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Arts et spectacles
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Avec Christophe Bier, fils de Pic de la Mirandole et de Brigitte Lahaie, le bis a son Bossuet, le X son Savonarole et la culture populaire, depuis la gazette à un sou jusqu'aux dernières bobines de Jean-Pierre Mocky, son encyclopédiste le plus jubilatoire et son érudit le plus impitoyable. En clôture de l'émission Mauvais Genres sur France Culture, Christophe Bier monte en chaire pour pleurer la mort d'un bisseux illustre, déplorer le départ d'un cinéaste navrant ou d'une cover-girl aussi mignarde que sa gloire fut brève, témoigner d'une lecture sulfureuse, chanter l'effort d'un fanzine unique en son mauvais genre ou pousser à la visite d'une exposition interdite.
Le sommaire fait frémir, d'une nécrologie du nain Piéral à l'apologie de l'éditrice scandaleuse Dagoit Marie-Laure, en passant par les acteurs-gorilles ou les starlettes bavaroises, Sim ou Maciste, gros calibre ou vampires nues, fumetti italiens ou acromégales hollywoodiens, c'est tous les hors-pistes et les mis au ban, les monstres et les déviants qui sont panthéonisés par ce Malraux de la planète freak.
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L'admiration, c'est comme la boxe ! Un noble art qui réclame de savoir danser, mais danser sous l'insoutenable et soudaine emprise de l'enthousiasme, d'avoir le don de frapper juste et fort, les mots décochés droit à un plexus plus solaire que jamais, qui soulèvent le lecteur, enflent l'auditoire comme une bourrasque ! Et cet art d'adorer, d'aimer à ras bord, de se laisser saturer par la joie, le pianiste Romain Villet le possède, en vit, en soi et sur scène, plus qu'aucun autre. Celui qui le comble et l'électrise est cet Himalaya de tendresse harmonique, ce colossal bouddha joyeux, ce stellaire moissonneur de notes, cet Hercule aux mains de fée qui sue le swing et dissémine en riant de scintillantes gerbes de sons, l'homme nommé Oscar Peterson sous les doigts duquel les 88 notes du clavier tournent à la pépiante volière de paradis. Certes, il y a Erroll Garner, Thelonious Monk, Bud Powell ou Lennie Tristano, mais Oscar Peterson affiche un plain-pied serein, une grâce souriante et une évidente consanguinité avec l'enchantante puissance du verbe de My Heart Belongs to Oscar. Un vertige que Romain Villet nous communique au fil de deux autres textes où s'épanouit sa foi dans le jazz, le dieu de l'instant, « arme de séduction lascive », son amour du trio, sainte trinité sonore, « mariage à trois du rythme, du spleen et de la révolte », un triptyque où se dit sa zigzaguante histoire d'amour avec cette musique dont « le swing fait battre la chamade au coeur de l'univers ».
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L'hommage de Marc-Édouard Nabe à Django Reinhardt.
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Le chant d'amour de Marc-Édouard Nabe pour le jazzman Albert Ayler.