Les relations entre hommes et femmes ont toujours fait l'objet de régulations politiques.
Même dans les réglementations apparemment les plus neutres, les effets de l'action publique diffèrent selon le genre des individus. cet ouvrage propose une réflexion générale sur les relations entre genre et politiques publiques tout en développant des exemples significatifs : politiques d'égalité entre les hommes et les femmes, politiques de sécurité, politiques éducatives. une partie importante du livre est consacrée aux politiques de la sphère privée (avortement, procréation médicalement assistée, adoption, mariage homosexuel.
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En octobre 2015, les députés indépendantistes catalans du Parlement autonome de Catalogne ont déclaré qu'ils engageaient un processus institutionnel pour la proclamation d'une république catalane indépendante. Qui sont ces indépendantistes ? Et pourquoi veulent-ils se séparer de l'Espagne ? Un livre nécessaire pour mieux comprendre qui sont les joueurs, côté indépendantiste, d'un conflit géopolitique majeur pour l'Espagne, mais aussi pour l'Union européenne.
L'Union européenne est embourbée depuis une dizaine d'années dans une crise de légitimité majeure. Ce livre analyse les tensions permanentes qui travaillent le continent unifié. "Objet politique" non identifiable par bon nombre de citoyens ordinaires et loin de susciter une adhésion générale, son mode de fonctionnement et son orientation politique sont souvent contestés par le mouvement altermondialiste, par les organisations syndicales et une frange non négligeable d'élus au Parlement européen. L'intégration à l'Union européenne continue d'être perçue comme un horizon politique désirable.
Le statut d'autonomie dont dispose la Polynésie française est unique dans la République. Entre Etat et pouvoir local, les rapports y sont marqués par la complexité. Si les tensions entre les deux pouvoirs sont d'abord d'ordre juridique, on ne peut isoler le juridique de son environnement culturel et politique car il s'agit là d'abord de cohabitation de deux cultures politiques différentes. Comment les polynésiens peuvent-ils percevoir l'appartenance à la république ? Ce fossé qui sépare les cultures politiques explique en grande partie l'incompréhension entre ces deux pouvoirs.
Les collaborateurs du Monde diplomatique proviennent de différents univers professionnels, ce qui a pu participer au succès du journal. Enquêtes sociales, vulgarisation scientifique, critique politique, expression artistique et appels à la mobilisation d'une gauche contestataire s'y côtoient. Il a le monopole dans le marché de la presse intellectuelle de gauche radicale à grande diffusion. L'importation de normes professionnelles a cependant pu entraîner des situations conflictuelles.
Dispositif contribuant à mettre en scène le pouvoir, le protocole constitue un objet de réflexion fondamental pour le politique. Quelles que soient leurs traditions culturelles et nationales, les gouvernants ont recours à l'apparat pour renforcer leur légitimité. Mode de répartition des corps dans l'espace, le protocole classe, partage, hiérarchise, rassemble, agrège, institue. Il instaure et préserve ainsi un ordre qu'il rend visible. La réflexion entreprise ici relève de l'anthropologique, du sociologique, de l'historique, du juridique et du politique. On s'intéresse aussi bien aux monarchies d'Ancien Régime qu'aux démocraties contemporaines, aux régimes autoritaires, fasciste qu'aux expériences des régimes théocratiques.
Cet ouvrage propose une analyse critique suivie de la grande oeuvre de Kant, la Critique de la raison pure. Il s'agit d'une approche matérialiste, qui n'est pas économiciste, mais qui définit la matière comme rapports sociaux concrets entre corporéités agissantes. La démarche idéologique kantienne s'inscrit dans une dépossession du travail manuel par le travail intellectuel. Dès lors, les facultés transcendantales de Kant perdent leur universalité et retrouvent leur perspective située : c'est le sujet masculin blanc et bourgeois qui s'arroge l'universalité, pour mieux assigner les individus minorisés qui sont considérés comme étant hors culture. La chose en soi est définissable : elle est la souffrance des individus réifiés, que Kant ne veut pas (ou ne peut pas) thématiser. La dialectique transcendantale prend alors une tout autre signification, ainsi que tout le projet critique kantien.
Erosion du pouvoir des Etats, gouvernance multi-niveaux, montée en puissance des villes et des agglomérations illustrent la complexité croissante des emboîtements et des superpositions de responsabilités entre les niveaux d'intervention publique. Ces transformations mettent les politiques publiques "à l'épreuve" des changements d'échelles. Ces déplacements de compétences modifient les formes et les contenus de l'action publique aujourd'hui.
