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Le Ver A Soie
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La Famille Müller Tome 1 : Terre Ciel Enfer
Laurent Maindon
- Le Ver A Soie
- Les Germanophonies
- 30 March 2023
- 9791092364606
Berlin, un certain dimanche matin. Une petite fille qui joue innocemment à la marelle lève soudain le nez et découvre un type en train de cimenter des briques qui coupent sa rue. Le même jour qui marque le début de la construction du Mur de Berlin, Hans, le petit dernier de Manfred et de Christa Müller, décide de naître. La saga romanesque de La Famille Müller vient de commencer pour nous entraîner dans l'Europe du XXème siècle, de la guerre froide à nos jours. Terre Ciel Enfer en est le premier volume :
« L'instruction de la jeunesse n'avait échappé à aucun dirigeant politique. L'enjeu était de taille et le formatage un devoir. Entretenir les jeunes pousses et récolter plus tard les fruits de la fidélité au régime, les convaincre de chasser les parasites, de se tenir prêt à retrousser leurs manches pour laver les affronts. Et comme par enchantement, comme si un mage avait agité sa baguette magique et prononcé quelques injonctions ensorcelantes, les jeunes réunis dans la salle de section, visages rendus blafards par les néons, se lèvent d'un seul élan et s'emparent qui de truelles, qui de pelles, qui de sac de ciment, qui de rouleau de fer barbelé. Rottluf et Weisenberg se congratulent, prêts à en découdre eux aussi avec le frère ennemi ouest-allemand.
Bref chacun s'équipe pour participer à l'érection d'un mur comme les enfants sur la plage érigent des murailles de sable pour arrêter la marée. C'est vain et désespéré mais ludique, et pendant ce temps, les parents sont rassurés, les enfants sont occupés et restent à portée de vue. Au moins, ils ne sont pas distraits par des tentations douteuses, au moins ils servent une cause légitime, au moins l'opération Muraille de Chine est lancée. Le secret avait été bien gardé. L'armée, secondée par les sections de la jeunesse - des jeunes appelés tout juste sortis de l'adolescence pour certains, tout juste adultes pour d'autres -, se mettait à l'oeuvre avant les premières lueurs de l'aube. À la surprise générale, Berlin Ouest se faisait emprisonner. Emmurer. À ciel ouvert. Désormais, seuls les étourneaux et les hirondelles n'auraient pas besoin de visa ». -
Dans Chatouneries, Jacqueline Dérens évoque à travers 11 poèmes illustrés par Nathalie Babolat, la protection de ces félins débrouillards, facétieux et toujours en mouvement qui éclairent la nuit et le terne de la vie.
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Les esprits moldaves voyagent-ils toujours en bus vers l'Ukraine ?
Vala l. Volkina
- Le Ver A Soie
- 10 June 2013
- 9791092364019
« Il avait suffi que le chauffeur principal passe la première pour qu'un silence religieux s'installe parmi les passagers. Chacun avait commencé à pousser mentalement, et dans sa langue, le gros équipage. Comme ce n'était pas le moment de maigrir, j'avais commencé à grignoter scrupuleusement des noix de cajou, pendant que mon voisin, bien plus corpulent que moi, s'était littéralement jeté sur son sac pour en tirer un repas complet. Après avoir poussé un soupir de satisfaction rien qu'à la vue de son entrée, il se décida à se présenter : « Bonjour, je suis Roumain ! » Puis, sans transition, Roumain sortit une grosse cuillère à soupe de la poche intérieure de sa veste pour laper un énorme framboisier en voie de décongélation. Il se demandait bien ce qui me prenait, à moi, une Française, de partir en Ukraine. Moi aussi, au fond, à cet instant précis, je me le demandais bien... ».
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En montant sur ce bateau, je ne savais encore rien. Je ne pouvais m'imaginer qu'embarquer sur le Marco Polo, c'était traverser le miroir. Je suis monté à bord du Marco Polo et je me suis cogné aux regards des passagers. Personne ne parlait. Dans la cabine, ils étaient tous assis, alignés, silencieux, étonnamment paisibles. Et ils me regardaient.
