L'originalité de ce livre consacré à Michel Houellebecq tient d'abord à ce qu'il est le premier ouvrage universitaire à mettre aussi nettement en valeur l'importance de la poésie dans l'oeuvre de l'écrivain, sans pour autant négliger ses romans - y compris le dernier paru à ce jour, Sérotonine, publié en 2019. Un autre de ses traits distinctifs : la perspective sociocritique adoptée par l'ensemble des collaborateurs. Les textes, placés à l'avant-scène, sont analysés de manière à montrer la façon dont ils travaillent la semiosis sociale, c'est-à-dire l'ensemble des moyens langagiers par lesquels la société se représente ce qu'elle est, ce qu'elle a été et ce qu'elle pourrait devenir. Les études rassemblées dans ce volume permettent d'envisager sous un éclairage nouveau les oeuvres poétiques et romanesques de Houellebecq, qui prennent systématiquement le réel à bras-le-corps, tout en restant attentives aux manifestations du monde sensible, aux passions et aux déchirements qui sont le lot de tout individu.
Cet ouvrage rare, sinon unique en milieu québécois, porte sur la vidéoprojection. Il offre la particularité de s'attarder aux oeuvres d'artistes - québécois pour la plupart, mais aussi canadiens et américains - qui, d'une manière ou d'une autre, utilisent cette modalité au sein de leurs travaux. Chacun des chapitres est consacré à un artiste et tente de circonscrire au plus près son esthétique, ainsi que le défi artistique qui l'anime et qu'il relève notamment par l'usage de l'écran.
Certes, il existe beaucoup de monographies et de catalogues qui offrent un point de vue sur un artiste ou une oeuvre en particulier, mais bien peu s'aventurent sur le terrain de la pensée libre que permet l'essai, avec, pour principal objectif, de se tenir au plus près des oeuvres et de la perspective propre à leur créateur. La figure de l'écran permet cette chevauchée au sein des travaux de Mireille Baril, Manon Labrecque, Alexandre Castonguay, Wyn Geleynse, Stan Douglas, Milutin Gubash, Léna Mill-Reuillard et Jacynthe Carrier ici étudiés.
Ce livre se présente comme un guide de voyage. Chacun des dix-huit sites visités - dont le pont, le marché, le jardin, l'hôtel, la bibliothèque, le musée, la maison d'opéra, la synagogue ou le monument - raconte à sa manière comment les langues et les mémoires conversent entre elles, résonnent en échanges polyglottes dans les villes d'aujourd'hui. En parcourant ces lieux souvent situés sur des lignes de faille géographiques et historiques, on peut entendre l'écho de langues supprimées, comme le yiddish de l'Europe de l'Est, ou bannies, comme celles des Autochtones du Canada. Avec des textes à la fois savants et ludiques, l'autrice nous entraîne sur un circuit imagé qui permet au lecteur d'aborder une pléiade de thèmes actuels, de la migration à l'architecture en passant par les droits linguistiques et la traduction citoyenne.
Découlant de la tension entre l'accroissement de la demande pour les soins de santé et les contraintes financières des gouvernements, l'évaluation de la performance des organisations et des systèmes de santé est une condition essentielle à la survie de ceux-ci et constitue en soi un enjeu difficile. D'une part, ces systèmes complexes dépendent fortement de leur contexte : améliorer leur performance requiert la participation de nombreux acteurs aux intérêts souvent divergents.
D'autre part, le concept de performance est loin de faire l'unanimité ; les modèles utilisés reflètent souvent des préoccupations et des objectifs contradictoires. Les auteurs exposent les perspectives d'acteurs clés provenant des pays lusophones et francophones des Amériques, de l'Europe et de l'Afrique dans le but d'engager les systèmes et les organisations de santé vers une amélioration continue de la performance.
Pour ce faire, ils posent ici trois questions fondamentales : en quoi consiste la performance d'un système ou d'une organisation de santé ? Comment l'évaluer ? Et comment utiliser les résultats de l'évaluation de façon à constamment améliorer la performance ?
Ni survol des oeuvres principales de Karl Löwith ni introduction à sa vision particulière de la condition humaine, cet ouvrage revalorise la pensée du philosophe de deux manières. D'abord, en proposant des essais jusqu'alors inédits en français, écrits principalement pendant sa période américaine et témoins du développement de sa réflexion sur la disposition philosophique et sur les sources qui l'alimentent - Pyrrhon, Pascal, Nietzsche. Ensuite, en analysant sa pratique philosophique et son évolution à travers des réflexions sur la question de l'histoire et du temps avec, notamment, Strauss, Voegelin, Koselleck et Hegel.
