Comment les femmes ont-elles été rayées de l'histoire littéraire ? Une enquête révoltante qui donne à découvrir des textes injustement oubliés du matrimoine.
COMMENT L'INJONCTION « CONSOMMER MIEUX ET MOINS » DEVIENT : « CONSOMMER MIEUX ET PLUS » Qui est ce groupe d'individus sans conscience de classe qui critique la société de consommation tout en permettant au système de perdurer ? Les « enfants gâtés », comme les nomme l'anthropologue Fanny Parise, jouent-ils le rôle qu'ils prétendent jouer - celui de réformer un système destructeur - ou participent-ils malgré eux à la reproduction du système et de ses inégalités socioculturelles ?
L'enjeu de cet ouvrage est de faire le point sur le mythe de la contre-culture postcapitaliste : pour commencer, qu'a-t-elle de « post » capitaliste, précisément, cette contre-culture ? Et comment ce mythe amène-t-il insidieusement à passer de l'injonction « consommer mieux et moins » à celle de « consommer mieux et plus » ?
Vous allez adorer détester les enfants gâtés : ils sont toujours l'autre, mais chacun de nous peut se reconnaître par certains aspects en eux. Faites-vous partie de ces influenceurs qui s'ignorent dont l'objectif la plupart du temps inconscient est de continuer à consommer comme avant sans passer pour un suppôt écocide du grand capital ?
Fanny Parise est anthropologue, spécialiste des mondes contemporains et de l'évolution des modes de vie. Elle a consacré la dernière décennie à étudier les phénomènes de déconsommation. Elle enseigne à l'université en France et en Suisse, et est la créatrice du podcast Madame L'Anthropologue, dans lequel elle invite ses auditeurs à découvrir l'actualité sous le prisme de l'anthropologie.
Absurde, le capitalisme ? Sans doute. Et pourtant... Pourtant, nous agissons quotidiennement en accord avec ses principes. Mieux (ou pire) : bien souvent, nous y adhérons pleinement, même lorsque ils heurtent nos convictions profondes. Mais pourquoi joue-t-on le jeu ? Pour expliquer cette situation paradoxale, il est tentant de se tourner vers de grandes explications. Ce livre propose plutôt d'explorer une autre voie : celle de la pluralité des petits arrangements, des petits enrôlements, dont la multiplicité forme un filet duquel il est difficile de s'extraire. Ou comment nous sommes, sans toujours en être conscients, amenés à être des bons capitalistes.
Comment les lesbiennes se disent-elles ? Comment aiment-elles ? Quels sont leurs modèles de couple ? Quelle est leur sexualité ? Comment sont-elles perçues par les femmes hétérosexuelles ? Ce livre à la fois novateur, riche et subtil est le premier, en France comme à l'étranger, à s'attacher à l'intimité des femmes lesbiennes en s'appuyant sur des récits de vie. Il fait l'historique de cette « catégorie » apparue dans les années 1870, décrit les trois parcours qui mènent à la construction de soi comme lesbienne, s'attache au coming out et nous apprend notamment que le couple est une manière privilégiée de se dire et de se révéler socialement lesbienne (on préfère dire à sa famille qu'on vit avec une femme que de déclarer « Je suis lesbienne »). Ce sont donc les modalité de la rencontre et les manières d'être en couple qui forment le coeur de ce livre qui tire aussi son originalité de l'analyse des « scripts sexuels » (cf. J. Gagnon, Les scripts de la sexualité, Payot) des lesbiennes. Recevoir ou donner du plaisir, tenir compte, susciter, accepter le désir de l'autre, imposer le sien... autant d'attitudes qui ne se déclinent pas de la même façon en contexte hétérosexuel ou lesbien. Reste une norme commune à toutes les femmes, quelle que soit leur orientation sexuelle, et que ce livre met enfin en valeur : la place donnée à l'autre.
À noter que ce livre comporte en annexe un très utile et original petit glossaire du vocabulaire lesbien.
C'est un Paris insolite et captivant, nostalgique et métissé, que Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot nous invitent à parcourir d'une manière originale. Les deux célèbres sociologues ont conçu quinze itinéraires pour donner à comprendre la capitale française dans sa diversité et faire partager un peu de la vie des habitants de chaque quartier.
