Somme exceptionnelle de textes et de documents sur les luttes des populations autochtones de l'Amérique du Nord, cet ouvrage réunit pour la première fois en français une riche information qui renouvelle notre regard sur la Société de Guerriers kanien'kehá:ka, connue sous le nom de Mohawk Warrior Society. Construit autour de l'oeuvre écrite et picturale de Louis Karoniaktajeh Hall (1918-1993) - militant traditionaliste, artiste visuel et expert de la Grande loi de la paix (la Kaianerekó:wa) -, l'ouvrage présente, entre autres textes, sa brochure de 1979, Le manuel du guerrier, et raconte les origines de son célèbre «Drapeau de l'unité», devenu le symbole de toutes les luttes autochtones de par le monde. Outre des témoignages contribuant à une histoire orale de la Confédération iroquoise, on trouvera réunis ici un certain nombre de textes fondateurs qui permettent de comprendre cinq siècles de résistance du peuple mohawk. L'ensemble est accompagné de commentaires et d'un appareil éditorial, fruits de six années de dialogue entre une équipe de chercheurs et de militants et les principales figures de la Warrior Society. Ces récits, qui constituent la matière première d'une historiographie en devenir sur les peuples autochtones de l'Île de la Tortue, témoignent de la vivacité des luttes des Mohawks contre les tentatives d'anéantissement à l'encontre des peuples de la Confédération iroquoise, et l'accaparement de leurs territoires par l'entreprise coloniale française puis anglaise et canadienne.
L'utopie sociale naît d'une insatisfaction collective.
L'utopie réalisable, c'est la réponse collective à cette insatisfaction. mais comment répondre collectivement à une insatisfaction ? et quelles limites une collectivité doit-elle respecter pour satisfaire à son utopie réalisée ? telles sont les questions soulevées - avec une grande précision et quelques dessins au trait - par le livre de yona friedman, paru pour la première fois en 1974, et revu et augmenté pour cette édition.
Ce qui s'invente et se construit à la zad de Notre-Dame-des-Landes est à mille lieues de ce que la calomnie ordinaire véhicule sous le faux étendard du "progrès qui donne des ailes". Parce que le "progrès" c'est précisément le retour au vieil adage de Delphes:
"Rien de trop", retour à une économie de partage véritable, une solidarité entre les générations, un "commun" démonétisé, une agriculture raisonnée, une bibliothèque dans le bocage etc. Avec ce nouveau livre, la Mauvaise troupe revient sur l'importance des enjeux de la Commune de la zad, sous une forme nouvelle, où s'écrivent les contes et légendes d'un territoire à défendre autant qu'à inventer chaque jour.
À partir de deux événements de l'histoire politique récente : la lutte contre l'Aéroport de Notre-Dame des Landes et la Lutte "No-Tav", dans le Val de Suse, la Mauvaise troupe a voulu approfondir, après les Constellations, l'une des dimensions du livre concernant le territoire et sa réappropriation pour inventer de nouvelles formes de vivre ou d'habiter.
Construit sur le modèle des Constellations, le livre donne la parole aux acteurs de ces luttes sous forme d'entretiens, de correspondances, de textes à la première personne, accompagnés par la voix polyphonique du collectif.
Il s'ouvre sur un appel à un mouvement plus large où viendrait s'agréguer les expériences multiples, clandestines, de celles et ceux qui ont fait le choix d'habiter différemment la terre et redonnent vie au mot "peuple".
Dans le bocage de Notre-Dame-des-Landes, menacé depuis les années 60 par un projet d'aéroport, un espace d'expérimentation foisonnant a fleuri. Depuis la résistance victorieuse à la vague d'expulsions de l'automne 2012, la zad est devenue un cri de ralliement, inspirateur de multiples autres foyers d'insoumission. En janvier 2016, alors que le gouvernement en place annonçait un retour en force des gendarmes mobiles sur le terrain, ce texte se faisait l'écho de cette aventure politique et appelait, passionnément, à défendre la zad. Cette réimpression, postérieure à la décision d'abandon du projet d'aéroport le 17 janvier 2018, rappelle que si la menace de travaux a bien disparu, il - faudra encore défendre l'expérience inédite qui s'y dessine chaque jour.
