filter
Support
Publisher
Price
Editions De La Sorbonne
-
Le spirituel et l'universel : Sept études sur Ostad Elahi
Elie During
- Editions De La Sorbonne
- Philosophie
- 11 July 2024
- 9791035109615
Figure de sagesse et philosophe lettré, magistrat et musicien hors pair, Ostad Elahi (1895-1974) a traversé le XXe siècle, de la Perse à l'Iran moderne, en cultivant un projet singulier. Héritier d'une haute lignée spirituelle, il a exploré les voies de l'expérience religieuse et mystique avant d'en produire une synthèse rationnelle à portée universelle, dégagée des particularismes confessionnels : la « spiritualité naturelle ». Celle-ci ne vise rien de moins que l'accomplissement de l'humanité véritable à travers une pratique du perfectionnement de soi repensée comme « médecine de l'âme » et conduite au coeur de la vie moderne.
Ostad Elahi a incarné cette spiritualité in vivo. Sa trajectoire biographique, son héritage intellectuel et artistique font ici l'objet d'une approche polyphonique et transdisciplinaire (philosophie et religion comparées, psychologie morale, musicologie, histoire du droit). On y découvre la fonction de la raison dans la mise en oeuvre d'une éthique appuyée sur les principes communs aux grandes religions.
Contributions de :
Leili Anvar, Anne Baudart, Bernard Bourgeois, Élie During, Jean During, Soudabeh Marin, James W. Morris -
Pourquoi une généalogie de la morale ? le projet de Nietzsche, ses sources et son horizon
Emmanuel Salanskis
- Editions De La Sorbonne
- La Philosophie A L'oeuvre
- 16 March 2023
- 9791035108496
Redécouvrir le projet de recherche collectif, interdisciplinaire et fondamentalement ouvert que Nietzsche a présenté dans la Généalogie de la morale en 1887 constitue la visée de ce livre. Paradoxalement, la généalogie nietzschéenne a en effet été méconnue par les premiers interprètes qui en ont fait un philosophème à part entière?: en particulier par Gilles Deleuze, dont le Nietzsche et la philosophie, paru en 1962, a présenté à tort la généalogie de la morale comme un concept propre à Nietzsche. Ce n'est pas ce que nous dit Nietzsche et il est essentiel de l'entendre. Car non seulement Nietzsche se reconnaît des prédécesseurs en matière de généalogie, comme l'Allemand Paul Rée et l'Anglais Herbert Spencer, mais son intervention personnelle dans ce champ consiste bien souvent à corriger des hypothèses antérieures trop «?azurées?». Il faut donc lire les auteurs que Nietzsche a lus pour mesurer ses dettes, discerner ses originalités et saisir les enjeux de son travail. On mesure ainsi le sérieux philologique de son entreprise, qui en accroît à vrai dire la portée philosophique, y compris dans une perspective contemporaine.
-
Le travail de parti de Marx : intervenir dans les organisations ouvrières
Jean Quétier
- Editions De La Sorbonne
- La Philosophie A L'oeuvre
- 6 July 2023
- 9791035108830
Entre la philosophie et l'histoire, cet ouvrage étudie l'activité déployée par Marx au sein des structures militantes dans lesquelles il est successivement intervenu. Il interprète les différentes traces de cette activité, en particulier les procès-verbaux des réunions auxquelles Marx a participé et la correspondance qu'il a entretenue avec de nombreux dirigeants ouvriers. L'analyse de ces documents montre qu'à ses yeux les partis ne constituaient pas de simples caisses de résonance, dont la vocation première aurait été d'accroître la diffusion d'idées élaborées en amont, de façon solitaire, mais qu'ils faisaient au contraire figure de véritables laboratoires théoriques. Ainsi apparaît la distinction entre parti et secte, le premier étant compris comme une forme saine, la seconde comme une modalité pathologique de l'organisation de classe. Marx pense en effet le parti comme une structure démocratique dont le discours s'élabore de façon collective et en lien étroit avec la pratique réelle du mouvement ouvrier.De ce point de vue, la logique partisane s'oppose nécessairement à la pratique sectaire, vestige anachronique du temps des sociétés secrètes, qui se caractérise par sa croyance aux recettes miracles et sa tendance au culte du chef charismatique.
-
Sciences en récits : Conversations avec Bernadette Bensaude-Vincent
Xavier Guchet, Collectif
- Editions De La Sorbonne
- Philosophie
- 15 May 2025
- 9791035109899
Cet ouvrage rend hommage à Bernadette Bensaude-Vincent, philosophe et historienne des sciences et des techniques de renommée internationale, et témoigne de la variété et de la fécondité de ses travaux. Ceux-ci ont ouvert la voie à plusieurs courants de recherche dans les études sur les sciences et les technologies : après avoir exploré l'histoire et la philosophie de la chimie, elle a orienté la philosophie des techniques vers les matériaux, développé une réflexion originale sur l'Anthropocène et promu une histoire des sciences par les marges, attentive à la pluralité des savoirs. Son oeuvre prolifique a été récompensée par la médaille Sarton en 2021 et le prix Franklin-Lavoisier en 2024.