Cet ouvrage offrant à la fois traductions et analyses originales s'adresse à un public intéressé par la philosophie allemande, mais aussi aux chercheurs et aux étudiants en théorie politique et à quiconque s'interroge sur les liens entre religion, philosophie, et histoire. C'est à une expérience de la philosophie que le lecteur est ici convié, une expérience qui, dans les mots de Löwith, commande la retenue, la mesure et «le charme plus doux, mais sans éclat, de l'équilibre».
Dans bien des domaines, la Chine est déjà la première puissance économique du monde et son évolution engage notre propre avenir et celui de son environnement régional. Toutefois, elle semble plus fragile à l'échelle de ses marges territoriales et de ses zones frontalières. Lieux de coopération avec les pays voisins, où la Chine gagne progressivement en influence, ces lieux sont le théâtre de vives tensions qui témoignent d'un sentiment d'inquiétude. Litiges territoriaux - avec l'Inde, en mer de Chine méridionale (Vietnam, Philippines) et orientale, notamment avec le Japon -, proximité avec des régions où règne l'instabilité - Corée du Nord, Myanmar, Asie centrale -, questions épineuses autour de Taïwan, du Xinjiang et du Tibet, voilà autant d'éléments qui ne cessent de remettre en question la puissance et l'unité même de la nation chinoise. Comment celle-ci conçoit-elle ses relations avec ses provinces éloignées et les pays voisins ? Quelles sont ses ambitions diplomatiques, sécuritaires et économiques et comment modèle-t-elle ses politiques à cet égard ? C'est ce que les spécialistes de l'Asie-Pacifique réunis ici analysent sous toutes ses coutures, sur la base de leurs travaux et terrains de recherche. Ils traitent notamment des nouvelles routes de la soie, du désir de domination de la Chine du président. Xi Jinping sur l'Asie et sur le monde et de la crainte qu'un tel objectif peut soulever dans les pays limitrophes.
Surtout utilisée dans le monde des affaires, l'analyse du risque politique fait son entrée à l'université. À la fois une trousse à outils et un programme de recherche novateur, cet ouvrage unique en français se veut une référence pour ceux et celles qui souhaitent s'initier à cette pratique émergente. Il intéressera les étudiants, les chercheurs et les praticiens soucieux d'explorer la science politique de manière appliquée. Assorti d'études de cas que les professionnels de divers milieux (financier, sécuritaire, contre-terroriste, etc.) explicitent avec leurs grilles de lectures et leurs méthodes de travail, il inscrit l'analyse du risque politique dans une démarche rigoureuse, collaborative et interdisciplinaire. Conscients des limites et des effets des analyses, les auteurs repensent et mesurent les risques en fonction de l'évolution du monde en montrant comment, dans plusieurs domaines, les décisions de nature politique sont prises. Cet ouvrage entend ainsi appréhender l'incertitude et concevoir les futurs, tout en gardant une saine distance critique.
Tout commence en 1930 dans la violence de la révolution bolchevique au pays des Soviets. Tout se boucle en 1986 dans l'univers huppé de l'art contemporain. Entre la lutte des classes et la polémique esthétique, la saga de Tintin est une quête du bien dans la violence de l'histoire du XXe siècle. De la Terre à la Lune, entre mer, désert et cimes, flanqué du socratique Milou puis de l'ivrogne au grand coeur Haddock, le petit Don Quichotte qui aime les livres affronte tous les bandits du monde. Environ 12 000 vignettes en noir et blanc puis en couleurs : culminant dans le silence de la ligne claire, la saga de Tintin est une aventure esthétique et humaine. Cet essai ludique y revient au prisme de son imaginaire social qui en fait une oeuvre universelle jusque dans la relation parodique. - Michel Porret est professeur honoraire d'histoire moderne à l'Université de Genève et président des Rencontres internationales de Genève. Il travaille sur les Lumières, l'utopie, la justice pénale, la médecine légale et la bande dessinée.
