Sylvain Tesson est né en 1972. Aventurier et écrivain, président de la Guilde européenne du Raid, il est l'auteur de nombreux essais et récits de voyage, dont L'axe du loup . Son recueil de nouvelles Une vie à coucher dehors , s'inspirant de ses pérégrinations, reportages et documentaires, a reçu le prix Goncourt de la nouvelle 2009. Dans les forêts de Sibérie a été couronné par le prix Médicis essai 2011 et Berezina par le prix des Hussards 2015 et le prix de la page 112.
2014. "L'année avait été rude. Je m'étais cassé la gueule d'un toit où je faisais le pitre. J'étais tombé du rebord de la nuit, m'étais écrasé sur la Terre. Il avait suffit de huit mètres pour me briser les côtes, les vertèbres, le crâne. J'étais tombé sur un tas d'os. Je regretterais longtemps cette chute parce que je disposais jusqu'alors d'une machine physique qui m'autorisait à vivre en surchauffe. Pour moi, une noble existence ressemblait aux écrans de contrôle des camions sibériens : tous les voyants d'alerte sont au rouge mais la machine taille sa route. La grande santé ? Elle menait au désastre, j'avais pris cinquante ans en dix mètres.
Corseté dans ce lit étroit, je m'étais dit à voix presque haute : Si je m'en sors, je traverse la France à pieds. Je m'étais vu sur les chemins de pierre ! Je voulais m'en aller par les chemins cachés, flanqués de haies, par les sous-bois de ronces et les pistes à ornières reliant les villages abandonnés. Il existait encore une géographie de traverse pour peu que l'on lise les cartes, que l'on accepte le détour et force les passages. Loin des routes, il existait une France ombreuse protégée du vacarme, épargnée par l'aménagement qui est la pollution du mystère. Une campagne du silence, du sorbier et de la chouette effraie...
Parole tenue. Pour peu que l'on veuille regarder et prendre le temps, il existe des sentiers qui ne sont pas, ou plus, fréquentés et qui permettent de voir la France comme une terre nouvelle et inconnue." Terroir, aventure, superbe écriture... tout y est !
Trois femmes, trois vies, trois continents. Une même soif de liberté.
Inde. Smita est une Intouchable. Elle rêve de voir sa fille échapper à sa condition misérable et entrer à l'école.
Sicile. Giulia travaille dans l'atelier de son père. Lorsqu'il est victime d'un accident, elle découvre que l'entreprise familiale est ruinée.
Canada. Sarah, avocate réputée, va être promue à la tête de son cabinet quand elle apprend qu'elle est gravement malade.
Liées sans le savoir par ce qu'elles ont de plus intime et de plus singulier, Smita, Giulia et Sarah refusent le sort qui leur est destiné et décident de se battre. Vibrantes d'humanité, leurs histoires tissent une tresse d'espoir et de solidarité.
Syrie. Un vieil homme rame à bord d'une barque, seul au milieu d'une immense étendue d'eau. En dessous de lui, sa maison d'enfance, engloutie par le lac el-Assad, né de la construction du barrage de Tabqa, en 1973. Fermant les yeux sur la guerre qui gronde, muni d'un masque et d'un tuba, il plonge - et c'est sa vie entière qu'il revoit, ses enfants au temps où ils n'étaient pas encore partis se battre, Sarah, sa femme folle amoureuse de poésie, la prison, son premier amour, sa soif de liberté.
"Tesson ! Je poursuis une bête depuis six ans, dit Munier. Elle se cache sur les plateaux du Tibet. J'y retourne cet hiver, je t'emmène.
- Qui est-ce ?
- La panthère des neiges. Une ombre magique !
- Je pensais qu'elle avait disparu, dis-je.
- C'est ce qu'elle fait croire".
En 2018, Sylvain Tesson est invité par le photographe animalier Vincent Munier à observer aux confins du Tibet les derniers spécimens de la panthère des neiges. Ces animaux discrets et très craintifs vivent sur un gigantesque plateau culminant à 5 000 m d'altitude, le Changtang. Situé au Tibet septentrional et occidental, il s'étend sur environ 1 600 km, du Ladakh à la province du Qinghai, et il est habité par les nomades Changpas.