Les auteurs et les autrices - collègues, étudiant·es ou ami·es de Bernadette Bensaude-Vincent - dialoguent avec ses écrits dans plusieurs champs d'études : histoire de la chimie, materials science, histoire épistémologique des sciences, relations entre les sciences, les techniques et les sociétés, philosophie des techniques, philosophie de l'Anthropocène.
Avec des contributions de :
Bernadette Bensaude-Vincent, José Ramón Bertomeu-Sánchez, Margarita Boenig-Liptsin, Soraya Boudia, Dorothée Browaeys, Robert Bud, Ana Carneiro, Ronei Clécio Mocellin, Maria Paula Diogo, Frédéric Fruteau de Laclos, Xavier Guchet, Catherine Larrère, Raphaël Larrère, Christine Lehman, Sacha Loeve, Alfred Nordmann, Mary Jo Nye, François Pépin, Annie Petit, Ana Simões et Pierre Teissier. -
Foucault, les pères, le sexe : autour des aveux de la chair
Philippe Büttgen, Anne Chevallier, Agustín Colombo, Ariana Sforzini
- Editions De La Sorbonne
- La Philosophie A L'oeuvre
- 17 June 2021
- 9791035106409
Les aveux de la chair, dernier volume de l'Histoire de la sexualité, fruit de près de huit ans de travail sur le christianisme ancien, est le livre auquel Foucault aura consacré le plus de temps, sans parvenir à l'achever complètement. Le détour par les Pères de l'Eglise (Tertullien, Augustin, Cassien, etc.) devait contribuer à éclairer le rapport que l'Occident entretient au corps et à ses plaisirs, au croisement de la subjectivité et de la vérité. Publiés posthumément en 2018, déjà traduits en plusieurs langues, Les aveux de la chair révèlent l'étendue des recherches conduites par Foucault sur les premiers siècles chrétiens, que les textes et les cours jusqu'ici connus laissaient à peine deviner.
Le présent ouvrage organise une rencontre inédite : les lectures "chrétiennes" de Foucault sont ici interrogées par seize historiens, philosophes et théologiens internationaux, spécialistes de cette période ainsi que de la pensée de Foucault. En quoi l'approche de Foucault renouvelle-t-elle la manière de lire les Pères? Permet-elle d'aborder autrement la question de la nouveauté apportée par le christianisme dans la culture antique ? Et comment cette nouveauté peut-elle faire sens en philosophie aujourd'hui ? Questions cruciales, non seulement pour l'histoire des idées, mais d'abord et avant tout pour la compréhension de notre actualité.
Les auteurs James Bernauer, Philippe Büttgen, Philippe Chevallier, Elizabeth A. Clark, Agustin Colombo, Frédérique Ildefonse, Laurent Lavaud, Laurence Le Bras, Paul Mattei, Bernard Meunier, Sébastien Morlet, Michel-Yves Perrin, Jean Reynard, Michel Senellart, Arianna Sforzini et Johannes Zachhuber.
-
Histoire d'une science impossible : cosmologie et épistémologie de 1917 à nos jours
Gauvain Leconte-Chevillard
- Editions De La Sorbonne
- Logique, Langage, Sciences, Philosophie
- 25 May 2023
- 9791035108519
« Au lieu d'une induction des principes théoriques à partir des phénomènes empiriques, on ne nous offre qu'une pseudo-science cosmythologique invertébrée et on nous enjoint de nous suicider pour éviter de mourir. » Herbert Dingle, 1937« L'idée d'un Univers unique, d'un Tout vraiment solidaire, correspond à une totalisation négligente, à une unification trop tôt faite, bref à une définition non systématique d'un système. » Gaston Bachelard, 1939« Ce n'est pas de la science, d'après ma conception. » Karl Popper, 1994« La bonne méthodologie scientifique ne consiste pas en un ensemble de règles abstraites dictées par des philosophes. » Leonard Susskind, 2008De quoi parlent ces scientifiques et ces philosophes en des termes aussi forts ? De la cosmologie physique, une science très particulière tant par son objet - l'Univers - que par son histoire. Elle a en effet connu, depuis un siècle, de vives controverses non seulement scientifiques mais aussi philosophiques. Comment une connaissance de la structure englobant tous les phénomènes physiques est-elle possible ? Qu'est-ce qu'une hypothèse scientifique légitime ? Une théorie doit-elle être fondée sur des observations ? Comment différencier la science de l'Univers de la métaphysique ? Ces questions, habituellement réservées aux ouvrages de philosophie, ont été débattues par les cosmologistes dans les plus prestigieuses revues scientifiques. Ce livre retrace l'histoire de ces controverses, depuis la question de l'expansion de l'Univers jusqu'à celle des univers multiples, afin de démontrer par l'exemple l'intérêt des interactions entre science et philosophie.
