En près de cinquante ans passés au coeur du bassin du lac Tchad, le géographe Christian Seignobos a vu son terrain et son métier se métamorphoser. Nourri par ce parcours, cet ouvrage rassemble un vaste corpus de dessins et de textes originaux, comme autant de témoignages d'une pratique personnelle et professionnelle de la recherche. Architecture, agriculture, élevage, pêche, faune sauvage, mais aussi arrivée et progression des insécurités entre Cameroun, République centrafricaine et Nigeria : l'extrême variété des thèmes abordés traduit les différentes manières de faire et d'écrire les sciences humaines. Replaçant toujours l'homme au centre de son histoire et de son environnement, ces pages sont aussi et surtout, à travers les voix et les visages des informateurs et des interprètes, la chronique d'une Afrique qui se raconte.
De tout temps, les plantes ont apporté à l'homme des biens essentiels tels que nourriture, boissons, médicaments, matériaux... Leur rôle est crucial dans le fonctionnement de notre planète grâce à leur aptitude à fournir de l'oxygène, à stabiliser les sols et capturer le dioxyde de carbone. Pourtant, que connaissons-nous d'elles ? Pour en savoir plus, l'auteur nous guide à travers le périple évolutif des plantes, depuis leur origine jusqu'à nos jours. Une véritable odyssée marquée par les découvertes des premiers navigateurs, des botanistes, biologistes et généticiens qui, au fil des siècles, ont participé aux différentes révolutions scientifiques du monde végétal, jusqu'à celle toute récente de la génomique. Les sociétés elles-mêmes sont partie prenante de cette odyssée à travers l'évolution de leur alimentation et de leurs pratiques agricoles, leur gestion de l'agrobiodiversité et leurs logiques marchandes. Accessible à tous, étudiants et enseignants, botanistes ou agriculteurs, jardiniers amateurs, ce livre retrace l'histoire au long cours des plantes et de l'homme, faite d'avancées décisives et de défis à relever sans cesse. Il contribue à une meilleure connaissance du monde végétal, préalable indispensable pour adapter l'agriculture de demain aux contraintes climatiques et répondre aux enjeux de la sécurité alimentaire mondiale.
La compréhension de l'épidémiologie d'une maladie infectieuse ou parasitaire passe par la connaissance du fonctionnement des populations vivantes concernées. L'utilisation de marqueurs génétiques et des outils de la génétique des populations permet d'avoir accès, à travers des méthodes indirectes, à des informations clés sur les agents pathogènes et leurs vecteurs : biologie, mode de reproduction, écologie, déplacements, taille des populations... De telles informations peuvent permettre d'évaluer les risques d'invasions ou d'épidémies, de préciser le potentiel de diffusion de gènes de résistance et d'anticiper les stratégies de lutte. Ce manuel didactique présente les principales méthodes de la génétique empirique des populations et les modèles de base utilisés, avec l'application à des cas concrets analysés pas à pas. Pour cette 2e édition, revue et augmentée, certaines approches ont été améliorées et un « guide de survie » a été ajouté en fin de volume. Ce manuel sera un auxiliaire précieux pour les étudiants, enseignants-chercheurs et personnels de santé qui souhaitent maîtriser les bases de la génétique des populations et l'utiliser comme outil d'analyse.
Longtemps perçue comme un gros village, réceptacle des migrations rurales, la capitale du Mali est devenue une métropole illustrant remarquablement la croissance démographique et l'étalement spatial des grandes agglomérations ouest-africaines. Avec trois décennies de recul, ce livre-atlas met en lumière ces enjeux et les processus de renouvellement de la population bamakoise : le poids désormais décisif des jeunes ; l'impact de flux résidentiels redistribuant familles et demandes de logement au-delà du district urbain ; le déplacement des fortes inégalités d'accès au sol vers les périphéries de l'agglomération. S'appuyant sur une combinaison de données censitaires, d'enquêtes quantitatives et d'observations de terrain, l'ouvrage montre comment les pratiques des habitants en matière de logement, de migration et de mobilité urbaine impriment des discriminations croissantes dans ce cadre expansif. La trajectoire de la ville se lit au fil de plusieurs générations qui ont marqué l'histoire des quartiers, densifié les lignées de propriétaires, forgé de nouveaux besoins dans les plus récents fronts de peuplement. Prendre le pouls de la transition urbaine oblige à déconstruire les visions simplistes opposant émigration et immigration, croissance spontanée et urbanisme réglementaire, une ville « prédatrice » et une campagne « spoliée », sans pour autant négliger leurs échos dans les représentations locales et les modèles globalisés de gouvernance urbaine. Véritable manuel d'investigation, ce livre rappelle donc la nécessité d'une connaissance précise des cycles d'expansion urbaine et des acteurs de cette double fabrique, sociale et territoriale. Il donne à voir l'agglomération de Bamako à la fois dans sa dimension régionale et dans l'intimité de ses quartiers.
