Lorsque l'aquarelliste et le poète racontent, chacun avec le langage qui lui est propre, leur profond attachement régional, c'est une ode merveilleuse qui est faite à l'Alsace. A la fois sensibles et profondes, ces quelques pages offrent une vision tendre d'une région à l'histoire plus que mouvementée, aux particularités si vives et, simultanément, comme une juste compensation, ouverte aux joies gustatives. Car Lucien Baumann, fort de bientôt 100 d'expérience, ne recule devant aucune difficulté. Il parle avec la même façon de la légende de la cathédrale, du châtelain fastueux du Haut-Koenigsbourg, de la plaie encore ouverte de la Seconde Guerre mondiale et de ces plaisirs simples mais gourmands qu'offre la gastronomie alsacienne. Il fallait les aquarelles et le talent de Jean-Paul Ehrismann pour offrir un écrin digne de ce nom à une aussi belle évocation de l'Alsace.
«On ne voit pas chez nous les hauts monts escarpés, Les grands aigles planant sur les sommets glacés, On ne voit pas chez nous la sablonneuse plage Avec son flot bleuté qui meurt sur le rivage.
Mais nous revendiquons cette crête vosgienne Avec ses flancs boisés, d'altitude moyenne, Nous avons le sapin qui peuple les forêts Avec son tronc solide et son feuillage épais, Dont le nom apparaît par heureux privilège, Dans les chants d'autrefois quand à Noël il neige ;
Nous avons le vignoble avec ses verts arceaux, Nous avons la cigogne avec ses cigogneaux, Puis en fleuron, la plaine et son immense écrin, Celle dont Louis XIV a dit : Quel beau jardin !»
La forêt vosgienne présente encore des richesses naturelles variées et surprenantes.
C'est en photographe naturaliste averti que Jacques Martin nous fait découvrir et mieux connaître la magie de cette forêt. Il nous pousse à tendre l'oreille pour mieux écouter mille bruits, scruter le sol, lever la tête, respirer afin de sentir des odeurs nouvelles, mais également pour donner de la valeur à la vie. Ce témoignage, étayé par des photos d'une rare sensibilité, ne peut que donner l'envie de participer à la préservation de ce patrimoine exceptionnel mais tellement menacé...
La guerre de 1870 a douloureusement marqué les consciences ; ses funestes batailles et ses conséquences sont encore perceptibles aujourd'hui sur les plans culturel, linguistique et juridique.
Roland Hoyndorf et Willy Schneider, tous deux passionnés par l'histoire du conflit de 1870, nous racontent ses causes profondes, les faits qui l'ont ponctué et ses conséquences sur l'Alsace et la Lorraine. Mais la guerre de 1870 eut des effets jusqu'à Paris et sema ses morts autour de Beaune-la-Rolande, Saint-Privat, Le Bourget, Le Mans, Dijon et bien d'autres lieux de notre pays. Cet ouvrage, remarquablement illustré, vous fera redécouvrir cette guerre oubliée.
Au fil du Rhin, à l'ombre des Vosges, au creux des vallons, au sommet des crêtes, l'Alsace réunit un extraordinaire réseau de châteaux.
Aujourd'hui, il ne reste guère que des lambeaux épars de ces armures de pierre. Mais l'archéologie permet de retrouver l'éclat de ces demeures seigneuriales, de redonner vie à ces bastions féodaux. Surgit alors un monde oublié de tous, qui n'a pourtant rien perdu de son enchantement. Spécialiste reconnu, Nicolas Mengus offre une histoire nouvelle de ces vestiges d'architecture militaire médiévale. De la genèse des châteaux forts à leur déclin, il fait ressurgir les pièces de la cuirasse : chemins d'accès, fossés, tours, murailles.
Pas un détail ne manque, servi par une iconographie appropriée, pour restituer la réalité des forteresses d'antan. La vie quotidienne reprend ses droits dans les murs ainsi restitués. Les châteaux forts sont ainsi perçus dans leur dimension humaine et leur environnement social. C'est tout un pan, oublié autant que négligé, de l'histoire de l'Alsace que révèle cet ouvrage de découverte et d'érudition scientifique.
Depuis la plantation des premières vignes, l'histoire de la viticulture alsacienne n'est pas celle d'un long fleuve tranquille. Si l'on excepte son siècle d'or, le formidable XVIe siècle, elle a toujours été tributaire des affrontements entre les peuples.
Elle a aussi subi les aléas climatiques, les années de mauvaises récoltes et les crises économiques. Mais aucun de ces événements n'a eu l'intensité des destructions du terrible phylloxéra et des dégâts causés par la politique du Reichsland.
Le vin d'Alsace a bien failli disparaître au tournant du XXe siècle ; il a fallu l'engagement de chercheurs et de viticulteurs déterminés pour qu'enfin, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, il retrouve enfin le chemin de la qualité.
Aujourd'hui, de nouveaux dangers guettent le vignoble alsacien ; y faire face nécessite la mobilisation de tous les acteurs de la filière. Pierre Seltz, témoin de la mutation radicale de l'Alsace du XXe siècle, livre ici une somme exceptionnelle sur le parcours des viticulteurs alsaciens à travers les siècles et, fort des leçons qu'il en dégage, répond clairement à la question qui se pose : oui, résolument oui, le vin d'Alsace a un avenir, "car aucun pays au monde n'a une meilleure position qualitative quant à l'affinité des cépages nobles et des terroirs". Encore faut-il prendre cet avenir en mains et engager toute la profession sur la voie du redressement.
Les précédents des siècles passés, magnifiquement évoqués dans ce bel ouvrage, et les merveilleux atouts de nos vins nous invitent à ne pas gâcher l'héritage de toutes les générations de viticulteurs qui ont forgé le destin du vin d'Alsace.
Qu'est-ce qu'un blason : un art ou une représentation du monde ? Chacun, personne physique ou morale, terroir ou métier, possède sa place dans l'univers : encore faut-il l'exprimer par un signe visible et une image immédiatement compréhensible. Notre société existe grâce à la communication, or la science héraldique en contient tous les moyens. Le blason offre une approche à la fois simple, immédiate, intuitive et complète. Loin d'avoir disparu en 1789, il n'a jamais été aussi vivant, apparaissant jusque dans la publicité et les outils actuels de l'information. Loin de se limiter à la chevalerie médiévale, telle qu'on la voit dans le cinéma d'aventure, le blason concerne chacun de nous. Il possède en plus une dimension spirituelle dont notre époque est avide. Ce livre brosse un portrait complet du sujet et facilite l'accès à un domaine complexe injustement réservé aux érudits. Abondamment illustré, il réussit l'exploit de présenter en exclusivité une majorité d'images inédites.
Archi-connue et pourtant absente des dictionnaires !
Parmi les mots qui commencent en «kn», on découvre «knock-out» (K.O.), mot anglais, «knickerbockers» (culotte), mot hollandais, et même «knout», mot russe (fouet), Mais pas de «Knack» !
Seuls quelques ouvrages confidentiels tiennent le mot en stock :
«Knack : nom féminin, saucisse alsacienne» !
La définition est aussi pauvre en mots que le nom en voyelles et en syllabes.
Pourtant chacun l'a déjà rencontrée, chacun l'a déjà mangée (sauf les végétariens et les végétaliens, mais ils ratent quelque chose).
Elle est, avec la cathédrale de Strasbourg, la cigogne, le vin, la bière, la choucroute, la coiffe, etc. «un roc, un pic, un cap» (merci à Edmond Rostand et à Cyrano).
Bref, un pilier, un monument du patrimoine alsacien !