Somme exceptionnelle de textes et de documents sur les luttes des populations autochtones de l'Amérique du Nord, cet ouvrage réunit pour la première fois en français une riche information qui renouvelle notre regard sur la Société de Guerriers kanien'kehá:ka, connue sous le nom de Mohawk Warrior Society. Construit autour de l'oeuvre écrite et picturale de Louis Karoniaktajeh Hall (1918-1993) - militant traditionaliste, artiste visuel et expert de la Grande loi de la paix (la Kaianerekó:wa) -, l'ouvrage présente, entre autres textes, sa brochure de 1979, Le manuel du guerrier, et raconte les origines de son célèbre «Drapeau de l'unité», devenu le symbole de toutes les luttes autochtones de par le monde. Outre des témoignages contribuant à une histoire orale de la Confédération iroquoise, on trouvera réunis ici un certain nombre de textes fondateurs qui permettent de comprendre cinq siècles de résistance du peuple mohawk. L'ensemble est accompagné de commentaires et d'un appareil éditorial, fruits de six années de dialogue entre une équipe de chercheurs et de militants et les principales figures de la Warrior Society. Ces récits, qui constituent la matière première d'une historiographie en devenir sur les peuples autochtones de l'Île de la Tortue, témoignent de la vivacité des luttes des Mohawks contre les tentatives d'anéantissement à l'encontre des peuples de la Confédération iroquoise, et l'accaparement de leurs territoires par l'entreprise coloniale française puis anglaise et canadienne.
La TAZ (Temporary Autonomous Zone), ou Zone Autonome Temporaire, ne se définit pas. Des "Utopies pirates" du XVIIIe au réseau planétaire du XXIe siècle, elle se manifeste à qui sait la voir, "apparaissant-disparaissant" pour mieux échapper aux Arpenteurs de l'Etat. Elle occupe provisoirement un territoire, dans l'espace, le temps ou l'imaginaire, et se dissout dès lors qu'il est répertorié. La TAZ fuit les TAZs affichées, les espaces "concédés" à la liberté : elle prend d'assaut, et retourne à l'invisible. Elle est une "insurrection" hors le Temps et l'Histoire, une tactique de la disparition.
Le terme s'est répandu dans les milieux internationaux de la "cyber-culture", au point de passer dans le langage courant, avec son lot obligé de méprises et de contresens.
La TAZ ne peut exister qu'en préservant un certain anonymat ; comme son auteur, Hakim Bey, dont les articles "apparaissent" ici et là, libres de droits, sous forme de livre ou sur le Net, mouvants, contradictoires, mais pointant toujours quelques routes pour les caravanes de la pensée.
Qu'est-ce que le Commun? Quels sont ses fondements? Quelle place peut-il prendre dans le devenir de nos sociétés ébranlées par la crise du capitalisme? S'agit-il d'un ensemble de ressources délimitées ou d'un principe d'organisation sociale de la production? L'objectif de ce livre est double. Fournir au lecteur un guide pour une analyse critique des principales théories économiques et juridiques des biens communs, de la contribution d'Elinor Ostrom au débat sur la prétendue «tragédie des biens communs» en passant par les propositions de Dardot et Laval. Le second objectif est de proposer une approche alternative à celle de l'économie politique. Dans ce cadre, le Commun est pensé comme un véritable mode de production qui implique une reconsidération complète des fondements de notre société.
« Bolo'bolo est une modeste proposition pour un nouvel arrangement sur notre vaisseau spatial après la disparition de la Machine-Travail planétaire.» Livre culte des années 80, écrite par l'anonymus P.M., l'utopie bolo'bolo continue de hanter les esprits des insatisfaits du nouveau siècle, et propose un modèle d'« utopie réalisable » dans lequel il fait bon grapiller des idées pour le présent, en attendant la mort lente annoncée de l'économie qui permettra qu'en cinq années, la terre devienne un vaste bolo. Le livre a 30 ans. Il faudra fêter bolo.