Le lac Tchad et son avenir sont au coeur des préoccupations politiques régionales et internationales. Cet espace vital, à la charnière de l'Afrique de l'Ouest et de l'Afrique centrale, a longtemps fasciné, depuis les géographes arabes au Moyen-Âge jusqu'aux explorateurs européens du XIXe siècle. Il suscite aujourd'hui des interrogations fortes sur l'environnement, l'eau, le climat et le développement régional. Le lac Tchad va-t-il s'assécher ? Quelles seraient alors les conséquences pour les 13 millions d'hommes qui en dépendent, sur un rayon de 300 km ? Les discours publics qui traitent de l'avenir du lac Tchad, le plus souvent alarmistes, sont dans l'ensemble sources d'une grande confusion et entretiennent une image brouillée de la situation. Une connaissance précise des réalités est pourtant nécessaire pour construire une vision partagée de cet avenir et adopter une stratégie qui permette de relever les défis du développement durable du lac. La Commission du bassin du lac Tchad (CBLT) a commandé à l'Institut de recherche pour le développement (IRD) une expertise collégiale sur la préservation et le développement du lac Tchad. Cette expertise, réalisée par un collège d'experts pluridisciplinaire et paritaire Nord-Sud, recense les connaissances actuelles sur le lac et identifie les différents choix politiques susceptibles de stimuler son développement. Elle aboutit à une série de recommandations utiles aux décideurs politiques en matière de soutenabilité environnementale, de sécurité alimentaire et d'emploi.
Dans les pays du Sud, l'urbanisation rapide induit des changements majeurs environnementaux, démographiques, sociaux, culturels et sanitaires. Les taux de croissance des villes africaines restent très importants, de l'ordre de 4 à 5 % l'an : la moitié de la population ouest-africaine pourrait vivre en milieu urbain d'ici 2020. Ouagadougou, capitale administrative du Burkina Faso, connaît un processus d'urbanisation exemplaire parmi les pays africains sahéliens pauvres et traditionnellement ruraux. Elle compte un peu plus d'un million d'habitants en 2006, soit environ 45 % de la population citadine du pays. Sa croissance a été importante et mal contrôlée par les autorités jusqu'à la Révolution de 1983. Bien qu'un gros effort ait été fait depuis cette date, l'ensemble urbain reste encore hétérogène, associant un centre-ville moderne, des zones d'habitat dense, parfois insalubres et des fronts d'urbanisation irrégulière. Les quartiers sont différenciés tant par leur structure démographique que par leur accès aux services : approvisionnement en eau, assainissement, offre de soins, écoles et marchés. Cet atlas présente l'évolution de la ville depuis la période coloniale jusqu'à aujourd'hui, selon trois thématiques : l'évolution spatiale de la ville ; les différenciations de l'espace en fonction de la population et de l'habitat ; la structuration de l'espace par rapport aux équipements collectifs. Dans cet ouvrage, une attention particulière a été portée à la compilation de données anciennes et récentes. Ces données montrent comment, en fonction d'éléments géographiques objectifs liés aux habitants et à leurs conditions de vie, se distinguent des villes dans la ville.