-
Lumières de la gauche
Stéphanie Roza
- Editions De La Sorbonne
- La Philosophie A L'oeuvre
- 24 March 2022
- 9791035106683
Le récent divorce d'une partie de la gauche avec le legs rationaliste, universaliste et progressiste des Lumières peut donner le sentiment que l'émancipation au sens moderne n'a qu'un lointain rapport avec ce qu'elle signifiait au XVIIIe siècle, voire qu'elle lui est franchement opposée. Le présent ouvrage entend revenir sur un lien historique parfois remis en question de nos jours : les cas de Babeuf, de Mary Wollstonecraft et de Toussaint Louverture rappellent que les principes fondateurs de toute perspective de transformation sociale trouvent leur source dans la Révolution française.
Les grands débats de la gauche des XIXe et XXe siècles, de la Révolution russe aux luttes d'indépendance des peuples colonisés, de Marx à Sartre et de Kropotkine à C. L. R. James, confirment le lien identitaire des plus grandes figures de la gauche avec le message libérateur du siècle des Lumières.
-
Expériences vécues du genre et de la race : une phénoménologie critique
Collectif, Marie Garrau, Mickaëlle Provost
- Editions De La Sorbonne
- Philosophies Pratiques
- 28 April 2022
- 9791035108007
Comment envisager les effets subjectifs et corporels produits par le sexisme et le racisme ? En quoi les catégories de race et de genre organisent-elles l'expérience ordinaire - y compris dans ses dimensions non réflexives, affectives ou intimes - et dans quelle mesure configurent-elles le rapport au monde, aux autres et à soi ? Quelles implications normatives et politiques sont mises au jour dès lors que les rapports de race et de genre sont envisagés, non comme des événements ponctuels dont la violence serait paroxystique, mais comme des structures de l'expérience quotidienne ou banale ?
En élucidant l'expérience vécue des rapports de race et de genre depuis le point de vue des personnes concernées, la phénoménologie critique s'affirme depuis plusieurs années comme un renouvellement radical des problématiques qui guident la philosophie politique et sociale. Elle prend appui sur les travaux fondateurs de Simone de Beauvoir et de Frantz Fanon, pour proposer une relecture du canon phénoménologique - ses modes de description, ses objets, méthodes et concepts - et envisager les déplacements que les expériences minoritaires induisent.
Elle redéfinit ainsi les outils de l'épistémologie sociale en comprenant les rapports sociaux de genre et de race au prisme des expériences qu'ils constituent : la manière dont ils configurent les corps et subjectivités, orientent le rapport au monde et aux autres ou modèlent la perception. Par un double diagnostic - la race et le genre produisent des effets réels et matériels dans l'expérience vécue, mais cette réalité n'implique aucun fondement nécessaire - la phénoménologie critique articule transformation sociale et transformation de soi en dessinant d'autres expériences politiques possibles.
Alors que la phénoménologie critique est encore peu connue en France, cet ouvrage collectif témoigne de la fécondité d'une telle approche, tout en reconnaissant la pluralité des démarches qui s'en revendiquent. Il réunit des travaux de philosophes pour interroger la transformation de la phénoménologie par la critique sociale, les dimensions politiques de l'expérience personnelle, et les possibilités de faire de l'expérience de la domination la matière même de sa transformation.
Contributions de Marion Bernard, Magali Bessone, Alexandre Féron, Camille Froidevaux-Metterie, Marie Garrau, Mona Gérardin-Laverge, Johanna Oksala, Mickaëlle Provost, Matthieu Renault ; -
Précis de philosophie de la logique et des mathématiques Tome 2 : philosophie des mathématiques
Andrew Arana, Marco Panza
- Editions De La Sorbonne
- Logique, Langage, Sciences, Philosophie
- 9 June 2022
- 9791035108021
Le second volume de ce Précis, auquel ont contribué vingt chercheurs, comble une lacune éditoriale dans la philosophie contemporaine francophone. Après une présentation exhaustive de la philosophie des mathématiques de l'Antiquité au XXe siècle, l'ouvrage traite de plusieurs questions cruciales : la confrontation de la théorie des ensembles et de la théorie des catégories comme cadre fondationnel pour les mathématiques, le constructivisme mathématique, l'analyse de la calculabilité et le dilemme de Benacerraf. Ce volume interroge également la philosophie de la pratique mathématique à travers les notions d'idéaux de preuve (en particulier l'explicativité et la pureté) et de preuves informelles, et l'usage d'artefacts visuels dans l'argumentation. Enfin, il explore l'applicabilité des mathématiques et le rôle de la probabilité.
Il s'adresse à la fois aux philosophes et aux étudiants de philosophie intéressés par les mathématiques, et aux mathématiciens et scientifiques qui souhaitent porter un regard philosophique sur leur discipline.
Le premier volume, consacré à la philosophie de la logique, est dirigé par Francesca Poggiolesi et Pierre Wagner. Le projet commun est d'offrir une introduction riche, pédagogique et claire aux principaux débats contemporains de philosophie des mathématiques et de la logique.