Le mouvement des kibboutz prend forme en Palestine mandataire dès 1904, et deviendra l'une des expériences de vie communautaire et de progrès social les plus accomplies du XXe siècle. S'il s'inscrit dans le cadre plus général du mouvement sioniste, on sait peu à quel point ses fondements idéologiques et politiques sont ancrés dans la pensée anarchiste telle qu'elle a pu se développer chez des auteurs comme Kropotkine ou Landauer. C'est l'histoire de cette révolution vivante qu'a voulu retracer James Horrox dans ce livre. Et s'il en analyse aussi l'échec partiel, il rend compte aussi de ses formes de renaissance en ce début de siècle, qui témoignent d'une vitalité paradoxale qui est la seule possibilité d'une paix durable dans cette région du monde.
La Horde d'or est un ouvrage de grande ampleur qui relève à la fois du livre d'histoire, de la compilation de documents, du témoignage à la première personne. Il associe analyse, documentation et écriture. Il fait partie de ces ouvrages "trans-genres" (pour reprendre une terminologie en usage dans d'autres domaines), qui apporte une information de première main et de première importance sur un moment crucial de l'histoire politique italienne, mais également européenne. Outre les deux rédacteurs principaux, l'un écrivain, l'autre libraire (décédé en 1998), de nombreux auteurs italiens ont participé à l'ouvrage, signant des contributions souvent importantes. On peut citer : Paolo Virno, Umberto Eco, Antonio Negri, Raniero Panzieri, Sergio Bologna, Oreste Scalzone, ou même ... Giorgio Amendola.
À ce jour, c'est encore l'unique ouvrage disponible sur l'ensemble des conflits sociaux en Italie entre 1968 et 1977. Le seul livre qui traverse l'ensemble des composantes de ce mouvement souvent ignoré, parfois mythifié. Sans doute, la formule « années de plomb » a-t-elle joué un rôle important dans cet effacement, puisqu'elle prétend encore en résumer la teneur et l'avenir. Elle marque surtout un manque d'histoire sur le « long mai» italien, et c'est à ce manque d'histoire que Primo Moroni et Nanni Balestrini ont voulu explicitement répondre, et à quoi s'est attelé un collectif d'auteurs, afin de raconter à nouveau, et livrer un panorama à la fois large et précis de ce qu'ils ont appelé, la « grande vague révolutionnaire et créative, politique et existentielle» de l'Italie entre 1968 et 1977.
Outre des analyses et des contributions de témoins et de lecteurs de cette « grande vague », le livre réunit un ensemble de documents considérables, soigneusement choisis et dont un grand nombre serait tombé dans l'oubli sans le soin particulier d'archiviste qui caractérisa Primo Moroni, à l'initiative de l'ouvrage, dont la librairie ouverte à Milan en 1971 devint vite un repère incontournable pour l'ensemble de la gauche italienne. À ce titre, on trouve dans La Horde d'or aussi bien des chansons que des tracts, des récits et des témoignages, des analyses, des communiqués, des appels ou des articles, tous publiés à l'époque et relatifs aux événements qui ébranlèrent la société italienne.
Ce qui s'invente et se construit à la zad de Notre-Dame-des-Landes est à mille lieues de ce que la calomnie ordinaire véhicule sous le faux étendard du "progrès qui donne des ailes". Parce que le "progrès" c'est précisément le retour au vieil adage de Delphes:
"Rien de trop", retour à une économie de partage véritable, une solidarité entre les générations, un "commun" démonétisé, une agriculture raisonnée, une bibliothèque dans le bocage etc. Avec ce nouveau livre, la Mauvaise troupe revient sur l'importance des enjeux de la Commune de la zad, sous une forme nouvelle, où s'écrivent les contes et légendes d'un territoire à défendre autant qu'à inventer chaque jour.
À partir de deux événements de l'histoire politique récente : la lutte contre l'Aéroport de Notre-Dame des Landes et la Lutte "No-Tav", dans le Val de Suse, la Mauvaise troupe a voulu approfondir, après les Constellations, l'une des dimensions du livre concernant le territoire et sa réappropriation pour inventer de nouvelles formes de vivre ou d'habiter.