Quelle fut la réaction des francophones du Québec aux premières manifestations de la diversité culturelle à l'aube du XXe siècle ? Comment, en particulier, ont-ils accueilli les immigrants irlandais, juifs est-européens et chinois dans la ville de Québec ? En ces temps de bouleversement et de conditions économiques extrêmement difficiles, la population francophone majoritaire semble pour le moins inquiète, confuse et très réticente face à la venue de ces immigrants qui doivent surmonter de nombreux obstacles pour s'intégrer à la société canadienne-française. C'est du moins ce que révèle l'étude qu'a menée l'auteur de ce livre qui, par le prisme du journal L'Action catholique - soutenu par l'Église et représentatif des opinions d'une grande partie des élites francophones conservatrices -, décrit l'apparition de commerces juifs dans la capitale provinciale, et notamment l'ouverture, en 1931, du grand magasin Pollack.
Avec une écriture limpide, et appuyé par plusieurs images d'archive et des sources écrites, l'historien trace le portrait précis d'un sujet qui donne à mieux comprendre les enjeux politiques et idéologiques de la diversité religieuse jusqu'à aujourd'hui.
Au cours du XXIe siècle, on a régulièrement insisté sur l'urgence de penser la littérature depuis l'Afrique et la nécessité d'adapter les principes et les méthodes de l'exercice critique aux particularités de sa littérature - qui, selon certains, n'existerait même pas en tant que telle. Étant soumise à un double statut social et culturel et à des affiliations culturelles multiples, la littérature africaine d'expression française mérite pourtant un traitement critique différencié qui parachève ses possibilités de réalisation.
Écrit avec érudition et élégance, cet ouvrage propose une réflexion sur la validité scientifique et sociale d'une philosophie de la rupture, indispensable au développement d'une certaine critique. Par ailleurs, des entretiens avec quatre écrivains permettent de répondre à des questions qui servent de jalons tout au long du livre : la littérature africaine existe-t-elle ? Que valent ses écrivains et leurs éditeurs ? Où sont ses lecteurs et son public ? Qu'en disent ses critiques, les collections qui l'accueillent, et les prix littéraires qu'elle reçoit ? De quelle couleur sont ses agents et ses traducteurs ? En en quel français s'écrit-elle ?
Existe-t-il un modèle de gouvernance québécois ? D'après les auteurs de ce livre, oui, et le Québec s'en serait doté à partir de la Révolution tranquille. Ce modèle économique et social unique ne fonctionne pas selon la logique libérale propre à la norme canadienne, mais, au contraire, s'en émancipe toujours davantage. Peut-on toujours, plus de soixante ans après la Révolution tranquille, parler d'un tel « modèle québécois » ? Contrairement aux pires scénarios que certains avaient anticipés, ce modèle existe toujours. Il se caractérise par une plus grande intervention de l'État dans l'économie, par des programmes sociaux mieux financés, par une redistribution de la richesse plus importante et par une concertation sociale beaucoup plus large entre l'État, les syndicats, la communauté d'affaires, le secteur financier et la société civile qu'ailleurs au Canada.
Rassemblant les textes de divers spécialistes, cet ouvrage fait un bilan nuancé des évolutions de ce modèle ; il en présente les principales caractéristiques actuelles, mais aussi les défis auxquels il doit faire face, à court et à moyen termes, et propose des voies pour l'avenir.
« Tu vois ce que je veux dire ? » L'expression est banale. Plus qu'une vraie question, c'est un tic de langage, un lieu si commun qu'on ne l'entend plus. À l'autre, on demande de voir quelque chose que l'on veut dire, comme si ce basculement image/langage allait de soi. Cet écart entre le voir et le dire est le sujet principal de cet essai dans lequel Clément de Gaulejac propose de réfléchir au rôle de la figuration (visuelle ou métaphorique) dans la production du sens et la manière dont se forment les idées. À partir d'une analyse du rapport souvent contrarié qui peut exister entre un discours et les images qui le soutiennent, l'artiste développe le concept de petite machine dialectique comme moteur de ses propres créations, mais également comme tactique artistique de critique sociale et politique.
