Elle s'appelait Asfaneh et elle débarquait de Téhéran avec une seule idée en tête: faucher le trésor de guerre de son oncle.
Facile... sauf qu'avant de faire le rentier à Nice, le tonton faisait boucher en Iran pour le compte de sa majesté le Shah et que c'était pas du pognon qu'il planquait sous son bureau...
Un polar haletant, dans le Nice du début des années 80, entre terrorisme, grand banditisme et milieux d'extrême gauche. Une langue qui claque, des personnages qui font mouche.
Le premier roman d'un maître du polar noir, paru en 1982 chez Albin Michel, introuvable depuis de nombreuses années.
Un jeune garçon, Joey, se noie dans dans un lac du nord de l'État de New York, Black's Creek. Tommy, 14 ans, et ses deux amis ont assisté à la noyade. Tommy a même essayé de sauver son copain, en vain. Les trois jeunes sont sûrs de savoir qui l'a poussé à se suicider: pour eux c'est Norman Amstrong, «l'anormal». Mais il n'y a pas suffisamment de preuves et les enfants décident de prendre euxmêmes les choses en main.Ce roman noir parle de crime pédophile supposé, de pouvoir, de découverte de la sexualité et de rumeurs. De défiance envers les autorités et de soif de justice aussi. La force supplémentaire du roman est liée à l'âge des protagonistes, des enfants à peine adolescents qui prennent une arme, en quête de vengeance; la frontière entre victimes et coupables ne cesse de louvoyer, jusqu'à se dissoudre parfois. Ce texte ne laisse absolument pas indifférent.
Des mots manquaient, la confusion s'installait, des verbes indispensables avaient disparu. Si l'on pouvait encore dire : «plus», on ne savait aujourd'hui dire : «moins». La perte irrémédiable du verbe «penser» privait la conscience de toute autonomie conceptuelle. Mais d'autres mots proliféraient, comme des cellules cancéreuses. Un fait notable était la multiplication du mot «cendre», devenu aussi nombreux qu'il y avait d'objets brûlés : arbre, maison, papier, le terme changeait selon la nature de la combustion. Un vocable existait même pour signifier la cendre ayant gardé la forme de la chose calcinée. Il en résultait une langue incendiée, inflammable comme de l'amadou, un désastre linguistique sans précédent.» Maurice Guilhon est sauveteur de langues, cueillant et consignant inlassablement les vocabulaires en danger afin de sauver autant de langues que possible de la disparition de leurs locuteurs. Alors qu'une femme insaisissable et silencieuse bouscule sa vie, une étrange maladie frappe les dictionnaires. Des temps entiers disparaissent, des pans complets de vocabulaire s'effacent des pages des livres - Une réflexion sur le patrimoine linguistique mondial, menée dans une langue d'une saveur rare. Un régal.
Le 7 novembre 1843, Harriet Monckton, 23 ans, est retrouvée empoisonnée derrière la chapelle qu'elle fréquente à Bromley, dans le Kent. Le chirurgien rapporte qu'elle était enceinte d'environ six mois. En s'appuyant sur le dossier de l'époque, Elizabeth Haynes construit un roman choral: ses collègues professeurs, son futur fiancé, son séducteur, son ancien amant - tous sont suspects. Histoire de luxure, de manipulation et de harcèlement, Le meurtre de Harriet Monckton est une leçon de suspense. Mais c'est aussi et peut-être surtout une histoire vraie, un cold case, triste témoin de la condition d'une jeune et jolie femme dans une société hypocrite et dévorante, à laquelle Elisabeth Haynes apporte une solution brillante et surprenante.
«J'étais sous le charme. J'aimais sa voix, j'aimais son rire, j'aimais son sourire, j'aimais ses gestes, sa démarche, ses façons de dire. J'aimais tout de lui. Quand il s'est rapproché de moi, de plus en plus, j'étais aux anges - et un peu incrédule: comment pouvais-je lui plaire? Ce n'était peut-être que de la sympathie, je voulais éviter de me raconter des histoires et je m'en racontais quand même. On est devenus amis, j'étais ravie. On est devenus amants, un enchantement.» Comment réagir quand l'amant idéal se révèle n'être qu'un manipulateur? Un menteur, qui vous annonce un soir qu'au lieu de vous emmener en vacances, il va en épouser une autre? Cette novella explore la duplicité amoureuse. De son écriture toujours sensible et juste, Isabelle Minière mène son récit à un final totalement inattendu.
C'est une jeune femme de notre temps ; c'est un comptable, c'est une bibliothécaire, c'est un père empli de fierté pour sa fille : ce sont une soixantaine de portraits sensibles, parfois drôles, toujours justes. Ce sont les clients qui passent la porte de la librairie de Willy Hahn.
Libraire indépendant, Willy Hahn nous offre avec ces portraits un aperçu de son métier, et l'incroyable richesse que lui offrent les lecteurs qui franchissent son seuil. Ses textes courts nous font aimer sans retenue, moquer sans méchanceté, ils nous font rire et réfléchir.
Aux rencontres que Willy Hahn partage avec nous, on mesure combien les libraires ne sont pas juste des marchands de livres. Ce petit recueil fait un bien fou.