Ont contribué à ce volume :
Andrew Arana, Mark van Atten, Hourya Benis-Sinaceur, Mirna Džamonja, Maria Carla Galavotti, Sébastien Gandon, Guido Gherardi, Valeria Giardino, Yacin Hamami, Gerhard Heinzmann, Sébastien Maronne, Jean-Pierre Marquis, Daniele Molinini, Marco Panza, Fabrice Pataut, Frédéric Patras, Maël Pégny, David Rabouin, Andrea Sereni et Jean-Jacques Szczeciniarz. -
L'amibe et la machine : Raymond Ruyer, philosophe de la vie
Bertrand Vaillant
- Editions De La Sorbonne
- Philosophie
- 25 January 2024
- 9791035109103
« Le "je" de l'homme que je suis, centre d'activités sensées, peut-il s'isoler, se poser dans le vide, enfant trouvé métaphysique ? » Assurément non, pour le philosophe Raymond Ruyer (1902-1987) : la conscience humaine ne saurait être comprise que comme un cas particulier de l'activité commune à tous les vivants, voire à tout être véritable. Pour Ruyer, toutes les explications mécanistes de l'émergence de la conscience à partir d'une matière inerte ont échoué, il est donc temps de rompre tant avec le dualisme qu'avec le matérialisme mécaniste, pour repenser ensemble et radicalement la conscience, la vie et la matière. Au milieu du XXe siècle, il élabore ainsi une philosophie panpsychiste et finaliste qui fait de la conscience « l'étoffe même du monde ». S'appuyant sur une connaissance solide des sciences de son temps, de l'embryologie à la cybernétique, il s'efforce de montrer que cette version renouvelée du finalisme, inscrite dans la filiation de Leibniz, Schopenhauer, Bergson ou encore Whitehead, correspond bien mieux que le mécanisme à notre connaissance de la vie. Ce faisant, il développe une pensée originale, à l'audace métaphysique certaine, dont les intuitions donnent à voir ce que l'attention au vivant fait aux catégories classiques de la philosophie, et combien elle nous force à les refonder. Ce livre se penche sur les méthodes, les sources et les arguments de la théorie ruyérienne du vivant. Il s'efforce de mettre en évidence ses forces et ses faiblesses, voire ses dangers, quand elle prétend appliquer la « psycho-biologie » à des questions morales, sociales et politiques.
-
Adam, la nature humaine, avant et après : épistémologie de la chute
Briguglia
- Editions De La Sorbonne
- Philosophie
- 23 June 2016
- 9782859449582
Que se serait-il passé si Adam n'avait pas péché? Le récit de la Chute ne raconte pas seulement comment le premier homme et la première femme ont désobéi et ont été chassés du jardin de l'Éden. C'est aussi un instrument formidable pour penser philosophiquement la nature humaine, ses potentialités et ses limites, pour dessiner les différents plans d'une anthropologie complexe et diversifiée. La rupture du péché originel, qui instaure un Avant et un Après de la nature humaine, a représenté un défi intellectuel, une provocation pour la philosophie que la pensée médiévale - et moderne - a voulu recueillir et affronter. Cette nécessité s'est faite d'autant plus pressante que d'autres modèles anthropologiques devenaient disponibles, au premier rang desquels le modèle aristotélicien, où l'idée d'une rupture dans l'histoire humaine ou d'une naturalité scindée n'avait pas sa place.
Les réflexions sur la Chute ont donné lieu à des débats importants sur le langage, la liberté et le mal, le bonheur, les passions, le corps, la vie et le pouvoir politique, le droit, le travail, qui sont l'objet des chapitres de ce livre.
Prises ainsi dans leur dimension anthropologique, ces questions autour de la Chute deviennent un véritable modèle épistémologique pour penser la naturalité de l'homme et son histoire, en termes de dégradation ou de progrès, modèle qui dépasse l'époque médiévale et rejoint des questionnements que l'on retrouve notamment à l'âge classique. -
Liberté, un mot spécieux
Nestor Capdevila
- Editions De La Sorbonne
- La Philosophie A L'oeuvre
- 30 January 2020
- 9791035105181
Hobbes nous dit que le mot "liberté" est spécieux.
Il existe de fait un contraste frappant entre la plénitude que peut donner l'énonciation du mot, comme dans le célèbre poème d'Eluard, et le sentiment de vide provoqué par la désolante diversité des usages concrets, parfois ouvertement contradictoires. Tôt ou tard, la réflexion bute sur la polarité de la liberté comme affirmation de l'ordre censé nous protéger de la licence, de l'anarchie ou du nihilisme, c'est-à-dire de la "fausse" liberté, ou comme négation de l'ordre dont les contraintes sont suspectées d'être oppressives et incompatibles avec la "vraie" liberté.