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L'eau du paradis ; Instants et fulgurances
Jacqueline Dérens
- Le Ver A Soie
- Perles Rares
- 23 May 2024
- 9791092364651
Dans L'eau du paradis, Jacqueline Dérens narre l'histoire du dernier Pacha qu'elle rencontre au Monténégro en 2007. Vient ensuite Instants et fulgurances, un recueil de poèmes écrits entre 2008 et 2024 où de l'Afrique du Sud aux Balkans, elle voyage, elle ouvre grand ses yeux et s'émerveille de tout, écoute des histoires tragiques de corps et d'âmes torturées, partage des moments de chagrin et de liesse.
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Histoire d'air : Le plateau de Saint-Quentin-en-Yvelines, berceau de l'aéronautique
Daniel Simon
- Le Ver A Soie
- Histoire D'ici
- 18 October 2024
- 9791092364699
Les territoires de Saint-Quentin-en-Yvelines et de la plaine de Versailles ont accueilli et porté les grands épisodes de l'histoire de l'aéronautique. On y lit un projet commun entre les pionniers de l'air et ceux de l'art de la ville, tous venus sur des terrains libres pour s'envoler et pour construire. Le territoire des oiseaux allait ainsi devenir l'un des plus grands aérodromes du monde. C'est donc sur notre territoire que cette histoire est sortie de son nid pour prendre son envol au-dessus de nos champs, entre Bièvre et Yvette, entre Mauldre et Seine : un ensemble géographique qui va bien au-delà des limites administratives actuelles. (...). Ces grandes étendues ont accueilli les premiers essais de montgolfière, de ballons captifs et dirigeables, ainsi que le premier saut de puce de L'Aquilon, fameuse chauve-souris de Clément Ader. La cohérence territoriale de cet ensemble est justifiée par une forte identité géographique et géomorphologique : un plateau élevé, venté, entrecoupé de talwegs, bénéficiant d'espaces libres de constructions en-dehors de villages souvent regroupés dans les vallées et à proximité des lieux de pouvoir et de savoirs techniques que sont Versailles et Paris. Ce grand plateau, à 160 mètres d'altitude en moyenne, balayé par des vents réguliers, s'avérait idéal pour l'aviation.
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Mamou n'est pas un livre pour enfants, mais un livre sur l'enfance. Une adulte prend la voix de la petite fille qu'elle a été pour nous convier dans l'univers insolite du désamour. Élevée par mamou, sa grand-mère au visage plissé, elle ouvre des yeux curieux sur un monde d'adultes hostile, étroit et dépourvu de féerie. Elle y oppose l'immensité de ses terrains de jeux enchantés, son langage imagé, ses plaisirs incongrus, sa naïveté, son regard innocent et avide de comprendre ce que nul ne prend la peine de lui expliquer. Pour trouver sa place dans ce monde, il faut le transformer : peut-on aimer autre chose que les cimetières et les enterrements ? Des petits jardins peuvent-ils pousser sur les genoux ? L'hiver commence-t-il dans les marmites? Peut-on faire des mouillettes avec ses couettes dans son chagrin ou aller chatouiller les pieds des saints dans les églises pour voir si cela leur ferait du bien, si cela les rendrait moins tristes ? Peut-on être aussi grande que l'oubli en soi ? Tout semble possible, tant que mamou est là, tant que l'on peut continuer à être soi, tant que la mort de ceux qu'on aime ne nous oblige pas à devenir autre.
