Il est commun de rechercher les sources philosophiques des philosophes, comme il est commun de philosopher à partir des philosophes.
Mais n'existe-t-il pas des sources fondamentales, non philosophiques, de la philosophie et n'est-il pas permis de philosopher en puisant dans des sources externes à la philosophie ? Le présent essai se déploie selon un double mouvement qui consiste d'une part à identifier des traces bibliques éclairantes à l'intérieur de la pensée humaine, d'autre part à tenter de penser réellement à partir du dévoilement scripturaire et en consonance avec lui.
Ainsi prendrait forme, comme un chemin, ce que nous avons pu appeler une pensée biblique, une pensée centrée sur l'être humain et son expérience secrète de la transcendance.
Jésus-Christ, personnage historique universellement connu. Connu, vraiment ? Et si la tradition chrétienne s'était en partie fourvoyée sur la nature du Christ et l'interprétation de son message...
Des spécialistes, chrétiens agnostiques ou juifs, ont entrepris depuis plus d'un siècle de reconsidérer le Nouveau Testament guidés par la raison critique et non par les dogmes. « La contemplation de la vérité, rappelait Jean-Paul II, a besoin des deux ailes de la foi et de la raison ».
Leur recherche a révélé une histoire et une prédication différant assez largement des Credo de la tradition.
Le Suaire arraché aux ténèbres expose au lecteur curieux de vérité une synthèse de cette inestimable recherche critique, restée à peu près inconnue du public. En surgit un Jésus crédible, messager d'une philosophie à la portée d'une humanité consciente de son destin.
Correctement interprété, ce message ouvre sur une terre pleine d'allégresse. Il appelle à la joie de vivre avec puissance, suivant le chemin d'un Christ sans doute plus homme que Dieu.
Relire les textes à la lumière du discernement critique sera révision déchirante pour certains obscurantismes - fondamentalisme chrétien ou athéisme dogmatique. En se déchirant, c'est pourtant bien la lumière que le suaire cherchait à laisser passer
Certes le protestantisme a pu être véhément, mais en respectant son principe : revenir aux enseignements primitifs de l'Ecriture sainte et protester contre la politique de l'Eglise romaine. Toute la Réforme est un « revenir », un retour et le texte de la Confession d'Augsbourg (Ph. de Melanchthon et Luther) en témoigne. La Réforme prend aussi position dans l'épineux problème des textes canoniques, qui fondent le droit canonique comme on le voit dans la question du mariage des prêtres. L'idée mère du protestantisme est que le passé doit être réhabilité et constitue l'âge d'or de l'humanité. Or par-là, la Réforme s'oppose à la Révolution qui voit dans l'avenir, ce qui est devant nous, comme l'âge d'or. Mais dans la même lecture la Confession d'Augsbourg s'oppose aussi à la Révolte, qui ne voit dans l'âge d'or que l'exaltation du présent, même dans l'anarchie.
Au fond, j'écris ce livre pour tous ces gens - mes amis : chrétiens, non chrétiens ; croyants, incroyants ; agnostiques, athées -, qui mènent une vie simple et belle, mais qui finissent par en douter, parce qu'on ne leur propose de toutes parts que du prétentieux obsolète ou du spectaculaire pathétique. Et bien souvent les deux à la fois ! Tristes, et l'un et l'autre ! Un fou postmoderne, j'en ai le sentiment, c'est quelqu'un qui se surprend un jour à avoir laissé à son insu la souffrance prendre sa propre place à lui. Dieu merci, tous les printemps du monde viennent régulièrement - c'est toujours à souhaiter ! -, remettre du chaos et de l'originaire dans tout cela, et nous font découvrir, par là même, que nous n'avons au fond rien à voir avec çà : cette découverte est la révélation la plus divine à la fois, et la plus chrétienne, que je connaisse, donc la plus humaine ! Il est possible en effet que l'on soit sauvé par le simple fait de comprendre clairement un passage décisif de notre existence, et de faire une analyse de tout ce qu'implique ce moment, pour en tirer les conséquences pratiques : notre occupation, c'est alors de nous demander sans cesse quelle heure il peut bien être dans l'éternité !
