« Au cours de cette plongée dans l'ultra, j'ai appris qu'il est presque impossible de savoir ce qui nous pousse à faire ce sport de dingues. Bien sûr, on veut gagner, on veut finir, on veut faire de notre mieux, on veut trouver ses limites, on veut que nos proches soient fiers de nous... Tout ça est vrai, mais ça n'explique pas grand-chose. Ce qui nous anime, c'est un besoin irrépressible, un désir profond et primitif d'aller braver la mort et d'en revenir. » Adharanand Finn, auteur d'une enquête remarquée sur les marathoniens kényans, court son premier trail pour un reportage. Deux ans plus tard, il est au départ du mythique UTMB. En chemin, il aura rencontré les plus grands champions de la course d'endurance, explorant les motivations de ces passionnés... et surtout les siennes.
Alex Honnold est « probablement le grimpeur le plus fameux du monde », écrit David Roberts qui explore les raisons de cette célébrité « météorique » : « En pratiquant le solo intégral, Honnold a poussé la forme la plus extrême et dangereuse de l'escalade bien au-delà des limites de ce qui semblait possible. Grimper en solo intégral, c'est grimper sans corde, sans compagnon ni aucun matériel. Dans sa parfaite simplicité, cette quête peut être comprise par l'observateur le plus néophyte.
L'enjeu est ultime : tomber, c'est mourir. Or Alex a gravi en solo intégral des voies plus longues et beaucoup plus difficiles que quiconque avant lui avait cru possible » Solo intégral alterne les passages à la première personne où Alex Honnold nous entraîne dans ses folles entreprises et les explications de David Roberts (Annapurna, une affaire de cordée), qui complète cet autoportrait que Honnold est trop timide ou modeste pour faire lui-même.
Un dialogue sans artifice entre le grimpeur et l'écrivain, qui nous entraîne au coeur des motivations d'un as de la grimpe.
Paul Bonhomme est l'un des ténors de la nouvelle génération d'alpinistes qui allie virtuo-sité technique et vitesse. Découvert en 2018 à l'occasion d'une impressionnante série de descentes à ski sur les versants vertigineux de l'aiguille Verte, dans le massif du Mont-Blanc, on l'a vu enchaîner dans la journée 11 sommets de 4 000 mètres, près du mont Rose... Une personnalité devenue rapidement incontournable dans le milieu. Mais Paul n'est pas né de la dernière neige. Le désir d'écrire lui brûlait les mains depuis longtemps. Oui, depuis la disparition de son frère, il y a dix ans, en ski de pente raide, justement. Ces moments où la vie hésite et vacille sont la matière de son récit : une série d'éclats, brefs et intenses, qui éclairent comme un phare, révélant passions et fêlures.
Pendant plus de deux décennies, Patrick Berhault a été l'un des alpinistes les plus inventifs de sa génération. Virtuose, esthète, dansant sur le rocher au soleil du Midi comme dans la glace des faces nord, « le Brun » a poursuivi en montagne la carrière éblouissante commencée au côté de son ami Patrick Edlinger, « le Blond ». Le 25 avril 2003, Patrick Berhault chutait sous les yeux de son ami Philippe Magnin lors d'une chevauchée dantesque sur les 4000 des Alpes.
Michel Bricola, qui fut son ami, et Dominique Potard (auteur du Port de la Mer de glace) parcourent la vie de l'alpiniste dans cette biographie très complète, parue à l'origine dans la collection Texte & Images. Guérin a choisi de la rééditer dans la colleciton Terra Nova à l'occasion du 15e anniversaire de la mort de Patrick Berhault - parce que l'aura de Berhault n'a cessé de grandir, qu'il inspire toujours les jeunes alpinistes, et qu'il a plus que jamais sa place au Panthéon de l'alpinisme.
Cette édition est enrichie d'un texte de Philippe Magnin qui revisite avec une émotion contenue le dernier voyage et cette journée tragique qui le hante toujours.
Sandy Allan, 57 ans, et son compère Rick Allen, 59 ans, sont deux Écossais cuirassés par les hivernales dans les Highlands et les marathons dans les bars de Chamonix. Face à eux, l'un des derniers challenges de l'Himalaya, qui tient en échec les meilleurs alpinistes depuis trois décennies : l'arête Mazeno au Nanga Parbat, la voie la plus longue du monde, qui culmine à 8126 mètres.
En juillet 2012, ils s'y engagent avec trois amis Sherpas et une grimpeuse sud-africaine. À l'approche du sommet, ils ne sont plus que deux... sans tente, sans vivres, et bientôt sans plus rien à boire.
Sandy Allan raconte avec flegme les dix-huit jours de cette chevauchée épique, littéralement hallucinée. L'Arête de l'éternité est son premier livre.
Après les canyons du Mexique, l'auteur de Born to Run met le cap sur la Méditerranée et nous emmène en Crète, berceau de la mythologie grecque, où il va découvrir que les pouvoirs des héros de l'Antiquité ne sont pas inaccessibles au commun des mortels, comme l'a démontré une poignée de résistants pendant la Seconde Guerre mondiale.