L'équipe atterrit à Pékin, puis prend la route à bord d'un 4X4 en direction du Tibet. Au fil des jours le convoi s'achemine vers des panoramas de plus en plus grandioses et déserts : là où la population recule, la faune avance et se déploie, protégée des effets nocifs de la civilisation.
Sylvain Tesson décrit une sorte de savane africaine qui serait perchée à 4 000 mètres d'altitude, où l'on croise des troupeaux d'antilopes, des chèvres bleues, des hordes de yacks qui traversent de vastes étendues herbeuses où s'élèvent des dunes.
L'équipe s'enfonce toujours plus loin, se hissant à des hauteurs qui dépassent largement ce que nous connaissons en Europe. À 5 000 m d'altitude s'ouvre le domaine de la panthère des neiges. Dans ce sanctuaire naturel totalement inhospitalier pour l'homme, le félin a trouvé les moyens de sa survie et de sa tranquillité. Les conditions d'observation deviennent très difficiles, il faut parfois rester immobile pendant trente heures consécutives par -30° C pour apercevoir quelques minutes le passage majestueux de l'animal...
Sylvain Tesson entrecroise habilement le récit d'une aventure exceptionnelle aux confins du Tibet avec des réflexions d'une pertinence remarquable sur les conséquences désastreuses de l'activité humaine envers le règne animal. À travers l'exemple de la panthère des neiges, l'auteur s'interroge sur la morphologie d'un monde où toutes les espèces viendraient à se raréfier puis à s'éteindre. Il nous entraîne dans cette aventure singulière où l'on s'intéresse autant à l'art de l'affût animalier qu'à la spiritualité asiatique.
" Tout en guettant dans le froid tibétain la mythique panthère des neiges comme d'autres attendent Godot, l'aventurier laisse courir sa plume, peuplant le silence de souvenirs et de réflexions souriantes. " Étienne de Montety, Le Figaro.
Si ce livre vous a plu nous vous conseillons de découvrir " Asie fantôme - Le pays du tigre " de Ferdynand Ossendowski.
Voyageur et écrivain, Sylvain Tesson partage sa vie entre expéditions au long cours, écriture et réalisation de documentaires d'aventure.
Avec mon ami le guide de haute montagne Daniel du Lac, je suis parti de Menton au bord de la Méditerranée pour traverser les Alpes à ski, jusqu'à Trieste, en passant par l'Italie, la Suisse, l'Autriche et la Slovénie. De 2018 à 2021, à la fin de l'hiver, nous nous élevions dans la neige. Le ciel était vierge, le monde sans contours, seul l'effort décomptait les jours. Je croyais m'aventurer dans la beauté, je me diluais dans une substance. Dans le Blanc tout s'annule - espoirs et regrets. Pourquoi ai-je tant aimé errer dans la pureté ?S.T.
"La rivière à l'envers - Tomek" est le premier tome de deux (suite : La rivière à l'envers - Hannah) À 13 ans, Tomek tient tout seul l'épicerie de ses parents et se fait fort, par défi, de proposer tout ce que l'on cherche, tout le nécessaire, enfin, presque... C'est alors qu'Hannah vient au magasin acheter de l'eau de la rivière Qjar, celle qui coule à l'envers. Tomek ignorait ce qu'était cette eau?; la jeune fille le lui apprend?: «?C'est l'eau qui empêche de mourir, vous ne le saviez pas???» Hélas le jeune garçon n'a pas cela en stock. Intrigué et tombé sous le charme, Tomek part en quête de cette eau, traverse des mondes extraordinaires et vit des aventures incroyables.
L'écriture de Jean-Claude Mourlevat est limpide, belle, simple et nous touche.
Régulièrement étudié à l'école, adapté au théâtre, "La rivière à l'envers" est un classique de la littérature jeunesse dans la catégorie 9-12 ans mais pourra également enchanter tous les publics de 9 à 99 ans !