Depuis les accords de Matignon (1988) et de Nouméa (1998) et après plus d'une décennie de transferts de compétences, la Nouvelle-Calédonie dispose d'une autonomie élargie. Le processus d'autodétermination dans lequel elle est lancée prend tout son sens à partir de 2014, avec l'organisation de référendums portant sur la question de l'indépendance. La période qui débute est donc capitale pour son avenir. En parallèle de cette dynamique institutionnelle et identitaire, singulière et émancipatrice, le contexte économique a également évolué. L'exploitation des énormes réserves de nickel a suscité récemment la construction et la mise en service de deux grandes usines métallurgiques, l'une dans le sud, l'autre dans le nord, en plus de celle de Nouméa. Une nouvelle ère économique et sociale débute-t-elle? Écrit à une époque charnière de l'histoire néo-calédonienne, ce livre est un outil pour comprendre un territoire en profonde mutation. Les principaux mécanismes socio-spatiaux à l'oeuvre aujourd'hui y sont analysés avec discernement et pédagogie. Les questions d'inégalités, de disparités ou d'aménagement sont les fils conducteurs de cette réflexion. Une attention toute particulière est portée au « rééquilibrage », à ses enjeux et ses conséquences. Richement illustré, cet ouvrage dévoile avec clarté le destin peu commun de la Nouvelle-Calédonie au sein de la République française. Il passionnera tous ceux qui s'intéressent aux évolutions de l'Océanie et de la France d'outre-mer.
« Transformer les vies tout en préservant la planète », telle est l'ambition des 17 Objectifs de développement durable (ODD), cadre d'action à l'échelle planétaire adopté par tous les pays membres de l'ONU en septembre 2015. Universels, les ODD s'adressent autant aux pays du Nord qu'aux pays du Sud et concernent à la fois l'économie, le développement des sociétés et la protection de l'environnement. Lutte contre la pauvreté, égalité entre les sexes, accès de tous à une énergie propre et à une éducation de qualité, bonne santé et bien-être, villes durables, consommation et production responsables... c'est à un profond changement de modèle que nous invitent les ODD. Cette transformation passe par un dialogue renouvelé entre science, société et politique, et entraîne des mutations majeures dans les rapports Nord-Sud. Proposant une analyse critique de chacun des 17 Objectifs, de leurs interactions et des contradictions dont ils sont aussi porteurs, cet ouvrage réunit une soixantaine d'auteurs d'horizons divers : responsables d'institutions scientifiques, chercheurs, experts, acteurs du développement... Cette approche plurielle offre différentes clés de lecture et met en avant l'importance de la recherche pour comprendre les enjeux des ODD, mesurer l'avancement de leur mise en oeuvre et concevoir, en lien avec la société, des solutions innovantes. Accessible à un large public, il apporte un éclairage inédit, à la fois critique et documenté, sur les grands défis de l'Agenda 2030 pour le développement durable.
Écosystèmes majeurs dans la lutte contre le réchauffement climatique, hauts lieux de biodiversité, les forêts tropicales humides abritent en ce début de XXIe siècle plus de 700 millions de personnes. Considérées tantôt comme gardiennes de la forêt, tantôt comme responsables de la déforestation, ces populations forestières font l'objet de nombreuses idées reçues. Mais qui sont-elles véritablement, et comment vivent-elles dans le monde contemporain ? Des derniers peuples chasseurs-cueilleurs aux migrants sans terre, des cultivateurs aux planteurs de caoutchouc en passant par les exploitants de palmier à huile et les forestiers, cet ouvrage décrit la réalité de ces populations dans toute leur diversité. Il met en lumière la richesse de leurs rapports à la forêt, de leurs représentations, de leurs pratiques et de leurs usages. Il illustre la façon dont elles s'inscrivent dans la globalisation, et comment le marché mondial et les politiques publiques affectent leurs modes de vie. Enfin, il souligne l'impact du changement global et des mécanismes financiers qui en résultent sur les modes de gestion des forêts tropicales et sur le devenir des populations forestières. Panorama inédit des forêts tropicales d'Amazonie, d'Afrique centrale, d'Asie du Sud-Est et de Madagascar, cet ouvrage réunit les textes d'anthropologues, d'écologues, de géographes, d'économistes... Il s'appuie sur une iconographie riche et originale, au plus près des populations et du terrain.
