Presses universitaires de Provence
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Le diable au Moyen Âge
Ginette Ashby, Gerard Blangez, Charles Brucker, Danielle Buschinger, Juliette De Caluwe-Dor, Regine Colliot, Dominique
- Presses universitaires de provence
- Senefiance
- 17 January 2014
- 9782821835894
Si l'on se refuse à admettre que les auteurs du Moyen Âge qui dissertent du diable sont des faibles d'esprit, si l'on ne croit pas qu'ils cherchent à tromper délibéremment ou à édifier leurs lecteurs à bon compte et si l'on ne présume pas qu'ils répètent inlassablement des histoires venues d'ailleurs, il faut alors convenir, qu'un certain nombre de fois au moins, ils font état de phénomènes, c'est-à-dire, sinon de faits au sens d'aujourd'hui, du moins d'apparences qui y ressemblent fort. Qu'il soit bien entendu que les diableries qui posent vraiment le problème ne sont pas celles qui sont de simples thèmes littéraires. C'est au moment où le démoniaque se présente comme une expérience vécue, une forme de la perception et un fait mental qu'il a sa pleine et entière réalité. C'est à ce niveau que la critique doit par priorité se situer. L'historien n'a certes pas la possibilité de juger de la matérialité d'une manifestation diabolique sur laquelle il n'a aucun moyen de contrôle et qui pour le fond ne relève pas de sa discipline. Par contre il sait qu'un bon observateur doit être pris au sérieux lorsqu'il décrit des phénomènes dont il explique le caractère exceptionnel par l'intervention du démon. Il peut au moins prétendre se faire une idée sur la manière dont s'élabore mentalement une vision diabolique et sur la façon dont elle s'exprime. Faute de mieux c'est sur ce court domaine imaginatif et fabulatoire qu'il a prise et qu'il doit faire porter son effort.
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Voyage, quête, pèlerinage dans la littérature et la civilisation médiévales
Cuerma
- Presses universitaires de provence
- Senefiance
- 28 October 2014
- 9782821836839
Attentifs aux faits et gestes des grands personnages, les chroniqueurs du Moyen Âge les suivent quelquefois en voyage et nous en donnent une relation. Des documents officiels, portant mention de la date et du lieu, permettent de suivre exactement certains déplacements. Attendus au terme de leur mission ou poussés par les affaires, ces hommes s'attardent rarement en route. Récits et documents nous renseignent sur les étapes et les moyens de transport car il n'est pas d'un mince intérêt de connaître la rapidité de circulation des hommes et des nouvelles. La littérature de guides ou de pèlerinages, de son côté, fait surtout connaître des itinéraires, les sanctuaires qui les jalonnent, les monuments que l'on peut y voir, les populations que l'on y rencontre et les moyens de surmonter les principaux obstacles du parcours. Ces voyages entrepris par piété conduisent à un but bien déterminé, même si la route comporte des détours.
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Les couleurs au Moyen Âge
Jean Arrouye, Roger Bellon, Hélène Charpentier, Helene Dauby, Christiane Deluz, Micheline De Combarieu Du Gres, Franci
- Presses universitaires de provence
- Senefiance
- 15 May 2014
- 9782821836853
Les couleurs étaient là quand le langage les nomma : couleur du temps, couleur des mots. Existence énoncée n'implique pas pour autant essence élucidée ; "par le pouvoir des mots", la couleur est née, une seconde fois. Mais "sous couleur de" s'y montrer, elle s'y est cachée : "couleur" a connivence avec "celer". Naissance-annonciation et naissance parodique : le Moyen Âge s'illustre des couleurs que son langage, à la lettre coloré(e), recèle ; mais sous ce langage qu'elle répète et où elle se répète pour la plus grande "exultation de l'oeil" la couleur se dérobe. Ce jeu présence-absence, sous le sceau médiéval du secret et du sacré, participe d'une hiérophanie qui est bien loin d'exclure une histoire des couleurs, elle-même indissociable d'une poétique de la couleur. Les couleurs au Moyen Âge - celles du peintre et celle du poète, celles du poète-peintre - tranchent, franches et nettes, le plus souvent sans nuance ; elles brillent aussi, compactes et lisses, d'un vif éclat ; elles opposent bien autant qu'elles s'opposent entre elles. De l'oeil au mot, s'instaure un divorce qui est aussi complicité où la couleur-énigme pourrait être à la fois le masque et le philtre.