Les contradictions entre les conceptions de l'ordre associées à la liberté donnent une justification à la conception de la liberté comme négation. Mais celle-ci est également difficile à tenir car elle risque de nier son objet en basculant dans la licence illimitée. Le conflit entre la liberté comme affirmation et la liberté comme négation n'est pas un défaut du concept. Il faut plutôt dire : la liberté est l'un des concepts qui servent à penser la production historique d'objets par l'activité collective et conflictuelle des hommes. L'oscillation entre ces deux pôles, qui peut être embarrassante au point d'inciter à n'en plus parler, montre que de tels concepts ont une structure ludique, au sens de ce qui fait l'intérêt de jeux intellectuels aussi futiles que les échecs.
Ce livre peut se lire comme une introduction au jeu conceptuel de la liberté.
-
Regards contemporains sur la philosophie moderne : lectures et réceptions
Eric Marquer, Paul Rateau
- Editions De La Sorbonne
- La Philosophie A L'oeuvre
- 11 August 2022
- 9791035108106
Tout en proposant une lecture critique de la modernité, les philosophes contemporains ont souvent nourri un dialogue serré avec les philosophes du Grand Siècle. Ce retour critique vers le siècle de la raison et du calcul a en réalité contribué à dessiner les contours d'une époque qui nous apparaît comme étrangement familière. Qu'il s'agisse des sciences humaines ou des sciences cognitives, cette période décisive de l'histoire de l'Europe, que Foucault désignait volontiers comme le « moment cartésien », n'apparaît pas seulement comme un moment de rupture, mais également comme une révolution dans l'ordre du savoir dont les échos et les effets sont encore perceptibles dans les débats contemporains sur les rapports entre l'âme et le corps, les mondes possibles, les fondements du droit et le pouvoir symbolique, ou encore l'usage de la notion de finalisme en biologie. Qu'il s'agisse de Schlick, Duhem et Lewis, de Heidegger, Horkheimer, Sartre et Deleuze, ou bien de Lacan, Bourdieu et Villey, les contemporains ont souvent cherché chez les modernes une source d'inspiration, un modèle à imiter et à réactiver, ou bien une figure à dépasser, à réfuter et à subvertir. Descartes, mais aussi Hobbes, Pascal, Leibniz, Spinoza ou Locke, apparaissent ainsi comme nos contemporains, c'est-à-dire comme des penseurs dont la philosophie est, dans notre présent, encore à l'oeuvre.
-
Le projet démocratique ; une approche pragmatiste
Roberto Frega
- Editions De La Sorbonne
- Philosophie
- 27 February 2020
- 9791035105259
Ce livre développe une théorie sociale de la démocratie. Il le fait en s'appuyant sur la tradition philosophique du pragmatisme américain, intégrée par la théorie critique et le tocquevilleanisme. Il se propose de montrer que la théorie démocratique contemporaine a largement négligé un aspect essentiel de son concept clé, à savoir celui de la dimension sociale qui constituent la démocratie en tant que forme de société. Une forme de société qui se fonde sur une ontologie sociale complexe, faite d'habitudes, schèmes d'interaction, et formes d'organisation qui lui sont propres et qui, seules, donnent tout son sens à la démocratie en tant que régime politique.
Pour ce faire, le livre défend l'idée que le concept de démocratie doit être entendu comme l'un des concepts majeurs de la théorie normative, et non seulement de la théorie du gouvernement, comme un concept qui vise à décrire un état désirable des rapports entre hommes et femmes, en tant que citoyens, mais aussi en tant qu'individus participant à la vie sociale dans ses institutions principales: le lieu de travail, la famille, l'espace public. Ainsi comprise, une théorie sociale de la démocratie met l'accent sur les conditions normatives qui favoriseront la démocratisation des marchés, des entreprises, des associations, des églises, des bureaucraties et d'autres institutions sociales. Ce faisant, ce livre nous aide à mieux comprendre la signification, la portée et l'étendue de ce projet démocratique qui définit le noyau de la vision émancipatrice qui caractérise le monde moderne: un projet qui se propose d'instaurer une société fondée sur le principe de coopération entre individus libres et égaux. L'idée de démocratie, dès lors, n'acquiert sa signification politique que par rapport à cette vision primordiale d'une forme de société qui n'a pas d'équivalent dans toute l'histoire humaine.
-
Niklas Luhmann : une théorie générale de la société
Collectif
- Editions De La Sorbonne
- Philosophies Pratiques
- 25 May 2023
- 9791035108588
Niklas Luhmann, sociologue majeur du XXe siècle, défie la sociologie et la philosophie occidentales modernes en élaborant un projet d'ampleur : constituer une théorie générale de la société.