Ces promenades, commentées et agrémentées de plans et de photographies, envisagent Paris sous différents angles sociologiques : l'immigration (Goutte-d'Or, Sentier, 13e arrondissement), la mobilité (métro, gare Saint-Lazare), l'embourgeoisement (faubourg Saint-Antoine, 8e arrondissement, Saint-Germain-des-Prés, rue Oberkampf), les transformations architecturales (villas de luxe à l'ouest, villas populaires à l'est, Bercy, quartier de la Bibliothèque de France), le rapport à la banlieue (les portes de Paris, à l'ouest d'Asnières à Maillot, à l'est de Montreuil à Pantin). Le marcheur pourra ainsi découvrir autrement les quartiers où se construit aujourd'hui le Paris de demain, où se joue l'identité d'une ville ouverte sur le monde.
Pour la plupart des femmes (85 %), les trois premiers mois de la grossesse sont un enfer physique et psychologique : nausées, vomissements, fatigue extrême, état dépressif, fausse couche, le début de grossesse est marqué par l'insécurité permanente d'un corps qui met tout en place pour accueillir la vie alors que rien ne se voit au-dehors... Ce livre dénonce la non-prise en charge des femmes - RH, médicale, psychologique, affective... - et propose une analyse féministe de ce tabou systémique..
Alors que l'enjeu écologique devient de plus en plus pressant, la question de faire ou non des enfants passe du statut de choix intime à celui de question de société. Une enquête scientifique sur les enjeux politiques, écologiques et éthiques de la démographie mondiale.
L'inceste ne fait pas de bruit et c'est pour cela que cette violence sexuelle, dans le secret de s familles empoisonne des générations et des générations. Le psychanalyste transgénérationnel Bruno Clavier peut en témoigner, lui qui fut victime par deux fois d'un inceste durant son enfance. A travers son témoignage et de ceux de ses patients, il sera beaucoup question du phénomène d''amnésie traumatique (l'oubli d'événements traumatisants), de la responsabilité d'une certaine psychanalyse dans la non-prise en compte des violences sexuelles, et des manières qui s'offrent aujourd'hui de s'en sortir. La psychologue clinicienne spécialiste en psychocriminalité Inès Gauthier revient, dans un second temps, sur le profil et les motivations des agresseurs sexuels.
Il existe à présent un certain nombre de livres sur la psychogénéalogie, à commencer par ceux d'Anne Ancelin Schützenberger, créatrice de cette approche, mais il manquait encore un petit manuel d'exercices pratiques pour s'y essayer soi-même. C'est chose faite avec ce livre court, limpide, illustré et interactif, où après avoir expliqué les quelques notions incontournables de la psychogénéalogie, l'auteur vous aide concrètement à choisir votre matériel, débroussailler le terrain, poser les bonnes questions et lire les bons livres, éviter certains pièges, dérouler votre génosociogramme et l'interpréter.
L'image choque : un SDF avec un portable dernier cri. Pourquoi ? Une dépense injustifiée ? L'argent des pauvres est un objet de fantasmes : on l'imagine mal géré, mal utilisé, mal alloué. Pourtant, on s'interroge peu sur comment les pauvres eux-mêmes le gèrent, où va cet argent, ce qu'il devient et qui il enrichit. À partir d'exemples concrets de notre quotidien, ce livre vise à déconstruire notre perception du pauvre. Poser la question de l'argent des pauvres, c'est aussi s'interroger sur notre rapport à la consommation. La place du luxe ou du superflu dans nos dépenses. La nécessité - ou non - des « petits plaisirs » que l'on s'octroie.
Comment mettre en veille nos connaissances d'humains du 21e siècle pour renouer avec les éléments et réapprendre à vivre sur Terre ?
Voici un livre sur la banalité du génie. Ce qu'on appelle la sublimation et qu'on a longtemps cru réservée aux "grands hommes", artistes ou créateurs, est à la base d'une de nos activités les plus quotidiennes : le travail, et plus particulièrement le travail de qualité. C'est cette intelligence-là qui fait que nous avons plaisir à oeuvrer, elle qui donne un sens à nos actes et nos pensées, elle qui nous rend créatifs. Sans elle, nous souffrons au travail. Son ennemi a un nom : l'organisation néolibérale du travail, qui nous plonge dans la servitude et nous déshumanise. Après "Souffrance en France", Christophe Dejours explore, avec "Ce qu'il y a de meilleur en nous", la force qui nous permet de ne pas subir le travail.