Construit sur le modèle des Constellations, le livre donne la parole aux acteurs de ces luttes sous forme d'entretiens, de correspondances, de textes à la première personne, accompagnés par la voix polyphonique du collectif.
Il s'ouvre sur un appel à un mouvement plus large où viendrait s'agréguer les expériences multiples, clandestines, de celles et ceux qui ont fait le choix d'habiter différemment la terre et redonnent vie au mot "peuple".
La force du voisinage a circulé dans des versions allemande ou anglaise dès 2012. Le texte est parti probablement du "bolo" de Zurich et s'est enrichi de nombreuses contributions des acteurs du collectif "Redémarrer la Suisse". C'est une proposition d'un renouveau économique et social sur la base de la notion aussi ancienne que moderne de "Communs", à partir du cercle du voisinage à l'intérieur d'une communauté restreinte, mais ouverte. Avec son pragmatisme et son humour particulier, PM décrit avec minutie le fonctionnement de ces voisinages, où la seule inconnue reste finalement la "bonne nature humaine" qu'aucune étude n'est encore parvenue à cerner entièrement et qui ne manque jamais d'affirmer: "d'accord pour les voisinages, mais pas avec ce trou du cul du troisième étage".
Dans le bocage de Notre-Dame-des-Landes, menacé depuis les années 60 par un projet d'aéroport, un espace d'expérimentation foisonnant a fleuri. Depuis la résistance victorieuse à la vague d'expulsions de l'automne 2012, la zad est devenue un cri de ralliement, inspirateur de multiples autres foyers d'insoumission. En janvier 2016, alors que le gouvernement en place annonçait un retour en force des gendarmes mobiles sur le terrain, ce texte se faisait l'écho de cette aventure politique et appelait, passionnément, à défendre la zad. Cette réimpression, postérieure à la décision d'abandon du projet d'aéroport le 17 janvier 2018, rappelle que si la menace de travaux a bien disparu, il - faudra encore défendre l'expérience inédite qui s'y dessine chaque jour.
A la manière d'un aimant, la question d'Israël affole les boussoles de la pensée et inverse une fois encore la vieille dialectique que Marx avait pourtant remise sur ses pieds. Quand il s'agit de critiquer l'impérialisme ou les formes larvées d'un colonialisme revisité, Israël est la cible privilégiée de mouvements les plus divers qui semblent s'accommoder toutefois de formes autrement violentes, autrement insupportables, des pires théocraties, travestis en mouvements de libération nationale.
Mais Israël est aussi l'écran de fumée derrière lequel nos démocraties occidentales se livrent aux plus insignes exactions, brandissant le "cancer Israël", qui est à peine un rhume de foin au regard de ce qui se trame, ne serait-ce que dans ce qu'on appelle la Françafrique, avec sa ribambelle de massacres, famines, rapines et corruptions. Se pourrait-il alors que le mal dont souffrent nos penseurs bien-pensants soit une simple allergie aux Juifs, "peuple sûr de lui et dominateur", comme on a pu le dire jadis et naguère ? Ivan Segré remet les choses à leur place et revient sur la célèbre phrase de De Gaulle, qu'il lit dans un contexte plus large qui va de la Guerre des Six jours à la ...
Guerre du Biafra, où d'importants intérêts étaient en jeu pour la France. Il prône ici un anti-impérialisme qui vise la bonne cible : notre vieil Occident, quand il est sûr de lui et dominateur.
Nous, opéraïstes est le récit, à la première personne, de ce que fut le mouvement opéraïste entre les années 60 et 70, et qui a imprégné la plupart des mouvements de la gauche extra-parlementaire en Italie et en Europe. Histoire d'une aventure politique et intellectuelle, de ses ouvertures comme de ses errements, de ses avancées comme de ses retentissants échecs, elle est d'un enseignement exemplaire pour la refondation d'une pensée critique en ce début du XXIe siècle, et se double, avec l'écriture de Mario Tronti, d'un petit chef d'oeuvre de 'style', où prime le « critère de l'honnêteté ».
