce livre interroge l'omniprésence des usages du henné comme marquage corporel (technique tégumentaire) et comme pratique symbolique (diversité des utilisations). Ainsi l'usage de teindre les animaux domestiques au henné, d'utiliser le mime des cérémonies du henné, ou encore les évolutions contemporaines que connaissent ces différents usages, envisagés comme indicateurs des changements, son rôle comme lien entre culture matérielle en dimensions sociale, rituelle, symbolique et esthétique ou comme support dans le cadre des rites d'expulsion du mal et enfin en tant que pratiques corporelles vers une nouvelle forme de tourisme.
Tourisme qu'illustrent ces messages publicitaires des magazines de mode qui déploient un discours récurrent sur les usages du henné. Le propos sous-jacent fait appel à nombre de représentations où l'engouement pour le henné rappelle certains des récits orientalistes du 19e siècle. Le henné est avant tout caractérisé comme un "produit exotique" associé à une forme de sensualité, d'imaginaire de l'ailleurs et de rêveries lointaines...
Tout un pan de la très riche oeuvre scientifique du Recteur Gay est consacré à l'histoire urbaine, et principalement à l'histoire de l'administration de Paris sous l'Ancien Régime et au XIXe siècle. Rassemblant la quasi-totalité de ces articles, le présent ouvrage a pour socle un texte qui en représente les deux tiers et qui a pour titre : « L'administration de la capitale entre 1770 et 1789. La tutelle de la royauté et ses limites ». C'est une étude extraordinaire, grâce à laquelle on apprend tout ce que l'on peut avoir besoin de savoir sur la gestion de Paris à la veille de la Révolution. Rien n'est oublié : les institutions parisiennes, leurs rapports entre elles ainsi qu'avec le roi et ses ministres, les finances municipales et la fiscalité s'appliquant à la population, les grands services publics tels que l'alimentation de la ville en eau, l'éclairage urbain, l'évacuation des ordures ou la lutte contre les incendies, l'organisation et le contrôle des approvisionnements, l'urbanisme et tout ce qui concerne les voies publiques et les immeubles riverains, tous les aspects du maintien de l'ordre public (qu'il s'agisse de la délinquance, de la prostitution, des jeux interdits, etc.), les enclaves seigneuriales abritant de la police ceux qui contreviennent à la loi, les mesures favorables à l'hygiène et à la santé. Sur tous ces points, et sur une foule d'autres encore, le texte de Jean Gay est d'une extrême précision, rendue possible par l'utilisation systématique et minutieuse de vastes dépouillements d'archives.
Écrite voici un demi-siècle, cette oeuvre magistrale et extrêmement novatrice de Jean Gay a été entre-temps ponctuellement complétée, par ses propres travaux et par ceux d'autres chercheurs, mais elle n'a pas été égalée et encore moins remplacée. Elle offre une utilité toujours intacte et sa consultation est infiniment fructueuse pour tous ceux qui travaillent sur n'importe quel aspect de l'histoire de Paris (et plus généralement de l'histoire urbaine) au XVIIIe siècle.
(Extrait de la préface par Jean-Louis HAROUEL)
Cet ouvrage a pour objet la poétique des palimpsestes dramatiques. Dans une approche transhistorique, de Jacques Grévin à Bernard-Marie Koltès, les onze articles se proposent d'embrasser les problématiques de la réécriture inter et intramodale, avec transmodalisation d'un texte littéraire pour la scène, migration d'idées et de personnages d'un genre à l'autre, ou auto-variations intertextuelles. Quelles sont les métamorphoses opérées par l'écriture théâtrale ? Comment conduit-elle de l'autre à soi ?