Dans l'effervescence des mobilisations sociales et politiques qui ont gagné le Maghreb et le Moyen-Orient lors des « printemps arabes », de nouvelles formes de revendications féministes ont conquis la scène politique. Cette lutte des femmes pour la citoyenneté, qui passe par l'égalité des droits avec les hommes, connaît à la fois des avancées et des reculs. Réunissant des chercheuses et des militantes, cet ouvrage propose une analyse critique des combats pour les droits des femmes, depuis les aspirations des ouvrières du textile jusqu'aux revendications des féministes laïques ou islamiques, du Maroc à l'Iran en passant par l'Algérie et la Lybie. L'accès des femmes à la citoyenneté y apparaît comme un processus en construction, où les revendications pour l'égalité et la justice de genre se jouent tant dans l'espace public que privé, par le droit et par les pratiques au quotidien : accès des femmes à l'espace urbain, à la santé et au travail, pouvoir de décision et de représentation dans la famille et la société, dénonciation des stéréotypes de genre. Ce combat passe aussi par les mobilisations menées pour faire évoluer le cadre juridique et pour endiguer toutes les formes de violences, anciennes et nouvelles, faites aux femmes. Dans le sillage des réformes et des révolutions du monde arabe, cet ouvrage apporte un éclairage unique pour comprendre la situation des femmes dans les sociétés arabo-musulmanes contemporaines.
Accord international majeur pour une gouvernance mondiale de la biodiversité, le protocole de Nagoya devait permettre d'en finir avec l'exploitation sans contrepartie des ressources naturelles et des savoirs des pays du Sud. Son objectif était d'assurer une plus grande justice et équité entre fournisseurs et utilisateurs de ressources génétiques, de rendre visibles les apports et savoirs des communautés autochtones et locales et de décoloniser la recherche, tout en assurant la conservation de la biodiversité. Trente ans après la Convention sur la diversité biologique qui lui a donné naissance, les auteurs s'interrogent sur les traductions juridiques et pratiques de ce cadre vertueux, entré en vigueur en 2014. S'il a permis de reconnaître la pluralité des savoirs et d'établir une traçabilité des ressources, il a également contribué à imposer une vision marchande de la nature et des savoirs, à exacerber les revendications identitaires et à complexifier l'accès à la biodiversité à l'heure d'une recherche mondialisée. L'ouvrage présente un dialogue interdisciplinaire à partir de retours d'expérience de chercheurs et d'acteurs de la conservation (communautés locales, gestionnaires de collections et de parcs naturels). Au-delà du protocole de Nagoya, il invite à s'interroger sur les relations entre les sociétés et la nature à la lumière de l'urgence écologique. Il s'adresse à tout public intéressé par l'économie de la biodiversité et la justice environnementale.
Du fait des nuisances et des épidémies qu'ils génèrent (dengue, fièvre à virus Chikungunya...), les moustiques de l'île de La Réunion sont régulièrement à la une de l'actualité, mais paradoxalement aucun ouvrage ne leur a été consacré jusqu'à présent. C'est désormais chose faite avec ce livre, qui rassemble les connaissances actuelles sur la systématique et la biologie des espèces réunionnaises et de l'ouest de l'océan Indien. Responsables d'épidémies touchant la population de l'île depuis plusieurs siècles, les peuplements de moustiques sont étroitement liés aux activités humaines, qui bien souvent ont entraîné leur installation sur ces milieux insulaires. Ce livre retrace à la fois les étapes du peuplement de La Réunion par ces insectes vecteurs et l'histoire des principales maladies transmises sur l'île. Il décrit les principaux moyens de protection mis en oeuvre au niveau institutionnel et personnel. Des éléments de morphologie et de taxonomie permettent d'identifier les genres présents sur les îles du sud-ouest de l'océan Indien et les espèces de La Réunion. L'ouvrage présente également la taxonomie et la biologie de chacune de ces espèces, ainsi que leur importance médicale. Des cartes de répartition et des clés d'identification illustrées complètent l'information. Pédagogique et richement illustré, l'ouvrage s'adresse à un large public : acteurs de la santé publique, personnels de santé, habitants de La Réunion ainsi qu'étudiants, scientifiques et techniciens, qui pourront enrichir leurs connaissances sur l'origine, les modes de transmission et la gestion sanitaire des maladies à vecteurs dans l'ouest de l'océan Indien.
