Médiocre : de qualité moyenne, qui tient le milieu entre le grand et le petit. La normalité, version péjorative, avec un arrière-goût de nullité.
Pour Guillaume Meurice, ardent défenseur du 10/20, du « peut mieux faire », du « bof bof », la médiocrité est non seulement un mode de vie, mais aussi un formidable facteur d'émancipation. Elle autorise l'action sans la pression du résultat, pour le simple plaisir de se mettre en mouvement, pour la beauté du geste. Il faut la revendiquer en tant que résistance politique, car elle porte en elle le refus de la hiérarchie, de la compétition et du catéchisme capitaliste.
À la fois manifeste en faveur de la contre-performance et anti-manuel de développement personnel, ce Petit éloge nous invite à accepter avec sérénité notre médiocrité. Décomplexant !
Guillaume Meurice est humoriste sur scène et à la radio, sur France Inter. Il est l'auteur de plusieurs romans dont Le roi n'avait pas ri (JC Lattès, 2021). Il est médiocre, comme tout le monde, mais il le vit plutôt bien.
Hystériques, superficielles, traînées, coincées, carriéristes... Généralement réduites à des clichés misogynes, les anti-héroïnes passent souvent sous les radars de la critique, quand elles ne suscitent pas le rejet pur et simple des téléspectateurs. Pourtant, ces personnages parfois difficiles à aimer brisent les codes de la féminité et contribuent à élargir les normes très restrictives de la représentation des femmes à l'écran, permettant un processus d'identification puissant pour toutes celles qui ne se retrouvent pas dans les standards traditionnels. De la peste Cordelia (Buffy contre les vampires) aux mères indignes Livia Soprano (Les Soprano) et Cersei Lannister (Game of Thrones), en passant par la castratrice Skyler White (Breaking Bad), la revêche Annalise Keating (How to Get Away with Murder) ou l'insupportable Hannah Horvath (Girls), ce Petit éloge propose un panorama original des femmes les plus subversives du petit écran.
La jouissance féminine a fait au fil des siècles l'objet de discours religieux, médicaux, psychanalytiques, le plus souvent tenus par des hommes. Celles qui prétendaient jouir ont ainsi été réduites au silence ou mises au ban de la société.
Adeline Fleury a joui pour la première fois à 35 ans. Il aura fallu qu'elle remette ses sens en éveil, qu'elle décide de séduire et de se laisser séduire. Quand le désir est entré dans son quotidien, elle a laissé place à Adèle, son alter ego littéraire, son double désirant, un reflet de toutes les femmes qui refusent que leur désir soit bridé.
Entre essai littéraire et autofiction, le Petit éloge de la jouissance féminine, nourri de références culturelles, nous fait ressentir à chaque page que jouissance et liberté sont indissociables.
La chanson française a largement participé à ce que Didier Tronchet appelle sa « formation émotionnelle ». De la variété des années 1970 à la fraîcheur des chansons contemporaines, en passant par l'exaltation de la « chanson contestataire » et bien sûr les grands auteurs qui ont forgé la noblesse du genre, il réveille dans ce Petit éloge ses souvenirs... et les nôtres.
Brassens, Brel, Ferré, Ferrat, Barbara, Bashung, Souchon, Julien Clerc, Renaud, mais aussi Pierre Perret, Gérard Lenorman, Michel Sardou, Michel Delpech... et bien sûr la génération contemporaine sont mis à l'honneur. Ce voyage subjectif est empreint d'une forme de nostalgie, certes (c'est d'ailleurs la couleur de la plupart des chansons), mais c'est une nostalgie joyeuse, qui laisse toute sa place à l'humour et l'autodérision.
Alors que les baisers sous leurs formes les plus vibrantes ou imprévues sont devenus presque subversifs, Jérôme Attal leur consacre un réjouissant patchwork de textes drôles et poétiques.
Ceux que l'on donne, ceux que l'on reçoit, ceux que l'on manque, ceux que l'on fantasme... On trouvera dans ce livre une ode au baiser clandestin, des baisers pornographiques ou politiques, des souvenirs personnels qui font appel à la mémoire collective - le baiser échangé entre Rachel et Ross de Friends, celui de Sophie Marceau et d'Alexandre Sterling dans La Boum, chez Proust ou Truffaut, dans Cyrano de Bergerac ou chez Doisneau, les baisers dans l'art, la littérature, la musique et au cinéma.
Mais surtout, vous trouverez dans ce livre un secret ultime : la recette imparable du parfait baiser !