Donnant repères et clés de compréhension pour mieux situer Luhmann au sein des sciences sociales et de la philosophie, et en particulier de la philosophie du droit, les textes réunis dans ce volume montrent comment sa pensée, réputée « inclassable », s'inscrit bien pourtant dans les champs de recherche de ces disciplines. Luhmann prend parti dans les débats théoriques qui les animent et s'inspire, tout en s'en démarquant, d'autres courants des sciences sociales et de la philosophie.Luhmann sociologue, Luhmann juriste, Luhmann philosophe du présent : tels sont les trois angles d'attaque choisis. La discussion que ce dernier entretient avec les fondateurs des sciences sociales - Émile Durkheim (grâce à une traduction inédite de l'introduction de Luhmann à la première édition allemande de De la division du travail social), Max Weber et Georg Simmel - est ici restituée et analysée. En s'intéressant ensuite à la position de Luhmann sur la théorie juridique elle-même, sur les droits, sur la justice ou encore sur la question de l'indétermination en droit, c'est toute l'actualité de la théorie du droit du penseur qui est soulignée. Lecteurs et lectrices, enfin, découvriront des questions philosophiques contemporaines majeures traitées par le théoricien social tout au long de son oeuvre : l'idée d'une société mondiale, le rapport entre société et nature, la possibilité - ou l'impossibilité - de mener une critique sociale. -
Trouble dans la matière ; pour une épistémologie matérialiste du sexe
Audrey Benoit
- Editions De La Sorbonne
- Philosophies Pratiques
- 21 November 2019
- 9791035103354
La différence sexuelle de l'homme et de la femme est-elle un simple fait physiologique, ou bien également un effet des normes sociales ? En 1990, dans Trouble dans le genre, Judith Butler soutient que la catégorie de "sexe" ne se contente pas de décrire une différence naturelle entre l'homme et la femme, mais contribue à la produire, par la répétition des normes du genre dans les discours et les pratiques sociales. Pour déconstruire ces catégories naturalisantes ("homme" et "femme"), Butler inscrit sa critique du sexisme dans une critique plus globale de l'hétérosexisme, c'est-à-dire de l'injonction sociale à l'hétérosexualité. Trouble dans la matière s'ouvre sur le contexte polémique de la réception de Judith Butler en France, dans les cercles où l'on reproche aux études de genre de semer le trouble dans la lutte des classes. En mettant au jour la dimension matérialiste de la thèse butlerienne de la construction discursive du sexe, l'ouvrage interroge en retour la fécondité de son analyse du pouvoir des mots pour la critique sociale d'inspiration marxiste.
En explorant la postérité singulière de Marx, d'Althusser à Foucault, au prisme de l'épistémologie de Canguilhem, Audrey Benoit fait de la construction discursive du "sexe" le point de départ d'une réflexion générale sur la production de la réalité sociale par les discours qui prétendent la décrire. Elle propose ainsi des éléments pour une épistémologie matérialiste qui considère le pouvoir du discours de produire et de transformer la réalité sociale.
-
Albert Camus, de la transfiguration : pour une expérimentation vitale de l'immanence
Laurent Bove
- Editions De La Sorbonne
- La Philosophie A L'oeuvre
- 4 June 2014
- 9782859447854
Lire Camus au-delà de la « philosophie de l'absurde » et de l'image sartrienne d'un « moraliste » tourné contre l'histoire, c'est le projet de cet ouvrage qui revisite l'oeuvre - des premiers textes, L'Envers et l'Endroit et Noces (écrits entre 1935-1937), au dernier grand « récit » d'Albert Camus, La Chute (publié en1956) - en éclairant les soubassements immanentistes de ces écrits et leur critique radicale de la modernité. Le fil d'Ariane de l'ouvrage est une philosophie du corps déchiffrée à travers le style de vie de Meursault dans L'Étranger et les peintures de Giotto et du Christ de Piero della Francesca que Camus admire. La seconde partie de l'ouvrage déchiffre la philosophie de la résistance active - à l'oeuvre dans les écrits de l'après-guerre jusqu'à L'Homme révolté (1951) - et sa pensée de la « vertu vivante » constituante, dans la révolte, d'un être-éthique libre de toute "moraline ". Par-delà Alexandre Kojève, Camus propose une nouvelle conception de l'anthropogenèse qui, contre son temps, et pour un temps à venir, trace la voie d'une pensée de la transformation sociale-historique (celle de la « révolution révoltée ») émancipée de la dialectique comme de toute philosophie de l'histoire : au-delà du nihilisme.
-
L'épistémologie historique ; histoire et methodes
Collectif
- Editions De La Sorbonne
- Philosophie
- 3 October 2019
- 9791035103279
Qu'est-ce que l'épistémologie historique? À cette question ce volume répond en esquissant le portrait d'un Janus bifrons, dont l'une des faces est tournée vers le style français traditionnel en histoire des sciences et l'autre vers les avancées épistémologiques anglo-saxonnes les plus contemporaines. Quels sont les échanges, les continuités et décalages, les convergences et divergences entre des philosophes ou historiens des sciences aussi divers que Gaston Bachelard, Georges Canguilhem, Michel Foucault, Ian Hacking, Hans- Jorg Rheinberger, Peter Galison ou Lorraine Daston? De même que l'on peut distinguer différentes époques et versions de l'épistémologie historique et de l'historical epistemology, de même les méthodes mobilisées dans des contextes scientifiques particuliers sont très diverses.
