« Quel projet, depuis quarante ans, portent nos dirigeants ? Aucun, tout juste être "compétitif". Comment appeler ça un "projet" ? Comment espérer que notre peuple en sorte ranimé ? Comment être surpris de son état d'esprit, d'apathie, de jalousie ? Pour faire Nation, il y faut un destin. Ou du moins un dessein commun... »
Comment se douter qu'un simple Like envoyé depuis nos smartphones mobilise ce qui constituera bientôt la plus vaste infrastructure édifiée par l'homme ? Que cette notification, en traversant les sept couches de fonctionnement d'Internet, voyage autour du monde, empruntant des câbles sous-marins, des antennes téléphoniques et des datacenters implantés jusque dans le cercle arctique?
Voici l'ouvrage de référence sur un phénomène stupéfiant et de plus en plus connu, devenu quasi consubstantiel de l'économie capitaliste : l'obsolescence programmée.
Le philosophe Raphaël Liogier, auteur de nombreux ouvrages à succès, commet ici une oeuvre essentielle, qui fera date. Il nous montre qu'emportés dans le nihilisme depuis le XIXe siècle, nous sommes convaincus que le monde n'est fait que de choses inertes et conditionnées, qui ne sont par conséquent rien en elles-mêmes. Il n'y a donc rien de rien. Mais aucun humain ne pouvant néanmoins se résoudre à vivre pour rien sous prétexte qu'il n'y aurait rien, nous nous sommes efforcés dès lors, éperdument, de faire semblant de vivre pour quelque chose, pour des valeurs devenues décoratives.
Dans nos sociétés de contrôle, l'information est le moyen privilégié de surveiller, de normaliser et de donner des ordres. Les informations, molécules de la vie sociale, deviennent les sujets de l'existence, les véritables cibles des pouvoirs politiques et économiques. Avec le langage numérique, les subjectivités se trouvent enserrées dans un filet de normes de plus en plus denses et contraignantes. Les idéologies scientifiques viennent souvent légitimer ce « naturalisme économique » transformant le citoyen en sujet neuro-économique et son éducation en fuselage de ses compétences en vue des compétitions à venir.
Considéré comme l'un des penseurs les plus importants de ce début de siècle, David Graeber revient après cinq ans d'enquête pour analyser la notion de Bullshit job ou « Jobs à la con », née sous sa plume et qui a fait le tour du monde. Poche + : parce qu'un livre n'est jamais clos, mais toujours dans le mouvement du monde, Bullshit Jobs sera précédé d'une nouvelle préface inédite de l'auteur.
C'est une histoire de fous. La crise climatique menace de dislocation les sociétés humaines et les écosystèmes, mais on ne fait rien. Si. D'innombrables conférences mises en scène, au cours desquelles on s'embrasse en jetant des confetti. La science a parlé, et il faut réduire massivement nos émissions de gaz à effet de serre, mais on les augmente chaque année. Ce livre raconte pour la première fois les raisons de ce qu'il faut appeler un sabotage. Par les transnationales, mais aussi par l'ONU, dont les responsables du dossier ont partie liée avec les industries les plus destructrices du climat.
La modernité a transformé la nature en objet de domination et a défait les liens émotionnels, spirituels et merveilleux qu'entretenaient avec elle les Occidentaux. Pourtant, les alarmes ne datent pas d'hier. Tout au long de XIXe et XXe siècles, des voix n'ont pas cessé de s'élever, des esprits de se mettre en branle, des pensées de se construire. Ecrivains, théologiens ou philosophes, scientifiques, forestiers, agronomes, ils ont vécu dans des pays différents et ont eu mille raisons de s'intéresser aux organismes vivants et à leurs interactions. Ces figures qui ont porté l'alerte : de Saint François, Rousseau, Thoreau, Kropotkine, Dumont, Singer, Ostrom, Carson, Gorz, Latour... à Greta Thunberg, L'Obs et Les Liens qui Libèrent proposent d'en faire l'histoire.
L'auteure a créé pour vous le ludomètre, qui permet de comprendre et de prendre soin de l'équilibre et de l'évolution psychologiques et émotionnels de votre enfant. Comment ? En le regardant jouer.