Avant de devenir un scientifique reconnu, Joël de Rosnay découvre le surf à la fin des années 1950.
C'est le début d'une passion qui le conduit à lancer ce sport en France, avant d'en devenir un des champions.
Le surf est aussi, pour lui, un style de vie, une symbiose avec la nature et une philosophie fondée sur le concept de « glisse », qui enseigne à négocier les difficultés de la vie comme on apprivoise la vague. S'appuyant sur l'histoire du surf depuis sa découverte à Hawaï au XVIIIe siècle, convoquant ses personnalités, de Duke Kahanamokou à Kelly Slater en passant par les frères Lartigau, racontant ses beautés et ses dangers, jouant avec les références à la surf culture, de la musique des Beach Boys au film culte Point Break, Joël de Rosnay signe un éloge épique, drôle et émouvant.
De l'échauffement à l'arrivée, en passant par les sensations des premiers kilomètres et la vacance des ravitaillements, Cécile Coulon nous entraîne dans un passionnant marathon littéraire, et physique...
"Chaque coureur apparaît comme un maillon d'une chaîne immense, qui ne se referme jamais et ne cesse de s'étendre. Nous faisons partie d'un gigantesque ensemble, où se côtoient professionnels et amateurs, débutants et expérimentés, têtes et fins de peloton. Et la course à pied, au sens large du terme, contient tout ce que l'Histoire contient d'histoires : de l'ère paléolithique à nos jours, elle incarne le drame humain, ses passions, ses conquêtes, ses victoires et défaites."
Souvenirs d'enfance et rages du moment ; visites dans des restaurants fameux ou oubliés ; odes à l'andouillette, la nèfle, le sablé à la confiture, la figue, les vins du Rhône, les Haribo ; tête de veau et Kinder ; déjeuners de conféries aussi secrètes que savoureuses ; critiques gastronomiques plus ou moins fréquentables, ogres, poètes et cannibales...
Il y a tout cela, et bien plus, dans l'arborescence mémorielle et gourmande de Nicolas d'Estienne d'Orves. Le tout saupoudré de colère, de coups de sang, d'images parfois lointaines, d'une foi qui sait être mauvaise et d'un amour sincère, réel, jamais repu, pour les joies de la gueule.
Si la gourmandise est universelle, le goût est singulier. Aujourd'hui, celui de « NEO » vous invite à sa table et vous souhaite bon appétit.
Décembre 1960 : le jeune Jacques Langlois envoie ses dessins imités de Tintin à Hergé. Il n'imagine alors pas entamer avec le dessinateur une correspondance qui durera plus de vingt ans et lui donnera l'occasion de le rencontrer plusieurs fois. Témoin privilégié de nombreux événements dans l'univers de Tintin, l'auteur rend ici un hommage très personnel au héros et à son créateur en feuilletant, en même temps que les vingt-trois albums de la collection, celui de ses souvenirs.
Qu'est-ce que la "tintinologie" ? Quelle est la genèse des personnages de la saga ? Un Tchang peut-il en cacher un autre ? Le général de Gaulle avait-il vraiment fait du reporter son "seul rival international" ? Quel avenir pour Tintin ? Répondant à bien des questions que suscite un tel monument de la bande dessinée, ce Petit éloge de Tintin fera pour plus d'un lecteur l'effet d'une madeleine de Proust.
Né en 1950, Jacques Langlois a travaillé dans une société opérant au pays de l'or noir puis dans des entreprises créées sur la toile (mystérieuse) d'Internet. Ancien vice-président et toujours administrateur de l'association Les Amis de Hergé, il est devenu au fil du temps un collectionneur et un exégète de l'oeuvre du dessinateur.
« Il fallait probablement être un peu dingue pour inventer, au XIXe siècle, un sport où, pour l'emporter, on doit avancer en se passant le ballon en arrière. Et il faut certainement être un peu dingue pour pratiquer un sport dans lequel on se rentre dedans sciemment, avec autant de violence. »
« Pour commencer, le sport cycliste est incompréhensible à qui ne tient pas compte d'un phénomène d'origine divine : la circulation des vents et l'épaisseur de l'air. N'importe qui a fait un peu de vélo en aura mesuré l'importance : la pénétration dans l'air prend de l'énergie, les vents contraires s'opposent à l'effort du cycliste. Cyrille Guimard, initiateur des essais en soufflerie de Bernard Hinault, résume les données du problèmes : «Le cyclisme, c'est de la voile». » Jean Cléder a grandi sur un vélo et avec le cyclisme - sa vérité, ses légendes et ses fictions. Il lui doit la construction d'un imaginaire, la mise en ordre d'une mémoire, un certain rapport au corps et au langage. C'est avec cette haute culture populaire et tout ce qu'elle nous a inspiré qu'il entend ici renouer, pour rendre sensible aux lecteurs, profanes et avertis, toute la complexité de ce sport et de sa philosophie - désinvolte, profonde et malicieuse.