Sur cette Île farouche, il marche dans les pas du peintre fauché, du jeune berger insouciant et du poète romantique qui, en pleine occupation, ont osé défier Hitler en enlevant l'un de ses généraux. Où sont-ils allés puiser l'énergie et le courage nécessaires pour accomplir un tel exploit et échapper ensuite à la traque des nazis dans cet environnement impitoyable?
Pour le comprendre, Chris McDougali retrace l'itinéraire de ces héros hauts en couleur, à la fois authentiques et ordinaires, qui ont su retrouver la force d'Héraclès, l'audace de Thésée et la résistance d'Ulysse sur le lieu même de leurs prodiges. Son enquête le mène également au coeur de Londres, sur les plages brésiliennes, dans les montagnes du Colorado où même en banlieue parisienne, où quelques athlètes avant-gardistes perpétuent encore aujourd 'hui les secrets des héros de l'antiquité.
Comme Born to Run nous invitait à quitter nos chaussures pour renouer avec notre nature, Héroïques nous pousse hors des salles de fitness pour retrouver le "mouvement naturel" ... et l'étoffe des héros.
Ils n'ont peur de rien, et surtout pas de leurs rêves.
La vie a glissé sous leurs pieds le plus grand tapis de jeu du monde, le Mont-Blanc, et les gosses de Chamonix se payent du bon temps. À coups de descentes, de sauts, de cavales et de vols en tous genres, ils tirent sur la corde et réinventent chaque jour la partie : base jump, alpinisme acrobatique, ski de pente raide... Ils ne prennent rien au sérieux.
Sauf l'amitié qu'ils placent plus haut que les montagnes.
Sam Beaugey, qui fait partie de la bande, nous introduit, au rythme cadencé d'AC/DC et de Noir Désir, dans le monde déjanté d'une gé-nération rompue à tous les excès. C'est cru, c'est raide et ça sonne juste ! Ce livre est une ode à la liberté, l'amitié, la passion.
Un pur moment de rock'n'roll.
Lorsqu'il disparaît à 41 ans dans la face sud de l'Annapurna, à l'automne 1992, sous les yeux de son compagnon de cordée, le tout jeune Lafaille, Pierre Beghin est le plus important des himalayistes français. Pourtant, le grand public ne le connaît pas. Formé à la dure école de Fontainebleau et du Vercors, il accumule discrètement, dans les années 1970, les premières dans les grandes faces alpines, souvent en hiver, parfois en solo, des Grandes Jorasses à l'Ailefroide.
Dans les années 1980, devenu un ingénieur chercheur reconnu à l'international pour ses travaux sur les avalanches, il enchaîne les expéditions. Il est alors le chantre des expéditions légères et du style alpin, sur les traces de Messner. Ambitieux, élégant, novateur et doté d'une éthique rigoureuse, il ne s'attaque en Himalaya qu'à des objectifs de grande classe, des faces vierges, inconnues, loin des voies normales et des médias.
Pierre Beghin sera le troisième homme à gravir un sommet de plus de 8000 mètres en solo, le Kangchenjunga, et réussira un autre solo ahurissant, le Makalu, par un itinéraire très ardu. Il donnera également son nom à plusieurs itinéraires majeurs sur les grands sommets himalayens, notamment au K2 et au Manaslu.
Devant l´appartement de Renata Loretan, il y a un pré avec un pommier. Et, dans les branches du pommier, son fils Erhard, 7 ans. Il y apprend tout de l´escalade : les gestes, le risque, le vide. Mieux et plus vite que les autres, mais personne ne le sait
Années 1980, une poignée d'aventuriers embarque sur un voilier pour explorer les montagnes australes de Patagonie, territoire de mer et de glace. Leur objectif : gravir le Cerro del Viento, sommet encore vierge du « Grand Sud », et rapporter de cette expédition un reportage télévisé.
La découverte d'une épave et l'arrivée de deux rescapés va perturber ce huis clos et alimenter les tensions au sein du groupe. Marins et alpinistes sont partagés entre la perspective d'un exploit sportif médiatisé et le secours des naufragés.
Sur fond de dictature, le récit vire au thriller dès lors que l'équipage est abordé par l'inquiétant officier de la marine chilienne Jesus Mandrino, militaire pervers et ambitieux, qui jubile de pouvoir exercer son autorité et user d'intimidation.
En 1979, Henri Sigayret fait la une de Paris-Match, en doudoune rouge et la moustache gelée : il vient de réaliser, avec Yves Morin, la deuxième ascension française de l'Annapurna, dix-neuf ans après Herzog et Lachenal. L'image le fait connaître mais le tapage médiatique écoeure vite ce très libre penseur qui nous livre ici une autobiographie sensible et palpitante, d'une sincérité sans concession.
De l'enfant qui faisait de la Résistance en mitraillant les autos de l'occupant au lance-pierres, de l'adolescent qui découvre un sens à sa vie en se contorsionnant sur les falaises de la périphérie grenobloise, à l'homme qui parcourt infatigablement l'alpe, à la poursuite d'un chamois admiré et chéri, d'un songe himalayen ou d'une sage solitude, ce personnage bouillonnant ne cesse de rêver, d'apprendre, de réfléchir et de fourbir ses armes contre l'égoïsme et l'hypocrisie.