Deuxième édition revue, enrichie et actualisée d'un classique de la sociocriminalité, cet ouvrage incontournable a servi depuis près de vingt ans à former maints étudiants aux principaux aspects de la pensée sociologique sur différentes réalités liées à la criminalité, aux criminels et aux conduites culturellement associées au crime. S'appuyant sur les travaux fondamentaux de la sociologie, tels que l'opposition entre holisme et individualisme ou celle entre les théories du consensus social et les théories du conflit, l'auteur présente les éléments essentiels pour comprendre le phénomène et les concepts de base de la sociocriminologie et pose des questions pertinentes. Quel est l'effet des médias sur notre conception de la criminalité, du rôle de la police et du « bon » citoyen ? Comment évoluent les codes pénaux ? Quelles sont les activités quotidiennes des policiers ? Quel est le rôle de l'État et des institutions dans la définition, la prévention et la répression des actes criminels ? Il explique clairement la notion de subjectivité et montre son importance lorsqu'il s'agit de comprendre l'attitude des individus face aux normes et à la transgression de celles-ci. En étudiant les réactions des individus, des groupes, de l'État et des institutions face au crime, le sociocriminologue contribue finalement à définir le cadre sociétal dans lequel nous évoluons.
Dans moins d'une génération, l'ordre géopolitique et géoéconomique mondial sera manifestement différent de celui que nous connaissons aujourd'hui, ces dynamiques à l'oeuvre étant le résultat de la puissance décomplexée de la Chine et des « nouvelles routes de la soie ». Amorcé en 2013, le mégaprojet Belt and Road Initiative (BRI), avec pour objectif le déploiement à partir de la Chine d'un ensemble multiforme d'initiatives économiques, commerciales, géopolitiques, diplomatiques et normatives, suscite spéculations et inquiétudes. Il vise la construction d'importantes infrastructures de transport reliant la Chine au reste du monde, tout en développant des flux commerciaux et en améliorant la connectivité entre la Chine et des régions qu'elle vise pour ce faire. À la fois projet commercial ambitieux, plan « civilisationnel » pour faire de la Chine une puissance d'envergure mondiale, le BRI annonce irrémédiablement un nouveau rapport de force international.
Conformément à sa réputation, le système d'écriture de la langue japonaise est complexe, mais les auteurs de ce manuel sont profondément convaincus qu'il est possible de le maîtriser si tous les éléments essentiels à son apprentissage sont fournis. De cette conviction est né leur objectif fondamental, fil conducteur de cet ouvrage, et qui consiste à assurer, au fur et à mesure de la progression, l'auto-apprentissage et l'autocorrection. Ce manuel permet donc d'apprendre le japonais, de façon autodidacte ou en classe, et il implique une participation active de la part de l'apprenti, qui doit l'utiliser avec un crayon à la main.
Premier d'une série, ce manuel donne un aperçu des trois éléments du système d'écriture de la langue japonaise. On y verra les deux premiers et leur mode d'utilisation - soit les 46 hiragana et les 46 katakana - décortiqués un à la fois. Suivront une introduction générale aux kanji et une présentation de 36 de ceux-ci, encore un à la fois, qui inclut l'ordre des traits, les lectures et tous les autres éléments essentiels à leur maîtrise.
Fruit du travail de quatre spécialistes de la langue et de la culture japonaise et d'une calligraphe qui donne à maîtriser des exemples d'écriture manuscrite, cet ouvrage est appuyé par un grand nombre d'exercices et contribuera de façon remarquable à l'apprentissage du japonais pour les locuteurs de langue française.
Que nous apprend l'histoire ? Est-il vrai que trop d'histoire empêche d'agir et de juger ? Ne serait-elle qu'un bric-à-brac d'exemples et d'alibis ? Quels rapports la philosophie politique peut-elle entretenir avec le passé ? Ces questions vitales sont au coeur de la discussion que nouent Raymond Aron (1905-1983) et Leo Strauss (1899-1973) et qui prend pour point de départ les réflexions de Max Weber sur les limites de l'historicisme et le polythéisme des valeurs. Suivant des directions à la fois opposées et complémentaires, Aron et Strauss jettent les bases d'une véritable philosophie du jugement politique, à l'épreuve de la crise des années 1930, de la Seconde Guerre mondiale et des affrontements idéologiques subséquents.
Au croisement de l'épistémologie de l'histoire et de la théorie politique, Sophie Marcotte Chénard reconstruit ici le dialogue qu'ont entretenu ces deux figures majeures du XXe siècle. Elle montre surtout la subtilité de leurs positions respectives et explore les leçons qu'il faut aujourd'hui en tirer.