Hannah Arendt l'affirmait dès 1943 : l'état de réfugié allait devenir " le paradigme d'une nouvelle conscience historique ". Les conflits armés, génocides, mais aussi la pauvreté et les changements climatiques forcent aujourd'hui des millions de personnes à se déplacer. Si toutes ne demandent pas l'asile, le nombre de celles qui le font ne cesse d'augmenter. Or, les politiques gouvernementales, qui mènent un réel combat contre l'immigration " clandestine ", cherchent à savoir si la demande d'asile est légitime ou non - en d'autres termes : si le de-mandeur est un " vrai " ou un " faux " réfugié. Chacun est donc obligé de prouver qu'il a bien été persécuté, violenté, torturé ! Pour les demandeurs, qui doivent s'exprimer dans une langue qui n'est pas la leur, la remémoration des événements devient un impératif absolu auquel il faut répondre dans l'urgence. Quelles sont les incidences subjectives de ces soupçons sur celui qui est en quête de refuge ? Quel est le statut psychique de ces témoignages verbaux, mais aussi corporels, des réfugiés ? Comment le professionnel au contact de ces populations, et notamment le psychothérapeute, va-t-il pouvoir travailler avec elles ? Au croisement de la psychanalyse, de l'anthropologie et de la philosophie politique, ce livre qui repose sur des observations de terrain et une pratique thérapeutique trace les grandes lignes d'une vé-ritable " clinique de l'asile ".
La crise sanitaire semble avoir servi de révélateur à ce qui était une tendance de fond : la mise à distance de l'autre, l'évaluation préalable des conséquences de la prise de contact, nous projetant dans un monde de sécheresse, de froidure et de solitude émotionnelle et physique. En réalité, on observe que cette évolution a provoqué une résistance, comme une révolte, où les baisers occupent à nouveau une place de choix : pour vivre plus chaleureusement ou intensément, il nous faudra prendre le risque de nous embrasser. Revisitant toute l'histoire du baiser, qui fut longtemps une pratique plus politique et religieuse qu'amoureuse, et s'appuyant notamment sur une récente étude sociologique, Kaufmann analyse l'émergence étonnante d'une nouvelle forme de romantisme dans nos sentiments.
Ce livre propose aux femmes de maîtriser l'art d'être subversives sur le terrain. Pour casser les codes, il faut d'abord les reconnaître, se les approprier en les testant, et donc jouer avec, avant de pouvoir prendre pleinement sa place : déchiffrer les codes tout en proposant des pistes concrètes d'actions. Déjouer l'attente de l'autre quand l'autre tente de nous réduire au rôle qu'il tient à nous faire jouer : se taire un temps lorsqu'une réponse est exigée, faire preuve d'humanité lorsqu'on vous invite à un pugilat, se montrer piquante lorsque l'on vous attend aimable, etc. Déjouer sans cesse le jeu pour mieux cultiver son je.
Pourquoi avons-nous cette étrange impression que la ville ne nous appartient pas ? De n'être que de passage alors même que nous y résidons ? Quel est ce malaise que nous ressentons à la vue d'un banc «design» segmenté en places individuelles, de pics au rebord d'une vitrine, de grillages et de caméras tous azimuts ? Ce sont autant de symptômes de suspicion et de mépris de la ville à notre égard, autant de sensations de dépossession. Loin d'être une chose inerte, l'espace urbain formé par les urbanistes et architectes est politique, vivant et signifiant. Il envoie des signaux de reconnaissance et de mépris à destination de ceux qui y vivent. C'est pourquoi il est plus que temps d'apprendre à décrypter le langage urbain pour pouvoir reprendre place en son sein et exiger de ceux qui la fabriquent, architectes et politiques en tête, qu'ils prennent en compte sa destination véritable : servir ses habitants.