Si l'utopie, chère à Alphonse Allais, de construire les villes à la campagne n'a pu se concrétiser, on a vu surgir depuis quelques années des expériences de "campagne à la ville", dans la tradition des anciens potagers urbains, ayant pour objectif d'interrompre "le long orphelinat" des bâtiments sans âme dont la fureur immobilière a le secret. Ces friches surgissent sur des terrains oubliés, dans l'angle mort de barres d'immeubles ou sur les toits et renouvellent l'idée de la ville-jardin. À partir de l'histoire de Bruxelles, où existait déjà une tradition de jardin ouvriers, l'ouvrage retrace l'histoire de cette "idée" et des combats qu'elle suppose dans l'univers impitoyable de la promotion immobilière, et témoigne des expériences nouvelles, victorieuses du béton des grands ensembles.
À l'automne 2015, le gouvernement a annoncé que démarreraient au plus vite les travaux de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Il a martelé sa volonté d'expulser la zad de l'ensemble de ceux qui l'habitent et la cultive. Avec les efforts conjugués des tractopelles de Vinci et des grenades de la gendarmerie, il entend tenter, une fois encore, « dès que possible », de venir à bout de tout ce qui pousse et vit dans ce bocage.
C'est pourquoi nous avons voulu dès que possible faire paraître ce petit livre, éclaireur et annonciateur d'un livre à venir, pour appeler partout à défendre la zad et, à travers elle, tout l'espoir contagieux qu'elle contient dans une époque plombée.
La conviction qu'il est possible d'arrêter les projets destructeurs de ceux qui prétendent nous gouverner et de se libérer du joug de l'économie. L'aspiration à inventer ici et maintenant d'autres manières d'habiter le monde, pleines et partageuses. Cet espoir s'ancre dans une histoire commune, riche des élans de dizaines de milliers d'insoumis et de liens indéfectibles soudés par le temps. Cette brève nouvelle politique invoque quelques fragments décisifs de cette aventure, comme autant de conjurations face à la menace et de repères éclatants pour l'avenir.
Paradoxe d'un temps qui s'achève en parfaite antinomie avec ses commencements : le vingtième siècle arrive à son terme, avec son cortège de luttes et de défaites, de guerres et de révolutions, de petite et de grande histoire.
Moderniser la civilisation aura été sa tâche, sans qu'on se soit soucié de civiliser le moderne. Qui peut faire cela aujourd'hui ? Le Prince et l'Utopie - caractères fondateurs du politique dans la modernité - ne sont plus en contact. Dans l'espace qu'ils laissent vide, la politique chemine vers son crépuscule. Mario Tronti en analyse les déclinaisons. En reconstitue les généalogies. En retrace les aventures.
De l'intérieur. Ce qui "n'est pas très normal pour un discours de philosophie politique". Emerge alors un nouveau critère : le critère de l'honnêteté, qui donne à ce livre une exceptionnelle dimension.
Opportunisme, cynisme, peur, exode, curiosité, bavardage, miracle, virtuosité.
à l'occasion d'un séminaire sur le concept de multitude, paolo virno revient sur l'ensemble du lexique de ses précédents ouvrages, pour en enrichir le sens et en préciser les contenus. en effet, le concept de multitude, par opposition à celui, plus familier, de peuple, est un outil décisif pour toute réflexion sur la sphère publique contemporaine. ces deux concepts opposés l'un à l'autre, ont joué un rôle de première importance dans la définition des catégories politico-sociales de la modernité.
Et si la notion de peuple l'emporta prioritairement, on peut se demander aujourd'hui si, à la fin d'un cycle long, cette ancienne dispute n'est pas en train de s'ouvrir à nouveau ; si aujourd'hui, alors que la théorie politique de la modernité subit une crise radicale, la notion de multitude, autrefois déboutée, ne témoigne pas d'une extraordinaire vitalité.