Cette histoire, qui se passe en un temps où ni les jeux télévisés, ni les grandes surfaces, ni même les téléphones portables n'existaient, a reçu le Prix des Incorruptibles 2002.
De 10 à 90 ans !
A douze ans Michael embarque avec ses parents sur un voilier pour faire le tour du monde. Une nuit, alors qu'il est de quart, il tombe du bateau avec sa chienne Stella. Accroché à son ballon de foot il résiste le plus longtemps possible mais finit par s'évanouir... Pour se réveiller échoué sur une île du Pacifique ! Seul avec Stella, comment survivre ? Presque au bord de l'épuisement, Michael trouve un matin de la nourriture et de l'eau douce qu'une main inconnue a déposées à ses côtés.
Après le drame qui a fait basculer sa vie, Léna décide de tout quitter. Elle entreprend un voyage en Inde, au bord du Golfe du Bengale, pour tenter de se reconstruire. Hantée par les fantômes du passé, elle ne connait de répit qu'à l'aube, lorsqu'elle descend nager dans l'océan indien. Sur la plage encore déserte, elle aperçoit chaque matin une petite fille, seule, qui joue au cerf-volant.
Un jour, emportée par le courant, Léna manque de se noyer. La voyant sombrer, la fillette donne l'alerte. Léna est miraculeusement secourue par la Red Brigade, un groupe d'autodéfense féminine, qui s'entraînait tout près.
Léna veut remercier l'enfant. Elle découvre que la petite travaille sans relâche dans le restaurant d'un cousin, qui l'a recueillie et l'exploite. Elle n'a jamais été à l'école et s'est murée dans un mutisme complet. Que cache donc son silence ? Et quelle est son histoire ? ...
Aidée de Preeti, la jeune cheffe de brigade au caractère explosif, Léna va tenter de percer son secret. Jadis enseignante, elle se met en tête de lui apprendre à lire et à écrire. Au coeur de ce monde dont elle ignore tout, commence alors une incroyable aventure où se mêlent l'espoir et la colère, la volonté face aux traditions, et le rêve de changer la vie par l'éducation...
La rencontre inoubliable et réparatrice entre une femme, une jeune fille et une enfant au milieu d'une Inde tourmentée.
La cour est vide. La maison est fermée. Claire sait où est la clef, sous une ardoise, derrière l'érable, mais elle n'entre pas dans la maison. Elle n'entrera plus. Elle serait venue même sous la pluie, même si l'après-midi avait été battue de vent froid et mouillé comme c'est parfois le cas aux approches de la Toussaint, mais elle a de la chance?; elle pense exactement ça, qu'elle a de la chance avec la lumière d'octobre, la cour de la maison, l'érable, la balançoire, et le feulement de la Santoire qui monte jusqu'à elle dans l'air chaud et bleu. Années 1960. Isabelle, Claire et Gilles vivent dans la vallée de la Santoire, avec la mère et le père. La ferme est isolée...
Un hymne à la nature, un hymne de six mois, en pleine forêt, au bord du lac Baïkal. Beaucoup ont révé de le faire sans jamais décider de le réaliser. Les paysages, le temps qui passe, l'humour souvent. une formidable exploration de soi et des humains bien qu'il n'y en ait que très peu au cours de ce récit :
« Assez tôt, j'ai compris que je n'allais pas pouvoir faire grand-chose pour changer le monde. Je me suis alors promis de m'installer quelque temps, seul, dans une cabane. Dans les forêts de Sibérie.
J'ai acquis une isba de bois, loin de tout, sur les bords du lac Baïkal.
Là, pendant six mois, à cinq jours de marche du premier village, perdu dans une nature démesurée, j'ai tâché d'être heureux.
Je crois y être parvenu.
Deux chiens, un poêle à bois, une fenêtre ouverte sur un lac suffisent à la vie.
Et si la liberté consistait à posséder le temps ?