Ce volume vise à réfléchir plus avant, à partir de l'étude de cas précis, sur les modalités selon lesquelles des objets et des concepts émergent historiquement à l'intérieur des diverses sciences. Les objets mathématiques ont-ils une histoire? Comment des sujets humains sont-ils devenus les objets d'une science de l'observation? Le traitement statistique des données est-il la seule issue possible pour les sciences médicales? En donnant ces exemples, parmi d'autres, des possibilités d'interactions entre sciences, philosophie et histoire, ce volume veut montrer que l'épistémologie historique n'est pas un livre de recettes méthodologiques, mais bien plutôt un champ de questionnement ouvert: la flexibilité de l'épistémologie historique lui permet de répondre à bon nombre des défis posés par la philosophie des sciences contemporaine.
Ont collaboré à cet ouvrage:Audrey Benoit, Nicola Bertoldi, Jean-François Braunstein, Mathieu Corteel, François Delaporte, Juan Luis Gastaldi, Martin Herrnstadt, Gerardo lenna, Laurent Loison, Fiorenza Lupi, Ivan Moya Diez, Eugenio Petrovich, Sandra Pravica, Daniel R. Rodri- guez-Navas, Laurens Schlicht, Jonathan Sholl, Samuel Talcott, Ferhat Taylan, Matteo Vagelli, Gabriele Vissio -
Étonnant destin que celui du performatif : tout juste après avoir inventé ce concept dans les années 1950, le philosophe du langage ordinaire John L. Austin en affirmait le caractère trivial et superficiel. Et pourtant, un demi-siècle plus tard, le performatif connaît un essor considérable dans le champ philosophique comme dans l'ensemble des sciences humaines et sociales, depuis la théorie de la littérature jusqu'aux Gender et Visual Studies, en passant par les études de communication ou l'épistémologie de l'économie.
Ce volume vise à clarifier les enjeux théoriques de cette dissémination conceptuelle. Comment le performatif est-il mobilisé par les chercheurs de ces différentes disciplines ? Quelles ressources y trouvent-ils ? Quelles réappropriations en font-ils ? Ce sont de telles questions que les contributions réunies dans cet ouvrage prennent en charge, par un travail précis d'explicitation des divers sens et usages du « performatif », qu'ils soient fidèles à la lettre austinienne ou qu'ils s'en départissent, afin de montrer ce qui les distingue, et leurs possibles points de convergence.
Contributions de :
Bruno Ambroise, Valérie Aucouturier, Sémir Badir, Anna Caterina Dalmasso, Mauricio Garcia Peñafiel, Anaïs Jomat, Quentin Landenne, Daniele Lorenzini, Claire Lozier, Martin Mees, Isabelle Ost, Jeanne-Marie Roux, Arnaud Timmermans. -
Le progrès des connaissances et la conduite de la vie (XVIIe-XVIIIe siècles)
Collectif
- Editions De La Sorbonne
- La Philosophie A L'oeuvre
- 29 February 2024
- 9791035109202
La plupart des philosophes des XVIIe et XVIIIe siècles discutent l'idée que le progrès des connaissances puisse avoir des effets sur la conduite de la vie. Doit-on penser que le développement des savoirs favorise nécessairement l'accès des hommes à la sagesse, ou bien faut-il en douter ? Les différentes contributions de l'ouvrage s'efforcent de répondre à cette question. Si ce sont le progrès des connaissances et la quête de nouveaux savoirs qui caractérisent la modernité, pourquoi ne pas se demander comment les philosophies morales des XVIIe et XVIIIe siècles intègrent ou, au contraire, résistent à ces bouleversements ?
Contributions deThibault Barrier, Christian Bonnet, Iris Douzant, Kyriakos Fytakis, Marion Gouget, Louis Guerpillon, Éric Marquer, Jordan Messerlé, Paul Rateau, Clément Raymond, Louis Rouquayrol, Anne Texier et Mélanie Zappulla. -
Thomas Hobbes et l'histoire : système et récits à l'âge classique
Nicolas Dubos
- Editions De La Sorbonne
- La Philosophie A L'oeuvre
- 27 March 2014
- 9782859447748
Alors que son intérêt pour l'histoire, sacrée et profane, a fait l'objet de nombreuses analyses, aucune étude générale sur l'idée d'histoire dans l'oeuvre de Hobbes n'avait encore été menée. C'est une telle étude que se propose ce livre en partant de ce qui, chez Hobbes, se présente comme un « problème de l'histoire » : comment une pensée du droit naturel, qui, en son point de départ emblématique (l'état de nature), exclut la connaissance du fait, manifeste-t-elle, en réalité, un souci profond de l'histoire et de l'historicité de l'homme ?
-
L'éthique de la vie chez Hans Jonas actes du colloque international...