Yankel, juif d'origine polonaise, a gagné la France au milieu des années 1930 pour fuir la montée du nazisme. Brahim, combattant Harki, a fui l'Algérie pour la France en 1962. Jacqueline, enfant, a vu sa mère exécutée sous ses yeux à la Libération. Tous les trois ont fondé une famille, chacune de confession différente, catholique, juive ou musulmane.Trois générations plus tard, en novembre 2015, leurs descendants arpentent tous les allées d'un marché de Noël parisien.Entre enfouissement profond de la mémoire, rejet de la religion et de l'héritage, volonté d'émancipation ou au contraire radicalisation, le récit explore les trajectoires des membres de ces trois familles. Il s'en dégage une image de notre histoire commune, de notre volonté de «Vivre ensemble», dans ce qu'elle a de plus beau à offrir comme dans ses contradictions.
«Le ciel me regardait. Je n'aimais pas quand il me regardait comme ça. J'avais l'impression qu'il allait me jouer un mauvais tour, en tout cas qu'il se fichait de moi. Et franchement, ce n'était pas le moment.» Michel Lambert est un écrivain de l'instant: ces neuf nouvelles sont des instantanés, des rencontres ou des séparations dont on ignore à la fois ce qui les a provoquées et ce qu'il en adviendra. La force de ces textes est de nous plonger, avec une grande économie de moyens, sans jugement ni conclusion, dans des moments d'intimité fragile, avec beaucoup d'empathie et de tendresse.
Le dernier repas dans la maison familiale sera avalé tout à l'heure avec des inconnus. Pierre, Charles et Paul, trois frères très différents les uns des autres, attendent les salariés d'une association qui va vider avec eux la maison de leurs parents. Leur père est décédé. Leur mère a été placée en établissement. Autour d'eux s'entassent les témoins de leur enfance et de l'histoire de leurs parents. Les objets chargés de souvenirs sont lourds à soulever. De vieilles histoires se réveillent. Des tensions s'installent. Pour Pierre, l'objet le plus important est une poupée qu'il cherche partout. Une poupée de chiffon qu'il avait offerte à sa mère. Un objet pour un message essentiel. Un objet pour lui dire que lui aussi aurait aimé porter de jolies robes et des cheveux longs. Ce dialogue avec sa mère, Pierre sait qu'il n'est pas achevé. Il sait que le temps est compté pour réveiller les souvenirs et faire sortir les mots qui sont restés figés, là, dans la poupée de Maman.
Le commissaire Hunkeler est en congé et va régulièrement nager dans le Rhin. Il assiste, tétanisé, à la chute dans l'eau d'un homme âgé depuis le pont le plus proche. Hunkeler, qui se reproche de ne pas être intervenu, apprend bientôt que cet homme, Freddy Lerch, est décédé peu après son admission à l'hôpital.
Ses collègues à la PJ de Bâle débutent une enquête dans laquelle apparaît rapidement Silvan Lerch, petit-neveu du défunt qui vient de se faire pincer à l'aéroport avec une valise de cocaïne.
Malgré ses vacances, Hunkeler ne peut se détacher de l'affaire.
Il va jusqu'à pénétrer dans l'appartement de Lerch, où il trouve les mémoires de ce dernier consignées dans un cahier. La lecture qu'il en fera, bout par bout, le renverra régulièrement à lui-même et à sa propre vie, notamment sa relation non apaisée avec son père.
Un convoyeur libanais effectue une livraison de diamants à bord d'un train entre Francfort et Bâle. À l'arrivée en gare, pressé par la police, il parvient de justesse à s'enfuir dans les toilettes où il n'a pas d'autre choix que de tirer la chasse d'eau sur les diamants enfermés dans un préservatif. Appréhendé par Hunkeler et ses collègues, il est relâché faute de preuves. Qui retrouvera les diamants ? Police, malfrats ou... tierce personne ?
Un grand roman noir où le commissaire Hunkeler, policier atypique, se place volontiers du côté des modestes, victimes faciles d'un système répressif face auquel les gros poissons ont les moyens d'échapper à la justice.
C'est une vieille ville fondée par un fameux pirate, quelque part, sur une presqu'île. Au bord de l'eau, l'usine crache ses volutes vertes jusqu'au ciel, si bien qu'ici la lune semble n'avoir jamais eu d'autre couleur.
Ici, si on veut bosser, c'est la mer ou l'usine. Mais le port est exsangue et l'usine va fermer. L'un après l'autre, les habitants sont expulsés pour construire des résidences de luxe quand le nuage vert sera parti.
Ti Paul aurait aimé ressembler au fameux pirate qui a fondé la ville. Dans un des derniers bars encore ouverts, ils retrouve Bert qui rumine sa femme disparue ; Irène, sa jeunesse ; Polky l'écrivain, le talent qu'il n'a jamais eu. Et son copain Grand Paul pleure sa fille qu'on lui a volée.
Mais tandis que les maçons murent les maisons les unes après les autres, cet équipage de pirates délaissés ne partira pas sans un dernier baroud d'honneur...
Maurice Guilhon möchte das Sprachensterben beenden.
Unermüdlich sammelt er gefährdete Vokabeln und zeichnet sie auf, um so möglichst viele Sprachen vor dem Verschwinden zu bewahren.
Als eine stille und schwer zugängliche Frau in sein Leben tritt, befällt eine seltsame Krankheit die Wörterbücher. Zeitformen von Verben verschwinden, ganze Wörter werden von den Buchseiten gelöscht.
Der Roman ist eine Reflexion über das sprachliche Erbe der Welt und zugleich ein Sprachkunstwerk - ein außergewöhnlicher Lesegenuss!
Jean de Palacio, emeritierter Professor für Vergleichende Literaturwissenschaft an der Pariser Sorbonne, ist Spezialist für die Literatur der Décadence. Darüber hinaus ist er Romanautor und Übersetzer.