À l'heure où le développement durable est désormais ancré dans de multiples sphères scientifiques, économiques et politiques, cet ouvrage interroge les spécificités avérées ou supposées de ce concept dans les petits espaces insulaires (PEI). Suite aux objectifs fixés lors du Sommet de la Terre de Rio (1992) renouvelés lors de la Conférence de Maurice (2005), les thèmes du tourisme durable, des ressources côtières et marines, de la biodiversité, de l'énergie et des changements climatiques en milieu insulaire s'inscrivent en effet parmi les préoccupations permanentes des gouvernements concernés et des organisations internationales. Loin de présenter un modèle générique ou une solution unique, cet ouvrage collectif analyse les possibilités de préserver ces espaces fragiles en fonction de leurs spécificités physiques, géographiques, politiques, socio-économiques, culturelles... Les entrées de l'ouvrage sont multiples, consacrées à des terrains et des problématiques variés et complémentaires. Des Açores à la Réunion, des Antilles aux Baléares, qu'elles soient riches ou pauvres, situées au Sud ou au Nord, indépendantes ou reliées à une lointaine métropole, les îles sont ici décrites dans toute leur variété, apportant des éléments concrets de réflexion sur les perspectives de mise en oeuvre du développement durable dans les PEI.
La globalisation des politiques environnementales ne produit pas les mêmes effets dans tous les pays du Sud. Dans le même temps persiste la difficulté à penser de façon renouvelée les relations entre nature et société, entre conservation et développement, ce dont témoigne Rio + 20, la conférence des Nations unies pour le développement durable tenue en juin 2012. Dans ce contexte, Madagascar, pays fortement engagé dans une démarche de conservation de son patrimoine forestier, s'avère un cas d'école emblématique. Quels acteurs contrôlent les modalités de production et de mise en oeuvre des projets de valorisation de la forêt ? Par quelles institutions ces projets sont-ils financés ? Quelles retombées en termes de lutte contre la pauvreté peut-on en attendre ? À travers un regard géopolitique partagé, les auteurs de cet ouvrage, issus de disciplines et d'horizons divers, interrogent le processus de construction des politiques environnementales et analysent les relations entre science, politique et société, alors que s'est progressivement imposée une vision de plus en plus marchande de la nature. Cette publication s'adresse à tous ceux - chercheurs, étudiants, praticiens du développement et décideurs - qui explorent pistes et retours d'expériences sur les relations entre géopolitique et environnement.
Les glaciers de montagne ont connu ces dernières années un mouvement de repli marqué et rapide, qui fait craindre la disparition d'une partie d'entre eux d'ici quelques décennies. Cette évolution aura un impact sur la ressource en eau et sera à l'origine de risques naturels accrus. Ainsi, les glaciers font actuellement l'objet de nombreux travaux scientifiques, d'autant qu'ils sont parmi les meilleurs indicateurs pour évaluer les changements climatiques. Leur observation et la reconstitution de leurs fluctuations s'inscrivent au coeur des grands programmes de recherche sur le réchauffement de la planète. Offrir à un large public le bilan de ces recherches à travers un panorama complet de l'état des glaciers dans le monde, tel est l'objectif principal de cet ouvrage. La glace et les glaciers, mémoires des climats du passé, y sont resitués dans le temps long, depuis 10 000 ans, avec une attention particulière pour le Petit Âge Glaciaire (XIVe - XIXe siècle) et la période contemporaine, la mieux documentée. Les fluctuations glaciaires, liées aux variations climatiques, et qui sont peut-être aujourd'hui amplifiées par les activités humaines, sont passées au crible des connaissances actuelles. À tous ceux qui s'intéressent à l'avenir des glaciers et de l'environnement, ce livre apporte une expertise scientifique accessible et superbement illustrée.