A la manière d'un aimant, la question d'Israël affole les boussoles de la pensée et inverse une fois encore la vieille dialectique que Marx avait pourtant remise sur ses pieds. Quand il s'agit de critiquer l'impérialisme ou les formes larvées d'un colonialisme revisité, Israël est la cible privilégiée de mouvements les plus divers qui semblent s'accommoder toutefois de formes autrement violentes, autrement insupportables, des pires théocraties, travestis en mouvements de libération nationale.
Mais Israël est aussi l'écran de fumée derrière lequel nos démocraties occidentales se livrent aux plus insignes exactions, brandissant le "cancer Israël", qui est à peine un rhume de foin au regard de ce qui se trame, ne serait-ce que dans ce qu'on appelle la Françafrique, avec sa ribambelle de massacres, famines, rapines et corruptions. Se pourrait-il alors que le mal dont souffrent nos penseurs bien-pensants soit une simple allergie aux Juifs, "peuple sûr de lui et dominateur", comme on a pu le dire jadis et naguère ? Ivan Segré remet les choses à leur place et revient sur la célèbre phrase de De Gaulle, qu'il lit dans un contexte plus large qui va de la Guerre des Six jours à la ...
Guerre du Biafra, où d'importants intérêts étaient en jeu pour la France. Il prône ici un anti-impérialisme qui vise la bonne cible : notre vieil Occident, quand il est sûr de lui et dominateur.
Si l'utopie, chère à Alphonse Allais, de construire les villes à la campagne n'a pu se concrétiser, on a vu surgir depuis quelques années des expériences de "campagne à la ville", dans la tradition des anciens potagers urbains, ayant pour objectif d'interrompre "le long orphelinat" des bâtiments sans âme dont la fureur immobilière a le secret. Ces friches surgissent sur des terrains oubliés, dans l'angle mort de barres d'immeubles ou sur les toits et renouvellent l'idée de la ville-jardin. À partir de l'histoire de Bruxelles, où existait déjà une tradition de jardin ouvriers, l'ouvrage retrace l'histoire de cette "idée" et des combats qu'elle suppose dans l'univers impitoyable de la promotion immobilière, et témoigne des expériences nouvelles, victorieuses du béton des grands ensembles.
À l'automne 2015, le gouvernement a annoncé que démarreraient au plus vite les travaux de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Il a martelé sa volonté d'expulser la zad de l'ensemble de ceux qui l'habitent et la cultive. Avec les efforts conjugués des tractopelles de Vinci et des grenades de la gendarmerie, il entend tenter, une fois encore, « dès que possible », de venir à bout de tout ce qui pousse et vit dans ce bocage.
C'est pourquoi nous avons voulu dès que possible faire paraître ce petit livre, éclaireur et annonciateur d'un livre à venir, pour appeler partout à défendre la zad et, à travers elle, tout l'espoir contagieux qu'elle contient dans une époque plombée.
La conviction qu'il est possible d'arrêter les projets destructeurs de ceux qui prétendent nous gouverner et de se libérer du joug de l'économie. L'aspiration à inventer ici et maintenant d'autres manières d'habiter le monde, pleines et partageuses. Cet espoir s'ancre dans une histoire commune, riche des élans de dizaines de milliers d'insoumis et de liens indéfectibles soudés par le temps. Cette brève nouvelle politique invoque quelques fragments décisifs de cette aventure, comme autant de conjurations face à la menace et de repères éclatants pour l'avenir.
Avec l'apparition du numérique, les 'créations' se détachent lentement de leurs supports matériels.
Images, musique, mots et algorithmes sillonnent la planète jour et nuit, devant les yeux écarquillés des marchands. L'exode du savoir conduit à une terre promise à bien des bouleversements. Tandis que des armées de juristes s'interrogent sur la manière de pouvoir "vendre les idées", une rumeur s'élève, laissant entendre qu'elles pourraient être "libres comme l'air, libres comme l'eau, libres comme la connaissance".