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De l'étranger à l'étrange ou la conjointure de la merveille
Jean Arrouye, Jean-Claude Aubailly, Paul Bancourt, Regine Colliot, Denis Collomp, Christiane Deluz, Francis Dubost, Mi
- Presses universitaires de provence
- Senefiance
- 17 January 2014
- 9782821836037
Le colloque dont les communications sont ici publiées a eu pour ses participants une tonalité particulière. Et le Président de l'Université de Provence a tenu à être présent à l'ouverture des travaux. Cette rencontre était en effet dédiée à deux des membres fondateurs du C.U.E.R. M.A., Marguerite ROSSI et Paul BANCOURT. Ces collègues vont bientôt cesser d'enseigner. Il ne s'agira de retraite que sur le plan administratif puisqu'ils continueront tous les deux, nous le savons, leurs activités scientifiques, en particulier dans le cadre du C.U.E.R. M.A. Ainsi donc avons-nous travaillé cette année sur le thème de l'étrange et de l'étranger, domaines qu'ont particulièrement explorés nos deux collègues dans leurs travaux antérieurs.
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Images et signes de l'Orient dans l'Occident médiéval
Jean Arrouye, Paul Bancourt, Jean Batany, Carole Bercovici-Huard, Danielle Buschinger, Alexandre Cizek, Regine Collio
- Presses universitaires de provence
- Senefiance
- 17 January 2014
- 9782821835924
L'Orient médiéval est certes une délimitation géographique, mais il est beaucoup plus que cela : il constitue une véritable catégorie encyclopédique sous laquelle se détache un secteur de la réalité et en laquelle vient se ranger un ensemble relativement stable de rubriques. Les merveilles qui s'y détaillent nous inclineraient trop vite à traiter cette région du monde comme le séjour de l'imaginaire et à doter la mentalité médiévale d'une singulière perméabilité à la fiction, ou d'une prédilection remarquable pour le monstrueux. En quoi nous risquons fort de projeter seulement un certain romantisme du dépaysement et de l'exotisme et de manquer le réalisme fondamentalement objectif d'une représentation du xiiie s. L'Orient n'est pas un rêve, c'est un fait. C'est à ce titre qu'il entre dans toute somme du savoir concernant le monde. Et pour se convaincre de l'importance de la place qu'il doit occuper dans le genre encyclopédique dont les dénominations d'Imago ou de Speculum s'assignent l'exacte conformité du reflet, il suffit de rappeler que dans la langue savante et selon la géographie reçue, l'appellation d'Orient ne couvre rien moins que la moitié de la terre habitée.
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Exclus et systèmes d'exclusion dans la littérature et la civilisation médiévales
Carole Bercovi-Huard, Danielle Buschinger, Micheline De Combarieu, Noël Coulet, Robert Deschaux, Jean Gautier Dalche,
- Presses universitaires de provence
- Senefiance
- 17 January 2014
- 9782821835887
La communauté épique des chevaliers a ses exclus. Elle peut se définir par ceux qu'elle ignore s'ils n'ont pas reçu le "sacrement" de chevalerie qui fait d'eux des égaux. Ces étrangers, ce sont d'abord ceux qui ne sont pas chrétiens : les hordes de l'ennemi héréditaire, le Sarrasin. Ce sont aussi tous ceux qui ne combattent pas : ceux qui prient, moines ou prêtres ; ceux qui commercent ou travaillent de leurs mains : bourgeois et vilains.
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L'enfant au Moyen Âge
Genette Ashby, Francois Berier, Francoise Bonney, Danielle Buschinger, Regine Colliot, Micheline De Combarieu, Jean-Pie
- Presses universitaires de provence
- Senefiance
- 17 January 2014
- 9782821835900
L'enfant n'est pas un personnage fréquent dans les oeuvres médiévales : on l'a souvent souligné à juste titre. Il est pourtant présent dans quelques textes, et il apparaît à des âges divers, avec son charme et son ingénuité spécifiques, au détour d'un épisode ou même à un moment où sa venue contribue à relancer le récit. L'enfance n'est pas non plus absente des oeuvres autobiographiques, même si le clerc qui se raconte projette sur ses premières années sa vision adulte de la vie et du monde. Reste qu'au delà des inventaires obligatoirement limités, le personnage de l'enfant n'est pas un personnage épique ni romanesque au Moyen Âge. Il est plus ou moins exclu des textes parce que les schémas qui sous-tendent la narration ne laissent guère de place à son intervention. L'art médiéval (et la littérature participe toujours d'une esthétique générale qui trouve aussi ses applications dans la sculpture ou la peinture) ne peut pas faire à l'enfance l'honneur de la représenter, parce que c'est un art du symbole et de la transcendance. L'univers de l'artiste et celui du poète, au Moyen Âge, est un univers d'adultes. La conséquence de cet état de choses, c'est que la présence de l'enfant est une sorte d'exception conjoncturelle. C'est elle qui fait problème, et non l'inverse. Sa rareté confirme la norme, et l'on ne doit s'interroger que lorsque l'enfant paraît, sans être surpris ni du fait que l'on reste insensible à la poèsie de l'enfance, ni de l'obstination des poètes et des imagiers à ne décrire ou à ne dépeindre que des enfants grandis avant l'âge et qui ont accès trop tôt à la gravité des grandes personnes.