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Un jour j'irai marcher dans l'herbe tendre
Carolina Schutti
- Le Ver A Soie
- Les Germanophonies
- 6 February 2018
- 9791092364286
Un village dans l'ombre et une tante qui ne parle pas du passé: c'est dans ce monde que, du jour au lendemain, Maïa se retrouve plongée. Avec la mort prématurée de sa mère biélorussienne, c'est aussi sa langue qui se perd. Maïa ne comprend pas la tante qui désormais s'occupe d'elle. Dans la maison isolée, il n'y a pas beaucoup de distractions pour cette petite fille introvertie. Marek, un ancien travailleur forcé polonais, est le seul chez qui elle trouve chaleur et affection. La musique de la langue qu'il parle réveille en elle les souvenirs de ses propres racines oubliées, de la langue perdue de sa petite enfance :
« Je ne suis pas revenue, je n'ai pas pu, on m'a donné une matriochka qui ressemble beaucoup à la vieille, à celle que ma tante peut-être avait cachée ou jetée. Je l'ai ouverte et j'ai posé toutes les poupées les unes à côté des autres. Des scènes de conte sont peintes sur leurs ventres, mais maintenant, lorsque ces histoires me reviennent en mémoire, cela me rend triste. En même temps que ma mère, j'ai perdu ma langue, les phrases pour souhaiter bonne nuit et les phrases pour consoler, ces paroles qui berçaient comme une douce vague, cette langue comme une île qui n'existait que pour nous deux et sur laquelle nous voguions à travers la ville, de la boulangerie au terrain de jeux. Un seau, une pelle, un petit pain, je ne me souviens plus avec quels mots allemands je suis arrivée chez ma tante. Et à présent : des phrases pour consoler qui viennent du dictionnaire, des phrases pour consoler enregistrées sur magnétophone, mais le bercement n'est plus là, les phrases restent oubliées. »
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Voleurs et témoins
Svetlana Zuchova, Paulina Sperkova
- Le Ver A Soie
- 200 000 Signes
- 13 March 2019
- 9791092364354
Quatre exilés, quatre destins en mouvement se croisent et se répondent dans une société slovaque elle-même en pleine mutation. Comment s'adapter à un environnement étranger ? Que reste-t-il des ancrages de chacun ? Comment accéder au bonheur dans des conditions d'instabilité parfois totale ? Voleurs et témoins est un roman de voix et de vies qui met en scène la compétition parfois cruelle qui se joue entre ceux qui ont décidé de rester au pays et ceux qui l'ont quitté dans l'espoir de trouver ailleurs liberté et prospérité :
« J'erre. Je cherche le calme qui m'échappe. C'est ce que je me suis dit quand je suis monté dans la voiture et que Nina s'éloignait dans le rétroviseur. C'était comme il y a vingt ans ; elle avait juste vingt ans de plus. Je n'osais pas imaginer que nous ne nous reverrions plus jamais. Ni lui proposer de la ramener chez elle. Je fuis les endroits l'un après l'autre et j'amène toujours mon moi avec moi. Sans me fatiguer, comme une plante qui se tourne vers la lumière. Sur une tige fragile jusqu'à épuisement. Je poursuis le bonheur aux quatre coins du monde. En vain, comme quelqu'un qui collectionne des timbres. Le bonheur qui était présent dans l'appartement de Vera. Dans l'appartement dont je ne possédais pas les clés. Mais où je pouvais appeler. Je me suis garé devant le bloc d'immeubles et j'ai cherché de l'argent dans mon sac. Dehors, il faisait déjà nuit et des lampadaires clignotaient au-dessus de ma tête. Comme des chatons qui viennent de naître et qui ont du mal à garder les yeux ouverts. Et qui crient comme des corbeaux. »
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Dans une rue en chantier aux trottoirs défoncés vit nue, été comme hiver, Éva, Ève ou Awa, la jeune fille noire vagabonde, nue et pure face à un monde caniculaire basculant dans la révolte et le chaos. La brisera-t-il ? L'amour sera-t-il toujours une issue, un ancrage ?
« Awa ne savait pourquoi sa mémoire se heurtait implacablement aux portes battantes d'une cabine téléphonique qui n'existait plus, et ne voulait pas la conduire au-delà, comme si les lieux les plus éloignés de son enfance lui étaient formellement interdits. Interdit aussi le prénom que sa mère lui avait donné : comment avait-elle pu l'oublier ? Elle se sentait coupable. Peut-on se nommer soi-même ? Elle s'était souvent interrogée sans trouver de réponse susceptible d'apaiser ni sa peine, ni sa conscience, butant sur la double énigme de son nom et de sa date de naissance. Il lui fallait accepter l'éternel exil de la douceur maternelle, bercer la douleur de l'absence jusqu'à ce que, définitivement, elle s'endormît. Mais elle devait regarder devant elle, se dit Awa, résolue. Comme sur ce vélo qu'une fillette lui avait prêté dans le bois, demeurer toujours en mouvement pour maintenir l'équilibre : le dos droit, les yeux dirigés vers l'avenir. Pour Thomas qui l'avait élevée, pour sa mère à qui elle devait la vie, pour la vieille qui l'aimait avec les yeux, elle se promit de ne plus se laisser aller, elle se jura de vivre, de devenir femme. Elle était pleinement Awa, dressée, verticale, à la face du monde. »
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Construit à partir de nombreux allers-retours entre la Slovaquie et le Cameroun, Le Guérisseur de Marek Vadas invoque la notion de moirure et s'inscrit dans la mouvance littéraire européenne des écritures de l'entre-deux, des mélanges, des seuils et des marges. En permettant aux fables traditionnelles d'Afrique noire de côtoyer certains contes plus sombres et teintés d'existentialisme tirés de traditions culturelles européennes, le travail de floutage qu'opère Marek Vadas ouvre la voie à la fantaisie et au rêve, et bouscule le très sage art de l'écrit occidental grâce au rythme de l'oralité camerounaise.