Des logiciels libres au MP3, du droit de citation au plagiat considéré comme un des beaux-arts, Richard Stallman, Bruce Sterling, John P. Barlow, Richard Barbrook, Ram Samudrala, Philippe Quéau, Bernard Lang, Eric S. Raymond, Benjamin Drieu, Michael Stutz, Jean-Michel Cornu, Critical Art Ensemble, Negativland, Antoine Moreau et Michel Valensi dessinent les contours de la communauté paradoxale du " Libre ".
L'Association des astronautes autonomes a été lancée en 1995, avec comme pour premier objectif la constitution d'un réseau planétaire de groupes ou individualités en faveur du développement de programmes spatiaux indépendants.
Auto-dissoute avec le vieux siècle, elle laisse la trace de ses cheminements vers les étoiles dans cette anthologie, où sont abordées des questions aussi diverses et complémentaires que la Guerre de l'information, les projets d'habitacles humains dans l'espace, les expériences sexuelles, théâtrales et chorégraphiques en apesanteur et les secrètes apocalypses que nous réserve le ballet funeste des sondes spatiales et des satellites militaro-scientifiques.
Paradoxe d'un temps qui s'achève en parfaite antinomie avec ses commencements : le vingtième siècle arrive à son terme, avec son cortège de luttes et de défaites, de guerres et de révolutions, de petite et de grande histoire.
Moderniser la civilisation aura été sa tâche, sans qu'on se soit soucié de civiliser le moderne. Qui peut faire cela aujourd'hui ? Le Prince et l'Utopie - caractères fondateurs du politique dans la modernité - ne sont plus en contact. Dans l'espace qu'ils laissent vide, la politique chemine vers son crépuscule. Mario Tronti en analyse les déclinaisons. En reconstitue les généalogies. En retrace les aventures.
De l'intérieur. Ce qui "n'est pas très normal pour un discours de philosophie politique". Emerge alors un nouveau critère : le critère de l'honnêteté, qui donne à ce livre une exceptionnelle dimension.
Par tradition la culture de la gratuité est associée à l'envers du marché, à un mode alternatif de penser les échanges, à une démarche sociale. Cette culture a une histoire, que retrace ici Jean-Louis Sagot-Duvauroux, au moment où la gratuité prend des formes inédites, à la fois avec le développement de l'internet, et la pseudo-gratuité de ce qui y est proposé, et l'utilisation de ce concept dans des stratégies strictement commerciales (les - gratuits -), et où elle est contestée sur le terrain social (réforme de la sécurité sociale, abandon des expériences de transports gratuits, etc.). Que recouvre aujourd'hui cette idée, et en quelles occasions peut-on encore être, pour reprendre le titre de la première édition de ce livre (chez DDB) il y a plus de dix ans, Pour la gratuité ? Largement augmenté pour cette nouvelle édition, ce livre, aux frontières de la réflexion politique et sociale, est une contribution majeure au débat sur le -don-, ses perspectives et ses ambiguïtés.
"Bien que l'expression "l'architecture de survie" ait un sens à peu près inverse de celui de "la survie de l'architecte", mon but dans ce livre, est de reconsidérer le rôle de l'architecture dans la simple survie de l'espèce, sans pour autant utiliser des slogans grandiloquents, sans surestimer ce rôle et sans faire de propositions utopiques, donc irréalisables. Il va me falloir, de nouveau, poser certaines questions (sur lesquelles je travaille depuis plus de quarante ans), les analyser et enfin, et surtout, mentionner, à titre d'exemples, quelques solutions que j'ai proposées durant ces quarante ans. Les questions sont fort simples : à qui revient le droit de décision en matière d'architecture ? Comment assurer ce droit à celui auquel il revient ? Comment le faire dans un monde qui va vers une pauvreté croissante ? Comment survivre dans un tel monde ? Qu'est-ce que ce "monde pauvre" ? Comment agir face à ces perspectives ?."