Par tradition la culture de la gratuité est associée à l'envers du marché, à un mode alternatif de penser les échanges, à une démarche sociale. Cette culture a une histoire, que retrace ici Jean-Louis Sagot-Duvauroux, au moment où la gratuité prend des formes inédites, à la fois avec le développement de l'internet, et la pseudo-gratuité de ce qui y est proposé, et l'utilisation de ce concept dans des stratégies strictement commerciales (les - gratuits -), et où elle est contestée sur le terrain social (réforme de la sécurité sociale, abandon des expériences de transports gratuits, etc.). Que recouvre aujourd'hui cette idée, et en quelles occasions peut-on encore être, pour reprendre le titre de la première édition de ce livre (chez DDB) il y a plus de dix ans, Pour la gratuité ? Largement augmenté pour cette nouvelle édition, ce livre, aux frontières de la réflexion politique et sociale, est une contribution majeure au débat sur le -don-, ses perspectives et ses ambiguïtés.
« De ces 10 dernières années, nous avons encore le souvenir. De leurs révoltes, de leurs insoumissions. Pour extirper cette mémoire d'un funeste destin, nous avons fait un livre d'histoires .
Histoires d'inadaptés, de rétifs, de lutte contre cet ordre des choses qui menace aujourd'hui de les ensevelir. » Ainsi s'ouvre ce livre, unique dans sa forme et sur le fond, qui dessine le portrait en pied d'une génération politique à travers le récit des luttes, désertions, imaginations, engagements, militances, fêtes qui ont ponctué ce premier 21e siècle. Entretiens, correspondances, documents, dessins : l'analyse est produite par la juxtaposition des voix qui révèle qu'une jeunesse éparpillée vit et lutte chaque jour pour inventer une vie immédiate , loin des modèles rancis que lui impose la société.
"le désordre n'existe pas.
N'existe que l'ordre compliqué. " c'est à partir de ce simple postulat que yona friedman construit une image du monde fondée sur l'harmonie et qui défie les lois habituelles de la physique. l'univers devient alors erratique, l'espace est composé de granules infimes de vide et notre perception de la mosaïque du monde s'attache autant à chacune de ses pierres qu'à l'ensemble qu'elles constituent. l'ordre compliqué et autres fragments se présente comme une nouvelle monadologie, illustrée de dessins au trait et traduite en "bande dessinée" par l'auteur - entre autres - des utopies réalisables (l'éclat, 2000) et de l'architecture de survie (l'éclat 2003).
" tant qu'il ne fut pas possible aux chercheurs les plus sérieux d'accéder à l'ensemble des manuscrits de nietzsche, on savait seulement de façon vague que la volonté de puissance n'existait pas comme telle .
Nous souhaitons que le jour nouveau apporté par les inédits, soit celui du retour à nietzsche ", écrivaient g. deleuze et m. foucault dans l' " introduction générale " aux oeuvres complètes de nietzsche, établies d'après les manuscrits par giorgio colli et mazzino montinari et publiées en france par les editions gallimard.
Sous le titre " la volonté de puissance " n'existe pas, nous avons voulu rassembler quatre essais de mazzino montinari, traitant des problèmes posés par l'édition des écrits de nietzsche et portant plus particulièrement sur la question de la volonté de puissance.
A l'heure où reparaissent d'anciennes éditions de ce faux-livre, ces essais viennent rappeler aux " oublieux " qu'un travail de vingt années a permis de lire enfin le contenu des manuscrits de nietzsche et de prendre connaissance, entre autres choses, de ce qu'il n'a pas écrit.
La possibilité désormais ouverte de créer un mécanisme capable de mémoriser et de traiter des connaissances a été un important bouleversement de notre conception du savoir. Si Dieu a créé l'homme à son image, qu'en est-il de cette machine créée par l'homme, et susceptible de se substituer à lui dans certains domaines? Quelle 'image' de l'homme restitue-t-elle en retour? Sera-t-elle un golem des temps modernes? À moins que ce ne soit l'homme, désormais incapable de maîtriser son savoir, qui soit destiné à devenir le golem de sa propre destruction. Autant de questions qui affleurent dans ce texte paru en 1964, et qui prennent aujourd'hui une dimension qui dépasse toutes les (dés)espérances.