Et si le bonheur revenait à disposer de solitude, d'espace et de silence - toutes choses dont manqueront les générations futures ?
Tant qu'il y aura des cabanes au fond des bois, rien ne sera tout à fait perdu. » Prix Médicis Essai 2011
Tokyo, 1938. Quatre musiciens amateurs passionnés de musique classique occidentale se réunissent régulièrement au Centre culturel pour répéter. Autour du Japonais Yu, professeur d'anglais, trois étudiants chinois, Yanfen, Cheng et Kang, restés au Japon, malgré la guerre dans laquelle la politique expansionniste de l'Empire est en train de plonger l'Asie. Un jour, la répétition est brutalement interrompue par l'irruption de soldats. Le violon de Yu est brisé par un militaire, le quatuor sino-japonais est embarqué, soupçonné de comploter contre le pays. Dissimulé dans une armoire, Rei, le fils de Yu, onze ans, a assisté à la scène. Il ne reverra jamais plus son père... L'enfant échappe à la violence des militaires grâce au lieutenant Kurokami qui, loin de le dénoncer lorsqu'il le découvre dans sa cachette, lui confie le violon détruit. Cet événement constitue pour Rei la blessure première qui marquera toute sa vie... Dans ce roman au charme délicat, Akira Mizubayashi explore la question du souvenir, du déracinement et du deuil impossible. On y retrouve les thèmes chers à l'auteur d'Une langue venue d'ailleurs : la littérature et la musique, deux formes de l'art qui, s'approfondissant au fil du temps jusqu'à devenir la matière même de la vie, défient la mort.
André fut élevé au milieu de ses cousines par son oncle et sa tante dans une maison chaleureuse ; chaque été sa mère descendait de Paris, femme élégante échouée dans la campagne pour quelques semaines. Il fut un enfant soleil, un bonheur à vivre et plus tard un héros de la guerre mais de son père, personne ne parlait. Jusqu'au jour de son mariage : sa mère confie l'identité du père à sa belle-fille qui lui rapportera le propos à son époux. Une faille s'ouvre alors dans le socle de son existence, un manque à combler, le secret du père. Et quelle sorte de force faut-il pour affronter sa propre histoire ?
À 40 ans, Solène, qui a tout sacrifié à sa carrière d'avocate, s'effondre dans une sévère dépression. Pour l'aider à reprendre pied, son médecin lui conseille le bénévolat. Peu convaincue, Solène répond à une petite annonce qui éveille sa curiosité : « Cherche volontaire pour mission d'écrivain public ». Envoyée dans un foyer pour femmes en difficulté, le « Palais de la Femme », elle déchante?: les résidentes sont méfiantes, insaisissables. Solène va cependant peu à peu gagner sa place et se révéler étonnamment vivante. Elle va aussi comprendre le sens de sa vocation : l'écriture.
Près d'un siècle plus tôt, Blanche Peyron, Cheffe de l'Armée du Salut en France, rêve d'offrir un toit à toutes les exclues de la société, ce sera le « Palais de la Femme ». Laetitia Colombani nous invite à y entrer pour découvrir ses habitantes, leurs drames et leur misère, mais aussi leurs passions, leur puissance de vie, leur générosité.
Ce livre est le destin croisé de ces deux femmes.
Fausto a quarante ans, Silvia en a vingt-sept. Il est écrivain, elle est artiste-peintre. Tous deux sont à la recherche d'un ailleurs. Ils se rencontrent au coeur du val d'Aoste dans le restaurant d'altitude Le Festin de Babette. Fausto y fait office de cuisinier, Silvia, de serveuse. Ils se rapprochent doucement, sans rien se promettre pour autant. Alors qu'arrive le printemps, Silvia quitte Fontana Fredda pour aller vers le glacier Felik, tandis que Fausto doit redescendre en ville. Mais le désir de montagne, l'amitié de ceux qui l'habitent et le souvenir de Silvia sont trop forts pour qu'il résiste longtemps à leur appel. Un éblouissant roman d'amour, véritable ode à la montagne tour à tour apaisante, dangereuse, imprévisible et puissante.