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Vergers et jardins dans l'univers médiéval
Jean Arrouye, Jean-Claude Bibolet, Jean-Claude Bouvier, Michele Brossard, James Dauphiné, Christiane Deluz, Joelle Fu
- Presses universitaires de provence
- Senefiance
- 17 January 2014
- 9782821835955
Il est indéniable que le jardin joue un rôle de premier plan dans la littérature médiévale. Lieu de la rencontre, de l'amour ou de l'aventure, il est aussi un lieu protégé ou les protagonistes aiment à s'ébattre et à se reposer. Lieu fermé, il est le réceptacle de la parole, du signe, du message. Il est dès lors logique que l'aménagement d'un tel espace soit de première importance. Mais cet espace est, en rapport avec la mentalité médiévale, polysémique. À la fois espace végétal, directement lié au monde sublunaire, il est aussi lieu symbolique, en osmose avec les représentations mythiques et les influences cosmiques. En d'autres termes, il est investi, en continu, d'une entité symbolique. La littérature médiévale, et en particulier la littérature courtoise rend compte de cet aspect multiforme et multi-signifiant du verger. À côté de listes de plantes, ornatio du jardin comme de l'écrit, le monde vivant du jardin, véritable microcosme a les yeux tournés vers un ailleurs que la poursuite du récit explicitera sur le plan imaginaire.
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La geste de Garin de Monglane en prose
Hans-Erich Keller
- Presses universitaires de provence
- Senefiance
- 17 January 2014
- 9782821836075
Le renom du ms. 3351 de la Bibliothèque de l'Arsenal est tel qu'il se passe de présentation : Léon Gautier s'en est servi amplement pour ses recherches, Gaston Paris lui a consacré un article pertinent dans Romania, Georges Doutrepont l'a décrit en détail, Eduard Koschwitz en a publié Le Voyage de Charlemagne à Jérusalem et à Constantinople et Hermann Tiemann Le Roman de la reine Sibile, et Jules Horrent et François Suard, entre autres, le citent abondamment dans leurs études respectives. Mais une édition intégrale de ce texte fait encore défaut, ce qui est d'autant plus regrettable qu'il forme avec le manuscrit publié de Cheltenham (actuellement à l'Université de l'Oregon) et les deux incunables de Guérin une triade littéraire importante du Moyen Âge finissant, à savoir La Geste de Garin de Monglane. Voilà pourquoi nous avons entrepris ici une édition complète du texte, en omettant cependant Le Roman de la reine Sibille (f°s 280-379), publié il y a vingt ans séparément et dont le rapport avec La Geste de Monglane est assez problématique.
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La prière au Moyen Âge
Francois Berier, Jean-Claude Bibolet, Danielle Buschinger, Jacques Chailley, Dominique Colombani, Micheline De Combar
- Presses universitaires de provence
- Senefiance
- 17 January 2014
- 9782821835917
Le repentir est précisément le principal des sentiments dont la présence authentifie la prière du coeur. Nous n'entendons pas par là uniquement le violent repentir qu'éprouve le pécheur héros du Miracle à la suite du péché précis dont les circonstances, les conséquences et le pardon constituent la structure du récit. Il s'agit aussi de l'esprit de repentir dont font preuve, tout au long des Miracles, les personnages les plus dignes et les plus saints. Leur prière à Notre Dame est autant et souvent plus confession que louange. Lorsque Gautier évoque les divers sentiments accompagnant la prière, il y fait presque toujours figurer le repentir. Prière et espérance ; prière, humilité et repentir ; prière, ferveur et repentir ; prière, foi, espérance et repentir ; telles sont les principales "combinaisons" que nous rencontrons en feuilletant les Miracles. Plutôt que de considérer ce repentir comme un sentiment parmi les autres, ne pourrait-on considérer au contraire les autres sentiments comme les diverses figures du repentir ? Il faudrait alors comprendre le repentir comme l'état de l'âme se découvrant tout entière devant Celui - ou celle - qu'elle prie, éprouvant alors en même temps le vif sentiment de son imperfection et de la douloureuse contradiction de la condition humaine, mais aussi l'espérance d'être aimé et sauvé. Nous pénétrons mieux alors le sens de cette prière du coeur qui est à la fois plaisir et souffrance.