Parasite : nom masculin. « Organisme qui se nourrit strictement aux dépens d'un organisme hôte d'une espèce différente ». Pour Nicolas Framont, étoile montante de la gauche, sont des parasites les membres de la famille Mulliez, de la famille Saadé, Xavier Niel... N'ayant pas peur d'appeler un bourgeois un bourgeois, de définir rigoureusement les contours de cette classe et de nommer ceux qui la servent, l'ouvrage entend documenter rigoureusement les différentes formes de parasitisme qui s'exercent sur notre travail, notre vie politique, nos ressources naturels. Un ouvrage décapant qui ne manquera pas de faire du bruit !
Bruno Latour a souhaité revisiter ses cinquante années de recherches au cours d'un entretien en deux parties avec le grand reporter Nicolas Truong. C'est pour le philosophe l'occasion de reprendre et poursuivre les éléments les plus importants de sa pensée sur notre nouvelle condition terrestre. Il déploie ses réflexions à partir de cette conviction : si l'homme tient à sa survie en tant qu'espèce, il lui faut apprendre à s'émanciper des grands paradigmes qui le guident depuis les Lumières. Un plaidoyer pour la philosophie envisagée comme une tentative magnifique et impossible d'embrasser la totalité.
Une coédition avec Arte éditions.
Une fois de plus, David Graeber bouleverse un élément central de la mythologie néo-libérale : la notion de valeur. Le célèbre pourfendeur du capitalisme réexamine ici un siècle de pensée anthropologique et insuffle une vie nouvelle aux textes classiques sur la valeur et l'échange. Le style vif de Graeber nous entraîne sans effort au coeur de la question qui le préoccupe : est-il possible de proposer une mesure de la valeur commune à toutes les cultures ?
L'humiliation est partout dans nos vies et elle est devenue le coeur sombre de nos sociétés. Elle offense et ridiculise, envenime la violence et l'injustice, et génère le ressentiment. Et pourtant, nous y sommes le plus souvent insensibles, et muets.
Alors que nos sociétés libérales sont fondées sur des valeurs qui ne trouvent trop souvent du sens qu'à travers la compétition, Gauthier Chapelle et Pablo Servigne - l'auteur du succès de librairie «Comment tout peut s'effondrer» - commettent ici un ouvrage majeur. Au modèle de « la guerre de tous contre tous », ils proposent de substituer une vision du vivre-ensemble basée sur l'entraide. Car en balayant l'éventail du vivant - des bactéries aux sociétés humaines en passant par les plantes et les animaux -, il apparaît clairement que les organismes qui survivent le mieux aux conditions difficiles ne sont pas les plus forts, mais ceux qui s'entraident le plus... Poche + : parce qu'un livre n'est jamais clos, mais toujours dans le mouvement du monde, L'entraide sera précédé d'une nouvelle préface inédite des auteurs.
Et s'il fallait faire « dérailler la machine » ?
«Éloge de l'émeute» est un ouvrage remarquable de puissance et d'évocation. A la lumière de l'histoire et des violences économiques, sociales et symboliques que nous subissons, il appelle à « prendre le maquis dans nos têtes ».
La pandémie de Covid-19 a levé le voile sur une nouvelle forme d'hégémonie qui ne cesse d'étendre son emprise aux États-Unis, au Brésil, au Royaume-Uni, en Italie... Elle a provoqué chez un grand nombre de chefs d'État une série de réactions irrationnelles allant du simple déni aux formes les plus archaïques de superstition, de pensée magique ou de religiosité. Devant une telle avalanche d'absurdités, l'attitude souvent adoptée est celle de la sidération : comment peut-on rester au pouvoir en faisant preuve de tant d'incompétence?
Les défis s'accumulent à l'horizon pour la France. Hélas, nous ne paraissons pas vraiment en mesure de les relever ! Comme s'il y avait dans le pays un puissant blocage. Et si l''impératif de compétitivité se révélait de plus en plus en décalage avec l'état du monde actuel ? C'est la thèse défendue par Benjamin Brice dans cet essai vif et percutant.