«?-?Vous souffrez d'une forme de routinite aiguë. - Une quoi ? - Une routinite aiguë. C'est une affection de l'âme qui touche de plus en plus de gens dans le monde, surtout en Occident. Les symptômes sont presque toujours les mêmes : baisse de motivation, morosité chronique, perte de sens... - Mais... Comment vous savez tout ça ? - Je suis routinologue. - Routino-quoi?? » Camille, trente-huit ans, a tout pour être heureuse. Alors pourquoi le bonheur lui glisse-t-il entre les doigts ? Quand Claude, routinologue, lui propose un accompagnement pour l'aider, elle n'hésite pas?: elle fonce. À travers des expériences étonnantes et riches de sens, elle va, pas à pas, transformer sa vie et repartir à la conquête de ses rêves...
Dans le tome 1 de "La rivière à l'envers", Tomek nous entraînait dans son incroyable quête : trouver la rivière Qjar et son eau qui empêche de mourir.
C'est maintenant au tour d'Hannah de nous raconter les aventures qui l'ont conduite sur la vertigineuse Route du Ciel, puis à travers le désert jusqu'au village de Tomek, à la recherche de l'eau qui rend immortel. Son récit nous fait découvrir des contrées nouvelles, mais on y retrouve aussi des paysages connus : la Forêt de l'Oubli, la prairie, l'océan...
Régulièrement étudié à l'école, adapté au théâtre, "La rivière à l'envers" est un classique de la littérature jeunesse dans la catégorie 9-12 ans.
Cette histoire, qui se passe en un temps où ni les jeux télévisés, ni les grandes surfaces, ni même les téléphones portables n'existaient, a reçu le Prix des Incorruptibles 2002.
Marguerite, fille et petite-fille d'enlumineurs, vit sur le pont Notre-Dame, un pont de bois qui soutient des habitations tout du long. Son frère jumeau est gravement malade et sa mère préférerait que ce soit Marguerite. Chaque jour, elle accable sa fille, et chaque jour, pour échapper à sa mère, Marguerite se réfugie dans l'atelier d'enluminure et ses couleurs fabuleuses. Par son talent mais non sans peine, elle réussit à intégrer l'atelier familial. Sa vie semblera dès lors tracée ; jusqu'au jour où son parrain apothicaire lui présente Daoud.
Deux êtres semblent voués à la solitude, deux femmes que tout sépare. Ce récit nous entraîne dans le monde secret des affinités profondes, souvent indicibles, qui aident à grandir, croître et mûrir. Que l'on soit une femme simple et timide, une adolescente rebelle ou un jardin livré aux mauvaises herbes, une rencontre improbable permet de retrouver le goût de vivre. "Dans l'ombre grandissante, tournées vers un marronnier dont le faîte s'empourprait dans le crépuscule, nous nous tenions côte à côte sur la passerelle d'un navire qui avait, à notre insu, largué les amarres et entamé un voyage qui durerait plusieurs années, dure toujours..."
Octobre 1812, Napoléon entame la retraite de Russie. 4000 kilomètres d'une course mortelle contre la faim et la neige, où les hommes, harcelés par les cosaques, devenaient fous. Deux cents ans plus tard Sylvain Tesson décide de mettre ses pas dans ceux de l'empereur. Pour ça il lui faut : de la neige, du froid, le géographe Cédric Gras, le photogra-phe Thomas Goisque, deux amis russes, trois side-cars soviétiques et beaucoup, beaucoup d'humour. Un récit très drôle, où l'on galope à 80 km/h (l'Oural ne va pas plus vite).
Berezina a été récompensé du Prix de la page 112 et du Prix des Hussards.