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La Famille Müller Tome 2 : Les morsures de l'inachevé
Laurent Maindon
- Le Ver A Soie
- Les Germanophonies
- 23 May 2024
- 9791092364668
Berlin Est, Studio de la TV est-allemande, 30 octobre 1989 : dans son émission hebdomadaire de propagande, Der schwarze Kanal, Karl Edouard vient d'annoncer qu'Erich Honecker, fondateur zélé de la Freie Deutsche Jugend au lendemain de la guerre et grand artisan de la construction du Mur de Berlin, cède la place. Nul n'en croit ses oreilles. Serait-ce même un malentendu ? Les membres de La Famille Müller qui ont survécu à la Guerre froide assistent-ils donc à la chute du Mur ?
« Manfred est-il arrivé aux confins de cet âge critique où toute projection dans le futur devient embarrassante et le condamne par défaut à convoquer tour à tour les souvenirs les plus prompts à se manifester ? L'afflux progressif et de plus en plus récurrent des scènes emblématiques de sa vie antérieure était-il annonciateur d'un baisser de rideau prochain ou bien un réflexe pour retarder l'inéluctable ? Il lui semblait sur ce point ne plus rien maîtriser si tant est qu'il maitrisât quoi que ce fût un jour de cette foutue vie. Des parcelles de son enfance, de son adolescence lui revenaient aisément en mémoire telle une recomposition bancale et incomplète d'un parcours de vie désormais fragmentaire. Parfois le défi lé des réminiscences s'égrenait dans la légèreté. C'était alors sourires, joie. À d'autres moments, les souvenirs rayaient la vitre du passé, obscurcissant peu à peu l'accès à sa propre mythologie. Tout n'était plus que griffures, ratures et amalgames sur le verre. C'était alors tristesse, manque, défaite. Dans sa mémoire définitivement entravée un puzzle tente de se reformer en dépit des brumes de plus en plus nombreuses et embarrassantes. Les morsures de l'inachevé étaient à l'oeuvre et ne le laisseraient plus jamais en paix. » -
Dans un pays paisible, un jour, ou plutôt une nuit, la lune ne succéda pas au soleil. Elle ne se leva pas à l'horizon. Pourtant le soleil s'était bien couché comme d'habitude, la terre avait bien glissé sa couverture de nuit sur elle comme d'habitude...
Mais là où devait se trouver comme d'habitude le disque d'argent, il n'y avait plus que de l'obscurité. Totale. Profonde. Une nuit noire comme le charbon ! C'est alors qu'un courageux petit papillon décida de partir au-delà de la terre pour retrouver la lune :
« C'est ainsi qu'il entame son voyage, s'envolant très haut dans le ciel, sans se retourner. Et lorsqu'il se décide enfin à le faire, sa mamie n'est plus qu'un minuscule point au milieu du champ fleuri. Alors, laissant le sol derrière lui, laissant sa famille et tout ce qu'il connaît, il entame son long voyage, dans l'espoir de retrouver, et de ramener la lune. Il dépasse les plus hauts arbres, dépasse les oiseaux, dépasse les montagnes, dépasse les nuages, et... » -
Le petit arbre plume ; bien loin de chez soi
Pascale Graciet
- Le Ver A Soie
- Minuscules
- 6 February 2018
- 9791092364279
Dans une immense forêt vivaient de très nombreuses familles d'arbres. Il y en avait de toutes sortes : de très, très hauts aux énormes troncs, d'autres moins hauts aux longues branches et d'autres encore beaucoup plus petits.