David Bowie, artiste aux nombreuses facettes et aux talents multiples, était déjà un mythe de son vivant. Véritable icône de la pop music, il est connu pour ses albums devenus légendaires - depuis son célèbre Ziggy Stardust jusqu'à son ultime Blackstar, en passant par le tube planétaire « Let's dance » -, mais fut également un brillant acteur de cinéma (Furyo, Les Prédateurs, Basquiat).
Sa récente mort, advenue à New-York le 10 janvier 2016, n'a fait qu'accroître son aura à travers le monde. Artiste culte, musicien incontournable, dandy inspiré, il continue d'exercer une énorme influence sur des générations entières.
Il était donc temps de rendre à cet inventif génie, précurseur de bien des modes, l'éloge qui lui est dû !
La gratitude est un sentiment d'une grande beauté, qui peut devenir une des plus lumineuses qualités de l'âme... Pour qu'elle ne soit pas qu'une posture mais la source de grandes joies, il faut l'incarner, car seule la pratique change l'être en profondeur. Reconnaissance envers ce qui nous fait du bien, mais la gratitude s'accomplit lorsqu'elle s'étend à ce qui fut une épreuve. Elle devient alors une relecture constante du monde et est en cela l'oeuvre de toute une vie.
C'est donc à l'exercice quotidien de la gratitude que nous éveille Olympia Alberti, par la poésie de sa langue, la pertinence de ses références littéraires et philosophiques, et la richesse de ses exemples personnels dans lesquels chacun peut se retrouver. Olympia Alberti est romanciére, poétesse, essayiste, nouvelliste, critique et chroniqueuse littéraire, spécialiste de sémantique et de sémiologie spirituelle.
Elle est docteure en littérature comparée, spécialiste de Rilke, Colette, Giono, Woolf et Duras.
L'heure est venue pour la gentillesse de sortir du bois. Le monde cynique et la loi du plus fort ont montré leurs limites. L'aspiration des hommes à la douceur n'est ni une reddition ni une résignation, mais une force et une stratégie.
Or, la force de la gentillesse tient à sa redoutable efficacité : à l'opposé des morales impressionnantes prônées par les philosophies païennes et les grandes religions, la gentillesse nous invite à une morale impressionniste :
Par des petits gestes pareils aux tâches colorées des toiles de Monet ou aux notes égrenées dans les oeuvres de Debussy, elle tapisse la société d'une bonne humeur. Morale du service et non du sacrifice, la gentillesse fait de chacun de nous un gentilhomme, une particule bienfaisante d'une humanité réconciliée avec elle-même. Véritable « libido suavitatis », désir caressant, la gentillesse produit de grands effets par de petits gestes.
L'enfant : celui que nous avons été, celui que nous avons créé, on croit le connaître, on croit le comprendre. Médecins, psychologues, enseignants, pédagogues, sociologues, historiens, tous se sont penchés sur son berceau et sur les étapes de sa croissance physique, affective, relationnelle. Pour aussi utiles qu'elles soient, notamment pour que l'enfant accède à l'état d'adulte libre et responsable, ces approches n'offrent cependant qu'une vision partielle de sa réalité, de son « Être »... de « l'Être-enfant ».
Dans ce Petit éloge de l'enfant, à travers de courts récits, Pierre Lassus a voulu nous raconter l'enfant, sous toutes ses facettes, ses sentiments, émotions, joies, chagrins, peurs et souffrances. Le lecteur s'identifiera à plusieurs de ces portraits. C'est un voyage pour retrouver l'enfance, pour la revisiter, mieux la comprendre, et parfois se réconcilier avec elle, parce que ce sont les écrivains et les poètes qui, sans doute, nous parlent le mieux de cette incomparable période de la vie.
Qui n'a jamais ressenti la magie d'une gare ? Pour chacun, la vie des gares, ou du moins la vie d'une gare, est un lieu de sa propre histoire : on y a vécu des attentes, des séparations, des retrouvailles, des rencontres, des réconciliations... Lorsque Georges Perec écrit : « Peut- être le bonheur n'est-il que dans les gares ? », il exagère sans doute un peu. Mais il est sûr que la gare peut être considérée comme une métaphore de la vie elle-même : on y débarque un jour, on s'y agite, puis on la quitte pour un ailleurs.