Sous le regard émerveillé de leur fils, ils dansent sur « Mr Bojangles » de Nina Simone. Leur amour est magique, vertigineux, une fête perpétuelle. Chez eux, il n'y a de place que pour le plaisir, la fantaisie et les amis. Celle qui mène le bal, c'est la mère, imprévisible et extravagante. Elle n'a de cesse de les entraîner dans un tourbillon de poésie et de chimères. Un jour, pourtant, elle va trop loin. Et père et fils feront tout pour éviter l'inéluctable, pour que la fête continue, coûte que coûte.
L'amour fou n'a jamais si bien porté son nom.
Un matin, tout lâche pour Clara, jeune femme compétente, efficace, investie dans la société de crédit qui l'emploie. Elle ne retournera pas travailler. Amis, amours, famille, collègues, tout se délite. Des semaines, des mois de solitude, de vide, s'ouvrent devant elle. Pour relancer le cours de sa vie, il lui faudra des ruptures, de l'amitié, et aussi remonter à la source vive de l'enfance. Ce matin-là, c'est une mosaïque qui se dévoile, l'histoire simple d'une vie qui a perdu son unité, son allant, son élan, et qui cherche comment être enfin à sa juste place. Qui ne s'est senti, un jour, tenté d'abandonner la course ? Une histoire minuscule et universelle, qui interroge chacun de nous sur nos choix, nos désirs, et sur la façon dont il nous faut parfois réinventer nos vies pour pouvoir continuer. Gaëlle Josse saisit ici avec la plus grande acuité de fragiles instants sur le fil de l'existence, au plus près des sensations et des émotions d'une vie qui pourrait aussi être la nôtre.
Gérard Fulmard cumule les erreurs, les faux pas, les mauvaises combines et se trouve toujours dans des situations compliquées qu'il n'a pas l'envergure de gérer. Il faut dire que Gérard est un homme qui passe totalement inaperçu, pas très grand, pas très beau, pas très fin mais très doué pour les ennuis. Mis au chômage (pour faute) il décide de monter un cabinet de détective privé car après tout le job ne doit pas être très compliqué. Erreur, une de plus, qui l'obligera à tomber dans les eaux infestées de requins de la politique comme on tombe de Charybde en Scylla.
Dans cette afghanistan des talibans où la canicule, les ruines de l'après-guerre et l'abattement des esprits dominent, deux hommes et deux femmes cherchent comment retrouver goût à la vie.
Ce sont les femmes qui aideront leur mari à retrouver des sentiments humains et à refuser la déchéance et pourtant elles sont dans l'ombre, sévèrement traitées et contraintes par le système politique. dans ce roman magnifique, qui est aussi un hymne à la femme, yasmina khadra a su mettre au jour avec le talent d'une langue épurée et une grande lucidité la complexité des comportements dans les sociétés musulmanes déchirées entre le féodalisme et la modernité.
Alec, dessinateur d'âge mûr, et Ève, romancière à succès d'un unique livre mythique, sont les seuls occupants d'un minuscule îlot de la côte atlantique. Ils ne se fréquentent pas, jusqu'au jour où une panne inexplicable de tous les moyens de communication les contraint à sortir de leur jalouse solitude.
Comment s'explique ce black-out ? La planète aurait-elle été victime d'un cataclysme ? Des menaces de conflit nucléaire et de terrorisme à grande échelle planaient déjà. Y aurait-il eu, quelque part dans le monde, un dérapage dévastateur ? Qu'en est-il de l'archipel tout proche ? Et du pays ? Et du reste de la planète ?
Alec va peu à peu dénouer le fil du mystère. Grâce à son vieil ami Moro, devenu l'un des proches conseillers du Président des Etats-Unis, il parvient à reconstituer le déroulement précis des événements. Si l'on a échappé au désastre, découvre-t-il, c'est d'une manière si étrange, et si inespérée, que l'Histoire ne pourra plus jamais reprendre son cours d'avant.
La rencontre tumultueuse de nos contemporains déboussolés avec des « frères inattendus » qui se réclament de la Grèce antique, et qui ont su se doter d'un savoir médical beaucoup plus avancé que le nôtre, fait la puissance dramatique de ce roman, tout en lui donnant des allures de conte moderne.