Que sont les régimes politiques ? Comment changent-ils ? Entre le totalitarisme et la démocratie, y a-t-il un espace pour d'autres types de régimes politiques ? Telles sont les questions auxquelles Juan Linz a essayé de répondre sa vie durant. Les concepts de fascisme, régimes autoritaires, relations civils-militaires, élites politiques, bureaucratie, gouvernance démocratique, politiques nationalistes sont ici mobilisés à l'épreuve de nouveaux terrains.
Notion multiforme, le totalitarisme recouvre à la fois un concept, une théorie et des phénomènes historiques. Insaisissable et incontournable, le totalitarisme caractérise l'apparition au XXe siècle de phénomènes originaux sans pouvoir les expliquer de façon satisfaisante. Il constitue un enjeu du débat actuel de nos sociétés et cela bien au-delà de la division entre les régimes à prétention totalitaire et les autres.
Cet ouvrage donne à voir et à comprendre ce que l'on pourrait appeler des "cultures participatives", entendues comme autant de processus d'appropriation et de construction du politique dans différents contextes (sociétés locales, mouvements sociaux, autorités étatiques, organisations transnationales...). Ce sont donc ces pratiques et cultures participatives, leur ancrage dans des champs sociaux et politiques conflictuels qu'on propose au lecteur d'interroger.
Les hypothèses traditionnelles dans l'explication de la violence internationale - la guerre pour la sécurité et la guerre pour le profit - ne sont pas nécessairement les plus pertinentes. Par contre, la perspective de la guerre pour l'affirmation identitaire permet de poser de nouvelles questions à l'égard de l'éclosion des conflits armés. Quel est le rôle des identités et des normes dans le déclenchement des guerres ? La violence est-elle générée par des comportements de stigmatisation ?
Ce livre, réédition d'un texte de 1984, retrace une période charnière dans l'histoire de l'agriculture française, indispensable pour comprendre la politique agricole aujourd'hui. On y voit l'attention constante portée par l'auteur à l'évolution des rapports sociaux et des logiques de pouvoir qui accompagnent les changements de politique publique. L'idée selon laquelle l'action de l'Etat est avant tout une régulation des conflits, grâce à la valorisation de logiques cognitives et normatives, partagée par les acteurs politico-administratifs et privé concernés, avait été ici pour la première fois formulée.
Ce livre, fruit d'un travail pédagogique collectif, témoigne de la situation paradoxale de la science politique française contemporaine. Influencée par l'ensemble des sciences sociales, notamment par la sociologie, cette discipline est difficilement accessible aux non spécialistes. Cet ouvrage propose une version unifiée sur des éléments de science politique en s'appuyant sur des travaux récents et sur les acquis de la sociologie. Il souligne aussi les limites de l'approche sociologique en science politique.
Le concept de réseau est de plus en plus utilisé en sciences sociales, notamment dans le domaine de l'analyse des politiques publiques, où il a connu un développement important sous l'influence de travaux britanniques et américains.
Pour la première fois en français, cet ouvrage fait le point sur les réseaux de politique publique (policy networks) qui permettent de décrire les liens entre acteurs publics et groupes d'intérêts, et surtout de comprendre la variété des modes d'interaction en fonction des acteurs concernés, de la nature des relations de pouvoir qu'ils entretiennent et de la stabilité de ces relations. A partir de contributions d'auteurs britanniques, allemands et français, l'ouvrage met en perspective l'approche par les réseaux au regard d'autres modèles d'analyse de l'action publique tout en proposant une synthèse de la littérature internationale.
De plus, l'apport du concept de réseau est mesuré à différents niveaux (politiques locales, nationales, européennes, etc.). A ce titre, l'ouvrage est une contribution importante à la compréhension des transformations de l'action publique dans les pays industrialisés, avec la fragmentation accrue de l' Etat et l'interdépendance croissante entre la décision et la mise en oeuvre des politiques publiques.
Au fil des siècles, l'ambassadeur, s'appuyant sur sa proximité au Prince, a donné corps aux liens qui se tressent progressivement entre les nations.
Quel est le rôle du diplomate ? L'ambassadeur détient-il une position de pouvoir ? Comment a-t-elle évolué ? Une politisation puis une démocratisation partielle de la fonction diplomatique, dans un cadre d'élaboration permanente des Affaires étrangères, ont entamé son prestige initial.
Aujourd'hui le diplomate a perdu l'exclusivité de la représentation de l'Etat à l'étranger. Il négocie dans un contexte international plus complexe et moins cadré par le protocole diplomatique.
C'est une sociologie de ces ambassadeurs qui est présentée ici.
Comment les collectivités locales en Europe postcommuniste ont-elles su s'adapter au défi considérable qu'ont représenté après 1990 le chômage de masse et l'exclusion ? Dans la décennie 90, les politiques locales de l'emploi ont largement dépendu du devenir des entreprises dominant avant 1989 les bassins locaux. Selon qu'elles ont été acquises par des investisseurs étrangers, ou selon qu'elles ont été reprises par les salariés et leurs managers, les entreprises ont mis au point des régulations internes et externes radicalement déférentes. C'est ce que s'attache à montrer cet ouvrage en se penchant sur certaines situations est-allemandes et polonaises.