Contrairement au sens commun, le domaine méditerranéen ne se limite pas à l'espace géographique situé autour du bassin de la Méditerranée. Caractérisé par ses étés chauds et secs et ses hivers humides, le milieu méditerranéen marque la transition entre domaine tempéré et tropical. Il trouve son expression la plus emblématique autour de la Méditerranée mais on le rencontre également en Californie, au Chili, en Afrique du Sud et en Australie méridionale. Pour rendre compte de toute la diversité des paysages méditerranéens en fonction de l'altitude, de l'exposition, de la proximité maritime, l'ouvrage présente les caractéristiques du milieu méditerranéen dans ces cinq régions : composition de la couverture végétale, structure, étagement altitudinal, associations dominantes, relations avec les autres éléments du cadre physique et humain. Alors que la déprise rurale sur la rive nord du bassin méditerranéen vide les campagnes et qu'une intense surexploitation menace la rive sud et le Chili central, à l'heure où se développent au contraire en Californie, en Australie du Sud et dans la région du Cap des aires protégées abritant une exceptionnelle biodiversité, la gestion de ce milieu fragile s'impose désormais comme un enjeu environnemental majeur. Dans une perspective d'amélioration de la gestion de l'espace méditerranéen, cet ouvrage propose ainsi une synthèse biogéographique remarquablement documentée et richement illustrée. Enseignants, étudiants, géographes, naturalistes, chercheurs, décideurs, responsables en charge de la gestion de l'environnement y trouveront à la fois un ouvrage de référence et une invitation à la découverte approfondie du milieu naturel méditerranéen.
Les domaines de la santé et de l'environnement ont longtemps été considérés, tant par les décideurs que par les scientifiques, comme des réalités disjointes. Il a fallu attendre les dernières décennies pour que soit reconnu et que se concrétise le lien entre environnements et santé avec la création d'agences spécialisées. Qu'il s'agisse de foyers de maladies parasitaires ou de pollution atmosphérique, les situations d'exposition à un risque sanitaire lié à l'environnement relèvent de facteurs particuliers : épidémiologiques, géographiques, politiques, et bien évidemment sociaux. À partir de zones géographiques situées tant au Sud qu'au Nord, les auteurs de cet ouvrage présentent un large éventail de configurations dans lesquelles s'exprime la complexité des relations entre santé et environnements dans leur rapport avec les groupes humains. Ils mettent l'accent sur l'importance de la perception et de la pratique des acteurs (des décideurs aux bénéficiaires des mesures, en passant par les médecins) pour penser le risque sanitaire selon les milieux. Ils soulignent tout l'intérêt de l'apport des sciences sociales et des pratiques interdisciplinaires dès lors qu'il s'agit d'envisager les relations entre un pathogène et l'homme. Chacune des approches s'attache ainsi à éclairer les différentes facettes du risque environnemental, depuis le comportement des individus jusqu'aux politiques nationales, en invitant le lecteur à se départir de toute vision déterministe et simplificatrice.
L'initiative de la Grande Muraille Verte (GMV), projet transcontinental, est une réponse de l'Afrique à la désertification, à la pauvreté et au changement climatique. Elle repose sur une approche concertée, multisectorielle, mettant en synergie des actions de lutte contre ces trois fléaux majeurs pour le continent africain. La particularité de la GMV est, tout en créant et consolidant une ligne de défense par des activités de reboisement et d'aménagement, de contribuer efficacement au développement intégré des zones rurales et d'aider à la lutte contre la pauvreté dans le cadre d'un développement durable. Il s'agit de l'installation et de la mise en valeur intégrée d'espèces végétales à valeur économique adaptées aux terres arides et aux particularités locales, de bassins de rétention, de systèmes de production agricoles et autres activités génératrices de revenus. La GMV intègre ainsi plusieurs systèmes des plantations artificielles anciennes ou nouvelles, des unités agro-sylvo-pastorales. Des zones de parcours villageoises ou intercommunautaires, des parcs animaliers, des réserves communautaires et des couloirs de migration de faune. Cet édifice transcontinental est une référence de modèle d'intégration sous-régional mettant en exergue une initiative originale initiée par des pays fortement assujettis aux phénomènes de désertification et de changement climatique Il constitue un Modèle Multisectoriel de Développement Intégré des Zones Andes (MDI/ZA). Dédié à la lutte contre tes effets et l'avancée de la désertification, à la restauration et la mise en valeur des zones dégradées et au mécanisme de développement propre dû à sa forte capacité de séquestration de carbone. L'ouvrage vise un large public, notamment les scientifiques, enseignants, décideurs, techniciens charges de la mise en oeuvre de la GMV et permet d'apprécier l'originalité du projet dans son approche concertée et multisectorielle et ses résultats dans le développement intégré des zones arides a semi-arides.