Les traducteurs canadiens sont souvent empêtrés dans des interdits dogmatiques qui les paralysent et manquent d'oxygène pour donner à leurs textes toute la liberté, l'éclat et le naturel qu'ils méritent, et auxquels les auteurs et les lecteurs ont droit. C'est souvent aussi, paradoxalement, une certaine méconnaissance de la langue d'arrivée - leur propre langue maternelle - qui les handicape, encore une fois en raison d'une formation axée davantage sur les mises en garde que sur l'exploration des merveilleuses possibilités de cette langue. À l'affût depuis plus de trente ans de tous ces obstacles, et cherchant à les lever sans sacrifier une rigueur bien comprise et judicieusement appliquée, l'auteur livre ici le résultat de ses nombreuses recherches et réflexions. C'est ainsi qu'on verra que la traduction de as n'est pas aussi simple qu'elle en a l'air, alors que la traduction de above pourrait l'être plus qu'on ne le croit. Que le mot « on » a sa place, mais pas n'importe laquelle, dans un texte administratif, et qu'on se trompe souvent en traduisant des mots simples comme on behalf of ou verify. Que l'animisme n'est pas toujours le monstre qu'on s'est fait décrire, et que la meilleure solution pour éviter le zeugme n'est pas toujours la recette apprise à l'école. Et, surtout, qu'il y a un tas de mots français utiles et efficaces qui sont là, à notre disposition, et auxquels on ne pense tout simplement pas.
Comprend un index commun au Traducteur averti et au Traducteur encore plus averti.
Que ce soit de façon explicite ou implicite, la démographie est toujours présente dans les débats sociaux, au Québec et ailleurs. Les textes réunis dans cet ouvrage sont en droite ligne d'une longue tradition d'interventions de la part des démographes, pour lesquels la critique et l'analyse des données jouent un rôle central. La contribution de ces scientifiques est aujourd'hui malmenée, notamment à cause de certains médias sociaux, par l'émergence d'une forme d'incrédulité, voire de rejet, à l'égard des études statistiques, comme en témoigne l'apparition de nouveaux concepts tels la « post-vérité », les « faits alternatifs » et autres « dérèglements du marché de l'information ».
Pourtant, c'est en tenant compte de ce que dit la science que nous pouvons vraiment documenter les grands enjeux démographiques, les comprendre et parfois suggérer des pistes de solution. Les 37 spécialistes de la démographie, de la sociologie ou de l'histoire réunis ici abordent de façon claire, précise et concise, des questions souvent cruciales, voire incontournables. Des nombreuses transformations de l'institution familiale à la santé et la mortalité, l'immigration, la diversité, le vieillissement et ses répercussions sur la santé, en passant par l'éducation, l'environnement, le logement et enfin l'aide au développement, ce livre s'avérera inestimable pour une incursion de l'approche démographique. Au coeur de cette dernière, repose la question de la disponibilité des données probantes pour mener à bien des analyses approfondies capables de nourrir le discours démocratique sur les enjeux sociaux.
L'Afrique est un immense continent avec de telles disparités entre les pays qui le composent qu'il paraît bien difficile à première vue de l'appréhender sans quelque préjugé. Comprendre et analyser les principaux moments de la politique africaine, comme ceux concernant l'Etat, les conflits, la démocratie et l'intégration continentale, nécessite donc que l'on dispose de bons repères historiques et méthodologiques. C'est avec ce souci de clarté pédagogique que le politologue Mamoudou Gazibo offre, pour la première fois, un panorama des grands enjeux de l'Afrique depuis les années d'indépendance. En privilégiant une approche transversale qui ne saurait nier la diversité des pays mais qui, au contraire, insiste sur les défis communs, cet ouvrage participe aux grands débats sur la nature de l'Etat en Afrique, sur les déterminants des conflits, sur la portée réelle des processus de démocratisation ainsi que sur le caractère novateur des transformations politiques découlant de la construction de l'Union africaine. Cette synthèse est une véritable introduction à la politique africaine, car elle permet de saisir l'Afrique dans toute sa complexité.
Les touristes qui visitent la Cité interdite à Pékin sont souvent surpris d'y trouver un observatoire équipé de sextants, de théodolites, de sphères armillaires et d'autres instruments de l'ancienne astronomie occidentale.