Certains avaient même, sur leur tronc, de grosses épines dont on ne savait de quoi elles les protégeaient. Même s'ils ne se ressemblaient pas, ils s'entendaient tous très bien et vivaient en parfaite harmonie.
Les petites graines qu'ils avaient produites et éparpillées tout autour d'eux avec beaucoup de délicatesse et d'amour donnaient naissance à de fragiles tiges. Ces tiges se transformaient rapidement en arbrisseaux et les familles d'arbres grossissaient. Ainsi, leur forêt était devenue la plus grande forêt du monde.
C'est là que poussait tranquillement Plume, jusqu'à ce qu'une tempête ne l'emporte bien loin de chez lui...
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Le présent ouvrage réunit les contributions de spécialistes universitaires, aussi bien nord-américains qu'européens, en une synthèse agrémentée de diverses cartes et illustrations, qui voudrait présenter au grand public les différentes facettes de cette page d'histoire remarquable, mais trop souvent oubliée, du Nord-est de la Rous' médiévale.
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Ja obvinjaju! o diktature nursultana nazarbaeva
Viktor Khrapounov
- Le Ver A Soie
- 3 February 2014
- 9791092364095
«Odinokiy voin, ya vystupayu protiv moshchnoy struktury, kotoraya obladayet ogromnymi sredstvami i imeyet mnozhestvo souchastnikov. Ya ne pomyshlyayu o pobede nad ney, ya nadeyus' prosto byt' uslyshannym».
Odinokiy voin - eto Viktor Khrapunov, byvshiy kazakhstanskiy gosudarstvennyy deyatel', kotoryy vystupayet s moshchnym obvinitel'nym aktom protiv dvadtsati let rezhima Nursultana Nazarbayeva. On rasskazyvayet, kak nekogda molodoy i dinamichnyy prezident prevratilsya s godami v starogo, khitrogo i bezzhalostnogo diktatora. Nezakonnaya privatizatsiya bogateyshikh nedr strany, yeye dobyvayushchey promyshlennosti i energetiki, shirokomasshtabnaya korruptsiya, podavleniye svobod, likvidatsiya politicheskikh protivnikov, dvortsovyye intrigi i kul't lichnosti - v rasskaze o Nazarbayeve dlya Khrapunova net zapretnykh tem. Na Zapade podlinnoye sostoyaniye del v Kazakhstane malo izvestno, potomu chto kazakhstanskiye vlasti pol'zuyutsya zavualirovannoy podderzhkoy zapadnykh pravitel'stv i mnogonatsional'nykh korporatsiy, zainteresovannykh v vygodnykh kontraktakh. Oni s radost'yu rasstilayut krasnyy kover pered etim liderom, kotorogo sudebnyye organy ryada stran davno podozrevayut v poluchenii ogromnykh vzyatok v obmen na predostavleniye takikh kontraktov.
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Pochemu upotreblyayut vyrazheniye «Svyataya Rus'»? Ved' ne govoryat «Svyataya Frantsiya», «Svyataya Germaniya» ili «Svyataya Italiya». Pochemu upotreblyayut vyrazheniye «Vechnaya Rus'»? Ved' Rossiya - ne takaya uzh drevnyaya strana, i k tomu zhe ona sil'no izmenilas' za posledniye neskol'ko vekov. Pochemu stol' chasto upotreblyayut vyrazheniye «russkaya dusha», rassuzhdaya o romane Tolstogo, p'yese Chekhova ili balete Chaykoskogo? Pochemu etoy dushe pripisyvayutsya misticheskiye kachestva? Razumeyetsya, eto - vsego lish' vyrazheniya, no u nikh yest' svoya istoriya. Chtoby ponyat' ikh proiskhozhdeniye i podlinnyy smysl, neobkhodimo proniknut' v glubiny pravoslavnogo bogosloviya. Alen Bezanson popytalsya prosledit' razvitiye russkogo pravoslaviya na protyazhenii mnogikh vekov i yego vliyaniye na sud'by Rossii. Vo Frantsii my voskhishchayemsya Rossiyey ili nenavidim yeye po samym raznaym motivam. Za veru i za ateizm, za varvarstvo i za dostizheniya, za konservatizm i za revolyutsionnost'. Pri etom my lyubim ili nenavidim yeye rassudkom ili serdtsem, v silu nashikh sobstvennykh strastey, ne pytayas' ni izuchit' yeye, ni ponyat', kakova ona v deystvitel'nosti. Rossiya takova, kak ona yest', i my budem boleye spravedlivo o ney sudit', yesli otkazhemsya ot «krivogo zerkala» frantsuzskikh strastey.
