Adaptation contemporaine d'une oeuvre parue en 2082 dans un monde très proche du nôtre, plusieurs fois primé en son temps, ce roman raconte l'étrange voyage d'Alexandre Mauvalant, auteur réputé pour ses poèmes et ses nouvelles, mais incapable d'écrire un roman, alors que son éditeur Paul Vandoven n'en démord pas depuis vingt ans : son auteur possède la fibre d'un grand romancier.
À l'occasion d'une vidéo en ligne, Alexandre se retrouve confronté à une polémique. Suit une émission de télévision qui déclenche une avalanche de courriers. Parmi eux, la lettre d'une inconnue qui vit sur une île lointaine. Elle affirme avoir compris ce qu'il tentait d'exprimer pendant l'interview et lui suggère de se rencontrer un jour pour en parler.
Alexandre, dont la vie vient d'être bouleversée, envisage cette femme comme une chance : Mon idée lui répond-il, serait de venir vers vous en évitant les accélérations contemporaines. Cela risque d'être fort long. L'inconnue accepte. Et lorsque Paul Vandoven prend connaissance du projet, il l'encourage fortement, y voyant l'occasion de déclencher l'inspiration romanesque de son auteur.
Alexandre voyagera quatre années. Nombre de rencontres et d'épreuves l'interpelleront. L'homme et l'auteur subiront des mutations qui délivreront, à l'un et l'autre, de surprenantes réponses.
Il est des hommes ainsi faits qu'ils mènent l'élan poétique vers des horizons qui s'ouvrent bien au-delà des rails, là où s'entremêlent les crinières folles de l'Histoire, la déraison des sentiments, la gouaille magique d'un Dylan et la transe ferraillée d'un Cendrars.
Ces hommes en voyage s'exposent à de telles forces. Ils le savent. Comme ils savent reconnaître le cri des mots, et le chant de l'âme quand il surgit. Alors ils l'écoutent, lui obéissent.
C'est ce que fit Raphaël Sarlin-Joly un jour de mai quand il partit pour Vladivostok, et quand il en revint, avec agrippé au coeur les vibrations scéniques d'un chant, une épopée.
Canto Transsibérien est le blues en neuf temps d'un Far-East obscur et ténébreux ; il se lit, se chante, se scande sur scène ou dans la rue, rugueux comme un Vissotsky, incarné comme un Maïakovski, universel comme un Neruda.
Canto Transsibérien est un surgissement.