La parution du Monde des non-A d'Alfred Van Vogt, en 1945, a éveillé l'intérêt d'un grand nombre de personnes pour une discipline à laquelle le livre se réfère explicitement : la Sémantique générale. Cette discipline se fonde sur un système non-aristotélicien formulé par Alfred Korzybski (1879-1950) dans son grand livre Science and Sanity (1933). Pour la première fois, paraît en français une anthologie d'écrits d'Alfred Korzybski, permettant de ne plus évaluer le vaste 'territoire' de la Sémantique générale à l'aune des seules 'cartes', quelquefois approximatives, qu'en ont dressées des auteurs comme A.E. Van Vogt, mais aussi Gregory Bateson, Gaston Bachelard ou Henri Laborit.
« De ces 10 dernières années, nous avons encore le souvenir. De leurs révoltes, de leurs insoumissions. Pour extirper cette mémoire d'un funeste destin, nous avons fait un livre d'histoires .
Histoires d'inadaptés, de rétifs, de lutte contre cet ordre des choses qui menace aujourd'hui de les ensevelir. » Ainsi s'ouvre ce livre, unique dans sa forme et sur le fond, qui dessine le portrait en pied d'une génération politique à travers le récit des luttes, désertions, imaginations, engagements, militances, fêtes qui ont ponctué ce premier 21e siècle. Entretiens, correspondances, documents, dessins : l'analyse est produite par la juxtaposition des voix qui révèle qu'une jeunesse éparpillée vit et lutte chaque jour pour inventer une vie immédiate , loin des modèles rancis que lui impose la société.
"le désordre n'existe pas.
N'existe que l'ordre compliqué. " c'est à partir de ce simple postulat que yona friedman construit une image du monde fondée sur l'harmonie et qui défie les lois habituelles de la physique. l'univers devient alors erratique, l'espace est composé de granules infimes de vide et notre perception de la mosaïque du monde s'attache autant à chacune de ses pierres qu'à l'ensemble qu'elles constituent. l'ordre compliqué et autres fragments se présente comme une nouvelle monadologie, illustrée de dessins au trait et traduite en "bande dessinée" par l'auteur - entre autres - des utopies réalisables (l'éclat, 2000) et de l'architecture de survie (l'éclat 2003).
" ces jeunes que j'ai connus, avec qui j'ai vécu.
Ce sont mes nouvelles de science-fiction de demain, ma somme théologique. et je leur donnerais ma vie. je donnerais toute l'ampleur de ma dévotion, dans cette guerre que nous menons pour maintenir et rehausser ce qu'il y a d'humain en nous, ce qui forme notre propre noyau et la source de notre destin. " et c'est aussi à eux que s'adressent ces quatre 4 essais et conférences de philip k. dick (1928-1982), oú la cybernétique croise héraclite d'éphèse, oú captain crunch se mêle aux travaux des plus éminents spécialistes de la topographie du cerveau, oú l'axe du temps n'est plus horizontal mais vertical.
Ces réflexions sur l'humain, la réalité, la machine, l'androïde et les mondes constituent le pendant indispensable de l'oeuvre de fiction de l'une des figures les plus importantes de la littérature américaine.
Si l'homme a créé la machine à " l'image de son intelligence ", quelle image la machine lui renvoie-t-elle en retour ? Serait-ce celle d'un homme ayant perdu l'intelligence de son savoir, et qui se destine à devenir le golem de sa propre destruction ?.
" tant qu'il ne fut pas possible aux chercheurs les plus sérieux d'accéder à l'ensemble des manuscrits de nietzsche, on savait seulement de façon vague que la volonté de puissance n'existait pas comme telle .
Nous souhaitons que le jour nouveau apporté par les inédits, soit celui du retour à nietzsche ", écrivaient g. deleuze et m. foucault dans l' " introduction générale " aux oeuvres complètes de nietzsche, établies d'après les manuscrits par giorgio colli et mazzino montinari et publiées en france par les editions gallimard.
Sous le titre " la volonté de puissance " n'existe pas, nous avons voulu rassembler quatre essais de mazzino montinari, traitant des problèmes posés par l'édition des écrits de nietzsche et portant plus particulièrement sur la question de la volonté de puissance.
A l'heure où reparaissent d'anciennes éditions de ce faux-livre, ces essais viennent rappeler aux " oublieux " qu'un travail de vingt années a permis de lire enfin le contenu des manuscrits de nietzsche et de prendre connaissance, entre autres choses, de ce qu'il n'a pas écrit.