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Morale pratique et vie quotidienne dans la littérature française du Moyen Âge
Michelle Augier, Paul Bancourt, Regine Colliot, Micheline De Combarieu, May Plouzeau, Marguerite Rossi, Jean Subrenat
- Presses universitaires de provence
- Senefiance
- 17 January 2014
- 9782821835863
Ce qui frappe donc dans cette peinture de la mort à travers la première branche du Roman de Renart, c'est d'abord l'évocation fidèle de la réalité contemporaine ; qu'il s'agisse de l'organisation de la société ou de la conception des liens familiaux, les animaux sont bien les représentants des hommes. Mais ce qui domine ce tableau, c'est un profond amour de la vie. La mort naturelle est absente car elle est acceptée comme une nécessité, comme une loi de la nature. En revanche, la mort violente est évoquée à plusieurs reprises. À travers elle, se trahit l'angoisse du salut, par la peur de la mort et le souci d'assurer, par la confession, la joie éternelle. Déjà on discerne le problème du destin individuel. Mais la survie céleste tend à se confondre avec la survie terrestre donnée par la gloire. La gravité des questions posées se dissimule parfois derrière la parodie ou la satire. Mais l'inquiétude transparait de temps à autre : celle de l'homme, à toutes les époques, celle aussi, peut-être, d'une société en évolution qui s'interroge sur son propre avenir.
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Mélanges de langue et littérature françaises du Moyen Âge offerts à Pierre Jonin
Maurice Accarie, Jean Arrouye, J. Keith Atkinson, Jean-Claude Aubailly, Paul Bancourt, Jeanne Baroin, Barry F. Beard
- Presses universitaires de provence
- Senefiance
- 14 May 2014
- 9782821836846
Les oeuvres littéraires médiévales restent, pour la plupart, méconnues du public cultivé, qui les considère volontiers comme un domaine réservé aux érudits et aux spécialistes. C'est là une situation d'autant plus regrettable et paradoxale qu'on sait assez l'attirance, voire la fascination, qu'exerce sur tant de nos contemporains tout ce qui touche à cette époque. Ne répond, trop souvent hélas, à cette attirance quasi instintive du public qu'un Moyen Âge de carton-pâte - films ou émissions télévisées de qualité médiocre, fêtes populaires où, à grand renfort de costumes, on s'ingénie à recréer l' "atmosphère médiévale". Sans doute le premier obstacle à un contact authentique avec les textes littéraires de notre Moyen Âge reste celui de la langue - cet ancien français dont on a d'ailleurs exagéré comme à plaisir la difficulté, qui n'est pas aussi grande que le laisseraient croire les imposants monuments d'érudition philologique auxquels il a donné naissance. Il faut, à cet égard, savoir gré aux médiévistes qui n'ont pas hésité à jouer la carte de la traduction en français moderne de ces oeuvres vénérables... et oubliées. Ainsi en va-t-il de ces petits joyaux poétiques du xiie siècle - les Lais de Marie de France - dont Pierre Jonin nous a donné récemment une excellente traduction dans le but, écrit-il, "d'élargir le champ de pénétration d'une oeuvre en la rendant accessible au plus grand nombre possible". C'est là une première étape, devenue indispensable et qui n'exclut pas d'ailleurs, dans un second temps, le recours au texte original. Mais il reste encore à débarrasser ces oeuvres des bandelettes étouffantes dans lesquelles elles ont été trop longtemps maintenues sous la double influence d'une critique littéraire de type historique mal adaptée à ce genre de littérature et d'une certaine philologie qui ne voyait en elles que prétexte à exercices grammaticaux. Avec bien d'autre médiévistes d'aujourd'hui, nous pensons que ces oeuvres ne sont pas à visiter comme des monuments archéologiques, témoins d'une civilisation et d'une pensée désormais révolues, mais qu'elles ont encore quelque chose à dire aux modernes que nous sommes, pour peu qu'on les aborde avec un esprit ouvert et disponible, qui ne se refuse pas aux modes de lecture de notre temps.