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Désordres
Einar Schleef, Crista Mittelsteiner
- Le Ver A Soie
- Les Germanophonies
- 2 December 2014
- 9791092364132
Recueil de récits d'un exilé de la RDA, enfermé à Berlin, face à son mur intérieur et à son passé emmuré.
Oublier. Quand j'écris là j'y arrive, maux de tête à cause du martèlement, là je ne dois pas penser, là martèlent les tempes. Je cours jusqu'au métro, roule Porte de Kottbuss et fonce jusqu'au Mur. En vis-à-vis lumière et eau. Là je reprends mon calme, vois le poste frontière, lui moi, je fais demi-tour vers la maison. Souvent je me représente cela, qu'il tire, je ressens le tir en moi, la tempe s'ouvre, mon sang se répand sur la poitrine, je bascule en moi-même. Sable dans la bouche je tombe de côté. Un petit pas de trop suffit pour cela, bienvenue.
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1840, affaire Veuve Lafarge : Marie est accusée à tort d'avoir empoisonné son mari. Salie, enfermée à perpétuité, caricaturée, elle clame pendant plus de dix ans son innocence avant d'être graciée par Louis Napoléon Bonaparte quelques mois seulement avant de décéder de la tuberculose, maladie qu'elle a contractée en prison. Dans sa cellule, elle écrit, laissant un témoignage bouleversant sur ses conditions d'enfermement. C'est avec elle que, un peu moins de deux cents ans plus tard, Juliette Keating décide de dialoguer :
J'ai oublié quel fut le lieu de notre première rencontre : une note de bas de page ? Une observation au détour d'une introduction, d'un appareil critique ? Quel qu'il soit, c'est un lieu de relégation. J'ai lu ton nom dans l'ombre du grand Flaubert : Madame Lafarge avec Madame Delamare inspiratrices pour le personnage d'Emma Bovary. Faute d'une meilleure place dans la société des hommes, les femmes de ton époque hantent la rubrique des faits divers. Flaubert, qui les lisait, eut aussi son procès : l'affaire Bovary. L'écrivain fut acquitté et connut le succès littéraire. Toi, tu es restée prisonnière de l'affaire Lafarge.
Marie Cappelle, je veux te découvrir à travers tes écrits que j'ignore encore, te laisser te dire par toi-même. Garder ici la mémoire de ma première lecture de tes textes, toi l'inconnue avec laquelle je pressens une proximité de soeur. -
Qui est-il, Fjall, cet homme errant sur la toundra arctique hantée par les bêtes ? Ayant dû fuir - mais quoi ? - il s'est adapté en ermite polaire sauvage. Il s'est chamanisé, joue avec les esprits animaux, danse sur la glace, invoque les chants qui apaisent, trace des graffitis magiques dans la neige. Est-il un rescapé des massacres, ou le songe des adolescents chercheurs d'art pour s'inventer, contre le présent technologique, les nuits blanches du septentrion comme utopie ? Serait-il un inquiétant et débonnaire double lointain ? Ou bien ce qu'il reste en nous de la violence des hordes, des métamorphoses de nos mémoires ? « Fjall, c'est le nom de l'homme. Il laisse la chouette s'abriter sur la poutre, lui raconte toutes sortes de choses, les mots qu'il n'a jamais accepté de prononcer pour aucun humain. D'ailleurs, il s'agit, dans ces discours, de la méchanceté des hommes, de leur bêtise à comprendre ce que lui, Fjall, et désormais la chouette, savent sur la nature de l'existence ».