Depuis plusieurs décennies, sous l'effet du défrichement, du surpâturage et de la pression démographique, les milieux naturels et les aires cultivées des régions semi-arides sont soumis à d'importantes dégradations. Malgré la mise en oeuvre des grands projets de lutte antiérosive depuis les années 1950, les espaces ruraux nord-africains ont notamment connu d'importantes baisses de productivité accompagnées d'une augmentation du risque de ruissellement et d'érosion des versants. Devant ce constat et face à la nécessité d'optimiser concrètement la gestion de l'eau et de restaurer la fertilité des terres, l'amélioration des techniques traditionnelles est la voie recommandée dans cet ouvrage pour mettre en oeuvre des projets intégrés de développement en milieu rural. Soutenue par le réseau érosion de l'AUF, l'équipe franco-marocaine de géographes, d'agronomes et de forestiers réunie pour cet ouvrage a analysé une trentaine de techniques traditionnelles de gestion de l'eau et des sols au Maroc. Testées dans différentes zones agro-écologiques et en tenant compte des facteurs économiques et humains, les techniques paysannes de lutte antiérosive sont présentées et commentées à la lumière des derniers acquis scientifiques. À partir de ces expériences, l'ouvrage propose des combinaisons de techniques traditionnelles de gestion des sols, optimisées et adaptées aux conditions locales. Il s'adresse aux enseignants, aux étudiants et aux chercheurs, mais également aux ONG et aux décideurs en charge des programmes de développement rural au Maghreb et dans les régions semi-arides.
L'île de la Réunion sera peuplée d'un million d'habitants vers 2030 et cette croissance s'accompagnera de profondes modifications structurelles. La population réunionnaise est de fait appelée à connaître un vieillissement rapide et une importante transformation de la pyramide des âges. Les impacts sur les flux migratoires, l'emploi, le logement, l'aménagement du territoire et la santé publique, qui conditionnent les perspectives de développement de l'île, sont ainsi au coeur des réflexions des chercheurs et des décideurs publics. Face à ces enjeux majeurs, cet ouvrage propose une analyse détaillée de la dynamique démographique de la Réunion, à la fois passée, présente et future. La situation démographique originale de l'île est comparée à celles des pays connaissant un développement économique similaire. Si la baisse de la mortalité et de la fécondité ont été extrêmement rapides, la fécondité reste aujourd'hui à un niveau relativement élevé. Dans quelles conditions et selon quel calendrier pourrait-elle rejoindre celle des départements métropolitains ? Intégrant un vaste corpus de données récentes sur la fécondité, la nuptialité, la mortalité, les migrations et les projections démographiques, les auteurs donnent des clés pour mieux comprendre les mutations en cours de la société réunionnaise. Les réflexions et les résultats présentés intéresseront les chercheurs, les décideurs, ainsi que les acteurs de la sphère politique, des administrations publiques et du système de santé.
Malgré les sécheresses, le surpeuplement rural et la paupérisation, la petite région du Wolaita, au sud de l'Éthiopie, avec ses paysages verdoyants, échappe difficilement à son image d'Éden véhiculée par les voyageurs du XIXe siècle. Ancien grenier de l'empire éthiopien, montagne paysanne aménagée selon un remarquable savoir-faire, le Wolaita connaît pourtant un inexorable déclin. Loin des clichés et grâce à une analyse régionale soucieuse d'intégrer les dynamiques économiques et politiques, l'auteur restitue, sur plus d'un siècle, la lente transformation de ce petit pays. Depuis l'époque du conquérant Ménélik II jusqu'à la période socialiste en passant par le règne du Négus, elle retrace l'histoire du peuple d'agriculteurs-jardiniers du Wolaita, contraint à s'adapter au jeu des politiques successives. Entre l'intégration dans l'Éthiopie moderne et les spécificités régionales, entre l'ouverture économique et les sursauts identitaires, l'auteur montre comment s'élabore la construction territoriale actuelle, jusque dans ses espaces les plus reculés. Dans cette marche vers la modernité, la chute de l'Éden éthiopien ne préfigure-t-elle pas l'avènement d'une Éthiopie nouvelle ? L'ouvrage s'adresse tant aux géographes qu'aux économistes, mais également aux historiens et agronomes, ainsi qu'à tout lecteur concerné par les questions de développement.