Malgré leur facture indéniablement chinoise, ces instruments de bronze ont en effet été exécutés sous la supervision d'un jésuite flamand, à la demande d'un empereur Qing qui espérait trouver dans la science occidentale un appui à son pouvoir. Les sextants de Pékin témoignent ainsi de l'intérêt et de la curiosité que les Chinois ont pu manifester à l'égard d'une culture pourtant bien éloignée de la leur, et ce, il y a déjà plus de trois cents ans, à une époque où l'Occident ne montrait pas tant d'ouverture d'esprit.
C'est au mythe d'une Chine monolithique, refermée sur elle-même, immobile et figée dans sa grandeur antique, que s'attaque ici Joanna Waley-Cohen.
Cette idée reçue ne résiste pas à l'analyse. Toute l'histoire de l'Empire du milieu montre au contraire que les Chinois ont toujours accueilli avec intérêt les produits, les techniques, les idées, et même les religions des autres cultures, dans la mesure où l'on ne tentait pas de les leur imposer par la force. En s'appuyant sur les résultats les plus récents de la recherche historique, l'auteur montre les relations fructueuses que les Chinois ont su entretenir avec leurs voisins asiatiques et avec les Occidentaux, depuis les temps anciens de la Route de la soie jusqu'à nos jours.
La victimologie naît dans le système pénal moderne dans lequel la victime ne joue qu´un rôle de témoin. L´objectif de cette nouvelle science était de mieux comprendre le crime et ses conséquences pour la victime. Jo-Anne Wemmers retrace la naissance de la victimologie comme science, les premiers intérêts européens pour la victime tout en dévoilant les relations entre la victime, l´État et l´accusé à travers les siècles et les continents. Cette introduction historique permet de comprendre les différentes définitions de la victimologie et les conséquences d´une victimisation - les effets psychologiques, les répercussions sociales ou financières pour les victimes et les solutions qui existent de nos jours, que ce soit au Canada ou dans d´autres pays.
Le transfert de la théorie à la pratique est assuré par les résultats des sondages et des recherches à propos des victimes et de la victimisation. Le lecteur peut ainsi évaluer l´importance et l´efficacité de la législation en place. L´auteur réussit brillamment à analyser et à expliquer les politiques, la participation de la victime dans la procédure pénale ainsi que la justice réparatrice aux niveaux québécois, canadien et international. La victimologie dispose enfin de son manuel de base.
Jo-Anne Wemmers est professeur à l'École de criminologie de l'Université de Montréal. Elle intervient régulièrement comme consultante aux niveaux national et international.
Cet ouvrage propose un panorama des littératures francophones d'Afrique, de la Caraïbe et du Maghreb dans une nouvelle perspective qui fait apparaître toute leur singularité et leur dynamisme.
La production littéraire de ces trois régions est systématiquement abordée à partir d'un survol de l'ensemble des littératures francophones qui permet de mieux en saisir les enjeux sociohistoriques et esthétiques. Loin d'être des annexes régionales ou exotiques de la littérature française, ces littératures d'Afrique, de la Caraïbe et du Maghreb en sont devenues des lieux de renouvellement à bien des égards.
C'est ce que montre cette introduction, par une approche souple qui tient compte à la fois des générations d'écrivains, des mouvements littéraires, des textes essentiels et des dates importantes. De plus, les oeuvres et les auteurs sont présentés dans le cadre des principaux genres que sont le roman, la poésie, le théâtre et l'essai. Cet ouvrage s'adresse tout autant aux étudiants et aux lecteurs qui abordent ces champs littéraires pour la première fois, qu'à ceux qui voudront en connaître davantage.
Il constitue une référence indispensable et fournit des pistes de lecture judicieuses.
Ce livre interpelle « tous ceux qui s'interrogent sur la place qu'ils tiennent ou le rôle qu'ils jouent dans l'aventure de l'Université contemporaine. » ~ Georges Leroux, Spirale.
Une constante des écrits contenus dans ce livre « réside dans la comparaison systématique que Michel Freitag établit entre les caractéristiques de la modernité et celles de la postmodernité et les conséquences de celle-ci sur le traitement des enjeux et des problèmes actuels. » ~ Louis Guay, Anthropologie et société.
Dans une société réduite au bavardage, à l'insignifiance, à la poursuite de petits bonheurs mesquins, le tout sous contrôle bureaucratique de plus en plus envahissant, une telle réflexion est devenue essentielle. Voici un livre de bonne foi qui n'attend que ses lecteurs, qu'on souhaite nombreux. ~ Robert Major, Voix et images.