En s'appuyant sur sa propre expérience et sur celles de ses paires, Céline Alix décortique les raisons qui poussent les femmes à sortir des clous des carrières toutes tracées et revisite leur choix autrement que par le prisme de l'échec : les femmes sont aujourd'hui en mesure de proposer une alternative au monde du travail actuel, en souffrance, au bord de l'implosion (généralisation du «burn out», culture de la performance, quête de sens, etc.) pour définir de nouveaux codes de réussite, plus en accord avec leur éthique et leurs aspirations profondes, où les mots de sororité, d'efficacité et d'excellence peuvent enfin cohabiter pour une vie meilleure. Cette mue fait écho aux envies de changement de la jeune génération comme de nombreux hommes corsetés dans un modèle qui ne leur convient plus.
L'objectif de Winnicott est de rendre confiance aux mères. De leur rappeler qu'elles possèdent un savoir naturel. Bref : si elles s'écoutent, elles feront mieux les choses que si elles apprennent (ailleurs) à les faire ! Thèmes traités dans ce recueil : la grossesse, la naissance, l'allaitement, la communication mère-enfant.
Traduit de l'anglais par Madeleine Michelin et Lynn Rosaz.
Pour faire son deuil, il faut en être capable. Certaines personnes n'y arrivent jamais. Elles « gèlent » le travail de deuil ou refusent même de se considérer comme endeuillées. Ces deuils non faits, ou ratés, sont mis en attente, ils pèsent, engendrent un « magma » psychique, une souffrance qui peut conduire à la dépression et, parfois, au suicide. Dans d'autres cas, la personne cherche à se débarrasser de ce magma, s'arrangeant pour que quelqu'un d'autre porte le deuil à sa place. On se situe alors dans le registre de l'emprise sur l'autre, des techniques de manipulation de la perversion narcissique. Tous ces comportements, toutes ces souffrances dont résultent fantômes familiaux, enfants de remplacement, périodes d'infertilité, violences, ont une source : un deuil « originaire » auquel il s'agit de remonter, car il ouvre à la capacité de faire des deuils. C'est de l'échec ou de la réussite de ce premier deuil que dépendent, pour chacun d'entre nous, la réussite ou l'échec de tous les deuils et de toutes les séparations qui jalonneront ensuite notre vie.
Naître et donner naissance ne vont plus de soi. Nombreux sont ceux et celles qui remettent en question leur désir de reproduction. Sans compter le désir parfois contrarié d'enfant (infertilité, âge trop avancé, etc.). Autrefois considéré comme miraculeux et spontané, cet acte est de plus en plus soumis à une logique de contrôle. D'un côté, il est de plus en plus déterminé, mécanisé et médicalisé : PMA, clonage, manipulations génétiques. De l'autre, la fatalité climatique assombrit tout projet tourné vers l'avenir. Sommes-nous déjà trop nombreux ? Peut-on vraiment donner naissance à un être dans un monde en ruine ? Impensé par la philosophie, il est urgent d'interroger et de dessiner les contours de l'acte qu'est naître et s'engager au monde afin de répondre aux défis de l'anthropocène. Pour que la naissance contribue à sauvegarder la permanence d'un monde «habitable».
Les 1001 ruses des riches sympas (autrement dit : le business social, le capitalisme "humaniste", la finance solidaire, etc.) pour piquer, grâce à l'entreprenariat social, l'argent des pauvres, des classes moyennes, des mutuelles, de l'Etat. Par le directeur du Centre d'économie sociale au CNAM.
La compétition sportive est-elle aussi ouverte aux femmes qu'on le pense ? Est-elle même faite pour elles ? Rien n'est moins sûr. Certes la quasi totalité des disciplines sportives se sont féminisées et les sportives sont de plus en plus médiatisées ; mais alors pourquoi des sportives sont-elles contraintes de passer des tests de féminité, donc de prouver qu'elles sont des femmes ? Et pourquoi tant de femmes s'éloignent-elles de la compétition et se tournent-elles vers d'autres pratiques sportives sans enjeux de performance ? Dix ans après Être rugby : jeux du masculin et du féminin, le nouvel essai d'Anne Saouter ne devrait pas manquer de faire débat à l'orée des prochains jeux Olympiques de Rio.