Collectif, Catherine Larrère, Eric Pommier
- Editions De La Sorbonne
- La Philosophie A L'oeuvre
- 20 June 2013
- 9782859447441
Les actes de ce colloque international sont une contribution importante à l'application de la philosophie de la vie de Hans Jonas aux problèmes éthiques dans le domaine des biotechnologies et de l'environnement. L'ensemble de ce volume est construit autour de trois grands thèmes : l'éthique jonassienne de la vie ; le statut de la responsabilité pour les générations futures dans la pensée de Jonas ; la mise au travail de la pensée jonassienne dans des débats d'éthique appliquée.
La présentation permet d'allier des points de philosophie fondamentale (éthique de la discussion/éthique de la responsabilité, approche transcendantale/ontologique) vers des problèmes d'éthique appliquée (naissance, mort, modifications biotechnologiques...), en passant par une confrontation entre les grands auteurs contemporains de Jonas (Appel, Heidegger, Arendt...).
-
De l'animal-machine à l'âme des machines : querelles biomécaniques de l'âme (XVII-XXI siècle)
Jean-luc Guichet
- Editions De La Sorbonne
- Philosophie
- 2 September 2010
- 9782859446383
Philosophes, historiens, littéraires, scientifiques examinent dans cet ouvrage les enjeux, passés et actuels, de la " querelle de l'âme des bêtes ", vive controverse qui passionna les philosophes de la seconde moitié du XVIIe siècle à la première moitié du XVIIIe siècle.
Au coeur de la querelle, l'animal-machine cartésien. Descartes porte à son paroxysme la différence entre l'homme et les bêtes et soumet deux propositions radicalement opposées : il faut soit prêter aux bêtes une âme et donc des capacités qui, en droit, égalent celle de l'homme, soit leur refuser toute âme. Il brise ainsi la continuité hiérarchique établie depuis l'Antiquité entre l'homme et l'animal qui, tout en installant le premier dans une supériorité de droit sur le second, le retenait en même temps dans un lien d'appartenance commune à un univers ordonné et finalisé.
L'ouvrage explore les multiples développements de la querelle après la mort de Descartes, jusqu'aux Lumières et au XIXe siècle, et en dégage les motifs profonds. Loin d'être inconsistante, cette querelle possède un noyau philosophique véritable qui, au-delà des bêtes, la montre comme une querelle des hommes entre eux, opposant une nouvelle conception à une ancienne : une définition et une mise en question de l'homme, de la raison, des rapports de l'âme et du corps...
Certes, cette querelle de l'âme des bêtes apparaît aujourd'hui largement caduque, entraînée dans le déclin de la notion d'âme dont elle était foncièrement solidaire et dont elle a sans doute représenté une forme historique de résistance. Cependant, elle trouve peut-être son véritable prolongement actuel - plutôt que dans le champ de la question de l'animal où l'aspect éthologique des performances et celui éthique des droits l'ont globalement supplantée - dans les débats autour des machines de nouvelle génération, porteuses d'ambiguïtés tout aussi troublantes et chargées de décisives interrogations pour l'homme qui les crée et s'y réfléchit.
-
De la certitude volontaire : débats nominalistes sur la foi à la fin du Moyen Âge
Christophe Grellard
- Editions De La Sorbonne
- La Philosophie A L'oeuvre
- 17 April 2014
- 9782859447779
Peut-on décider de croire à la vérité d'une proposition, sans motifs, ou du moins sans motifs rationnels apparents ? Un tel acte d'adhésion peut-il procéder de la seule volonté, à l'exclusion de toute autre forme de détermination ? Ces questions sont récurrentes dans l'histoire de la philosophie. Elles ne sont pas étrangères, loin s'en faut, à la philosophie médiévale : les philosophes et théologiens d'alors, dans l'horizon de la réflexion sur le statut de la foi chrétienne, ont été amenés à examiner les modalités psychologiques de l'adhésion au dogme défendu par l'Église. Parmi ces théologiens, il en est un que l'historiographie a fréquemment présenté comme un partisan radical du volontarisme : Guillaume d'Ockham (1285-1347). Ce dernier étant, de surcroît, nominaliste, il était tentant de lier volontarisme et nominalisme, et de rapprocher le nominalisme des crises intellectuelles du Moyen Âge tardif. L'ambition de la présente étude est de reprendre à nouveaux frais cette question, en se focalisant d'abord sur un argument de Guillaume d'Ockham en faveur d'un fondement volontaire de la foi, et sa critique par le dominicain Robert Holcot († 1349). L'enjeu du débat semble davantage concerner la portée de la naturalisation des états mentaux défendue par la plupart des nominalistes. Face à cette alternative, les théologiens nominalistes postérieurs, de Pierre d'Ailly (1351-1420) à Jean Mair (1467-1550), vont chercher une voie moyenne entre volontarisme et naturalisme, et revenir à des positions plus classiques, refermant en quelque sorte cette parenthèse naturaliste. Pourtant, ce dont témoignent de façon symptomatique ces débats, c'est du renforcement de l'approche purement interne de la foi, de l'importance accordée à la conviction intime, à l'intention pure. À ce titre, ils accompagnent indubitablement les mutations de la religion chrétienne à la fin du Moyen Âge.