«?Les mots clés, les secrets derniers ne sont pas en possession de l'homme?». Ce qu'énonce Camus à propos de Martin du Gard et des personnages de son grand roman Les Thibault vaut pour n'importe quel homme et donc pour l'homme Camus. Proust le disait plus amèrement?: «?la vie est une chose horrible, puisque personne ne peut comprendre personne?». Et encore?: «?les secrets sont bien gardés par les êtres, car tous ceux qu'ils approchent sont sourds et aveugles?». Cette surdité, cette cécité, Proust eût-il dénié qu'elles sont d'abord et enfin l'infirmité de toute personne, aucune, sauf sotte prétention, n'accédant à ses propres mots clés, à ses secrets derniers??
Cet ouvrage n'est pas la suite du précédent L'Odyssée du 21è siècle mais il en est le complément incontournable dans le cadre de la Prophétie du Saint Pape et du Grand Monarque. Après avoir dépeint dans un premier livre, Le Pape Ultime, quelle est la nature de ce pape, successeur de Benoît XVI, en double « gémellaire » du pape François, l'auteur développe ici l'essence même de ce personnage ô combien énigmatique, que ladite prophétie intitule Pierre II. Si saint Pierre est le (co)fondateur de l'Eglise, (avec saint Paul), Pierre II est caractérisé par une vocation de restauration de l'Eglise, en revenant à la source du christianisme, tel d'ailleurs ayant été le voeu du pape Jean XXIII, initiateur du Concile Vatican II.
Historiquement, l'Occident (d'abord par la Grèce) n'a pas manqué d'adopter l'idée de transmigration des âmes héritée peut-être du lointain Orient, avec les Pythagore, Empédocle et autre Platon. Puis le christianisme s'en soucia à son tour jusqu'à qu'un certain concile, au IVème siècle, l'écarte définitivement. Mais il ne s'en défit pas complètement. Les cathares puis les bogomiles, quelques autres encore, maintinrent cette idée hérétique. Cependant, l'idée se mourait, l'idée mourut. Et depuis, les gens raisonnables l'estiment une pensée archaïque, tout au plus folklorique, juste bonne à donner du grain à moudre aux rêveurs attardés, aux inconscients, aux irresponsables qui refusent de voir et de participer au monde d'aujourd'hui, si plein de heurts, de bruit et de fureur.
Personne n'ayant pris vraiment la peine de traiter rationnellement de la transmigration des âmes, de son degré de probabilité, cela appelait une étude scrupuleuse et strictement délimitée. Transmigration des âmes ou métensomatose. Une autre formulation s'avère possible ; non plus, transmigration des âmes mais transferts d'entités en voie d'intelligibilisation absolue, jusqu'à devenir des entités parfaitement intelligibilisées (ou entités intelligibles) le qualificatif mettant ainsi l'accent, sur la qualité essentielle et la destination finale de ce qui s'incarne et se réincarne (une entité) périodiquement. Quant au concept d'entité on le recevra comme l'expression d'une substance inaliénable dans son identité, constamment augmentée et enrichie, fondamentalement unique et singulière, à travers l'espace et le temps.
Je traite de ce sujet en philosophe et non en théosophe ou en adepte de religions exotiques.
Le protestantisme a connu des causes multiples et s'est flatté de ses origines diverses ; de fait cette nouvelle Eglise qui regroupe de nos jours 500 millions d'adeptes de par le monde, est née d'une crise non moins économique que morale. Certes on met souvent en avant le scandale des Indulgences qui vit le clergé catholique vendre des terrains au Paradis - ou réduire de quelques années le temps de pénitence dans l'au-delà, contre argent sonnant et trébuchant et faire, pour ainsi dire, le commerce des âmes. Et, en effet, à ce compte la classe « bourgeoise » y gagnerait tandis qu'elle deviendrait le grand fleuve politique et économique animant l'Europe moderne après la chute du Saint-Empire romain germanique. Plus sensible, peut-être, était le désordre dans les moeurs de l'Eglise, où certains prêtres abusaient du libertinage, état difficilement admis et auquel la Confession de foi d'Augsbourg prétendra apporter des limites en faisant du mariage un état reconnu par les contractants et durable. Cela impliquait une rénovation des moeurs ecclésiastiques à la lumière de nouveaux principes. Ce qui va unifier, après Luther, sera la sobriété éthique et surtout la simplicité. Les protestants vont éliminer toute hiérarchie dans la communauté religieuse et, par exemple, ils dédaignent les pompeux vêtements portés par les prêtres catholiques pour exercer leur sacerdoce d'une manière générale.