Loin d'être le produit d'un pouvoir monolithique, la politique européenne de la Turquie est plutôt le résultat d'un processus complexe. Dans cette perspective, trois études de cas ont été retenues : le dépôt de la candidature turque (1987), l'instauration de l'Union douanière (1995) et l'ouverture des négociations d'adhésion (2005-...). Voici une étude pour comprendre comment la nébuleuse turque fonctionne dans le domaine de la politique européenne.
Les voyages des chefs d'Etat forment une singulière pratique politique.
Développant une image de puissance et de fastes, ils sont au coeur d'un processus de légitimation à la fois familier et méconnu. Par des spectacles allégoriques, un décor soigneusement préparé, des réceptions officielles, des discours prononcés selon une étiquette implacable, ces mises en scène font plus qu'attribuer une parure symbolique au politique : elles en font voir et vivre l'éloquente majesté.
Comme si pour s'exercer, le pouvoir du chef d'Etat avait, plus que d'autres, besoin d'être vu. Comme si le crédit de cette institution dépendait étroitement de démonstrations rituelles confirmant aux yeux de tous l'éclat d'une fonction, d'un rang ou d'une série d'attributions. Encore convient-il de comprendre la naissance et le développement de cette véritable souveraineté déambulatoire. C'est là le but que se sont fixé les auteurs de cet ouvrage.
Avec plusieurs questions au coeur de leur réflexion : - d'où vient la force expressive attribuée et reconnue au voyage officiel du chef d'Etat ? - quel visage la mécanique spectaculaire des voyages a-t-elle pris depuis la fin du XVIIIe siècle ? - quelles relations peut-on établir entre ces déplacements et les régimes politiques qu'ils incarnent et représentent ? - comment ces rites politiques structurent les croyances publiques au point de paraître consacrer la grandeur de ceux qui s'en réclament ? - comment cette pratique des voyages a-t-elle pu s'autonomiser au point de devenir une institution à part entière ? Une manière, en somme, de mettre au grand jour l'action de ces poses de la grandeur d'Etat qui lient un homme à un régime, une figure à des institutions, un visage à une abstraction.
Les difficultés de la mise en oeuvre du droit au logement posent avec une acuité nouvelle la question des attributions des logements sociaux. Malgré les réformes, le système reste en panne. L'auteur, se basant sur des enquêtes solides, tente de décrire le jeu institutionnel complexe de l'attribution de logements sociaux. Eclairant ainsi les enjeux locaux, ce livre apporte une réflexion sur la difficulté de la transparence dans l'action collective.
la chute du mur de berlin ne marque pas la fin d'un processus mais introduit néanmoins une nouvelle situation.
après cinquante ans d'isolation, les pays d'europe centrale et orientale retournent à l'europe. la hongrie, la pologne, la slovaquie et la république tchèque ont en commun d'avoir partagé des tranches d'histoire commune, quelquefois côte à côte, quelquefois en tant qu'adversaires. cet ouvrage passe en revue les instruments diplomatiques dont ces quatre pays disposent pour achever leurs desseins et convie le lecteur à la découverte de cet écheveau qui porte en lui toutes les transformations du continent européen.
André Siegfried, de l'Académie française, fut une personnalité scientifique renommée des IIIe et IVe Républiques. Professeur aux "Sciences Po" et au Collège de France, il développa une oeuvre considérable dont certains titres demeurent des classiques incontournables. Il était, dans ses analyses, à la fois géographe, moraliste, politologue, économiste, historien, publiciste, sociologue et essayiste. Visionnaire, il a su pressentir les grands changements du monde, et a su comprendre les étrangers dans leurs caractéristiques spécifiques.
Un peu partout en Europe, les gouvernements régionaux se sont imposés comme acteurs incontournables du financement des politiques de recherche. En s'appuyant sur les actions menées en région Provence-Alpes-Côte d'Azur, sur une période de vingt ans (1982-2004), cet ouvrage retrace la genèse et l'implication des régions dans les politiques de recherches.
Passer du gouvernement à la gouvernance, est-ce ouvrir la porte à plus de délibération, c'est-à-dire une logique d'action fondée sur l'argumentation publique ? Cette manière d'opérer et de légitimer des décisions se substitue-t-elle aux procédures préexistantes ou forme-t-elle des "instances" supplémentaires qui compliquent l'action publique ? Ces contributions identifient les conditions qui encouragent ou découragent l'émergence de la délibération comme logique d'action sociétale et gouvernementale.