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Revisitant le sujet d'une ancienne chanson populaire balkanique, Ridvan Dibra nous livre ici un roman psychologique sur l'exclusion, la solitude et la vengeance aux accents parfois oedipiens. Dans un style épuré et très oral, il plonge le lecteur dans les pensées et la psychologie tourmentées du jeune Bala qui, depuis la mort inexpliquée et brutale de son père, semble s'être définitivement isolé d'un entourage non moins hostile. Convaincu qu'il s'agit d'un meurtre et qu'il ne connaît que trop bien l'identité de l'assassin de son père, le petit Bala consacre son temps à fantasmer sa vengeance :
« Comment viser quand il faut fermer un oeil et non les deux ?
Comment viser la gorge ou le coeur où planter le canif pointu ?
Comment trouver sa bouche pour l'étouffer avec une serviette ou un coussin ?
Comment reconnaître les poisons à verser dans son vin ?
Pour la première fois dans sa vie, peut-être, Bala commence à apprécier d'avoir du temps. Ce temps qui coule quelque part, à l'extérieur de lui. Comme le Ruisseau blanc. Sans s'arrêter un seul instant. Sans s'arrêter ni revenir sur ses pas. Jusqu'à hier encore, il ne s'en souciait pas. Ou s'il s'en était souvenu, c'était exceptionnel. Tout comme pour ce qui lui est extérieur. Tandis que maintenant il doit agir. Il doit se dépêcher. Se dépêcher tant qu'il a encore un oeil qui voit. Même s'il ne lui en reste qu'un. Demain, il sera peut-être trop tard
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Sursum corda de Veronika Boutinova est un roman de voix qui relate l'amour absolu liant deux amis de l'autrice lui ayant confié leur bonheur douloureux. À vif, Zuka et Charlotte se sont trouvés à Belgrade en 2012. Depuis ils cherchent à garder le lien cosmique qui les traverse comme il traverse l'Europe et ses frontières, étanches. Charlotte vit dans le nord de la France. Zuka, originaire de la Krajina, est réfugié en Serbie. Tous deux tentent de survivre à leurs amours européennes.
« Charlotte à l'Est. Quand je suis partie en Moldavie avec Charlotte, elle a failli ne pas revenir, arrêtée à l'aéroport où on l'a prise pour une terroriste à cause d'un accessoire de théâtre qui n'était qu'un socle de lampe Ikéa ! Quand Charlotte est partie en Roumanie, elle est revenue avec Gnôle, son chien Tuica, qu'elle a passé clandestinement dans le bus, en le cachant au fond de son sac ! Quand Charlotte est partie en Serbie, elle est revenue avec l'amour, avec son Serbe, avec son amour serbe, Zuka. Charlotte a dit un jour que Zuka valait mieux que le Paradis. Zuka m'a dit un jour que Charlotte était sa petite fleur. Nous tous ici nous pensions qu'elle était une chienne, savante, mais une chienne, une fille qui joue et aboie, qui aboie en jouant. Bon voyage à vous deux dans votre péniche amoureuse, paradis des petites fleurs et des chiens polyglottes. ».
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Dorothée est convoquée pour un entretien d'embauche. Elle s'est mise sur son 31 et part à pied à son rendez-vous en dépit de la drôle de toux qui s'est fait jour depuis quelques temps. Dorothée a besoin de cet emploi. Pour bien faire, elle décide de prendre un raccourci : la venelle.
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Ou j'etais pendant les quinze dernieres annees. je criais.
Strotsev Dmitri
- Le Ver A Soie
- 25 October 2022
- 9791092364576
Dmitri Strotsev est né à Minsk en 1963. Poète, membre du Pen-Club et de l'Union des écrivains de Minsk, lauréat de nombreux prix dont le prix Adamovitch en 2021, organisateur de festivals, éditeur, il participe dès les années 1980 à l'underground en Belarus' aux côtés de Kim Khadeev. Ses oeuvres sont depuis essentielles pour comprendre l'école de la dissidence de Minsk. Très affecté par le Maïdan, les répressions politiques en Belarus' qui le touchent personnellement - plusieurs de ses proches sont grièvement blessés ; il est lui-même emprisonné à la prison de Jodino -, il réunit dans ce recueil des poèmes écrits entre 2008 et 2022 au sujet de l'Ukraine et de la Géorgie, auxquels il adjoint pour l'occasion des extraits du recueil La Belarus' renversée, écrit suite aux répressions policières de Minsk de 2020.