David Graeber et David Wengrow se sont donné pour objectif de « jeter les bases d'une nouvelle histoire du monde ». Le temps d'un voyage fascinant, ils nous invitent à nous débarrasser de notre carcan conceptuel et à tenter de comprendre quelles sociétés nos ancêtres cherchaient à créer. Foisonnant d'érudition, s'appuyant sur des recherches novatrices, leur ouvrage dévoile un passé humain infiniment plus intéressant que ne le suggèrent les lectures conventionnelles. Il élargit surtout nos horizons dans le présent, en montrant qu'il est toujours possible de réinventer nos libertés et nos modes d'organisation sociale. Un livre monumental d'une extraordinaire portée intellectuelle dont vous ne sortirez pas indemne et qui bouleversera à jamais votre perception de l'histoire humaine.
Voici un livre capital, best-seller au Etats-Unis et en Grande-Bretagne, en cours de traduction dans plus de dix pays, commis par l'un des intellectuels les plus influents selon le New York Times, initiateur d'Occupy Wall Street à New York. Un livre qui remet en perspective l'histoire de la dette depuis 5 000 ans et développe une approche totalement nouvelle. Il démontre magistralement que le système de crédit précède la naissance de la monnaie et que la dette a donc toujours structuré nos systèmes économiques et nos rapports sociaux.
Il montre également que le vocabulaire des écrits juridiques et religieux de l'Antiquité (des mots comme "culpabilité", "pardon" et "rédemption") est issu en grande partie de ces affrontements antiques sur la dette, et qu'il fonde jusqu'à nos conceptions les plus fondamentales du bien et du mal. Sans en avoir conscience nous livrons toujours ces combats. Un essai passionnant et essentiel qui nous permet de mieux comprendre l'histoire de notre passé, celui de la crise des crédits en cous ainsi que l'avenir de notre économie.
David Graeber enseigne l'économie et l'anthropologie à l'université de Londres. Il sera à Paris en septembre pour défendre son livre devant les médias.
« Je suis, tu es, vous êtes, nous sommes Tisserands », c'est-à-dire de ceux qui oeuvrent aujourd'hui à réparer telle ou telle pièce du grand tissu déchiré du monde humain : fractures sociales, conflits religieux, guerres économiques, divorce entre l'homme et la nature, etc... Abdennour Bidar a décidé de mettre à l'honneur et de « relier tous ces relieurs » qui réparent et construisent le monde de demain.
Transition énergétique, révolution numérique... Politiques, médias ou industriels nous promettent un monde enfin affranchi du pétrole, des pollutions, des pénuries et des tensions militaires. Cet ouvrage, fruit de six années d'enquête, nous montre qu'il n'en est rien ! En nous émancipant des énergies fossiles, nous sombrons dans une nouvelle dépendance : celle aux métaux rares. Dès lors, c'est une contre-histoire de la transition énergétique que ce livre raconte - le récit clandestin d'une odyssée technologique qui a tant promis, et qui a charrié des périls aussi colossaux que ceux qu'elle s'était donnée pour mission de résoudre.
« J'ai mal au dos, mal au genou, mal au bras. Pendant près de vingt ans, j'ai porté, porté, porté des personnes âgées. » Et Macron compte vraiment, pour toutes les Rosita du pays, repousser la retraite à 65 ans ? C'est à dire les condamner à une fin de carrière en pointillé, avec du RSA, de l'invalidité ? 65 ans et au-delà, ça va, quand on est banquier d'affaires ou conseiller chez MacKinsey, mais après des décennies dans le bâtiment, dans le ménage, comme soignants ou enseignants, qui le souhaite vraiment ?
L'évasion fiscale pratiquée par les GAFAM et autres multinationales, la fraude fiscale exercée à une grande échelle, la corruption de nombreux dirigeants et chefs d'État, l'argent collecté par les mafias et trafiquants de drogue ont un point commun : ils empruntent les mêmes circuits et ont recours aux paradis fiscaux complaisants. Renaud Van Ruymbeke, a été pendant près de vingt ans juge d'instruction spécialisé au pôle financier du tribunal de Paris. Il nous entraîne par cette enquête dans les arcanes du monde opaque des paradis fiscaux.
Ce livre est à mettre entre les mains de tous ceux et celles qui veulent agir pour le climat. Jon Palais, activiste de longue date, partage des enseignements, tirés d'un long engagement, en matière d'efficacité militante. À partir de son expérience, il propose un guide concret pour agir, selon les principes d'action directe non-violente et de désobéissance civile.