L'une de ces armes est l'autodérision, un humour qui n'empêche ni la profondeur de la réflexion, ni l'hyper-sensibilité aux bivouacs sous les étoiles et à l'injustice du monde. Au Népal, auprès des Sherpas du Khumbu, ce n'est plus pour gravir les sommets qu'il se battra pendant plus de vingt ans, mais pour tenter d'aider ce pays qui fait toujours partie des dix plus pauvres du monde. Père meurtri, il y adoptera une petite tribu d'enfants sherpas et sherpanis.
Au-delà de l'aventure, il nous offre un éclairage nouveau sur cette réalité des piémonts de Sagarmatha-Chomolungma-Everest, assortie d'une énergie terriblement revigorante !
Chantal Mauduit a 10 ans. La petite Parisienne de naissance vit à Chambéry. Dans son journal intime, elle écrit : « J'aimerais faire de l'alpinisme, malgré les dangers qui nous épient, malgré les séracs, les corniches, les avalanches. » Vingt-quatre ans plus tard, en mai 1998, elle meurt en compagnie de son ami sherpa et compagnon de cordée, ensevelie par une avalanche au Népal sur les pentes du Dhaulagiri, 7ème plus haut sommet du monde. Septième sommet de plus de 8.000m qu'elle rêvait d'ajouter aux K2, Cho Oyu, Shisha Pangma, Lhotse, Manaslu et Gasherbrum II, tous atteints sans oxygène.
Chantal Mauduit était devenue l'une des meilleures alpinistes au monde et la meilleure Française :
Première femme sans oxygène au sommet du K2, première femme à atteindre celui du Lhotse. « On ne vainc pas la montagne, on la gravit » disait-elle. Chantal Mauduit ne grimpait pas comme les autres.
Elle parlait le népalais, riait sans cesse, s'enthousiasmait, n'en revenant pas d'être là où ses pas de voyageuse, de nomade joyeusement perchée, l'avaient conduite. Lumineuse, croyante, ascète mais sensuelle, elle voulait découvrir le monde, la cordillère des Andes et l'Ouest américain, la Thaïlande, les Alpes et l'Himalaya, pourvu qu'elle puisse grimper, photographier, partager. Et quand, pour la première fois, elle barra un voilier au Cap Horn, ce fut pour mieux escalader un iceberg à la verticale avec l'eau glacée et mortelle en-dessous d'elle.
Ni la compétition ni les récits d'anciens combattants n'intéressaient Chantal Mauduit. Aux soirées consacrées à refaire le monde des sommets, elle préférait l'écriture et la lecture, elle dont les sacs d'expédition regorgeaient d'ouvrages. Sa passion des mots la conduisait à taguer ses tentes de poèmes au camp de base, à en réciter parvenue au sommet, à tomber folle amoureuse d'un des plus grands poètes français, André Velter.
« J'accroche mon hamac. En dessous de moi, le vide, au-dessus, les étoiles. Je regarde les lumières de la vallée et je me sens en paix. Je ne voudrais être nulle part aileurs. » A 16 ans, Hervé Barmasse était un espoir du ski italien quand, en pleine course, il a percuté un poteau métallique à 100 km/h. Ayant survécu, il a dû se reconstruire, et se réinventer un avenir. A l'ombre du Cervin qui l'avait vu naître, grandir et souffrir, il est devenu alpiniste.
Sur les traces de son père et de son grand-père, il est parti à la découverte de sa montagne intérieure et des montagnes du monde. En grimpeur contemporain, rapide, léger, souvent solitaire. Mais aussi en héritier de l'alpinisme des pionniers, créatif, aventureux, dépouillé.
Dans La Montagne en moi (La Montagna dentro), récit autobiographique, il raconte vingt ans d'aventures et livre ses réflexions sur l'aventure, le risque, la vie, l'amour. Et la force de la volonté.
Ce roman s'inspire librement de l'affaire Rey-Maupin un fait-divers qui s'est déroulé en 1994 et a impliqué un couple de jeunes marginaux, Florence Rey et Audry Maupin embarqués dans un braquage au bilan tragique : 4 morts, dont 3 policiers. La violence de l'événement, la jeunesse et la détermination des protagonistes ont profondément marqué les esprits.
Mais personne n'a su à l'époque les motivations profondes de ces jeunes marginaux. En rupture avec la société ; ils étaient passionnés de montagne et rêvaient de partir s'installer en altitude, sur ces sommets qui les transcendaient. Mais pour cela ils avaient besoin d'argent, un argent qu'ils ont décidé d'aller chercher « là où il se trouvait ».
Inspiré par ce drame, le journaliste Jean Kouchner a décidé de raconter l'histoire en la transposant de nos jours. Deux jeunes en marge de la société, que rien ne prédispose à la violence, mais qui se radicalisent en s'obstinant à ne rien concéder à leurs utopies. Quitter la cité, les tensions sociales, l'absence d'avenir, pour un univers de beauté, de contemplation et de rêve... Pour cela, ils sont prêts à défier la société.