En milieu montagnard tropical, où les risques d'érosion sont naturellement élevés, la mise en culture des terres entraîne l'aggravation des processus. Ainsi, les versants des Andes équatoriennes, intensément cultivés, connaissent une érosion qui affecte la fertilité des sols et donc la production agricole dont dépend le petit paysannat (minifundio) pour son alimentation. Il est urgent d'apporter des mesures de lutte antiérosives efficaces et adaptées aux conditions socio-économiques de la population. Mais les connaissances sur l'érosion et la lutte antiérosive dans le monde tropical, en particulier dans les milieux montagnards, sont encore fragmentaires, les scientifiques ayant longtemps privilégié l'étude théorique des processus. L'objectif de la recherche présentée dans cet ouvrage est de proposer une approche qui associe recherche fondamentale et appliquée permettant la mise en oeuvre pratique de méthodes de lutte érosive. Cette étude s'est déroulée en trois étapes : diagnostic de l'érosion, mesures des processus, proposition et validation de méthodes antiérosives. Menée à l'échelle du terroir et de la parcelle paysanne, suivant une démarche formative et participative associant paysans, chercheurs et décideurs, elle montre que la lutte contre l'érosion est possible sur les hautes terres andines. Cette approche peut servir d'exemple pour poser les bases d'une agriculture de montagne durable en milieu tropical. Cet ouvrage s'adresse aux universitaires et chercheurs en géographie, pédologie, hydrologie et agronomie et par sa présentation didactique aux étudiants ainsi qu'aux décideurs.
Les guérisseurs itinérants kallawaya sont originaires des vallées de Charazani dans les Andes orientales, à mi-chemin du lac Titicaca et de l'Amazonie, sur le territoire d'une ancienne chefferie pré inca. Durant l'époque coloniale et jusqu'à nos jours, ils diffusèrent dans les Andes d'abord, de Quito au Chili, dans tout le continent ensuite, de Panama à Buenos Aires, leur savoir médical né de la rencontre de plusieurs traditions (Pukina, Arawak, Aymara, Quechua) et transmis par initiation. Grâce à une patiente et obstinée enquête menée durant quinze années dans l'amitié de ses informateurs, Louis Girault a pu réunir une collection de plantes médicinales, d'éléments organiques et minéraux, ainsi que des amullettes, utilisés dans les pratiques thérapeutiques et magiques des Kallawaya. Cet inventaire quasi exhaustif de mille éléments, rapportés au vu des classifications locales et confrontés aux anciennes chroniques d'histoire naturelle, permet d'étudier tant les taxonomies indigènes et la pharmacopée traditionnelle que les différents codes, sémantiques et symboliques, employés par ces guérisseurs. Cet ouvrage constitue un instrument de travail irremplaçable pour les hommes de science et de terrain. Botanistes, médecins, ethnologues, archéologues, historiens, ont besoin de tels inventaires systématiques afin d'avancer dans le déchiffrement des cultures américaines, notamment celles qui se trouvent au carrefour des Andes et de l'Amazonie.
L'archipel des Galápagos, classé « patrimoine naturel de l'humanité », abrite un parc national prestigieux qui bénéficie d'aides internationales considérables. Destiné à faciliter les recherches naturalistes, censé servir de modèle à de nouvelles formes de valorisation touristique plus respectueuses de l'environnement (écotourisme), ce parc est aujourd'hui l'objet de nombreuses critiques. Le développement des réseaux touristiques et migratoires a accéléré le rattachement de l'archipel au territoire équatorien et au marché mondial. La nature « protégée » est devenue un espace soumis aux exigences de rentabilité d'un monde caractérisé par la marchandisation et l'uniformisation des lieux. Cette « conservation contre nature » a des conséquences catastrophiques pour les écosystèmes et les habitants de l'archipel. Au-delà de l'étude d'une région emblématique, l'auteur mène une réflexion sur la place de l'homme dans la nature, véritable plaidoyer en faveur de la préservation de la géodiversité. Son ouvrage novateur et stimulant s'adresse à tous les acteurs soucieux de l'avenir de notre planète.