Il y a en France 3 029 gares. Construites lors du développement des chemins de fer sur des modèles standard, beaucoup d'entre elles présentent un air de famille. Mais chacune a son histoire, particulière, discrète ou inscrite dans la grande Histoire, une histoire de guerre, de paix, de négociations, de départs et de retours.
Pierre Lassus nous restitue ici cette âme des gares, et offre à chacun une chance de redécouvrir « sa » gare, de la regarder autrement, de l'« habiter », et de repartir pour un beau voyage dans son imagination et ses souvenirs.
« J'y suis, j'y reste. Je suis devenue une adulte rebelle, une combattante de toutes les paresses, une grande prêtresse de la contemplation ininterrompue le jour où je suis parvenue, enfin, à l'installer.
Je voudrais vous y voir, vous (enfin dans le vôtre). Le mode d'emploi du transat exige un long apprentissage.
Le mien était jaune poussin de Pâques ; il est désormais jaune paille de fin d'été. Une saison, puis une autre, et quelques années encore sont passées :
Les élastiques qui assuraient sa stabilité ont rendu l'âme, remplacés par des sandows tricolores. Son appuie-tête s'est tassé, creusé en son centre sous le poids des idées. Son avenir est précaire ; sa beauté fanée. Ses ressorts grincent, ses boulons flageolent. Et pourtant, un nouveau printemps est arrivé... Mais pourquoi donc les linguistes, les historiens, les économistes et autres chercheurs en sciences humaines, dures et molles tout à trac, n'ont-ils pas jugé utile de se pencher sur son cas si complexe et mystérieux ? Pourquoi diable Roland Barthes n'a t-il pas jugé bon de mettre le transat au rang des mythologies modernes ?
Il est vraiment temps de réhabiliter le transat et sa philosophie paresseuse pour éclairer ce monde de brutes. Venceremos ! » Vanessa Postec fait ici l'éloge, avec drôlerie et finesse, de la plus belle monture de la slow philosophie.
On sort tout juste de l'hiver. Au printemps, « le ciel est bleu et lisse comme un crâne de Schtroumph sans bonnet », les loups sont de retour, on a institué une journée du sommeil et une autre de la santé mentale, les pollens et le redoux se rappellent à notre bon souvenir.
L'été peut cacher des ciels « lourds d'un poids mouillé de linge sale », les orvets se coupent en deux, les renards pointent leurs « reflets de flammes », un théâtre populaire s'ouvre dans les Vosges et les brimbelles nous feront les dents bleues.
L'automne se mijote avec les patates au lard, le « baeckeoffe » et la cipaye. Pour la toussaint, on pourrait préférer le mimosa au chrysanthème.
L'hiver crisse, on guette la clochette de l'âne, la lumière du jour nous met « en garde à vue basse », il nous faut rêver à des voeux en attendant le printemps. Bientôt.
L'écrivain Pierre Pelot propose ici un texte de saisons et d'humeurs qui se picore en petites scènes et annotations, un texte qui se hume, un texte fait pour vagabonder dans les mots et les sensations.
Dans ce livre de parti pris vigoureux, Jean-François Bouthors prend le contrepied de l'idée que le catholicisme français serait, selon les uns, une citadelle assiégée, ou, selon d'autres, un « vieux truc dépassé ».
Au travers de son histoire, il a su imposer non une morale, mais un souffle libérateur. A la manière du Pape François, il affirme ainsi son actualité. De Saint Bruno à Jeanne d'Arc, Sainte Thérèse, Péguy, Charles de Foucauld, Soeur Emmanuelle, l'Abbé Pierre, et quelques autres, le catholicisme français a montré qu'il était capable de surprenantes insurrections/résurrections.
« Il a du charme » concède-t-on quand on ne peut pas dire de quelqu'un qu'il est beau tout en lui reconnaissant un certain attrait. Mais quand on nous somme de nous expliquer, voilà que l'on bafouille. Qu'est-ce que le charme, au juste ? Qu'est-ce qui le distingue de la beauté, de la séduction - notions élevées au rang d'impératifs catégoriques modernes - mais aussi de l'aura ou de son voisin linguistique, le charisme ? Tel est le charme : multiple, fuyant, se soustrayant sans cesse à l'analyse. Le romancier Harold Cobert a relevé le défi. S'appuyant sur l'étymologie, la philosophie, l'histoire et la littérature, il examine tous les aspects de cette notion volatile avec un style aérien, ludique et bien sûr charmant.